dimanche 9 août 2015

Amin Maalouf "Ls désorientés"




Alice  m'avait  offert ce livre à l'occasion de notre dernier
 échange avec Rouen, en avril. 

Un roman sur la construction personnelle dans un milieu de
 guerre, ou mieux d'événements, comme dit le narrateur
Adam: un exilé.
Il se veut  détaché d’un pays qu’il évoque de manière 
 détaché de l’Orient ... « dés-orienté ».

Un beau roman, 
dans une lignée humaniste de Montaigne à Camus,
 qui ne peut cesser de nous faire réfléchir
sur les événements contemporains.





Le roman  d’Amin Maalouf relate les seize journées 
de  retour au pays de Adam, exilé à Paris depuis 25 ans. 
Il revient  à la demande de Mourad, un ami de jeunesse, 
perdu de vue et avec  qui il s’est disputé, qui l’appelle
 depuis  son lit de mort. 
Son retour dans un Liban qui n’est jamais nommé mais que
 l’on devine progressivement, est l’occasion pour cet exilé, 
ce « dés-orienté » de retrouver l’Orient perdu et regretté.
Il reprend contact avec ses amis de jeunesse : Tania, Albert,
 Naïm, Sémiramis, Bilal, Ramez et Ramzi, inséparable « club 
des Byzantins » dans les années 1970 avant que la guerre ne
 les sépare et les disperse.





 «C'est un livre qui parle de ma jeunesse mais qui n'est pas autobiographique. Il raconte l'histoire d'un personnage qui me ressemble un peu mais pas totalement. L'univers dans lequel il évolue ressemble à mon univers. Le reste est transformé.»



Maalouf écrit à partir de son expérience, de l’histoire d’un autre pays, le Liban, jamais cité, avec aussi sa sensibilité et cette humanité qui font de lui un auteur et un être précieux. Pour démonter les mécanismes qui vont faire passer le monde, à tout le moins une génération, du “rêve” à “l’enfer”, il met en scène Adam, un Franco-Libanais exilé à Paris qui s’en revient, pour la première fois, dans la ville où il est né et a grandi. Il tentera de reconstruire, pour un soir, le cercle bigarré des amis d’enfance – aujourd’hui éparpillés et divisés par la guerre – qui, quelque vingt-cinq ans plus tôt, se retrouvaient dans la grande maison de Mourad pour refaire le monde. Adam le laïc sera l’artisan de ces retrouvailles qui devraient réunir la belle et indépendante Sémiramis, Tania la veuve de Mourad, Nidal devenu islamiste, Ramzi, converti en frère Bazile et retiré dans un monastère, Ramez, riche ingénieur installé avec sa famille à Amman, Naïm le juif parti à Sao Paulo et Albert Kithar qui a fui aux États-Unis la guerre et l’opprobre, pour vivre en paix son homosexualité.