lundi 22 décembre 2014

Saez - Rois demain.





Vous serez rois demain ...

Vous serez le printemps
Vous serez la lumière



et dans l'attente 

apprenez le futur!




Quand tu prendras la mer
elle sera sémaphore
quand tu verras la terre
elle deviendra le port
quand t’auras plus le ciel
elle sera ton étoile
comme un point de lumière
vient éclairer la toile
de peintures en dessins
on dessine nos vies
on s’ébat dans les seins
dans les seins on s’écrit
on crie tout notre amour
a ceux qui n’entendent pas
a chanter sur les toits
sur qu’on cherche sa voie
elle fera couler ruisseau
quand t’auras plus les armes
quand tes yeux n’auront plus
oui, qu’à sonner l’alarme
quand l’horizon devant
ne sera que la plaine
elle deviendra colline
elle deviendra la cime
quand tu chercheras trop
oui, à quoi tout ça rime
quand t’auras tout vendu
ton âme et ta sublime
elle te fera les gestes
qui font les poésies
et puis qui sait dedans
oui ce qui fait la vie
qu’importe les chemins
que nous prendrons ensembles
qu’importe sous quels cieux
seront nos mains qui tremblent
et puis si la vieillesse
vient frapper à la porte
c’est qu’on aura vaincu
ce temps qui nous escorte
je serai avec toi
combattant impossible
je t’apprendrai à voir
ce qu’on garde invisible
et s’il faut que chaque jour
je devienne soleil
pour éteindre la nuit
pour éclairer ton ciel
oui nous serons rois demain
mon amour toi et moi
j’irai chercher de l’or
pour chacun de tes doigts
et quand les océans
te monteront aux cils
j’irai au fond des mers
du noir de tes pupilles
et s’il faut que chaque jour
je devienne soleil
pour éteindre les nuits
pour éclairer ton ciel
nous serons rois demain
mon amour toi et moi
j’irai trouver de l’or
pour chacun de tes doigts
et quand les océans
viendront noyer nos terres
nous suivrons les printemps
nous suivrons la lumière
oui quand les océans
viendront noyer la terre
nous serons le printemps
nous serons la lumière







Mon petit Lou une chanson de Pierre Perret




Une petite chanson pour tous les petits loups ....
   
et pour les grands aussi !










Auteur maîtrisant les subtilités de la langue française

et de l’argot (il a réécrit les fables de La Fontaine),

 ses chansons posent des questions  sur un ton enfantin

 et apparemment naïf, avec un sourire malicieux 

mais souvent pertinent. Son répertoire, composé 

de chansons enfantines, comiques, grivoises légères

ou engagées, navigue entre humour et tendresse.

Pierre Perret, légende de la chanson française, est 

parfois  considéré comme  un poète à part entière.
  

  







  Mon  petit loup






T'en fais, pas mon p'tit loup
C'est la vie, ne pleure pas

T'oublieras, mon p'tit loup
Ne pleure pas

Je t'amènerai sécher tes larmes
Au vent des quatre points cardinaux
Respirer la violette à Parme
Et les épices à Colombo
On verra le fleuve Amazone
Et la vallée des Orchidées
Et les enfants qui se savonnent
Le ventre avec des fleurs coupées

Refrain
T'en fais, pas mon p'tit loup
C'est la vie, ne pleure pas

T'oublieras, mon p'tit loup
Ne pleure pas

Allons voir la terre d'Abraham
C'est encore plus beau qu'on le dit
Y a des Van Gogh à Amsterdam
Qui ressemblent à des incendies
On goûtera les harengs crus
Et on boira du vin d'Moselle
J'te raconterai le succès que j'ai eu
Un jour en jouant Sganarelle

Refrain
T'en fais, pas mon p'tit loup
C'est la vie, ne pleure pas

T'oublieras, mon p'tit loup
Ne pleure pas

Je t'emmènerai voir Liverpool
Et ses guirlandes de Haddock
Et des pays où y a des poules
Qui chantent aussi haut que les coqs
Tous les livres les plus beaux
De Colette et d'Marcel Aimé
Ceux de Rabelais ou d'Léautaud
Je suis sûr que tu vas les aimer

Refrain
T'en fais, pas mon p'tit loup
C'est la vie, ne pleure pas
T'oublieras, mon p'tit loup
Ne pleure pas

Je t'apprendrai, à la Jamaïque
La pêche de nuit au lamparo
Et je t'emmènerai faire un pique-nique
En haut du Kilimandjaro
Et tu grimperas sur mon dos
Pour voir le plafond de la Sixtine
On sera fasciné au Prado
Par les Goya ou les Menine

Refrain
T'en fais, pas mon p'tit loup
C'est la vie, ne pleure pas
T'oublieras, mon p'tit loup
Ne pleure pas

Connais-tu, en quadriphonie
Le dernier tube de Mahler
Et les planteurs de Virginie
Qui ne savent pas qu'y a un hiver
On en a des choses à voir
Jusqu'à la Louisiane en fait
Où y a des types qui ont tous les soirs
Du désespoir plein la trompette

Refrain
T'en fais pas, mon p'tit loup
C'est la vie, ne pleure pas

Oublie-les, les p'tits cons
Qui t'ont fait ça
T'en fais pas, mon p'tit loup
C'est la vie, ne pleure pas
J't'en supplie, mon p'tit loup
Ne pleure pas





dimanche 21 décembre 2014

Julio Cortázar : "Écrasement des gouttes" - Cronopes et Fameux, Éd Gallimard, Collection "Du monde entier"



Joyeux Noël
 

et Bonne Année 2015 

aux élèves du Lycée Collège 
Jean XXIII St Nicolas

de Quintin




Encore une proposition
  
de Madame Josiane Bicrel
   
 un magnifique poème en prose 

de   Cortázar





Écrasement des gouttes


Je ne sais pas, regarde, c'est terrible comme il pleut. Il pleut tout le temps, dehors épais et gris, ici contre le balcon avec de grosses gouttes dures et figées qui s'écrasent comme des gifles l'une après l'autre, quel ennui. Voici une petite goutte qui naît en haut du cadre de la fenêtre, elle tremble contre le ciel qui la brise en mille reflets assourdis, elle gonfle et vacille, elle va tomber, elle ne tombe pas, pas encore. Elle s'accroche de toutes ses griffes, elle ne veut pas tomber et on la voit qui s'agrippe avec ses dents tandis que son ventre enfle, c'est à présent une énorme goutte qui pend majestueuse et soudain youp! la voilà partie plaf ! plus rien, écrasée, une tache humide sur le marbre.
Mais il y en a qui se suicident et qui se rendent tout de suite, elles naissent du cadre et se jettent aussitôt dans le vide, il me semble voir la vibration du saut, leurs petits pieds qui se décollent et le cri qui les grise dans ce néant de la chute et de l'écrasement. Tristes gouttes, rondes gouttes innocentes.
Adieu, gouttes. Adieu»


Julio CortázarCronopes et Fameux, Éd Gallimard,

Collection "Du monde entier"

  







samedi 20 décembre 2014

Théodore Monod "Voir loin et clair" avec une interview de Virginia Crespeau à Bruno Doucey : "Théodore Monod, un savant sous les étoiles"








Un savant épris d'absolu, naturaliste, explorateur, poète, 
botaniste, anthropologue, pacifiste, académicien,  
animé d’une vision de l’universel ...
  


"homme extraordinaire qui a considérablement marqué la fin du
deuxième millénaire autant par l'étendue de son œuvre scientifique
 que par sa conscience véritablement humaine et bienveillante"








Son chemin est marqué dès son enfance :
À 6 ans,  au  Jardins des Plantes, à Paris, en regardant des poissons 
dans un aquarium il s'interroge déjà  sur la destinée des hommes


« Comment cela serait si le monde n’avait pas existé…

Y a-t-il une limite à l’infini ? »




Une interview  sur Canal Académie   à suivre impérativement



Théodore Monod, un savant sous les étoiles par Bruno Doucey

 « Il se trouve  que Théodore…  est un enfant précoce surdoué il apprend
très vite en stupéfiant son entourage  …et ses parents prennent la peine
de prendre note au quotidien  de la vie de leur fils …tout au long de son
enfance et de son adolescence ... de  tenir  le journal de Théodore 
grandissant sous leurs yeux .. »












"Nucléaire, chasse, colonialisme, mais aussi sans-papiers, mal-logés, objecteurs de conscience, Théodore Monod a été de tous les combats, au nom d'un pacifisme ardent etd'un humanisme nourri par ses convictions protestantes. Pour ce scientifique issu d'une lignée prestigieuse de pasteurs, cet ami du théologien catholique Teilhard de Chardin qui jeûnait le vendredi en solidarité avec les musulmans, l'humanité était encore en voie "d'hominisation", et devait évoluer de la violence barbare à la solidarité sociale.Les années ont passé sans entamer sa volonté d'engagement pour les causes touchant à la protection de la nature et des droits de l'Homme. "Il faut, disait-il,  faire passer l'homme avant le profit, la croissance spirituelle avant le PNB".






Une vie d'exception, Théodore Monod le chercheur d'absolu



  




Tout parle ? Écoute bien. C'est que vents, ondes, flammes
Arbres, roseaux, rochers, tout vit !Tout est plein d'âmes.

(Victor Hugo)