J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé...
(Desnos)
On a parcouru le chemin
De tes rêves à mes rêves
Tes doigts à mes seins
De ta bouche à mes lèvres
De la guerre à la trêve
Combien d' fois, mon amour
Combien d'aller-retour
Entre la haine et l'amour
Chaque fois, la route et ses chaos
Et ses roches et ses trous
M'arrachaient à ta peau
Me rejetaient sur tes genoux
Me tatouaient sur ta joue
Combien de grands voyages
Pour autant de naufrages
Sur ce même rivage
Jusqu'au jour où j'ai dit: "Va t'en !
J'ai plus rien à blesser
Qui soit vierge de coups
Je suis fatiguée des kilomètres
Qu'on franchit pour être
À un plus mauvais bout"
J'ai dit: "Prends ta voiture de fortune
Et roule tant que tu voudras
Va t'en donc promettre ta lune
À une autre que moi"
Je croyais pas que tu allais m'obéir
À la lettre comme ça
Je t'ai regardé partir
En mourant tout bas
Sur la véranda
Brisée à des endroits
Que j' me connaissais pas
Entre mon coeur et tes bras
Les étoiles que j'avais dans l' regard
Et qui semblaient te plaire
Sont venues s'échouer
Comme des étoiles de mer
Sur l'estran désert
Le coeur comme un souvenir
Le corps comme un grenier
J'ai eu peur de m'écrouler
Je sais pas de quelle manière
Comme poussée par le vent
J' me suis mise à poursuivre, en courant
Le nuage de poussière
Qu' ta voiture de misère
Faisait tourbillonner en filant
Puis j'ai crié: "Attends-moi j'arrive !
Je peux pas vivre sans toi
Et si c'est pas une vie de te suivre
Et bien ce sera ce que ce sera
Tu as encore, dans les mains
La petite cuillère
Qui me ramassait si bien
Quand je m'écrasais par terre
T'as encore, dans les mains
La petite caresse
Qui me ferait, comme un chien
Haleter d'allégresse"
Ah, ah, ah, ah
Ah, ah, ah, ah
Mais, bien sûr, t'as rien entendu
Et ton nuage et toi
Vous avez disparu
Et je suis restée là
Comme un cheval de bois
Qui ne berce plus personne
Et que l'on abandonne
Que l'on met au rebus
Un jour que je me croyais mieux
Que j'allais au village
Et que c'était pluvieux
À deux nuages d'un orage
À faire taire les oiseaux
À deux pas du resto
Et à trois du garage
À deux doigts d'oublier
Perdue dans mon imperméable
Et dans quelques pensées
Comme: "C'est drôle dans le sable
Toutes ces traces de souliers"
Comme: "Je sais pas ce que j' vais foutre
De ma longue soirée"
Juste à coté de moi
Ce parfum agréable
Ces cheveux familiers
C'était... c'était toi
Et l'orage éclata
En même temps que le morceau de chair
Qui me servait de coeur
Et le vent se leva
En même temps qu'un éclair
Nous fit tous les deux trembler de peur
J'ai dit: "Si tu viens pour les étoiles
Elles sont tombées dans la boue
Si t'es là pour me voir, j' te signale
Qu' y'a plus rien à voir du tout"
Tu as dis: "J'ai parcouru
Les chemins de mes rêves
À des rêves qui n'étaient pas les tiens
J' voulais juste que tu saches, mon amour
Que ces foutus parcours
Ont toujours été vains"
Ah, ah, ah
Ah, ah, ah, ah
Alors j'ai dit: "Puisque tu es là
Viens donc prendre un café
Si tu veux, tu jetteras
Quelques bûches au foyer
Ça nous réchauffera
Le temps que l'orage passe
Et que le feu s'embrase
Comme autrefois !"
Et c'est là qu' t'as baissé les yeux
Que t'as dit: "Je pourrai pas
Car, tu vois, y a un voeu
Que j'ai fait là-bas
Elle te ressemble un peu
Celle à qui j'ai dit: "Oui"
Ce petit "Oui" précieux
Que je n' t'ai jamais dit"
Tu as ajouté qu'aussi
Elle prend bien soin du petit
Et que tu es déjà trop vieux, aujourd'hui
Pour réparer l'erreur
La pire de ta vie
Qui est celle d'être parti d'ici
Tu t’es mis à genoux dans la vase
Pour me demander pardon
Le tonnerre m'a volé ta phrase
Et tu t'es levé d'un bond
Et tu es parti, l'air malheureux
Le pantalon tout sale
Et, au coin de mes yeux
Y'avait comme... des étoiles
De tes rêves à mes rêves
Tes doigts à mes seins
De ta bouche à mes lèvres
De la guerre à la trêve
Combien d' fois, mon amour
Combien d'aller-retour
Entre la haine et l'amour
Chaque fois, la route et ses chaos
Et ses roches et ses trous
M'arrachaient à ta peau
Me rejetaient sur tes genoux
Me tatouaient sur ta joue
Combien de grands voyages
Pour autant de naufrages
Sur ce même rivage
Jusqu'au jour où j'ai dit: "Va t'en !
J'ai plus rien à blesser
Qui soit vierge de coups
Je suis fatiguée des kilomètres
Qu'on franchit pour être
À un plus mauvais bout"
J'ai dit: "Prends ta voiture de fortune
Et roule tant que tu voudras
Va t'en donc promettre ta lune
À une autre que moi"
Je croyais pas que tu allais m'obéir
À la lettre comme ça
Je t'ai regardé partir
En mourant tout bas
Sur la véranda
Brisée à des endroits
Que j' me connaissais pas
Entre mon coeur et tes bras
Les étoiles que j'avais dans l' regard
Et qui semblaient te plaire
Sont venues s'échouer
Comme des étoiles de mer
Sur l'estran désert
Le coeur comme un souvenir
Le corps comme un grenier
J'ai eu peur de m'écrouler
Je sais pas de quelle manière
Comme poussée par le vent
J' me suis mise à poursuivre, en courant
Le nuage de poussière
Qu' ta voiture de misère
Faisait tourbillonner en filant
Puis j'ai crié: "Attends-moi j'arrive !
Je peux pas vivre sans toi
Et si c'est pas une vie de te suivre
Et bien ce sera ce que ce sera
Tu as encore, dans les mains
La petite cuillère
Qui me ramassait si bien
Quand je m'écrasais par terre
T'as encore, dans les mains
La petite caresse
Qui me ferait, comme un chien
Haleter d'allégresse"
Ah, ah, ah, ah
Ah, ah, ah, ah
Mais, bien sûr, t'as rien entendu
Et ton nuage et toi
Vous avez disparu
Et je suis restée là
Comme un cheval de bois
Qui ne berce plus personne
Et que l'on abandonne
Que l'on met au rebus
Un jour que je me croyais mieux
Que j'allais au village
Et que c'était pluvieux
À deux nuages d'un orage
À faire taire les oiseaux
À deux pas du resto
Et à trois du garage
À deux doigts d'oublier
Perdue dans mon imperméable
Et dans quelques pensées
Comme: "C'est drôle dans le sable
Toutes ces traces de souliers"
Comme: "Je sais pas ce que j' vais foutre
De ma longue soirée"
Juste à coté de moi
Ce parfum agréable
Ces cheveux familiers
C'était... c'était toi
Et l'orage éclata
En même temps que le morceau de chair
Qui me servait de coeur
Et le vent se leva
En même temps qu'un éclair
Nous fit tous les deux trembler de peur
J'ai dit: "Si tu viens pour les étoiles
Elles sont tombées dans la boue
Si t'es là pour me voir, j' te signale
Qu' y'a plus rien à voir du tout"
Tu as dis: "J'ai parcouru
Les chemins de mes rêves
À des rêves qui n'étaient pas les tiens
J' voulais juste que tu saches, mon amour
Que ces foutus parcours
Ont toujours été vains"
Ah, ah, ah
Ah, ah, ah, ah
Alors j'ai dit: "Puisque tu es là
Viens donc prendre un café
Si tu veux, tu jetteras
Quelques bûches au foyer
Ça nous réchauffera
Le temps que l'orage passe
Et que le feu s'embrase
Comme autrefois !"
Et c'est là qu' t'as baissé les yeux
Que t'as dit: "Je pourrai pas
Car, tu vois, y a un voeu
Que j'ai fait là-bas
Elle te ressemble un peu
Celle à qui j'ai dit: "Oui"
Ce petit "Oui" précieux
Que je n' t'ai jamais dit"
Tu as ajouté qu'aussi
Elle prend bien soin du petit
Et que tu es déjà trop vieux, aujourd'hui
Pour réparer l'erreur
La pire de ta vie
Qui est celle d'être parti d'ici
Tu t’es mis à genoux dans la vase
Pour me demander pardon
Le tonnerre m'a volé ta phrase
Et tu t'es levé d'un bond
Et tu es parti, l'air malheureux
Le pantalon tout sale
Et, au coin de mes yeux
Y'avait comme... des étoiles
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