mardi 23 janvier 2018

Philippe Soupault : "Tant de temps" -Sans phrase, éd. Osmose, 1953.


Ces  jours-ci mes élèves de I D ESABAC  
rêvent de poésie 
aux uns portant la paix aux autres ... le bonheur 

Voici un poème sur le Temps  et une réflexion

"L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;


Il coule, et nous passons ! »



Marc Chagall. Time - the river without banks. 1930

Marc Chagal Le temps n'a point de rives (1930-1939)
Museum of  Modern Art - New York



TANT DE TEMPS



Le temps qui passe
Le temps qui ne passe pas
Le temps qu'on tue
Le temps de compter jusqu'à dix
Le temps qu'on n'a pas
Le temps qu'il fait
Le temps de s'ennuyer
Le temps de rêver
Le temps de l'agonie
Le temps qu'on perd
Le temps d'aimer
Le temps des cerises
Le mauvais temps
Et le bon et le beau
Et le froid et le temps chaud
Le temps de se retourner
Le temps des adieux
Le temps qu'il est bien temps
Le temps qui n'est même pas
Le temps de cligner de l'oeil
Le temps relatif
Le temps de boire un coup
Le temps d'attendre
Le temps du bon bout
Le temps de mourir
Le temps qui ne se mesure pas
Le temps de crier gare
Le temps mort
Et puis l'éternité




À en croire l’auteur de cette biographie, Philippe Sou­pault a passé son existence en étant violemment révolté contre ses origines bourgeoises. Cette révolte va en faire un poète, mais pas un révolutionnaire. « J’ai toujours été anti­conformiste », tenait-il à rappeler pendant ses dernières années. Comme beaucoup de garçons de sa génération (il est né en 1897), il passe directement du lycée Fénelon au front.


vendredi 19 janvier 2018

Ridan : "Passe à ton voisin" - "Le reve"


Le temps de notre enfance

 est toujours cerise 









Quand j'étais gosse
Je rêvais de tout
De pouvoir voir de près la lune
De gambader un peu partout
De voir ce qui se cache derrière les dunes
J'ai même rêvé d'être agriculteur
De vivre là haut entre ces deux fleurs
Les yeux béants restés rivés
Sur les couleurs d'un arc-en-ciel
J'avais la bouche en forme de cœur
J'embrasse une vie au gout de miel
C'était un monde imaginaire
Je croyais même aux bonshommes verts
Et aux petits 
lutins

Refrain:
Un matin, un lutin
M'a dit tout est possible
Que tous les rêves du monde
Te seront accessibles
C'était la voix d'un sage
Qui ne veut que ton bien
Ecoute son message
Et passe à ton voisin
Et passe a ton voisin



J'ai fait mon sac, mon 
baluchon
J'ai pris mes feutres et mes crayons
A chaque problème sa solution
Je n'avais qu'une seule ambition
Celle de chanter la vie des autres
J'ai fait ce choix d'être des vôtres
Et de 
panser  les plaies des uns




 je n'attends plus ce bel apôtre
Et si le destin choisit le bien
Je ferai ce que je pense et ce qui me plaît
En faisant vivre ce doux espoir
Quand d'autres exploitent le désespoir
Qui plane sur l'être humain

Refrain :
Un matin, un lutin
M'a dit tout est possible
Que tous les rêves du monde
Te seront accessibles
C'était la voix d'un sage
Qui ne veut que ton bien
Ecoute son message
Et passe à ton voisin
Et passe a ton voisin





De tous les rêves que j'ai construits
Que reste-t-il au fond de moi?


Ces vieilles photos, ces lourds émois
Que j'ai classés par utopie
Si tu entends aussi cette voix
C'est qu'on est tous un peu comme toi
Le bel enfant s'est endormi
Dans le train-train de la petite vie
La belle Alice nous a menti
Sur les merveilles de son pays
A mes idées, je reste fidèle
Car après tout la vie est belle
Et on verra demain !


Refrain : [x2]

Un matin, un lutin
M'a dit tout est possible
Que tous les rêves du monde
Te seront accessibles
C'était la voix d'un sage
Qui ne veut que ton bien
Ecoute son message
Et passe à ton voisin
Et passe a ton voisin







J'ai fait le rêve d'être un enfant qui joue sa vie de son plein gré
Et tout est guerre et tout est trêve et on lui dit que c'est ça la vie
Le sac au dos tout plein de bouquins voilà revenir le moins que rien
Il se demande qui sont ces hommes, quelles sont leur place dans son destin
Il étudie à contre-cœur mais c'est une flamme qu'il a dans l'âme
Les années passent l'enfance s'écarte à la recherche d'une vie parfaite
Les années passent l'enfance s'éloigne et pour tout le monde il devient fou

Refrain :
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où tout serait beau comme une colo
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où je m'envolerai au bout du monde
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où tout serait beau comme une colo
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où je m'envolerai au bout du monde
J'ai fait le rêve de tous ces gosses (bis)

Le petit bonhomme reprend sa route, de l'inconscience comme disent les autres
Il mène sa barque à sa mesure, à quoi ça sert une vie sans rêve ?
A quoi ça sert une vie sans risque, il troque sa vie contre un stylo
L'amour d'écrire a fait de lui un incompris de ses amis
Il reste ferme et convaincu, pour la plupart il est perdu
Il reste ferme et convaincu, pour la plupart il est vaincu

(Refrain)

Il vit le rêve qu'il a choisi, de plus la chance lui donne raison
Il a trimé à chaque saison pour pouvoir faire sa petite maison
Si j'étais fou j'aurais pu dire que la vie c'est le rêve que l'on affronte
Si j'étais fou je te dirais même qu'il n'y a pas de montagne que l'on ne surmonte
Si j'étais fou tu penses franchement que je pourrais croire tout ce qu'on me raconte
Si j'étais fou je serais qu'une horloge que l'on décompte au fil des soirs
Il est peut-être fou il est peut-être con à 25 ans il rêve encore

Il rêve encore !
Il rêve encore !

(Refrain)
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où tout serait beau comme une colo
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où je m'envolerai au bout du monde
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où tout serait beau comme une colo
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où je m'envolerai au bout du monde

J'ai fait le rêve de tous ces gosses où tout serait beau comme une colo
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où je m'envolerai au bout du monde
J'ai fait le rêve de tous ces gosses où tout serait beau comme une colo
J'ai fait le rêve, je ferai mon rêve, je vis le rêve
J'ai fait le rêve, je ferai mon rêve au bout du monde
je fais le rêve, je vis le rêve, je ferai mon rêve au bout du monde
je fais le rêve, je vis le rêve, je ferai mon rêve au bout du monde





mardi 16 janvier 2018

Niska - Oh Bella Ciao (feat) Sidiki Diabaté



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Un soir en Afrique, on s'est rencontrés
Avant ce voyage, je ne savais pas encore où j'allais
Depuis que je sais où t'es j'ai l'impression d'être soulagé
Oui tu es mon frère, le coeur nous lie plus que les gènes
Ousmane, tu es mon re-frè
Ousmane, tu es mon re-frè
Malgré que tu souffres tout les jours tu affrontes la vie tu es souriant

Mon frère, les gens sont mauvais
Mon frère, pourquoi toi tu es aussi bon?

J'ai pas choisi ma vie, mais je sais ou je vais
On ne choisit pas sa famille, mais je t'ai bien trouvé
Malgré mes conneries, je me suis construit
Mais sans toi mon plan reste inachevé

Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao (Je reviendrai)
Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao (Tu es mon grand frère)
Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao (Mon amitié)
Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao (Inachevée)

Tu es mon frère, et mon ami
Tu es mon frère, et je suis prêt pour toi

J'ai pas choisi ma vie, mais je sais où je vais
On ne choisit pas ses amis, mais je t'ai bien trouvé
Malgré mes conneries, je me suis construit
Mais sans toi mon plan reste inachevé

Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao (Je reviendrai)
Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao (Tu es mon grand frère)
Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao (Mon amitié)
Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao (Inachevée)



Avec « Oh Bella Ciao » extrait de son nouvel album Zifukoro, Niska nous livre des paroles poignantes accompagnées d’un clip touchant tourné au Mali.
Avec Zifukoro, Niska frappe fort, et le morceau « Oh Bella Ciao » y est certainement pour quelque chose…

Le clip met en scène deux frères inséparables qui se font enlever par les forces armées du Mali. Alors qu’ils tentent de s’échapper, l’un d’eux se fait enrôler et est obligé de prendre les armes pour combattre aux côtés de ces groupes qui terrorisent la population. Avec cette chanson, Niska soulève des problèmes actuels et malheureusement trop souvent oubliés, et pour cela, on lui dit chapeau... 






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lundi 15 janvier 2018

Philippe Claudel : "Tous les soleils "







Liceo classico "Cairoli" Varese

Salle de Géo


mercredi 17 janvier 2018






Alessandro est un professeur italien de musique baroque qui vit à Strasbourg avec Irina, sa fille de 15 ans, en pleine crise, et son frère Crampone, un gentil fou anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est au pouvoir. 
Parfois, Alessandro a l'impression d'avoir deux adolescents à élever, alors qu'il ne se rend même pas compte qu'il est lui-même démuni face à l’existence. Voulant être un père modèle, il en a oublié de reconstruire sa vie amoureuse, d'autant plus qu'il est entouré d'une bande de copains dont la fantaisie burlesque l'empêche de se sentir seul. 
Mais au moment où sa fille découvre les premiers émois de l’amour, sans qu’il s’y attende, tout va basculer pour Alessandro…







"Tous les soleils à l'aube dorment encore un peu
Engourdis, nonchalants,
Ils se moquent bien du feu du jour qui les attend,
Ils chassent les ombres des hommes et des guerres,
Tous les soleils à l'aube sont comme de grands enfants
Qui n'ont que faire du temps

                     Silenziu d'Amuri - Alfio Antico


























samedi 13 janvier 2018

Ce que le jour doit à la nuit d'Alexandre Arcady d'après le roman de Yasmina Khadra



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De Alexandre Arcady 2012 (2h. 39 minutes)



Genres DrameHistoriqueRomance


Nationalité Français


Liceo classico "Cairoli" Varese
Salle de Géo 
lundi le 15 janvier 2018




Algérie, années 1930. Younes a 9 ans lorsqu'il est confié à son oncle pharmacien à Oran. Rebaptisé Jonas, il grandit parmi les jeunes de Rio Salado dont il devient l'ami. Dans la bande, il y a Emilie, la fille dont tous sont amoureux. Entre Jonas et elle naîtra une grande histoire d'amour, qui sera bientôt troublée par les conflits qui agitent le pays.





dossier   




« À Oran comme ailleurs, faute de temps et de réflexion,

 on est bien obligé de s’aimer sans le savoir. »

 Albert Camus, La Peste.


 « J’aime l’Algérie, car je l’ai bien ressentie. » 

Gabriel García Márquez


Yasmina-Khadra











Le titre du film est une métaphore dont la compréhension nécessiterait une compétence interprétative et un sens critique. Il est en quelque sorte un condensé de sens enveloppé de mystères pour celles et ceux qui s’interrogent sur son lien avec l’histoire racontée, car qu’est-ce que le jour pourrait bien devoir à la nuit ? On n’en sait rien, dès lors qu’ils n’ont pas de langage à nous livrer. Cela dit, les romanciers, les poètes et les cinéastes, à l’instar des persuasives paraboles bibliques et coraniques, attribuent au jour et à la nuit des caractéristiques humaines. Il semble que l’écrivain, Yasmina Khadra, recourt, en suivant le modèle d’écriture des livres classiques, à ce style imagé pour inscrire son roman dans la durée, afin qu’il soit gravé dans les mémoires collectives et individuelles des lecteurs et spectateurs amoureux de la langue française. Par ailleurs, si l’on mettait à la place de la dichotomie « Jour/Nuit », celle qui rime avec « Jonas/Émilie », le titre paraîtrait sans doute moins ambigu, Ce que Jonas doit à Émilie, mais le sens reste cependant moins dénoté que l’on pourrait le croire. En d’autres termes, dire que Jonas représente le « jour » et Émilie la « nuit » ne résout pas le problème, parce que les deux protagonistes incarnent dans le roman et le film les irréductibles liens passionnels entre l’Algérie et la France, depuis au moins l’année 1830. Le titre Ce que l’Algérie doit à la France, dans ce cas, aurait été plus explicite et plus significatif. Il appartient désormais à un lecteur/spectateur idéal de parcourir tous ces détours sémantiques, de réunir toutes les isotopies idoines, pour rendre compte des liens d’amour et de fraternité, mis en scène, reliant les deux patries respectives. À défaut d’être un critique littéraire, analyste quelconque ou sémioticien, une simple comparaison suffit de symboliser Ce que le jour doit à la nuit cette nécessaire relation cyclique : comme les amoureux, le jour et la nuit ne se croisent que pour se séparer et ne se séparent que pour se retrouver. À proprement parler, même si le jour et la nuit expriment, dans leur course, le temps qui passe et qui ne revient pas, le titre de ce long métrage suggère éloquemment une autre réalité ; il nous fait comprendre que le jour, c’est-à-dire le présent, doit quelque chose à la nuit qui le précède, le passé, pour la construction d’un avenir meilleur. Dans d’autres langues que le français, le titre serait probablement terne et plat. La culture française en Algérie à l’époque

Atmane Seghir 




jeudi 11 janvier 2018

Naissance de l'État d'Israël : 1948



Israël et les territoires occupés

Discours de Ben Gourion en 1948










David Ben Gourion et la fondation d'Israël 



David Ben Gourion et la fondation d'Israël 





Palestine Israël pour les nuls - 

Qu'est ce que le sionisme ? (1)




Palestine Israël pour les nuls - 

Qui attaque qui ? (2)




Israël-Palestine : 

comprendre le conflit par les cartes








lundi 8 janvier 2018

Grand Corps Malade : Au feu rouge




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Heureusement, j'n'ai pas d'enfant se dit Yadna très souvent
Ce serait encore plus dur, encore plus humiliant

Et puis comment elle aurait fait avec un bébé comme paquetage ?
Est-ce qu'il aurait survécu après tout c'voyage ?
Yadna a fui les bombes, la guerre dans son pays
Elle sait qu'elle avait peur mais ne sait plus de quels ennemis
Entre les tirs de son président, des rebelles, de l'occident
De Daesh et des Kurdes, elle ne sait plus d'où vient l'vent
Elle ne sait plus d'où vient la poudre qui a rasé son village
Elle ne sait plus qui tire les balles qui ont éteint tous ces visages
Elle sait juste que l'Homme est fou et qu'c'est là-bas, en Syrie
Que s'est formé petit à p'tit l'épicentre de sa folie
Yadna pense à tout ça en s'approchant d'ma vitre
Moi, j'lui : "Non" avec la main et j'redémarre bien vite
J'avais p't-être un peu d'monnaie mais j'suis pressé, faut qu'je bouge
J'me rappelle de son regard, j'ai croisé Yadna au feu rouge

Après trois mois d'périple dans toutes sortes d'embarcations
Elle a souvent cru qu'la mort serait la seule destination
Comme lors de cette nuit noire au milieu d'la mer Égée
Dépassée par les vagues sur un bateau bien trop léger
Entre les centres de rétention et les passeurs les plus cruels
Yadna a perdu d'vue tous ceux qui avaient fui avec elle
Elle s'est retrouvée seule avec la peur, le ventre vide
Et des inconnus aussi perdus qu'elle comme seuls guides
Marchant pendant des semaines puis payant à des vautours
Le droit d'se cacher à l'arrière des camions sans voir le jour
Après ces mois d'enfer, elle passe ses nuits sur un carton
Son Eldorado se situe Porte de la Chapelle, sous un pont
Yana pense à tout ça en s'approchant d'ma vitre
Moi, j'lui : "Non" avec la main et j'redémarre bien vite
J'avais p't-être un peu d'monnaie mais j'suis pressé, faut qu'je bouge
J'me rappelle de son regard, j'ai croisé Yadna au feu rouge

Dans ses nuits, les cauchemars d'expulsion sont réguliers
Elle attend d'obtenir le statut d'réfugiée
Elle mendie au feu rouge avec la détresse comme baîllon
Elle se renseigne sur ses droits, petite princesse en rayon
Elle imagine parfois sa vie d'étudiante dans son pays
Si la justice avait des yeux, si la paix régnait en Syrie
Elle sourit même parfois, quand elle trouve la force d'y penser
Elle rêve en syrien mais, là, elle pleure en français
J'aperçois Yadna rapidement lorsque l'feu passe au vert
J'ai un p'tit pincement au cœur, mais j'suis en retard et j'accélère
Les plus grands drames sont sous nos yeux mais on est pressé, faut qu'on bouge
Y'a des humains derrière les regards ; j'ai croisé Yadna au feu rouge