vendredi 24 avril 2015

GUALDONI ELEONORA : Comment travailler l'analyse de textes : " L'Ennemi" de Charles Baudelaire







Analyse du texte

COMPREHENSION


1. Quelles sont les deux periodes de la vie que le poète évoque?

 2. Qui est l”Ennemi? Sous quelle forme allégorique est-il personnifié? Relevez et commentez les expressions qui mettent en place cette évocation dans les quatrains

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un
tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.


Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme
des tombeaux.


Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?


— Ô douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
Et
l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie
!

INTERPRETATION

1. Montrez que le premier tercet reprend la métaphore de la première strophe et en réorientie le sens. Quel est l’espoir ici exprimé?

2. Quel est le sentiment éprouvé à la fin du poème? Par quels procédes d’écriture est-il exprimé?

3. Quel lien le poète semble-t-il établir entre les suffrances de la vie et la création poétique? En quoi cela renvoie-t-il au titre même du recueil?

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de
fruits vermeils.


Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les
terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.


Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait
leur vigueur?


Ô douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous
ronge le coeur
Du sang que nous perdons
croît et se fortifie
!



REFLEXION PERSONNELLE

La creation poétique permet-elle d’échapper à l’angoisse de la fuite du temps et de la mort? Dévelopez ce thème en vous appuyant aussi sur d’autres œuvres que vous avez lues.

Parcours de travail:

PROBLEMATIQUE        

Est-il possible d’échapper à la fuite du temps?


DEVELOPPEMENT   

1. Oui: “verba volant, scripta manent” dans la signification d’aujour-d’hui (citation de Ovidio, Ende, Keats)                                                                                
2. Non: “verba volant, scripta manent” dans la signification   latine (citation de Horace)
3. Ce n’est pas un problème (Epicure, Socrate)


 CONCLUSION
1. Tous les hommes doivent trouver leur solution
2. Solution de Baudelaire

DEVELOPPEMENT

“Verba volant scripta manent”: vision modern avec une idée positive de l’écriture, parce que ce qu’on écrit est immortel et nous rend éternels.

Ovide, qui choisit de rendre sujets de ses œuvres la litérature et l’écriture    mêmes.
-Ende, qui dans son “L”Histoire Infinie” rend l’histoire même infinie parce qu’elle existera toujours dans la fantasie des lecteurs.
Keats, qui pense que l’art rend les hommes conscients de leur mortalité, parce qu’elle n’est pas conditionnée par les temps. L’homme avec elle peut donc devenir immortel.


“verba volant, scripta manent”: vision latine positive du deplacement des mots qui peuvent ainsi s’améliorer. L’immobilité est la mort.

Horace, qui croit dans la valeur de la poésie éternisant le souvenir,   mais qui pose le centre de sa réflexion dans le “carpe diem”, qui invite a vivre.

Ce n’est pas un problème:

Epicure et Socrate  proposent  une  solution rationelle: on ne doit pas  craindre la mort parce qu’on ne la connaît pas.


CONCLUSION

Chacun a son secret pour échapper à la fuite du temps


Baudelaire choisit de vivre dans une continue recherche du BEAU. Il passe à travers le Spleen, mais sa recherché continue. Il regarde la nature et en trouve les messages qu’il cherce parce que:



“L’étude du beau est un duel où l’artiste crie de frayeur
 avant d’être vaincu”

(Confiteor de l’artiste - Le Spleen de Paris)