vendredi 6 mars 2015

HK & les Saltimbanks : Ta récompense - On lâche rien - Le troubadour








Ta récompense

 (Voyageurs d'aujourd'hui...)

Quelquefois dans la vie, y'a pas de choix, Mais jamais tu dis j'en ai marre de la vie,
toujours relier espoir pour faire quelque chose, c'est comme ça mon ami, c'est comme ça.

T'as pas choisis tes parents,
T'as pas choisis ta
 famille,
T'as pas choisis de vivre ici,
Dans le désert de l'oublie,
T'as pas choisis, ce continent,
Pour toi c'était pas gagné
Qu'un jour petit, deviendrais grand.

Mais tu l'as passé,le cap de l'enfance, t'as survécu, à mille et une souffrance,
T'es en surcis mais tu cours plus vite que les balles,
T'as décidé de t'en aller pour fuir la peine capitale.

T'as récompense elle est au bout du chemin,
T'en auras pas deux,
T'en auras pas dix,
T'en auras pas vingt.
T'as pas le choix, tu dois forcer ton destin,
Le vent de face vers ce continent lointain.

Vous êtes partis à 15, mais seuls les plus fort,
On survécus, vous n'étiez que 3 arrivés à bon port,
Certains dans un radeau,
D'autres à la nage,
D'autres comme toi dans un avion qui allais dans le train d'atterrissage.
Et là haut, dans le ciel,
A -50°,tout près de rejoindre l'éternel, j'aimerais savoir à quoi t'as bien pus penser,
Pour échapper à Mme la Mort, une fois de plus qui t'attendais.

T'as récompense elle est au bout du chemin,
T'en auras pas deux,
T'en auras pas dix,
T'en auras pas vingt.
T'as pas le choix, tu dois forcer ton destin,
Le vent de face vers ce continent lointain.

T'es arrivé, t'as échappé à l'enfer,
Ici c'est pas le paradis,mais bon,t'en à rien à faire,
Y'a plein de femmes, et d'hommes comme toi venus d'ailleurs,
Qui pense qu'on à tous le droit ici bas, à notre part de bonheur,
Mais votre présence fais pas plaisir à tout le monde,
Disent qu'ils peuvent pas accueillir toute la misère du monde,
Y'a pas manger pour tous alors faut partir,
Moi je me gave, mais toi va-t-en mourir.

T'as récompense elle est au bout du chemin,
T'en auras pas deux,
T'en auras pas dix,
T'en auras pas vingt.
T'as pas le choix, tu dois forcer ton destin,
Le vent de face vers ce continent lointain.

Et te voila désormais tel un criminel, Tu rases les murs pour échapper aux sentinelles,
Ils sont à ta recherche nuits et jours, Tu sais qu'ils ont déjà préparé ton billet retour.
Ta punition elle sera au bout du chemin, Retour a la case départ vers ton continent lointain,
Une fois la bas t'auras pas le choix,tu repartiras,
Mort pour mort, autant tenter ta chance, et tu la tentera.

T'as récompense elle est au bout du chemin,
T'en auras pas deux,
T'en auras pas dix,
T'en auras pas vingt.
T'as pas le choix, tu dois forcer ton destin,
Le vent de face vers ce continent lointain





On lâche rien

Du fond de ma cité HLM
Jusque dans ta campagne profonde
Notre réalité est la même
et partout la révolte gronde
Dans ce monde on avait pas notre place
On avait pas la gueule de l'emploi
On est pas né dans un palace
On avait pas la CB à papa

SDF, chômeur, ouvriers
Paysans, immigré, sans papiers
Ils ont voulut nous diviser
Faut dire qu'ils y sont arrivés
Tant que c'était chacun pour sa gueule
leur système pouvait prospérer
Mais fallait bien qu'un jour on se réveil
et qu'les têtes s'remettent  à tomber

Refrain :
On lache rien, on lache rien
on lache rien, ON lache riiiiiien
On lache rien (wallou)
On lache rien (wallou)
On lache rien, on lache rien

Ils nous parlaient d'égalité
et comme des cons on les a crus
Démocratie fait moi marrer
Si c'était le cas on l'aurait su
Que pèse notre bulletin de vote
face à la loi du marché,
C'est con mes chers compatriotes mais on s'est bien fait baiser
Que baise les droits de l'homme face à la vente d'un airbus
Au fond y a qu'une règle en somme
se vendre plus pour vendre plus
La république se prostitue sur le trottoir des dictateurs
Leurs belles paroles on y croit plus,
Nos dirigeants sont des menteurs

REFRAIN

C'est tellement con, tellement banal
de parler de 'paix, de 'fraternité
quand des SDF crève sur la dalle
et qu'on mène la chasse aux sans-papiers
Qu'on jette des miettes aux prolétaires
Juste histoire de les calmer,
qu'ils s'en prennent pas aux patrons millionnaires
trop précieux pour notre société
C'est fou comme ils sont protégés tous nos riches et nos puissants
Y a pas à dire ça peut aider
d'être l'ami du Président
Chers camarades, chers électeurs,
chers citoyens consommateurs
le réveil à sonné il est l'heure
D'remettre à zéro les compteurs

Tant qu'y a de 'la lutte, Y a de l'espoir
Tant qu'y a de l'a vie, Y a du combat
Tant qu'on se bat c'est qu'on est debout
Tant qu'on est debout on lâchera pas
La rage de vaincre coule dans nos veines
maintenant tu sais pourquoi on s'bat
notre idéal bien plus qu'un rêve
Un autre monde , on a pas le choix

REFRAIN







Le troubadour

Refrain1
Je n'suis qu'un troubadour
J'amuse mon monde mais le monde va mal
Et la Terre tourne tourne tourne tourne tourne pas rond mais je n'peux rien y faire
Rien d'plus qu'un troubadour
J'amuse mon monde mais le monde va mal
Mes chansons tournent tournent tournent autour du pot de ce monde à refaire

Le monde va mal je m'en amuse
Insolent impertinent
Quand nos dictateurs abusent
J'écris une chanson ça fait rire les gens

Le monde va mal mais que puis-je y faire
Avec mes coups de gueule mes calembours
Ni politicien ni militaitre
Je n'suis qu'un troubadour.

Refrain2
De toute façon ce monde n'est pas le mien
J'écris des chansons pour fuir cette Terre
Au lieu de vivre aujourd'hui je préfère
Chanter en attendant demain bis

Refrain1

Si je me mets à chanter l'amour
On me dit comment tu oses
Souffler les pétales d'une rose
Alors qu'il y a dans le monde tous ces morts?
Si je me mets à chanter la guerre
Aux armes citoyens
Tenant des solgans révolutionnaires
On sait comment ça s'termine à la fin

Refrain 2
Refrain 1
Refrain 2 avec à la fin: chanter pour un autre demainx2
Refrain 1+ dernière phrase bis
Et la Terre tourne tourne tourne et la Terre tourne tourne tourne pas rond
Mes chansons tournent tournent tournent autour du pot de ce monde à refaire bis bis bis









Journée Française ESABAC 2010: L'alambic (chapitre II), L'Assommoir de Émile Zola






Edgar Degas "L'absinthe" (1876)


Et elle se leva. Coupeau, qui approuvait vivement ses souhaits, était déjà debout, s'inquiétant de l'heure. Mais 
ils ne sortirent pas tout de suite ; elle eut la curiosité 
d'aller regarder, au fond, derrière la barrière de chêne, 
le grand alambic de cuivre rouge, qui fonctionnait sous 
le vitrage clair de la petite cour ; et le zingueur qui l'avait suivie, lui expliqua comment ça marchait, indiquant du 
doigt les différentes pièces de l'appareil, montrant l'énorme cornue d'où tombait un filet limpide d'alcool. L'alambic,
 avec ses récipients de forme étrange, ses enroulements sans fin de tuyaux, gardait une mine sombre ; pas une fumée ne s'échappait ; à peine entendait-on un souffle intérieur, un ronflement souterrain ; c'était comme une besogne de nuit faite en plein jour, par un travailleur morne, puissant et muet. Cependant, Mes-Bottes, accompagné de ses deux camarades, était venu s'accouder sur la barrière, en attendant qu'un coin du comptoir fût libre. Il avait un rire de poulie mal graissée, hochant la tête, les yeux attendris, fixés sur la machine à soûler. Tonnerre de Dieu ! elle était bien gentille ! Il y avait, dans ce gros bedon de cuivre, de quoi se tenir le gosier au frais pendant huit jours. Lui, aurait voulu qu'on lui soudât le bout du serpentin entre les dents, pour sentir le vitriol encore chaud l'emplir, lui descendre jusqu'aux talons, toujours, toujours, comme un petit ruisseau. Dame ! il ne se serait plus dérangé, ça aurait joliment remplacé les dés à coudre de ce rousin de père Colombe ! Et les camarades ricanaient, disaient que cet animal de Mes-Bottes avait un fichu grelot, tout de même. L'alambic, sourdement, sans une flamme, sans une gaieté dans les reflets éteints de ses cuivres, continuait, laissait couler sa sueur d'alcool, pareil à une source lente et entêtée, qui à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris. Alors, Gervaise, prise d'un frisson, recula ; et elle tâchait de sourire, en murmurant :
" C'est bête, ça me fait froid, cette machine... la boisson 

me fait froid... "

Abandonnée avec ses deux enfants par son compagnon Auguste Lantier , Gervaise a rencontré Coupeau, ouvrier zingueur, dans un cabaret nommé " L'Assommoir " (quartier de la Goutte-d'Or).
Dans cet extrait du chapitre II, ils prennent une " prune " à l'eau-de-vie. Tous les deux ont souffert jadis de l'alcoolisme : le père de Gervaise battait sa mère, quand il avait trop bu. Le père de Coupeau est tombé d'un toit, alors qu'il était ivre. Pourtant, Gervaise éprouve une étrange fascination pour l'alambic du père Colombe qu'elle veut voir.

Une scène naturaliste : Atmosphère populaire
Peinture d'une scène de cabaret et rencontre entre une blanchisseuse (Gervaise) et un zingueur  (Coupeau)
Portrait d'un ivrogne et de ses camarades de beuverie : le personnage surnommé Mes-Bottes incarne l'ivrogne-type.

Description précise du mécanisme de l'alambic

Le relais des regards
L'alambic est vu successivement par plusieurs personnages 
(focalisation interne)

De la réalité à la vision
Cette scène de cabaret part d'une observation précise de la réalité (esthétique naturaliste). Mais on glisse très vite vers le symbolique et le fantastique.

Conclusion
Cette fascination / répulsion des deux héros devant l'alambic est prémonitoire : cet objet symbolise la 
toute-puissance du destin (= hérédité) qui pèse sur 
les personnages du roman. L'alambic reviendra plusieurs fois dans l'histoire : véritable mythe narratif = mythe que l'écrivain crée.