vendredi 19 septembre 2014

"L’Angoisse" Poèmes Saturniens (1866), de Paul Verlaine Commentaire de Alice Negrini










Prova di: LINGUA E LETTERATURA FRANCESE

a)Analisi di un testo
Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto.

L’Angoisse

Nature, rien de toi ne m'émeut, ni les champs
Nourriciers, ni l'écho vermeil des pastorales
Siciliennes, ni les pompes aurorales,
Ni la solennité dolente des couchants.

Je ris de l'Art, je ris de l'Homme aussi, des chants,
Des vers, des temples grecs et des tours en spirales
Qu'étirent dans le ciel vide les cathédrales,
Et je vois du même oeil les bons et les méchants.

Je ne crois pas en Dieu, j'abjure et je renie
Toute pensée, et quant à la vieille ironie,
L'Amour, je voudrais bien qu'on ne m'en parlât plus.

Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareille
Au brick (1) perdu jouet du flux et du reflux (2),
Mon âme pour d'affreux naufrages appareille.

1)Voilier, Brick-goëlette,  Navire à voiles à deux mâts. 2) marée   


PAUL VERLAINE , « L’Angoisse », Poèmes Saturniens (1866)




COMPREHENSION

1) Etudiez les rimes et  précisez leur   valeur dans les quatrains.

2)Essayez d’expliquer l’utilisation  du verbe « appareille ».

INTERPRETATION

1)Essayez de mettre en lumière les divers moyens par lesquels Verlaine exprime les aspects de la tentation nihiliste à  laquelle il était alors en proie.

2) « Je ris de l’Art » , pourtant,  il a plus tard assez bien souligné dans un poème, qui est une sorte de manifeste du symbolisme,  le rôle de l’Art  : présentez sa conception de la poésie.


REFLEXION PERSONNELLE

Mal du siècle,  spleen, angoisse :Différentes façons de concevoir la même douleur ?
Développez  une réflexion personnelle sur ce thème, en faisant référence à d’autres œuvres littéraires que vous avez lues (300 mots environ).



  COMPREHENSION

  1. Les rimes utilisées dans les quatrains par Verlaine sont structurées avec le schéma “ABBA ABBA”, à savoir rimes embrassées. Cette utilisation a peut-être la fonction de montrer une clôture du poète en soi même qui n'est plus capable de se laisser émouvoir des spectacles de la nature et qui ne trouve ni dans l'Art ni dans l'Homme ni dans la littérature classique ni dans la spiritualité chrétienne une raison de vie ou, du  moins, d'inspiration.
  2. Le verbe “appareille” signifie “se prépare” et dans ce cas l'âme du poète doit être prête aux “affreux naufrages”. S'appareiller est donc une nécessité pour Verlaine qui est déchiré entre la lassitude de vivre une vie vide qui cherche repaire dans l'alcool (comme nous savons à travers sa biographie) et la peur de la mort. C'est ainsi qu'il affirme d'être pareil “au brick perdu jouet du flux et du reflux”, comme ce navire donc il s'abandonne aux événements en renonçant à vivre: il est prêt à la mort.

INTERPRETATION

  1. Verlaine est en proie à une tentation nihiliste qu'il exprime avant tout dans une déclaration de l'impossibilité de la Nature d'engendrer en lui des sensations physiques, puis avec “je ris” du seconde quatrain il montre une prise de distance de l'Art, de l'Homme, de la perfection littéraire classique et de l'Église. Le premier tercet contient la plus forte affirmation du refus de croire en quelque chose: “je ne crois pas en Dieu”, “je renie toute pensée” et il appelle l'Amour “vieille ironie” de laquelle il ne veut plus sentir parler. Enfin Verlaine dit, sans le dire, qu'il ne croit plus aussi dans sa vie, dans son existence.
  2. La poésie est dans la conception de Verlaine le moyen d'exprimer un rêve, elle est donc toujours suggérée et n'a jamais de limites précises. Elle est un réseau de symboles, riche des synesthésies, est semblable à la peinture impressionniste pour son manque de précision et des détails aussi bien que de sa capacité de créer dans le lecteur des émotions. Cette conception est à la base du courant symboliste dont le plus célèbre poète italien est Pascoli. On peut dire enfin en citant Baudelaire (Correspondances) que pour Verlaine la poésie est une sorte de toile où “les parfums, les couleurs, les sons se répondent”.

REFLEXION PERSONNELLE

Mal du siècle, spleen, angoisse: différents mots qui expriment la même “maladie”.

On recherche des paroles toujours plus spécifiques, détaillées et différentes pour définir mieux quelque chose d'indéfini qui nous fait peur. Chateaubriand dit “j'ai le spleen, tristesse physique, véritable maladie”, donc il utilise le mot “spleen” pour exprimer son mal du siècle en confirmant qu'entre les deux expressions il n'y a pas une nette différence. Le mal du siècle, qui touche beaucoup de poètes et écrivains de l'époque de Chateaubriand, est une sorte d'ennui, un vague à l'âme qui détache le sujet de son temps et de sa génération. Le spleen, mot utilisé pour la première fois par Diderot (“spline”), dérive du grec “σπλην,ος”, à savoir “rate” qui est l'organe considéré comme le siège des humeurs noires et qui s'exprime pour Baudelaire comme le dégoût de toute chose et qui s'oppose à l'idéal. L'angoisse, puis, est le peur qui naît quand la situation présente n'est plus conciliable avec l'esprit du poète, pour Verlaine, pour le sujet en général, pour Kierkegaard, et quand le futur est une chance.

En conclusion ou peut dire que ce sentiment de douleur mélangé à la sensation de solitude envers le monde, la société où le poète ne se reconnaît plus est une condition fondamentale pour écrire et pour exprimer son intériorité, conception chère à Musset dans “Le pélican”.





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