Une petite ville industrielle de l’est de la France, coincée
entre banlieue et campagne, canaux et vergers à l’abandon.
C’est la fin de l’année scolaire. Jimmy, élève de CM2, a déjà
redoublé deux fois. L’an prochain, ce sera la 6ème, mais
avant il y aura le long été et avec lui l’ennui et la solitude.
Jimmy a un demi-frère, Kevin, qui a 8 ans. Tous deux vivent
avec leur mère, Pris, une jeune femme de 30 ans, qui a
récupéré leur garde après un séjour en prison. Son
compagnon, Duke, se contente de l’existence misérable qui
est la sienne, vivotant de deals, de petits larcins et des aides
sociales perçues par Pris.
Le logement qu’ils occupent tous les quatre est la plupart du
temps le lieu de fêtes où alcools et drogues sont au rendez-
vous. Les enfants poussent comme ils peuvent dans ce
contexte et Jimmy, malgré son jeune âge, se doit souvent
d’agir en chef de famille, en ménagère, en cuisinière, en
grand frère responsable assumant tous les rôles délaissés
par sa mère et son beau-père de circonstance.
Jimmy souffre de voir sa mère souffrir, et de la savoir sous la coupe d’un homme aussi perdu et aussi irresponsable qu’elle, qui la maintient sous sa dépendance et celle de la drogue qu’il lui fournit. On sent monter peu à peu une grande violence chez l’enfant mais on se demande bien contre qui, contre quoi, elle va pouvoir se porter. Toute la lumière de l’été et la singulière beauté de la nature et des friches industrielles dans lesquelles il erre ne peuvent apaiser sa douleur et sa rage. Et à mesure que l’été, indifférent, se déroule, les ingrédients d’une tragédie se mettent en place, une tragédie au sein de laquelle l’innocence et la violence entreront en fusion.
etudes-litteraires Dans une lettre à sa mère datée du 11 janvier 1858, Baudelaire écrit : « Vous n'avez pas remarqué qu'il y avait dans Les Fleurs du Mal deux pièces vous concernant, ou du moins allusionnelles à des détails intimes de notre ancienne vie »
Je n'ai pas oublié, voisine de la ville, Notre blanche maison, petite mais tranquille; Sa Pomone de plâtre et sa vieille Vénus Dans un bosquet chétif cachant leurs membres nus, Et le soleil, le soir, ruisselant et superbe, Qui, derrière la vitre où se brisait sa gerbe Semblait, grand oeil ouvert dans le ciel curieux, Contempler nos dîners longs et silencieux, Répandant largement ses beaux reflets de cierge Sur la nappe frugale et les rideaux de serge.
Léna Kotev est cancérologue à Paris. Dans sa famille, on est médecin de génération en génération: Pavel Alexandrovitch exerçait dans la Russie tsariste, Mendel fut professeur dans le Berlin des années 1920, Natalia fut victime, sous Staline, de l’affaire du Complot des Blouses blanches. Loin des combats de ses glorieux aïeux, Léna rêve de se soustraire à la légende familiale. Mais peut-on échapper à son destin? Inscrits dans une mythologie qui les dépasse, les Kotev ont vocation à donner un sens à l’Histoire autant qu’à toute vie sauvée.
Comme dans ses précédents romans, Laurent Seksik entremêle les destinées et les époques. Autour du choix de Léna se tisse la chronique d’une famille de médecins juifs dans un roman qui célèbre la noblesse de guérir et le refus de la fatalité.
A tes mots tendres un peu artificiels quelquefois,
A toi, à la petite fille que tu étais
A celle que tu es encore souvent
A ton passé, à tes secrets,
A tes anciens princes charmants
A la vie, à l’amour
A nos nuits, à nos jours
A l’éternel retour de la chance
A l’enfant qui viendra
Qui nous ressemblera
Qui sera à la fois toi et moi
A moi, à la folie dont tu es la raison
A mes colères sans savoir pourquoi
A mes silences et à mes trahisons quelquefois
A moi, au temps que j’ai passé à te chercher
Aux qualités dont tu te moques bien
Aux défauts que je t’ai cachés
A mes idées de baladin
A la vie, à l’amour
A nos nuits, à nos jours
A l’éternel retour de la chance
A l’enfant qui viendra
Qui nous ressemblera
Qui sera à la fois toi et moi
A nous, aux souvenirs que nous allons nous faire
A l’avenir et au présent surtout
A la santé de cette vieille terre qui s’en fout
A nous, à nos espoirs et à nos illusions
A notre prochain premier rendez-vous
A la santé de ces millions d’amoureux
Qui sont comme nous
A toi, à la façon que tu as d’être belle
A la façon que tu as d’être à moi
A tes mots tendres un peu artificiels quelquefois,
A toi, à la petite fille que tu étais
A celle que tu es encore souvent
A ton passé, à tes secrets,
A tes anciens princes charmants
Il était un peu poète et un peu vagabond Il n'avait jamais connu ni patrie, ni patron Il venait de n'importe oû, allait aux quatre vents Mais dedans sa roulotte nous étions dix enfants Et le soir, autour d'un feu de camp On rêvait d'une maison blanche en chantant Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa C'est vraiment fatiguant d'aller oû tu vas Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa Tu devrais t'arrêter dans ce coin Mais il ne nous écoutait pas et dès le petit jour La famille reprenait son voyage au long cours À peine le temps pour notre mère de laver sa chemise Et nous voilà repartis pour une nouvelle Terre Promise Et le soir, autour d'un feu de camp Elle rêvait d'une maison blanche en chantant Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa C'est vraiment fatiguant d'aller oû tu vas Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa Tu devrais t'arrêter dans ce coin Et c'est ainsi que cahotant à travers les saisons C'est ainsi que regardant par-dessus l'horizon Sans même s'en apercevoir not' père nous a semés Aux quatre coins du monde comme des grains de blé Et quelque part au bout de l'univers Roule encore la vieille roulotte de mon père Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa C'est vraiment fatiguant d'aller oû tu vas Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa Tu devrais t'arrêter dans ce coin
Les
matins se suivent et se ressemblent
Quand l'amour fait place au quotidien
On n'était pas fait pour vivre ensemble
Ça n'suffit pas toujours de s'aimer bien
C'est drôle, hier, on s'ennuyait
Et c'est à peine si l'on trouvait
Des mots pour se parler du mauvais temps
Et maintenant qu'il faut partir
On a cent mille choses à dire
Qui tiennent trop à cœur pour si peu de temps
On s'est aimé comme on se quitte
Tout simplement, sans penser à demain
A demain qui vient toujours un peu trop vite
Aux adieux qui quelquefois se passent un peu trop bien
On fait c'qu'il faut, on tient nos rôles
On se regarde, on rit, on crâne un peu
On a toujours oublié quelque chose
C'est pas facile de se dire adieu
Et l'on sait trop bien que tôt ou tard
Demain peut-être, ou même ce soir
On va se dire que tout n'est pas perdu
De ce roman inachevé, on va se faire un conte de fées
Mais on a passé l'âge, on n'y croirait plus
On s'est aimé comme on se quitte
Tout simplement, sans penser à demain
A demain qui vient toujours un peu trop vite
Aux adieux qui quelquefois se passent un peu trop bien
Roméo, Juliette, et tous les autres
Au fond de vos bouquins, dormez en paix
Une simple histoire comme la nôtre
Est de celles qu'on écrira jamais
Allons petite il faut partir
Laisser ici nos souvenirs
On va descendre ensemble si tu veux
Et quand elle va nous voir passer
La patronne du café
Va encore nous dire " Salut les amoureux "
On s'est aimé comme on se quitte
Tout simplement, sans penser à demain
A demain qui vient toujours un peu trop vite
Aux adieux qui quelquefois se passent un peu trop bien ...