vendredi 19 septembre 2014

III D ESABAC - BAC BLANC : Commentaire dirigé de Andrea Caloni - Essai bref de Laura Tripaldi









Le commentaire dirigé est de

Andrea Caloni

l'essai bref est de

Laura Tripaldi


Caloni Andrea


a) analisi di un testo

COMPREHENSION

  1. La ponctuation, dans ce poème, souligne les pensées et les émotions du poète, en définissant le ton et l'atmosphère poétiques. Les points, deux dans tout le texte, marquent deux sentences, deux situations: la rue «hurlante » et la fascination de la vue de la femme, Les points de suspension, entre « éclair » et « nuit » donnent une sensation de vague, d'indécision, mais aussi d'intuition épiphanique, entre la fascination et le retour à la réalité. Enfin, les points d'exclamation accompagnent les pensées de l'auteur, seul, qui comprend qu'il ne va plus rencontrer cette femme: ils marquent la réponse intime et désespérée à la question du vers 11.

  1. Dans le premier vers, les voyelles et les consonnes donnent une idée de bruit confus grâce à la répétition du «u» (rue, hurlait), de «ou» (assourdissante, autour) et à l'allitération du «r».  Les sons du deuxième vers, au contraire, donnent une sensation de charme et plaisir, avec l'utilisation de mots doux (longue, mince, deuil, majestueuse), de leurs sonorités nasales (longue, mince) et de la répétition de «eu» (deuil, douleur, majestueuse), que l'on retrouve en «fastueuse» au vers suivant. Enfin, les deux participes présents du quatrième vers soulignent la durée (dans l'impression du poète) des gestes de la femme, avec le son  «an »  alors  que le son «st» de «feston» rappelle encore «fastueuse».

  1. Les mots «majestueuse, fastueuse» et les expressions «avec sa jambe de statue» et «dont le regard m'a fait... renaître» renvoient à l'image d'une femme presque idéale, fatale. De l'autre côté, le « feston » et l' « ourlet » définissent des traits d'élégance typiques. Ceci explique les adjectifs « agile et noble »: c'est une femme de la ville, donc en mouvement, mais qui est pourtant noble. Tous ces éléments composent les traits d'une « fugitive beauté »

INTERPRETATION
    
  1. La beauté mise en relief par le poète est « fugitive » mais, au même temps, statuaire. Elle est « agile et noble », rapide comme une femme qui vit dans une ville au XIX siècle, mais digne comme une femme classique, presque une déesse grecque. En outre, le modèle de représentation est celui de la « femme fatale », qui, comme un « éclair », fascine soudainement l'homme. A côté de cette fascination « classique », Baudelaire introduit aussi un élément moderne: « le plaisir qui tue », c'est-à-dire l'impact de la femme sur les passions du poète. C'est donc une image typique, mais dans un contexte moderne et passionnel.

  1. Les deux derniers vers sont une invocation, la prise de conscience d'une occasion perdue, mais aussi une fin mystérieuse du poème, où Baudelaire joue avec l'ignorance et la conscience de l'homme et de la femme. Tous les deux ignorent les destinées de l'autre, donc ils ne pourront jamais se rencontrer. C'est le dernier vers, pourtant, où le poète marque une dinstincion évidente: le poète aurait pu aimer cette femme, dans une dimension irréelle, alors que la femme le savait. Cette opposition entre subjonctif et indicatif est la clé de l'interprétation: le poète espérait l'aimer, mais la femme  savait déjà qu'il l'aimerait. Le poète reste dans le monde de l'espoir, de l'illusion, alors que la femme est encore vue dans une perspective idéale.

REFLEXION PERSONNELLE

Dans ce poème, Baudelaire interprète le moment de la rencontre amoureuse, de la fascination immédiate, dans une perspective qui ouvre une réflexion sur l' « éternité », qui laisse l'individu suspendu entre réalité et idéal. Ceci révèle que la rencontre amoureuse montre l'essence intime de l'individu, ce qui, dans la littérature, a inspiré de nombreuses réflexions.

Cette thématique est présente dans la littérature occidentale à partir de Homère: quand Hector et Andromaque se rencontrent avant la bataille, l'essence morale des deux personnages devient le vrai protagoniste et l'auteur montre le système entier des valeurs grecques dans leurs discours. Ce modèle appartient à notre conscience, mais notre sensibilité a été énormément influencée par les images romantique. Les rencontres amoureuses entre Lamartine et sa femme aimée, inspirées par Rousseau, nous ont donné une vision de l'amour comme une force spirituelle et totalisante, qui entoure l'être humain et le possède. La rencontre est donc devenue un moment de profonde communion intime. En ce cas, la rencontre est un moment extraordinaire, d'élévation: c'est un élément que l'on retrouve dans ce poème de Baudelaire, mêlé avec deux autres aspects: la vie quotidienne et la sensualité.
Le premier est un élément réaliste: ce sont Flaubert et Maupassant qui ont découvert la banalité de l'amour dans une vie pathétique. C'est le cas de Frédéric, le protagoniste de « L'Education Sentimentale », qui, quand il rencontre la femme aimée, ne sait pas quoi dire, ce qui détruit tous les rêves romantiques du protagoniste, mais aussi des lecteurs.
La sensualité, le vice de la rencontre, a été analysée par Maupassant en « Bel-Ami », où l'amour a la forme d'une conquête et d'un vice éternels.

Tous ces éléments nous montrent l'intuition géniale de Baudelaire: une rencontre de quelques secondes, dans la vie quotidienne, qui ouvre une réflexion profonde et qui renvoie aussi à des thèmes spirituels et sensuels, très modernes. Son habilité consiste en révéler tous les aspects innovateurs d'un thème traditionnel.




Laura Tripaldi


b) saggio breve

La femme, pour sa nature physique et spirituelle, a souvent été le moyen pour créer, dans la littérature, un lien entre sensualité et esprit, en permettant surtout aux poètes à partir du XIX siècle, de développer un style fondé sur les "correspondances" entre les émotions intérieures et la perception de l'extérieur.

La poésie médiévale, en particulier le "Stilnovo" italien, est le premier contexte où la beauté de la femme prend aussi des connotations religieuses. Comme on peut lire dans la "Divina Commedia" de Dante, le lien avec la spiritualité et avec dieu passe à travers le regard de la femme aimée. Les yeux de Beatrice sont appelés "luci sante": un autre thème central est celui de la lumière. Nous pouvons retrouver ces éléments aussi dans la poésie moderne. Dans "Harmonie du Soir" de Baudelaire, la liaison spirituelle de l'auteur avec Mme Sabatier est exprimée à travers l'usage d'un langage typiquement religieux ("encensoir", "reposoir", "ostensoir") et, dans le dernier vers, il faut souligner l'élément de la lumière comme symbole d'élévation religieuse ("ton souvenir luit en moi..."). La référence au regard est plus explicite dans le poème "La courbe de tes yeux" par Eluard: les yeux de la femme aimée sont appelés "ailes couvrant le monde de lumière". Le thème du vol est lié à l'idée de rejoindre un monde métaphysique, qui rappelle le paradis décrit par Dante.
Dans la peinture, Degas est capable de représenter la pureté de la femme en utilisant la robe de sa "Danseuse sur scène" comme source de lumière.
Toutefois, le rôle de la femme ne se limite pas à l'extase religieuse. Il faut considérer que l'élément spirituel est parfois sublimation de l'élément sensuel. L'union de la sensualité aux rituels religieux est un thème recourant dans la littérature. À ce propos, il est explicatif de citer le passage de "La Digitale Purpurea" par Giovanni Pascoli, où les filles du couvent chantent les prières avec plus d'enthousiasme, à cause de la vue des garçons. L'union sexualité/spiritualité est témoignée aussi dans "Harmonie du Soir", où l'élément instinctuel de l'odorat, qui était seulement sensuel dans "Parfum Exotique", devient un pont vers le "langoureux vertige" du rituel religieux. Un autre thème fondamental est celui du sang, qui est d'une côté élément sacré du sacrifice, et de l'autre côté symbole de la vie et de l'amour: ce concept est présent en Eluard ("et tout mon sang coule dans leur regards").
La sensualité a souvent été exprimé aussi à travers le symbole de la fleur, déjà à partir de Ronsard: la rose que Cassandre doit cueillir est le plaisir de la jeunesse et donc de la sexualité. C'est le symbole de la fleur qui nous permet aussi de comprendre le lien bouleversé de Giovanni Pascoli avec la sensualité: à partir des poèmes comme "Il Gelsomino Notturno" et "La Digitale Purpurea", le lecteur peut déduire que la fleur, et donc la sexualité, est pour le poète un élément de mort, parce que elle crée une division à l'intérieur de la famille. Dans le poème "Casa mia", le souvenir mélancolique de la mère se mêle avec la description inquiétante des fleurs rouges ("peonie rosse") et avec les "sussurri cupi", qui rappèlent le fait que la mère est morte.
La relation entre l'amour maternel et la sensualité, et leur contraste, est exprimée aussi par Baudelaire dans les "Tableaux Parisiens": la mère était jalouse de "la servante au grand coeur", avec laquelle le poète avait un lien ambigu. Baudelaire retrouve sa relation avec la mère dans la liaison avec Mme Sabatier; Pascoli en cherchant à protéger et conserver la famille.

La femme à été, dans toutes les époques, la muse de l'artiste, grâce à sa capacité d'assumer des rôles différents: elle est à la fois ange, amante où mère, et elle crée un lien entre le monde de la spiritualité et celui de la sensualité.








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