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mardi 16 octobre 2018

Renaud & Axelle Red: Manhattan Kaboul


Il y a toujours quelque part un cygne blanc 


Une chanson contre les guerres qui 
Font de nous de la chair à canon
contre les  frontières 
et  tout type de discriminations 





Petit Portoricain, bien intégré quasiment New-Yorkais
Dans mon building tout de verre et d’acier
Je prends mon job, un rail de coke, un café


Petite fille Afghane, de l’autre côté de la terre
Jamais entendu parler de Manhattan
Mon quotidien c’est la misère et la guerre

Deux étrangers au bout du monde, si différents
Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant
Pulvérisés, sur l’autel, de la violence éternelle

Un 747, s’est explosé dans mes fenêtres
Mon ciel si bleu est devenu orage
Lorsque les bombes ont rasé mon village

Deux étrangers au bout du monde, si différents
Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant
Pulvérisés, sur l’autel, de la violence éternelle

So long, adieu mon rêve Américain
Moi, plus jamais esclave des chiens
Ils t'imposaient l’Islam des tyrans
Ceux-là n'ont-ils jamais lu le Coran?

Suis redevenu poussière
Je serai pas maître de l’univers
Ce pays que j’aimais tellement serait-il
Finalement colosse aux pieds d’argile?

Les dieux, les religions
Les guerres de civilisation
Les armes, les drapeaux, les patries, les nations
Font toujours de nous de la chair à canon

Deux étrangers au bout du monde, si différents
Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant
Pulvérisés, sur l’autel, de la violence éternelle

Deux étrangers au bout du monde, si différents
Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant
Pulvérisés, sur l’autel, de la violence éternelle


Chansons contre la guerre





mercredi 21 mars 2018

Renaud : "Les mots"




Coucher de soleil en Nouvelle Zélande


Écrire et faire vivre les mots, 
sur la feuille et son blanc manteau 
Ça vous rend libre comme l’oiseau,
 ça vous libère de tout les mots





C’est pas donné aux animaux, pas non plus au premier blaireau
Mais quand ça vous colle à la peau, putain qu’est-ce que ça vous tient chaud
Écrire et faire vivre les mots, sur la feuille et son blanc manteau
Ça vous rend libre comme l’oiseau, ça vous libère de tout les mots,
Ça vous libère de tous les maux

C’est un don du ciel, une grâce, qui rend la vie moins dégueulasse
Qui vous assigne une place, plus près des anges, que des angoisses.

Poèmes, chansons, brûlots, vous ouvrent des mondes plus beaux
Des horizons toujours nouveaux, qui vous éloignent des troupeaux
Et il suffit de quelques mots, pour toucher le cœur des marmots,
Pour apaiser les longs sanglots, quand votre vie part à vau-l’eau
Quand votre vie part à vau-l’eau.

C’est un don du ciel une grâce, qui rend la vie moins dégueulasse
Qui vous assigne une place, plus près des anges, que des angoisses.

Les poèmes d’un Léautaud, ceux d’un Brassens d’un Nougaro
La plume d’un Victor Hugo éclairent ma vie comme un flambeau


Alors gloire à ces héros, qui par la magie d’un stylo
Et parce qu’ils font vivre les mots, emmènent mon esprit vers le haut,
Emmènent mon esprit vers le haut.

C’est un don du ciel, une grâce, qui rend la vie moins dégueulasse
Qui vous assigne une place, plus près des anges, que des angoisses
Qui vous assigne une place, plus près des anges, que des angoisses.











dimanche 2 novembre 2014

Renaud: J’ai la vie qui me pique les yeux





Est-ce que la vie vous pique les yeux ?...

c'est que vous ....







J'ai la vie qui me pique les yeux
J'ai mon p'tit coeur qu'est tout bleu
Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

J' m'intéresse plus à grand chose
Même pas fatigué, j' me repose
J' bois la vie à toute petite dose,
J' vois plus la couleur des roses.

Dans ma guitare, y'a plus rien
Plus une note, plus un refrain.
Dans mes doigts, y'a rien qui tient
Dans ma peau, y'a qu' du chagrin.

J'ai la vie qui m' pique les yeux
J'ai mon p'tit coeur qu'est tout bleu
Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

Au bistrot du temps qui passe,
J' bois un verre à la terrasse.
J' me dis qu' à l'école de l'angoisse,
J' s'rai toujours l' premier d' la classe.

Me raconter pas d'histoires :
La vie c'est une tonne de cafards
C'est toujours un fond de tiroir,
C'est toujours un train qui part.

J'ai la vie qui m' pique les yeux,
J'ai mon p'tit coeur qu'est tout bleu
Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

J' voudrais vivre rien qu'en vacances,
Qu' ce soit tous les jours Byzance,
Qu' ce soit tous les jours l'enfance,
Dans un monde que d'innocence.

Mais, j' vis au fond d'un abîme,
Tout seul, avec ma p'tite frime ;
Et dans mon dictionnaire de rimes,
Avec amour, y'a qu' déprime.

J'ai la vie qui m' pique les yeux,
J'ai mon p'tit coeur qu'est tout bleu
Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

Alors l' soir avant qu' j' me couche,
J'écoute chanter la pauvre souche,
Les mots qui sortent de sa bouche,
Ca m' fait tout drôle, et ça m' touche.

Et tout au fond d' sa détresse
Je découvre tellement de tendresse,
Que même si j' tombe et que je me blesse
J' dis bonne nuit à ma tristesse.

J'ai la vie qui m' pique les yeux
J'ai mon p'tit coeur qu'est tout bleu
Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

J'ai la vie qui m' pique les yeux,
Heureusement, j' suis amoureux,
D'une p'tite fille qui m' rend heureux,
Pas beaucoup mais un p'tit peu.









jeudi 30 octobre 2014

Renaud "L'Hexagone: ... une autre histoire de France











Ils s'embrassent au mois de janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y a que le décor qui évolue,
la mentalité est la même,
tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne.
La France est un pays de flics,
à tous les coins de rue y en a cent,
pour faire régner l'ordre public
ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois de mars,
de l'autre côté des Pyrénées,
un anarchiste du Pays Basque,
pour lui apprendre à se révolter,
ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient que la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.

Être né sous le signe de l'hexagone,
c'est pas ce qu'on fait de mieux en ce moment,
et le roi des cons, sur son trône,
je parierais pas qu'il est allemand.

On leur a dit, au mois d'avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d'un fil,
que le printemps c'était pour  bientôt,
Les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y me font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai,
d'un sang qui coula rouge et noir,
d'une révolution manquée
qui faillit renverser l'histoire.
Je me souviens surtout de ces moutons,
effrayés par la liberté, s'en allant voter par millions
pour l'ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin,
un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qui est venu se faire tuer loin d'chez lui.
Ils oublient qu'à l'abri des bombes,
les Français criaient : vive Pétain,
qu'ils étaient bien planqués à Londres,
qu'y avait pas beaucoup de Jean Moulin.

Être né sous le signe de l'hexagone,
c'est pas ce qu'on fait de mieux en ce moment,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu'il est portugais.

Ils font la fête au mois de juillet,
en souvenir d'une révolution
qui n'a jamais éliminé
la misère et l'exploitation.
Ils s'abreuvent de bals populaires,
de feux d'artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu'ils sont gouvernés comme des pions.

Au mois d'août c'est la liberté
après une longue année d'usine,
ils crient : vive les congés payés ;
ils oublient un peu la machine.
En Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et, par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.

Lorsqu'en septembre on assassine
un peuple et une liberté
au coeur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler.
Un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène,
à Santiago comme à Paris.

Être né sous le signe de l'hexagone,
c'est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j'en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs côtes-du-rhône et leurs bordeaux.
Ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l'étranger,
leur pinard et leur camembert,
c'est leur seule gloire, à ces tarés.

En novembre, au Salon de l'auto,
ils vont admirer par milliers
le dernier modèle de chez Peugeot,
qu'il pourront jamais se payer.
La bagnole, l'été, le tiercé,
c'est l'opium du peuple de France,
lui supprimer c'est le tuer,
c'est une drogue à accoutumance.

En décembre, c'est l'apothéose,
la grande bouffe et les petits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y'a d'la joie dans les ghettos.
La Terre peut s'arrêter de tourner,
ils rateront pas leur réveillon,
moi je voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous le signe de l'Hexagone,
on peut pas dire que ça soit bandant.
Si le roi des cons perdait son trône,
y'aurait cinquante millions de prétendants.














mercredi 3 septembre 2014

Boris Vian à la Bibliothèque Nationale de France ... voici sa chanson culte "Monsieur le Président..."


















Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer

La  version initiale des 2 derniers vers :
"que je tiendrai une arme ,
et que je sais tirer ..."
A été modifiée  de son ami Mouloudji,
pour conserver le côté pacifiste de la chanson.
Mais pour bien comprendre la dispute il faut lire la lettre 
que Boris Vian écrivit à M Faber,  un conseiller municipal…
comme on en trouve souvent partout…


en réponse à la censure du Déserteur (1954)










La première interprétation a été diffusée


en mai 1954 créée par Mouloudji...









Celle de Marc Robine










Et celle de Renaud







Monsieur le président
Je vous fais une bafouille
Que vous lirez sûrement
Si vous avez des couilles
Je viens de recevoir
Un coup d´fil de mes vieux
Pour m´prévenir qu´les gemdarmes
S´étaient pointés chez eux
J´ose pas imaginer
C´que leur a dit mon père
Lui, les flics, les curés
Et pis les militaires
Les a vraiment dans l´nez
P´t-être encore plus que moi
Dès qu´il peut en bouffer
L´vieil anar´ y s´gêne pas
L´vieil anar´ y s´gêne pas

Alors y parait qu´on m´cherche
Qu´la France a besoin d´moi
C´est con, j´suis en Ardèche
Y fait beau, tu crois pas
J´suis là avec des potes
Des écolos marrants
On a une vieille bicoque
On la retappe tranquillement
On fait pousser des chèvres
On fabrique des bijoux
On peut pas dire qu´on s´crève
L´travail, c´est pas pour nous
On a des plantations
Pas énormes, trois hectares
D´une herbe qui rend moins con
Non, c´est pas du ricard
Non, c´est pas du ricard

Monsieur le président
Je suis un déserteur
De ton armée de glands
De ton troupeau d´branleurs
Ils auront pas ma peau
Toucheront pas à mes cheveux
J´saluerai pas l´drapeau
J´marcherai pas comme les bœufs
J´irai pas en Allemagne
Faire le con pendant douze mois
Dans une caserne infame
Avec des plus cons qu´moi
J´aime pas recevoir des ordres
J´aime pas me lever tôt
J´aime pas étrangler le borgne
Plus souvent qu´il ne faut
Plus souvent qu´il ne faut

Puis surtout c´qui m´déplait
C´est que j´aime pas la guerre
Et qui c´est qui la fait
Ben c´est les militaires
Ils sont nuls, ils sont moches
Et pis ils sont teigneux
Maintenant j´vais t´dire pourquoi
J´veux jamais être comme eux
Quand les Russes, les Ricains
Feront péter la planete
Moi, j´aurais l´air malin
Avec ma bicyclette
Mon pantalon trop court
Mon fusil, mon calot
Ma ration d´topinambour
Et ma ligne Maginot
Et ma ligne Maginot

Alors me gonfle pas
Ni moi, ni tous mes potes
Je serai jamais soldat
J´aime pas les bruits de bottes
T´as plus qu´a pas t´en faire
Et construire tranquilos
Tes centrales nucléaire
Tes sous-marins craignos
Mais va pas t´imaginer
Monsieur le président
Que j´suis manipulé
Par les rouges ou les blancs
Je n´suis qu´un militant
Du parti des oiseaux
Des baleines, des enfants
De la terre et de l´eau
De la terre et de l´eau

Monsieur le président
Pour finir ma bafouille
J´voulais t´dire simplement
Ce soir on fait des nouilles
A la ferme c´est l´panard
Si tu veux, viens bouffer
On fumera un pétard
Et on pourra causer
On fumera un pétard
Et on pourra causer