1. Un roman naturaliste
• Germinal est un roman naturaliste : il a l'ambition de décrire la vie réelle. Au peuple, Zola emprunte ainsi son langage et ses mœurs ; il décrit avec beaucoup de minutie le monde de la mine et ne recule pas devant les termes techniques. L'histoire est réaliste mais développée de façon suggestive, pour que les lecteurs sentent ce qui se passe, comme s'ils le vivaient eux-mêmes.
Le centre minier de Montsou n'a jamais existé : pourtant, Zola le situe très précisément, dans le nord de la France, à dix kilomètres de Marchiennes. Il s'est soigneusement documenté sur cette région minière et s'est même rendu à Anzin, en 1884, au moment d'une grève des mineurs.
• Germinal est aussi un roman engagé parce qu'il défend une cause : il prend parti pour que changent les conditions de vie des mineurs qu'il décrit. Zola attribue au peuple des attitudes animales, la résignation d'un cheval de labour, puis la brutalité et la violence, mais il insiste sur le fait que ce peuple est d'abord une victime.
2. Le résumé de l'histoire
Germinal fait partie d'un ensemble de vingt romans, intitulé les Rougon-Macquart : Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire.
L'action se déroule de mars 1866 à avril 1867.
• Première partie : Étienne Lantier se fait embaucher, à Montsou, par la Compagnie qui exploite les mines de charbon. Il travaille dans l'équipe de Maheu et de sa fille Catherine, dont il tombe amoureux. Il découvre le travail de la mine, dur et fatiguant, les longues journées sous terre, la poussière de charbon et les salaires de misère. Lantier, révolté, veut quitter la mine mais rencontre Rasseneur, ancien mineur qui tente d'unir les mécontents.
• Deuxième partie : La famille Grégoire est riche, grâce aux actions qu'elle possède dans la Compagnie. La mère Maheu, la Maheude, vient les voir parce que l'épicier ne veut plus lui faire crédit. Mais les Grégoire ne donnent pas d'argent aux pauvres, seulement des vêtements. L'épicier finit par accepter de servir les Maheu à condition que Catherine vienne chercher les provisions.
• Troisième partie : Chez Rasseneur, Lantier discute avec des socialistes, qui veulent de meilleures conditions de travail et de vie pour les ouvriers. Il crée une association ouvrière. Chef d'équipe, il prend avec lui Maheu, chez qui il vit. Toujours amoureux de Catherine, Étienne lit beaucoup et parle en famille de ses rêves d'une société plus juste. Le mécontentement des mineurs s'aggrave : la Compagnie décide de baisser leurs salaires. On parle de grève. Jeanlin Maheu, onze ans, a les jambes cassées dans la mine et ne peut plus travailler. Catherine doit alors accepter de vivre avec Chaval.
• Quatrième partie : La grève est déclarée. Les mineurs exposent leurs revendications à Hennebeau, le directeur. La grève dure et c'est l'hiver. L'argent que les mineurs avaient mis de côté ensemble est bientôt épuisé. Des disputes éclatent entre Chaval et Lantier… Celui-ci décide de demander l'aide de l'Internationale sSocialiste, pour poursuivre la grève. Les dix milles mineurs de Montsou adhèrent alors à l'Internationale et continuent la grève malgré la faim et le froid.
• Cinquième partie : Le patron de l'un des puits, Deneulin, offre à Chaval une place de chef et fait reprendre le travail. Mais les grévistes de Montsou envahissent la mine et cassent le matériel. De plus en plus violente, la foule va de puits en puits, en fuyant les gendarmes. ElleIls réclament du pain, devant chez Hennebeau, le directeur, qui fait appel à l'armée. La colère est à son comble, les mineurs s'attaquent à l'épicier, qui est tué.
• Sixième partie : L'armée occupe les fosses. Des ouvriers sont licenciés. Étienne se cache. Chaval annonce qu'il va diriger une équipe de mineurs belges pour casser la grève. Étienne et lui se battent. Catherine désarme Chaval mais, malgré son amour pour Étienne, refuse de vivre avec lui. Les grévistes font face à l'armée, qui tire.
• Septième partie : Beaucoup d'hommes (dont Maheu) sont morts ; les mineurs en veulent à Lantier. Ils reprennent le travail sans avoir rien obtenu. Un anarchiste a saboté la mine, les galeries s'effondrent. Étienne est prisonnier sous terre avec Chaval, son ennemi, et Catherine, la femme qu'ils aiment tous les deux. Lantier le tue mais Catherine meurt à son tour, par manque d'air et de nourriture. Étienne est sauvé mais ses cheveux ont entièrement blanchi. Restée seule avec trois enfants en bas âge et un infirme, la Maheude doit retourner à la mine. Avant de partir pour Paris, pour faire une carrière politique, Étienne Lantier vient la saluer et elle lui pardonne. Tous deux veulent croire à une revanche et à une victoire future des syndicats.