mercredi 31 décembre 2014

Marie-Pierre, Fabien, Brunehilde et Othilie et .. Une vie française .. à Rouen



Marie-Pierre, Fabien 
Brunehilde et Othilie 

M'ont offert "Une vie française" de Jean-Paul Dubois

50 ans de confessions d'un enfant du  XXe siècle 

avec

 "toutes les petites choses qui bricolent un homme, 
l'aident, un temps, à se redresser sur ces pattes arrière 
et le rabaissent à la fois"...

 je reviendrai sur ce roman ...


Mais dans ce livre  ce qui  l'emporte 

(quoi qu'il en pense M. Dubois) 

 ce sont les chefs-d'oeuvre de


Brunehilde déesse de la victoire




et de 

Othilie celle sur qui s'appuie le monde




qui rayonnent sur les 2 premières pages 

UN GROS MERCI !









mardi 30 décembre 2014

L'or noir du Congo par Michèle Sabatier :"Consommation sans conscience n'est que ruine de l'humanité"!














Il y a fort longtemps le philosophe disait:


"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"... 


Malgré le temps qui passe, les progrès de l'espèce humaine sont, pour le moins, peu  flagrants. Nous en avons une triste  et supplémentaire démonstration dans ce document! 


Gardons-nous bien de ne pas déclarer que nous ne savions pas et essayons de ne pas nous entendre ire:


"consommation sans conscience n'est que ruine de l'humanité"!




Oui, oui, je sais, en cette période de l'année on a plutôt l'habitude de s'adresser les uns aux autres pour se souhaiter plein de bonnes choses pour les fêtes de fin d'année. Je ne tiens pas à m'en dispenser même si je  viens de te transmettre ce document peu rassurant.A très bientôt, j'espère, pour de bien agréables échanges dans une grande année 2015. 

Michèle ...



 


FRANCE 24

















Bonne Année 2015 ...

 qu'elle soit avec moins de coltan

 et plus d'humanité!



lundi 29 décembre 2014

Noir Désir - Le Vent Nous Portera












Je dois avouer qu'il m'est difficile de publier les chansons

de Bertrand Cantat après l'acte, d'une  violence   inouïe,  

qui l'a conduit  au  meutre de Marie Trintignant:

aucune excuse n'est admissible ...


Mais, cette magnifique chanson  qui est un hymne

de réaction et d'opposition  aux malheurs du temps ...

m'a   aussi rappelé avec Bonne nuit les petits Carosello








et les beaux jours 

"des verts paradis des amours enfantines"...



mon enfance à Castagnola ..

période heureuse , s'il y en a...


...


Le vent nous NOUS Y portera








Je n' ai pas peur de la route
Faudra voir, faut qu'on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien (là)
Le vent nous portera
Ton message à la Grande Ourse
Et la trajectoire de la course
Un instantané de velours
Même s'il ne sert à rien (va)
Le vent l'emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera

La caresse et la mitraille
et Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D'hier et demain
Le vent les portera

Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l'atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis ?
Le vent l'emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera
Ce parfum de nos années mortes
Ce qui peut frapper à ta porte
Infinité de destins
On en pose un et qu'est-ce qu'on en retient ?
Le vent l'emportera
Pendant que la marée monte
et Que chacun refait ses comptes
J'emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Le vent les portera
Tout disparaîtra mais 
Le vent nous portera






dimanche 28 décembre 2014

A la Vie - Jehan Jonas




Une vie ...




Le sein qui s'agenouille
Au milieu des badauds
La bouche qui se grouille
À le vider illico
Le sourire en photo
Tout nu sur le sofa
Et puis les premiers mots
Dont on ne se souvient pas
C'est la vie qui commence {x2}

Le crayon qui s'anime
Pour écrire des pensées
Le prof qui fait de la frime
En pensant à l'été
Le banc qui mène au large
Les premières illusions
Le zéro dans la marge
Pour la bonne tradition
C'est la vie qui se déroule {x2}

Le ruban qu'on dénoue
Les cheveux qui se délacent
Et la photo qu'on cloue
Sur les murs de la classe
Le baiser sous les nuages
À faire danser la ville
L'amour qui déménage
Et part d'un pas tranquille
C'est la vie qui s'enroule {x2}

Le premier lit qu'on traîne
Derrière soi, toute sa vie
Et les autres qu'on enchaîne
Aux galères de l'ennui
Ce qu'on y a trouvé
Et c' qu'on y a perdu
Une vertu qu'a lâché
Et l'autre qu'a rien vu
C'est la vie qui s'en lasse {x2}

Les premiers pas des gosses
Qu'on suivra jusqu'au bout
Si le temps qui nous désosse
Nous garde les yeux debout
La femme qu'on a comme ça
Puisqu'il en faut bien une
Et la maîtresse qu'on noie
Toutes les nuits sous la lune
C'est la vie qui s'efface {x2}

La lampe qu'on trimballe
À la dernière veillée
Comme une carte postale
Qu'on n'ose pas envoyer
La peau qui se fait toute blanche
Et les fleurs qu'on écoute
Frapper aux quatre planches
Sur le bord de la route
C'est la vie qui s'achève {x2}










Le pain de Francis Ponge ... et le baccalau d' Anna Mercês Sota






Chaque fois que je relis ce  beau poème de Ponge …je me souviens d’une émission à la radio de 196…« Alto Gradimento »  qui proposait cette savoureusesensation  d’ivresse  gustative  dans une sarabandelinguistique de Marcus Marenco (je crois…)

À  chacun  de jouir de la poésie selon ses  goûts …


Io,  per me,


je préfère en jouir comme d’une cuillerée 
de baccalau de Anna Sota  
 dans  son magnifique  bouquin



SAPORI PORTOGHESI MESE PER MESE



Le pain.

" La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente. Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable… Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation. "

Francis Ponge in  Le Parti-pris des choses,
 1942,  Ed Gallimard p 39.




Commentaires

  







Le Parti pris des choses est un recueil de poèmes en prose écrit parFrancis Ponge et paru en 1942. Dans Le Parti pris des chosesPongedécrit des « choses », des éléments du quotidien, délibérément choisis pour leur apparente banalité. L'objectif de ce recueil est de rendre compte des objets de la manière la plus précise possible en exprimant les qualités physiques et linguistiques du mot. Plus simplement il veut rendre compte de la beauté des objets du quotidien.



samedi 27 décembre 2014

Jehan Jonas : Le manège










Il y a toujours un manège

qui nous attend quelque part ...



Le manège

de Jehan Jonas





Dans mon quartier un manège
A ouvert le cortège
Aux souvenirs évanouis
Une musique de métronome
Architecte économe
Ouvre ses châteaux gris

Tant de gens sont passés
Sans jamais regarder
La crinière des chevaux
Tant de gens qui oublient
Que jadis eux aussi
Ont chevauché Broncho

Dans mon quartier, le manège
A eut le privilège
D'enraciner sa vie
Sur la place, sa musique
Étire ses cantiques
Aux enfants de Paris

Tant de gens ont pris place
Pour gagner les espaces
Sur ces chevaux fanés
Que bien après le naufrage
Sous les écueils de l'âge
Il continue de tourner

Dans mon quartier, le manège
Oublié sous la neige
A bouclé ses regrets
Seule sa musique s'étonne
De n'avoir plus personne
Pour compter ses couplets

Tous les gens périclitent
Les enfants gravitent
Autour d'un vieux phono
Qui tourne obstinément
Sous un bras de cent ans
Un vieux disque à rouleau

J'ai oublié le manège
Depuis que j'ai levé le siège
Pour changer de quartier
Mais quelque chose d'inconnu
Dans mon coeur continue
A s'écouter tourner











Lynda Lemay : L'architecte ...Comment on fait des papas ?





Comment on fait des papas ?


Après Papaoutai de Stromae 

un belle chanson de Linda Lemay 
---
Est-ce qu' on comprend le choix de nos enfants?

Il aurait pu vivre de théâtre 
Il est devenu architecte 

Qu'il est difficile de devenir papa!!!






Il avait du talent en danse
Il est devenu architecte
Il était doué pour les lettres et les langues
Il parlait à ses plantes
Il faisait des miracles en cuisine
Mélangeait des épices divines

Mais son père, le dimanche, occupé à boire son apéro
N’a jamais, semble-t-il, remarqué que son fils était beau

Il était mordu de musique
Il est devenu architecte
Il était à ses heures poète et pianiste
Il s’entourait d’artistes
Il finissait toujours en cuisine
À jongler avec des clémentines

Mais son père, le dimanche, au souper, devant

 son numéro n'a jamais, semble-t-il, remarqué
 que son fils était beau

Il aurait pu vivre de théâtre
Il est devenu architecte
Il citait par cœur tant Camus que Socrate
Qu’il avait lus en cachette
Il jetait ses vestons, ses cravates 


Torse nu, il faisait l’acrobate

Mais son père, le dimanche, ignorait les prouesses 

de son fils Et ne parlait jamais que du prochain 
projet d’édifice

Il est demeuré architecte
Il a dessiné des merveilles
A jonglé avec des compas et des règles
Un crayon sur l’oreille
Le veston, la cravate bien en place
En attendant son whisky sur glace

Comme son père le dimanche, quand sonnait

 l’heure de son apéro

Il avait du talent en danse
Il est devenu un peu raide
Mais parfois encore il se lève et s’élance
Et les pas se succèdent
Le voilà qui tournoie devant la glace
Il revoit le petit gars, le gymnaste

Que son père, le dimanche, semble-t-il,

 n’a jamais trouvé beau !

Et son père, un dimanche, s’est enfui dans son 

dernier repos Sans jamais avoir vu, semble-t-il, 
que son fils était beau







vendredi 26 décembre 2014

Emile Zola "Germinal"





Mes élèves de V D sont en train de lire 


Voici quelques liens qui pourraient les aider 



Edouard Manet Portrait d'Emile Zola

et la présentation du roman de 

ASSISTANCE SCOLAIRE

La vie harassante des « gueules noires », l'émergence de la classe ouvrière, 
la nécessité d'une lutte sociale, tels sont les thèmes que tisse Zola dans Germinal.
Ce roman naturaliste n'est-il pas aussi un roman engagé ? Que dénonce-t-il ?
I. Les caractéristiques de Germinal
1. Un roman naturaliste
• Germinal est un roman naturaliste  : il a l'ambition de décrire la vie réelle. Au peuple, Zola emprunte ainsi son langage et ses mœurs ; il décrit avec beaucoup de minutie le monde de la mine et ne recule pas devant les termes techniques. L'histoire est réaliste mais développée de façon suggestive, pour que les lecteurs sentent ce qui se passe, comme s'ils le vivaient eux-mêmes.
Le centre minier de Montsou n'a jamais existé : pourtant, Zola le situe très précisément, dans le nord de la France, à dix kilomètres de Marchiennes. Il s'est soigneusement documenté sur cette région minière et s'est même rendu à Anzin, en 1884, au moment d'une grève des mineurs.
• Germinal est aussi un roman engagé parce qu'il défend une cause : il prend parti pour que changent les conditions de vie des mineurs qu'il décrit. Zola attribue au peuple des attitudes animales, la résignation d'un cheval de labour, puis la brutalité et la violence, mais il insiste sur le fait que ce peuple est d'abord une victime.
2. Le résumé de l'histoire
Germinal fait partie d'un ensemble de vingt romans, intitulé les Rougon-Macquart : Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire.
L'action se déroule de mars 1866 à avril 1867.
• Première partie : Étienne Lantier se fait embaucher, à Montsou, par la Compagnie qui exploite les mines de charbon. Il travaille dans l'équipe de Maheu et de sa fille Catherine, dont il tombe amoureux. Il découvre le travail de la mine, dur et fatiguant, les longues journées sous terre, la poussière de charbon et les salaires de misère. Lantier, révolté, veut quitter la mine mais rencontre Rasseneur, ancien mineur qui tente d'unir les mécontents.
• Deuxième partie : La famille Grégoire est riche, grâce aux actions qu'elle possède dans la Compagnie. La mère Maheu, la Maheude, vient les voir parce que l'épicier ne veut plus lui faire crédit. Mais les Grégoire ne donnent pas d'argent aux pauvres, seulement des vêtements. L'épicier finit par accepter de servir les Maheu à condition que Catherine vienne chercher les provisions.
• Troisième partie : Chez Rasseneur, Lantier discute avec des socialistes, qui veulent de meilleures conditions de travail et de vie pour les ouvriers. Il crée une association ouvrière. Chef d'équipe, il prend avec lui Maheu, chez qui il vit. Toujours amoureux de Catherine, Étienne lit beaucoup et parle en famille de ses rêves d'une société plus juste. Le mécontentement des mineurs s'aggrave : la Compagnie décide de baisser leurs salaires. On parle de grève. Jeanlin Maheu, onze ans, a les jambes cassées dans la mine et ne peut plus travailler. Catherine doit alors accepter de vivre avec Chaval.
• Quatrième partie : La grève est déclarée. Les mineurs exposent leurs revendications à Hennebeau, le directeur. La grève dure et c'est l'hiver. L'argent que les mineurs avaient mis de côté ensemble est bientôt épuisé. Des disputes éclatent entre Chaval et Lantier… Celui-ci décide de demander l'aide de l'Internationale sSocialiste, pour poursuivre la grève. Les dix milles mineurs de Montsou adhèrent alors à l'Internationale et continuent la grève malgré la faim et le froid.
• Cinquième partie : Le patron de l'un des puits, Deneulin, offre à Chaval une place de chef et fait reprendre le travail. Mais les grévistes de Montsou envahissent la mine et cassent le matériel. De plus en plus violente, la foule va de puits en puits, en fuyant les gendarmes. ElleIls réclament du pain, devant chez Hennebeau, le directeur, qui fait appel à l'armée. La colère est à son comble, les mineurs s'attaquent à l'épicier, qui est tué.
• Sixième partie : L'armée occupe les fosses. Des ouvriers sont licenciés. Étienne se cache. Chaval annonce qu'il va diriger une équipe de mineurs belges pour casser la grève. Étienne et lui se battent. Catherine désarme Chaval mais, malgré son amour pour Étienne, refuse de vivre avec lui. Les grévistes font face à l'armée, qui tire.
• Septième partie : Beaucoup d'hommes (dont Maheu) sont morts ; les mineurs en veulent à Lantier. Ils reprennent le travail sans avoir rien obtenu. Un anarchiste a saboté la mine, les galeries s'effondrent. Étienne est prisonnier sous terre avec Chaval, son ennemi, et Catherine, la femme qu'ils aiment tous les deux. Lantier le tue mais Catherine meurt à son tour, par manque d'air et de nourriture. Étienne est sauvé mais ses cheveux ont entièrement blanchi. Restée seule avec trois enfants en bas âge et un infirme, la Maheude doit retourner à la mine. Avant de partir pour Paris, pour faire une carrière politique, Étienne Lantier vient la saluer et elle lui pardonne. Tous deux veulent croire à une revanche et à une victoire future des syndicats.
II. Les personnages
1. Étienne Lantier
• « Il devait avoir vingt et un ans, très brun, joli homme, l'air fort malgré ses membres menus. » Né en 1846, fils de Gervaise Macquart-Coupeau et d'Auguste Lantier, personnages de l'Assommoir, Étienne Lantier échappe à la folie familiale. Sa jeunesse explique en partie son idéalisme et sa volonté de changer le monde. Surtout, contrairement aux autres mineurs, il n'est pas né à la mine : elle ne lui apparaît pas comme une fatalité. Il aime convaincre et entraîner ses camarades. Les épreuves, la violence et la mort de Catherine le rendent plus mûr, ce que symbolisent ses cheveux blancs de rescapé, à la fin du roman.
2. Bonnemort
• Le père de Toussaint Maheu, Vincent, surnommé Bonnemort, parce qu'il a été sauvé trois fois lors d'accidents dans la mine, représente toutes les familles de mineurs. Il est fier que son grand-père ait trouvé un filon qui porte son prénom. Comme tout le monde, il y a perdu des parents : son père, ses frères. Il y voit mourir fils et petit-fils. Sa résignation, au début du roman, puis sa colère sauvage, à la fin, rendent compte de l'évolution psychologique des mineurs de Montsou.
3. La Maheude
• La femme de Toussaint Maheu a travaillé dans la mine jusqu'à vingt ans et élève sept enfants : les trois aînés, Zacharie, Catherine et Jeanlin, travaillent à la mine ; Alzire est bossue ; Lénore, Henri et Estelle n'ont encore, au début du roman, que six, quatre ans et trois mois. La Maheude n'est pas résignée à la misère mais sait se débrouiller, trouver des solutions pour nourrir les siens. D'abord méfiante vis-à-vis des rêves d'ÉÉtienne, c'est elle qui pousse ensuite sa famille à la révolte : la Maheude veut croire en un avenir meilleur pour ses plus jeunes enfants.
4. Les bourgeois
• Ni le directeur de la mine, M. Hennebeau, ni les Grégoire ne sont des caricatures : le premier n'est pas un méchant patron mais un homme faible, qui craint sa femme et redoute de perdre sa place à cause de la grève. Les seconds, rentiers et oisifs, ne sont pas malhonnêtes mais coupés de toute réalité. C'est le contraste entre leur existence douillette et la vie terrible des mineurs qui est insupportable. La mort de Cécile Grégoire, leur fille chérie, apparaît comme un signe de changement…
III. Les thèmes principaux
1. La parole
• Le rêve de justice sociale prend forme avec la parole, le discours. Comme les rêves, les mots sont d'abord simples : « si l'on avait du pain seulement. » Au début du roman, les mineurs se taisent, de peur d'être renvoyés. Puis viennent les discussions, le soir, et les « causeries » d'Étienne chez les Maheu. Ses discours devant les mineurs libèrent, enfin, la parole et avec elle s'exprime l'espoir d'un monde plus juste.
2. La mort
• La mort est toujours présente dans le roman. Les mineurs résignés meurent dans un éboulement ou les poumons usés par la poussière de charbon. Les mineurs révoltés meurent encore : de froid, de faim, ou des balles de l'armée.
La mort frappe aussi l'épicier, sauvagement tué par la foule excédée. Zola souligne ainsi l'égalité de tous devant la mort.
IV. Les techniques
1. Comparaison et métaphore filée
• « C'était comme… » est une expression très fréquente du roman. Les comparaisons chez Zola sont simples et bien choisies, donc faciles à retenir par le lecteur. Zola peut donc ensuite abandonner le comme : la mine est devenue un ogre, les mineurs sont des fourmis. Il ne s'agit plus de comparaisons mais de métaphores. À chaque fois qu'il les évoque, Zola reprend des termes propres aux ogres ou aux fourmis : on dit qu'il file la métaphore.
2. Symboles
• Dans le roman, certains éléments sont symboliques, c'est-à-dire qu'ils expriment une idée, un sentiment. Le paysage par exemple, tout plat, « sans un mât » (sans arbres), représente l'immobilité, la résignation. Mais ce sont surtout les couleurs que Zola utilise comme symboles. Le noir du charbon envahit tout : c'est le deuil, le désespoir. Le blanc des riches ne ressemble pas à celui des pauvres. Le premier est éclatant de lumière, le second pâle et maladif. Le rouge, bien sûr, symbolise le feu et le sang, c'est-à-dire à la fois la vie et la violence.
3. Antithèses
• Les personnages, les thèmes, les symboles s'opposent deux à deux dans le roman. Lantier et Chaval, Lantier et Souvarine (le socialisme et l'anarchisme), les Maheu et les Grégoire mais aussi les Grégoire et les Hennebeau, les Maheu et les Pierron…
V. Qui est Zola ?
• Émile Zola est le chef de file du naturalisme : il s'attache à décrire la réalité avec une minutie qu'il voudrait scientifique.
Il est emballeur de livres chez Hachette lorsqu'il dépose un recueil de poèmes sur le bureau de son patron. Celui-ci lui conseille d'écrire des romans et lui confie la publicité des livres édités. En 1869, Zola élabore le plan des Rougon-Macquart. Il publie Germinal, treizième volume des Rougon-Macquart en 1885.
En 1898, Zola écrit un article, J'accuse, pour défendre le capitaine Dreyfus, injustement accusé de trahison. Condamné à la prison, il s'exile en Angleterre. Il meurt en 1902.