1933-1945 Les camps nazis
Les
nazis ouvrent les premiers camps de concentration
en 1933, dès leur prise de pouvoir, à l'intention de leurs opposants politiques. En 1940 apparaissent les ghettos
et en 1941 les camps d'extermination.
en 1933, dès leur prise de pouvoir, à l'intention de leurs opposants politiques. En 1940 apparaissent les ghettos
et en 1941 les camps d'extermination.
Ceux-là sont avant
tout destinés aux Juifs...
1941-1945
Les camps nazis et le triangle de la mort
Auschwitz (propos d'un écrivain hongrois)
«Cessez
enfin de répéter qu'Auschwitz ne s'explique pas, qu'Auschwitz est le fruit de
forces irrationnelles, inconcevables pour la raison, parce que le mal a
toujours une explication rationnelle. Écoutez-moi bien, ce qui est réellement
irrationnel et qui n'a pas vraiment d'explication, ce n'est pas le mal, au
contraire : c'est le bien.»
Imre Kertész, écrivain hongrois, déporté à Auschwitz en 1944, prix Nobel de Littérature 2002, Kaddis a meg nem született gyermekért (Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas)
Imre Kertész, écrivain hongrois, déporté à Auschwitz en 1944, prix Nobel de Littérature 2002, Kaddis a meg nem született gyermekért (Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas)
Des camps de concentration pour les opposants
Un
total de cinq camps sont construits dans les années 1930. Le premier de ces Konzentrazionslager
ou KZ est Dachau, aux portes de Munich. Viennent ensuite
Orianienburg-Sachsenhausen, Buchenwald, Flossenbürg, Gurs, Ravensbrück (réservé
aux femmes) et Mauthausen, en Autriche. En 1939, l'ensemble de ces camps compte
25.000 détenus, essentiellement des opposants politiques.
Les
camps sont placés sous l'autorité des SS, la garde prétorienne aux ordres de
Heinrich Himmler. Le 10 avril 1934, celui-ci prend aussi le commandement de la
sinistre Gestapo (abréviation de Geheime Staatspolizei, police
secrète d'État). Par la loi du 25 janvier 1938, l'envoi dans les camps ne
relève plus des tribunaux mais de la seule responsabilité des SS eux-mêmes.
Le
Reichsfürer des SS Himmler et son adjoint Reinhard Heydrich, chef des services de sécurité vont ainsi
constituer un État dans l'État et étendre l'appareil répressif au-delà de
l'imaginable, avec bien sûr l'aval de Hitler.
Avec
la guerre et la multiplication des actes de résistance, les camps se
multiplient dans les territoires occupés et sont transformés en camp de travail
forcé. Le 7 décembre 1941, l'ordonnance «Nacht und Nebel» (Nuit et
Brouillard) autorise la Gestapo à s'emparer de tout individu accusé
d'atteinte à la sûreté de l'État et à le faire disparaître d'une façon ou d'une
autre.
Le triangle de la mort
Dans
les premiers mois de 1942, la répression change de dimension et surtout se
concentre sur les Juifs.
Les
nazis ont décidé en effet en novembre 1941 d'exterminer les Juifs européens à défaut de
pouvoir les chasser hors du Vieux Continent (le massacre a commencé de
façon empirique dès 1940 en Pologne avant de s'intensifier en juin 1941, lors
de l'invasion de l'URSS).
Ils
aménagent dans ce but un gigantesque ensemble de camps de travail et de camps
d'extermination en Pologne méridionale, dans un triangle constitué par
Treblinka, Chelmno, Sobibor, Belzec et surtout Auschwitz (aujourd'hui
Oswiecim).
Les
victimes proviennent de toute l'Europe occupée par les Allemands, soit qu'elles
ont été «raflées» dans les pays de l'Ouest dont la France, soit qu'elles
ont échappé à la famine dans les ghettos d'Europe centrale ou aux exécutions de masse par les Einsatzgruppen
en URSS. Elles sont d'abord internées dans des camps de transit puis
transportées par voie ferrée vers les camps de la mort.
Sur
place, elles sont triées. D'un côté celles qui sont en état de travailler, de
l'autre celles qui n'en sont plus capables. Celles-là sont contraintes de se
dévêtir et immédiatement dirigées vers des douches collectives sous prétexte de
désinfection. En fait de douches, il s'agit de chambres à gaz où les malheureux
périssent en quelques minutes sous l'effet d'un gaz mortel, le Zyklon B.
Les cadavres sont ensuite incinérés dans des fours crématoires, voire à l'air
libre lorsque les fours sont saturés.
Voi che vivete sicuriNelle vostre tiepide case,Voi che trovate tornando a seraIl cibo caldo e visi amici:Considerate se questo è un uomoChe lavora nel fangoChe non conosce paceChe lotta per un pezzo di paneChe muore per un si o per un no.Considerate se questa è una donna,Senza capelli e senza nomeSenza più forza di ricordareVuoti gli occhi e freddo il gremboCome una rana d'inverno.Meditate che questo è stato:Vi comando queste parole.Stando in casa andando per via,Coricandovi alzandovi;Ripetetele ai vostri figli.O vi si sfaccia la casa,La malattia vi impedisca,I vostri nati torcano il viso da voi.
PRIMO LEVI
concentrationnaire, et c'est une pente sur laquelle il est difficile de s'arrêter. »
« Partout où, dans le monde, on commence par bafouer les libertés fondamentales
de l'homme et son droit à l'égalité, on glisse rapidement vers le système
Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connait pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas:
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule;
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous
Bien au chaud dans vos maisons
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connait pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas:
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule;
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous
BERCEUSE À AUSCHWITZ
Mon bel enfant en habit bleu
Te voilà bien vêtu de velours angoissant
Mon bel enfant en habit de faim
Je suis le grand nuage où tu cherches du pain
Mon bel enfant en habit de sang
Ta mère ne peut plus te reverser le sien
Mon bel enfant en habit de vers
Ils brillent pour ta mère comme des étoiles
Mon bel enfant en habit de folie
Au crochet de mon cœur vous pendrez ces guenilles
Mon bel enfant en habit de fumée
Vous ne m’avez pas dit si je peux me tourner.
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