LICEO CLASSICO “E. CAIROLI”
VARESE
SEZIONE ESABAC
BAC BLANC
Prova di LINGUA E LETTERATURA FRANCESE
analisi di un testo
Dopo avere letto il testo
rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema
proposto.
Ce texte est l’ouverture de la première des deux « lettres » que
Paul Valéry publie, d’abord en anglais, dans une revue de Londres, puis en
français dans La Nouvelle Revue française du 1er août 1919. La
Première Guerre mondiale à peine
achevée, l’écrivain s’interroge sur la fragilité des civilisations et de la
culture, lançant un thème de réflexion majeur de la littérature de
l’entre-deux-guerres.
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes
mortelles.
Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d'empires
coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins; descendus au fond
inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et
leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires,
leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et
les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre
apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous
apercevions à travers l'épaisseur de l'histoire, les fantômes d'immenses
navires qui furent chargés de richesse et d'esprit. Nous ne pouvions pas les
compter. Mais ces naufrages, après tout, n'étaient pas notre affaire.
Élam, Ninive, Babylone (1) étaient de beaux noms
vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour
nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux
noms. Lusitania (2)
aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l'abîme de l'histoire est
assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu'une civilisation a la même
fragilité qu'une vie. Les circonstances qui enverraient les ouvres de Keats et
celles de Baudelaire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout
inconcevables : elles sont dans les journaux.
Ce n'est pas tout. La brûlante leçon est plus complète encore. Il n'a
pas suffi à notre génération d'apprendre par sa propre expérience comment les
plus belles choses et les plus antiques, et les plus formidables et les mieux
ordonnées sont périssables par accident; elle a vu, dans l'ordre de la pensée,
du sens commun, et du sentiment, se produire des phénomènes extraordinaires,
des réalisations brusques de paradoxes, des déceptions brutales de l'évidence.
Je n'en citerai qu'un exemple : les grandes vertus des peuples
allemands ont engendré plus de maux que l'oisiveté jamais n'a créé de vices.
Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, l'instruction la plus
solide, la discipline et l'application les plus sérieuses, adaptés à
d'épouvantable s desseins.
Tant d'horreurs n'auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a
fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d'hommes, dissiper tant
de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps; mais il a fallu non moins
de qualités morales. Savoir et Devoir, vous êtes donc suspects?
1) Élam est un ancien pays
recouvrant une partie de l’Iran actuel, où s’épanouit une civilisation glorieuse
entre le IVe et le IIe millénaire av. J-C. ; Ninive capitale de l’ancien
empire d’Assyrie, connut son apogée au VIIe siècle av. J-C., puis fut détruite
en 612 av. J-C. Babylone est une ancienne ville de Mésopotamie, dont la gloire
est liée au règne de Nabuchodonosor II (VIe siècle av. J-C.), mais qui fut peu
à peu désertée et abandonnée vers 300 av. J-C.
2) Paquebot américain coulé par
les Allemands en 1915.
COMPREHENSION
1)Quels
éléments du texte font référence à la Première Guerre Mondiale ?
2)Relevez
dans les 2e et 3e paragraphes les expressions qui décrivent la fin des
civilisation : quelles métaphores l’auteur utilise-t-il ? Quelles
hyperboles donnent un ton apocalyptique au texte ?
INTERPRETATION
1)Quel
valeur le pronom personnel « nous » a-t-il dans le premier phrase et
dans le troisième paragraphe ? Quel effet provoque un tel glissement,
souligné par le « Je » du début du cinquième paragraphe ?
2)
Comment l’auteur souligne-t-il l’actualité de la question de la fin des
civilisations ?
REFLEXION PERSONNELLE
En
quoi « Savoir et Devoir » peuvent-ils être suspects de la
mort des civilisations ?
Développez
ce thème en vous appuyant aussi sur d’autres œuvres que vous avez lues (300 mots environ).
"Notre civilisation est-elle mortelle?
Florence Savetti blog.ac-versailles
villavoice
L’EUROPE DOIT-ELLE FERMER CES FRONTIERES ?
Florence Savetti blog.ac-versailles
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