Alphonse Allais est un écrivain plein d'humour qui raconte ici
une histoire d'amour très simple.
Pour se moquer de l'amoureux repoussé par la jeune fille,
il utilise surtout l'imparfait du subjonctif (à remarquer
particulièrement les rimes), qui est très peu employé
en français :
Coup de foudre! X rencontre y et lui avoue naïvement son amour,
mais elle, méprisante, ne lui répond pas...
(ndr, Il semble que cela arrive souvent ...).
Amoureux fou et désespéré, il s'entête ... il l'idolâtre.
Le silence de l'aimée le fait "mourir d'amour".
Complainte amoureuse
Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les veux que je vous offris !
En vain, je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis;
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes
Et je ne sais comment vous pûtes,
De sang-froid voir ce que je mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le disse
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les veux que je vous offris !
En vain, je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis;
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes
Et je ne sais comment vous pûtes,
De sang-froid voir ce que je mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le disse
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez
AUDIO
Alphonse Allais est un journaliste, écrivain et humoriste
Voici la mise en musique de Juliette Gréco
Il y a aussi ce dialogue absurde de Marc Escayrol :
RépondreSupprimerRENCONTRE
- Nous nous tutoyons ou nous nous vouvoyons?
- Tutoyons-nous; vous vouvoyez souvent?
- Je tutoie comme je vouvoie
- Moi, je me tue à tutoyer, mais tout me voue à vouvoyer
- Vous nous voyez nous vouvoyer?
- Nous voirons; je veux dire, nous verrons
- Tout à fait, toutefois tout nous fait nous tutoyer; d'ailleurs, qui vous vouvoie?
- Mes parents, mais je ne les vois jamais.
- Ainsi, vos vieux vous vouvoient sans vous voir
- Et toi, qui te tutoie?
- Mon oncle, mais seulement chez moi
- Donc, ton tonton te tutoie sous ton toit
- Oui, mais mon neveu ne veut nous vouvoyer
- Et que faites-vous des dames?
- Tutoyons les veuves et vouvoyons les tantes
- Mais ma tante est veuve; elle vouvoie son toutou et tutoie sa voiture
- Vous n'aurez qu'à louvoyer, tantôt la tutoyer, tantôt la vouvoyer
- Et les nouveaux venus, les vouvoierons-nous?
- Je veux voir les nouveaux venus nous vouvoyer. Les nouveaux non vouvoyants se verront renvoyés comme des voyous
- Et les non voyants?
- Les non voyants vouvoieront!
- Même au nouvel an? J'aimerais vous y voir, sous leur nombre les non vouvoyants vont vous noyer
- Au nouvel an, votre dévoué n'envoie de voeux qu'aux vouvoyants non dévoyés.
- Vous vous fourvoyez!
- Je ne me fourvoie pas, monsieur, mais je me fous de vous revoir!
- Alors, allez vous faire voir!