ALEXIS JENNI
"L'économie telle que nous la connaissons a besoin de ceux,
sans nom et sans nombre, qui travaillent pour rien.
Il faut veiller à garder les pauvre pauvres, tant il est besoin
de réduire les coûts. Il faudrait accéder à de nouveaux
gisements de pauvres, créer des pauvres à partir
des semi-riches vacillants, en les désoccupant, en les
désassurant, en les dépossédant. L'idéal serait de ne pas
payer le travail: on aurait alors la vraie richesse, la création
parfaite de quelque chose à partir de rien. Il faudrait
supprimer les lois. Laisser faire la nature, qu'il se crée
une moltitude de petits animaux féconds, pour une
poignée de grandes fauves qui s'en nourrissent" . ( p.151)
ÉPHÉMÉRIDE DE LÂRBI
de réduire les coûts. Il faudrait accéder à de nouveaux
gisements de pauvres, créer des pauvres à partir
des semi-riches vacillants, en les désoccupant, en les
désassurant, en les dépossédant. L'idéal serait de ne pas
payer le travail: on aurait alors la vraie richesse, la création
parfaite de quelque chose à partir de rien. Il faudrait
supprimer les lois. Laisser faire la nature, qu'il se crée
une moltitude de petits animaux féconds, pour une
poignée de grandes fauves qui s'en nourrissent" . ( p.151)
ÉPHÉMÉRIDE DE LÂRBI
"Vous ne connaissez pas Walenhammes. C'est une ville du nord de la France. La frontière avec la Belgique passe au milieu d'une route. On peut, les pieds dans un pays, pisser dans l'autre. Les mines sont fermées, le haut-fourneau est abandonné. Walenhammes est une ancienne ville industrielle. Elle est un bon exemple de la France qui se délite, qui lâche, qui survit. Charles Avril, journaliste pigiste sur un site d'information, préfère intituler les articles dans lesquels il écrit ce qu'il voit et entend à Walenhammes : "La France qui s'effiloche". Pour sûr, il a du flair. Le récit de son séjour chez les Ch'tis se situe entre un méchant congrès des farces et attrapes et l'Apocalypse."
huile sur toile / Munch museet / Oslo