LICEO CLASSICO “E. CAIROLI” VARESE
SEZIONE ESABAC
BAC BLANC
Prova di LINGUA E LETTERATURA FRANCESE
Svolga il candidato una delle seguenti
prove a scelta tra:
a) analisi
di un testo
b) saggio
breve
analisi di un testo
Dopo avere letto il testo rispondete alle domande elaborate una
riflessione personale sul tema proposto.
Personnage
historique fictif comme l’écrit Marguerite Yourcenar Zénon parcourt
l’Europe de la Renaissance déchirée par les guerres de religion et le
fanatisme. Alchimiste et médecin, il incarne les valeurs fondatrices de
l’humanisme. Nous sommes ici au début du roman : Zénon et Henri-Maximilien
Ligre, son cousin, ont quitté Bruges où ils ont été élevés, leurs routes
se séparent.
— J'ai seize
ans, dit Henri-Maximilien. Dans quinze ans, on verra bien si je suis par hasard
légal d'Alexandre. Dans trente ans, on saura si je vaux ou non feu César.
Vais-je passer ma vie à auner (1) du drap dans un boutique de la rue aux Laines
(2) ? Il s'agit d'être homme.
— J'ai vingt ans,
calcula Zénon. À tout mettre au mieux, j'ai devant moi cinquante ans d'étude
avant que ce crâne se change en tête de mort. Prenez vos fumées (3) et
vos héros dans Plutarque (4), frère Henri. Il s'agit pour moi d'être plus qu'un
homme.
— Je vais du
côté des Alpes. Dit Henri Maximilien.
— Moi, du côté des
Pyrénées.
Ils se turent. La
route plate, bordée de peupliers, étirait devant eux un fragment du libre
univers.
L’aventurier de
la puissance et l’aventurier du savoir marchaient côte à côte.
— Voyez, continua Zénon. Par-delà ce village,
d’autres villages, par-delà cette abbaye, d’autres abbayes, par-delà cette
forteresse, d’autres forteresses. Et dans chacun de ces châteaux d’idées, de
ces masures (5) d’opinions superposés aux masures de bois et aux châteaux de
pierre, la vie emmure les fous et ouvre un pertuis (6) aux sages. Par-delà les
Alpes, l’Italie. Par-delà les Pyrénées, l’Espagne. D’un côté, le pays de La Mirandole
(7), de l’autre, celui d’Avicenne (8). Et, plus loin encore, la mer, et,
par-delà la mer, sur d’autres rebords de l’immensité, l’Arabie, la Morée (9),
l’Inde, les deux Amériques. Et partout, les vallées où se récoltent les simples
(10), les rochers où se cachent les métaux dont chacun symbolise un moment du
Grand Œuvre (11), les grimoires (12) déposés entre les dents des morts, les
dieux dont chacun a sa promesse, les foules dont chaque homme se donne pour
centre à l’univers. Qui
serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison
? Vous le voyez, frère Henri, je suis
vraiment un pèlerin. La route est longue, mais je suis jeune.
— Le monde
est grand, dit Henri-Maximilien.
— Le monde est grand, dit gravement Zénon.
Plaise à Celui qui Est peut-être de dilater le cœur humain à la mesure de toute
la vie.(13)
1)mesurer 2)rue de
Bruges 3)rêves, illusions 4)auteur de la Vie des hommes illustres 5) Édifice, maison en ruines;
habitation misérable, délabrée 6)porte 7)philosophe humaniste italien
8)philosophe et médecin iranien 9)Autre nom du Péloponnèse, région de la Grèce
10)herbes médicinales 11)transmutation des métaux en or. 12)Livres à l’écriture
mystérieuse
13)Son épitaphe dan
son "éternité" : « Plaise à Celui qui Est peut-être de
dilater le cœur de l'homme à la mesure de toute la vie. » (tirée
de L'Œuvre
au noir)
Marguerite Yourcenar , L’Oeuvre
au noir, Ed. Gallimard 1968
COMPRÉHENSION
1)Comment la
romancière met-elle en valeur l’ opposition entre les deux personnages ?
2)Que refuse
chacun d’eux ?
INTERPRÉTATION
1)Relevez les
notations de lieu des lignes 16 à 20 : que veut souligner l’auteur ?
2)De quelles
valeurs de l’humanisme Zénon est-il porteur ? Qu’est-ce qui le pousse à
partir ?
RÉFLEXION PERSONNELLE
Qui serait assez
insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison ?
Développez ce thème en vous appuyant aussi sur d’autres œuvres que vous
avez lues. (300 mots environ).
Quatrième de couverture
En créant le personnage de Zénon, alchimiste et médecin du XVIe siècle, Marguerite Yourcenar, l'auteur de Mémoires d'Hadrien, ne raconte pas seulement le destin tragique d'un homme extraordinaire. C'est toute une époque qui revit dans son infinie richesse, comme aussi dans âcre et brutale réalité ; un monde contrasté où s'affrontent le Moyen-Age et la Renaissance, et où pointent déjà les temps modernes, monde dont Zénon est issu, mais dont peu à peu cet homme libre se dégage et qui pour cette raison même finira par le broyer. L'Oeuvre au Noir a obtenu en 1968 le prix Femina à l'unanimité.
b) Saggio breve
Dopo avere analizzato l’insieme dei documenti, formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole)
Paysages : reflet du monde, reflet de l’âme ?
Document 1
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encore, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.
Alphonse de Lamartine, « L'Automne », Méditations poétiques (1820)
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encore, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.
Alphonse de Lamartine, « L'Automne », Méditations poétiques (1820)
Document 2
Julien poursuivait son chemin gaiement au milieu des plus beaux aspects que puissent présenter les scènes de montagnes. Il fallait traverser la grande chaîne au nord de Vergy. Le sentier qu’il suivait, s’élevant peu à peu parmi de grands bois de hêtres, forme des zigzags infinis sur la pente de la haute montagne qui dessine au nord la vallée du Doubs. Bientôt les regards du voyageur, passant par-dessus les coteaux moins élevés qui contiennent le cours du Doubs vers le midi, s’étendirent jusqu’aux plaines fertiles de la Bourgogne et du Beaujolais. Quelque insensible que l’âme de ce jeune ambitieux fût à ce genre de beauté, il ne pouvait s’empêcher de s’arrêter de temps à autre, pour regarder un spectacle si vaste et si imposant.
Enfin il atteignit le sommet de la grande montagne, près duquel il fallait passer pour arriver, par cette route de traverse, à la vallée solitaire qu’habitait Fouqué, le jeune marchand de bois son ami. Julien n’était point pressé de le voir, ni aucun autre être humain. Caché comme un oiseau de proie, au milieu des roches nues qui couronnent la grande montagne, il pouvait apercevoir de bien loin tout homme qui se serait approché de lui. Il découvrit une petite grotte au milieu de la pente presque verticale d’un des rochers. Il prit sa course, et bientôt fut établi dans cette retraite. Ici, dit-il avec des yeux brillants de joie, les hommes ne sauraient me faire de mal.
Stendhal, Le Rouge et le Noir(1830)
Document 3
Pour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c'était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu'on était1 on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous...
Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante2 du tout, raide à faire peur.
On en a donc rigolé comme des cornichons. Ça fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur. Mais on n'en pouvait rigoler nous du spectacle qu'à partir du cou, à cause du froid qui venait du large pendant ce temps-là à travers une grosse brume grise et rose et rapide et piquante à l'assaut de nos pantalons et des crevasses de cette muraille, les rues de la ville, où les nuages s'engouffraient aussi à la charge du vent.
1 Malgré notre situation de galérien. 2La ville couchée évoque la femme couchée.
Céline, Le Voyage au bout de la nuit(1932)
Document 4
Un bubbolio lontano...
Rosseggia l'orizzonte,
Come affocato, a mare;
Nero di pece, a monte,
Stracci di nubi chiare:
Tra il nero un casolare:
Un'ala di gabbiano.
Giovanni Pascoli, “Temporale”, Myricae(1891)
Un roulement dans le lointain...
L'horizon qui rougeoie,
Tel un brasier, du côté de la mer;
D'un noir de poix, vers les montagnes,
Des lambeaux de nuages clairs:
Dans tout ce noir une chaumière:
Une aile éployée de mouette.
Giovanni Pascoli, “Temps d'orage”, Myricae (1891)
Traduction de Maurice Javion
(Anthologie bilingue de la poésie italienne, La Pléiade, Gallimard)
Caspar David Friedrich,
Kunsthalle de Hambourg (1817)
Pour cet artiste « l’art se présente comme médiateur entre la natureet l’homme », et « le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu’ilvoit en face de lui, mais aussi ce qu’il voit en lui ».
Noël approche ...
Qui sait si mes élèves sauront profiter de ce petit cadeau ?
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