mercredi 10 juillet 2019

ESABAC 2019 la fêtec avec vos notes


Souriez ... continuez de sourire
vous êtes sur Votre Blog 





Je souhaitais vous dédier un poème 
et enfin j'en ai choisi 2  
sur 2 thèmes si essentiels
 pour la vie de Nous Tous 
et  j'en suis sûr vous ne les avez pas oubliés


Les enfants qui s'aiment

Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout

Contre les portes de la nuit

Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s'aiment
Ne sont là pour personne
Et c'est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour

Jacques Prévert, Paroles 



 Qu’un ami véritable est une douce chose. 

Il cherche vos besoins au fond de votre cœur ;

Il vous épargne la pudeur 

De les lui découvrir vous-même. 

Un songe, un rien, tout lui fait peur 
Quand il s’agit de ce qu’il aime.


La Fontaine, Fables , Les Deux Amis

Les excellentes notes























Ça fait longtemps qu'il est tombé,
mais il n'a jamais cédé



mardi 2 juillet 2019

Gauvain Sers : "Les oubliés"










J'ai été jeune  tellement lontemps
que je ne me suis pas vu vieillir

(Johnny Hallyday)








Devant le portail vert de son école primaire
On l'reconnaît tout d'suite
Toujours la même dégaine avec son pull en laine
On sait qu'il est instit

Il pleure la fermeture à la rentrée future
De ses deux dernières classes
Il paraît qu'le motif c'est le manque d'effectif
Mais on sait bien c'qui s'passe

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

À vouloir regrouper les cantons d'à côté en 30 élèves par salle
Cette même philosophie qui transforme le pays en un centre commercial
Ça leur a pas suffit qu'on ait plus d'épicerie
Que les médecins se fassent la malle
Y'a plus personne en ville,
y'a que les banques qui brillent dans la rue principale

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

Qu'il est triste le patelin avec tous ces ronds-points
Qui font tourner les têtes
Qu'il est triste le préau sans les cris des marmots
Les ballons dans les fenêtres
Même la p'tite boulangère se demande c'qu'elle va faire
De ses bon-becs qui collent
Même la voisine d'en face elle a peur, ça l'angoisse
Ce silence dans l'école

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

Quand dans les plus hautes sphères couloirs du ministère
Les élèves sont des chiffres
Y'a des gens sur l'terrain de la craie plein les mains
Qu'on prend pour des sous-fifres
Ceux qui ferment les écoles les cravatés du col
Sont bien souvent de ceux
Ceux qui n'verront jamais ni de loin ni de près
Un enfant dans les yeux

On est les oubliés
La campagne les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet de leur soucis

On est troisième couteau
Dernière part du gâteau
La campagne, les paumés
On est les oubliés

Devant le portail vert de son école primaire
Y'a l'instit du village
Toute sa vie, des gamins
Leur construire un lendemain
Il doit tourner la page
On est les oubliés