LES DOLOMITES - Pralongià
LICEO CLASSICO “E. CAIROLI” VARESE
SEZIONE ESABAC
BAC BLANC
Prova di
LINGUA E LETTERATURA FRANCESE
b) Saggio breve
Dopo avere analizzato l’insieme dei documenti, formulate un saggio breve in
riferimento al tema posto (circa 600 parole).
AMOURS
La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres, 5
Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
À dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries, 10
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s’égoutter les neiges de l’hiver
Et le siècle couler, sans qu’amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir, 15
Calme, dans le fauteuil je la voyais s’asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l’enfant grandi de son œil maternel, 20
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres, 5
Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
À dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries, 10
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s’égoutter les neiges de l’hiver
Et le siècle couler, sans qu’amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir, 15
Calme, dans le fauteuil je la voyais s’asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l’enfant grandi de son œil maternel, 20
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?
Charles Baudelaire Les Fleurs
du mal
Yseut se rend près du corps, elle se tourne vers l’orient et, saisie de
pitié, prie pour Tristan : « Ami,
en vous voyant mort, je ne peux ni ne dois souhaiter vivre. Vous êtes
mort par amour pour moi et je meurs de tendresse pour vous, mon ami, parce que
je n’ai pu arriver à temps pour vous guérir et vous soulager de votre mal. Rien
ne pourra jamais plus me consoler ni me réjouir, aucun plaisir, aucune
réjouissance. Maudit soit cet orage qui
m’immobilisa sur la mer et qui m’empêcha
d’arriver ! Si j’étais venue à temps, ami, je vous aurais rendu la vie et
je vous aurais parlé tendrement de notre amour. J’aurais plaint mon aventure,
notre joie, nos plaisirs, la peine te la grande douleur que nous valut
notre amour. Je vous aurais rappelé tout cela en vous baisant et en vous
embrassant. Puisque je n’ai pu vous guérir, puissions-nous au moins mourir
ensemble ! Puisque je n’ai pu arriver à temps ni déjouer le sort, puisque
je suis arrivée après votre mort, je me consolerai en buvant le même breuvage
que vous. Vous avez perdu la vie à cause de moi. Je me comporterai donc en
véritable amie : je veux mourir pour vous de la même manière ».
Elle le serre dans ses bras et
s’étend à côté de lui. Elle lui baise la bouche, le visage et le tient étroitement
enlacé. Elle s’étend, corps contre corps, bouche contre bouche, et rend l’âme.
Elle meurt ainsi à côté de lui pour la
douleur causée par sa mort. Tristan mourut par amour pour Yseut qui ne put
arriver à temps. Tristan mourut par amour pour elle et la belle Yseut
par tendresse pour lui.
Thomas achève ici son
histoire. Il adresse son salut à tous les amants, aux pensifs et aux amoureux,
à ceux qui ressentent l’envie et le désir d’aimer, aux voluptueux et même aux
pervers, à tous ceux qui entendront ces vers.
Tout le monde n’a peut-être
pas eu son compte, mais j’ai fait du mieux que j’ai pu et j’ai dit toute la
vérité comme je l’avais promis au début. J’ai rassemblé des contes et des vers.
J’ai agi ainsi pour offrir un modèle et pour embellir l’histoire afin qu’elle
puisse plaire aux amants et afin qu’ils puissent, en certains endroits, se
souvenir d’eux-même. Puissent-ils y trouver une consolation envers
l’inconstance, envers le tort, envers la peine, envers la douleur, envers tous
les pièges de l’amour !
Thomas, Tristan et Yseut, vers
1175
(traduction de D. Lacroix et Ph. Walter. Éd. Le Livre de Poche)
M. de Charlus rencontre
Jupien ….
PREMIÈRE APPARITION DES
HOMMES-FEMMES, DESCENDANTS DE CEUX DES HABITANTS DE SODOME QUI FURENT ÉPARGNÉS
PAR LE FEU DU CIEL.
«La femme aura Gomorrhe et
l'homme aura Sodome.»
Face à
face, dans cette cour où ils ne s'étaient certainement jamais rencontrés (M. de
Charlus ne venant à l'hôtel Guermantes que dans l'après-midi, aux heures où
Jupien était à son bureau), le baron, ayant soudain largement ouvert ses yeux
mi-clos, regardait avec une attention extraordinaire l'ancien giletier sur le
seuil de sa boutique, cependant que celui-ci, cloué subitement sur place devant
M. de Charlus, enraciné comme une plante, contemplait d'un air émerveillé
l'embonpoint du baron vieillissant. Mais, chose plus étonnante encore,
l'attitude de M. de Charlus ayant changé, celle de Jupien se mit aussitôt,
comme selon les lois d'un art secret, en harmonie avec elle…Cette scène
n'était, du reste, pas positivement comique, elle était empreinte d'une
étrangeté, ou si l'on veut d'un naturel, dont la beauté allait croissant… Toutes
les deux minutes, la même question semblait intensément posée à Jupien dans
l'oeillade de M. de Charlus, comme ces phrases interrogatives de Beethoven,
répétées indéfiniment, à intervalles égaux, et destinées—avec un luxe exagéré
de préparations—à amener un nouveau motif, un changement de ton, une «rentrée».
Mais justement la beauté des regards de M. de Charlus et de Jupien venait, au
contraire, de ce que, provisoirement du moins, ces regards ne semblaient pas
avoir pour but de conduire à quelque chose. Cette beauté, c'était la première
fois que je voyais le baron et Jupien la manifester. Dans les yeux de l'un et
de l'autre, c'était le ciel, non pas de Zurich, mais de quelque cité orientale
dont je n'avais pas encore deviné le nom, qui venait de se lever. Quel que fût
le point qui pût retenir M. de Charlus et le giletier, leur accord semblait
conclu et ces inutiles regards n'être que des préludes rituels, pareils aux
fêtes qu'on donne avant un mariage décidé. Plus près de la nature encore—et la
multiplicité de ces comparaisons est elle-même d'autant plus naturelle qu'un
même homme, si on l'examine pendant quelques minutes, semble successivement un
homme, un homme-oiseau ou un homme-insecte, etc.—on eût dit deux oiseaux, le
mâle et la femelle, le mâle cherchant à s'avancer, la femelle—Jupien—ne
répondant plus par aucun signe à ce manège, mais regardant son nouvel ami sans
étonnement, avec une fixité inattentive, jugée sans doute plus troublante et
seule utile, du moment que le mâle avait fait les premiers pas, et se
contentant de lisser ses plumes. Enfin l'indifférence de Jupien ne parut plus
lui suffire; de cette certitude d'avoir conquis à se faire poursuivre et
désirer, il n'y avait qu'un pas et Jupien, se décidant à partir pour son
travail, sortit par la porte cochère. Ce ne fut pourtant qu'après avoir
retourné deux ou trois fois la tête, qu'il s'échappa dans la rue où le baron,
tremblant de perdre sa piste (sifflotant d'un air fanfaron, non sans crier un
«au revoir» au concierge qui, à demi saoul et traitant des invités dans son
arrière-cuisine, ne l'entendit même pas), s'élança vivement pour le rattraper.
Au même instant où M. de Charlus avait passé la porte en sifflant comme un gros
bourdon, un autre, un vrai celui-là, entrait dans la cour. Qui sait si ce
n'était pas celui attendu depuis si longtemps par l'orchidée, et qui venait lui
apporter le pollen si rare sans lequel elle resterait vierge?
Marcel Proust, A la recherche
du temps perdu, Sodome et Gomorrhe
Il gelsomino notturno
E
s’aprono i fiori notturni,
nell’ora
che penso a’ miei cari.
Sono
apparsi in mezzo ai viburni
Le
farfalle crepuscolari.
Da un
pezzo si tacquero i gridi:
là
sola una casa bisbiglia.
Sotto
l’ali dormono i nidi,
come
gli occhi sotto le ciglia.
Dai
calici aperti si esala
L’odore
di fragole rosse.
Splende
un lume là nella sala.
Nasce
l’erba sopra le fosse.
Un’ape
tardiva sussurra
Trovando
già prese le celle.
La
Chioccetta per l’aia azzurra
Va col
suo pigolìo di stelle.
Per
tutta la notte s’esala
L’odore
che passa col vento.
Passa
il lume su per la scala;
brilla
al primo piano: s’è spento…
E’
l’alba: si chiudono i petali
Un
poco gualciti; si cova,
dentro
l’urna molle e segreta,
non so
che felicità nuova.
AMOUR de Michael Anneke
Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens
cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également
musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une
petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle,
elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à
rude épreuve.