dimanche 18 janvier 2015





 "Age tendre et tête de bois"


Ce qui compte pour moi
C'est qu'ils sont devenus des hommes
Et qu'un jour parmi eux
Il s'en trouvera deux...
Pour aller fonder Rome







Ils sortent de l'enfance comme s'ils sortaient d'un bois
Plus tremblant d'arrogance que de peur ou de froid
Les jeunes loups, les jeunes loups.
Ils abordent la vie avec la même foi
Chacun guettant sa proie d'un égal appétit
De jeune loup, les jeunes loups

Si vous tentez de les séduire
Ils vous montrent les dents,
Mais quand ils sourient leur sourire
Est celui d'une enfant.
Il ne faut pas les flatter
De la main, ce ne sont pas des chiens
Ils gardent toujours leur fierté
Même s'ils n'ont pour manger
Qu'un seul os à ronger.

Ils aiment s'amuser, mais ne savent pas qu'ils jouent
Quand entre chien et loup on les voit déguisés
En loups-garous, les jeunes loups.
Parfois leurs yeux s'allument
Quand passe une ingénue
Aux longs cheveux de lune
Qu'ils suivent dans la rue
A pas de loups, les jeunes loups.

Et bientôt dans leur cœur tout bouge
Quand ils se voient tremblant
Au bras d'un petit chaperon rouge
Qu'ils habillent de blanc
Ils se croient apprivoisés,
Installés dans un conte de fées
Mais rien n'est fini pour autant
Car la vie les attend
Pour leur faire les dents

Pour que jeunesse se passe
Ou sans raison du tout
On leur dit tout à coup
D'aller faire la chasse,
Aux autres loups, les jeunes loups.

Avec ou sans lauriers, ils reviennent meurtris
Et peuvent réciter, même sans l'avoir appris
La mort du loup, les jeunes loups
Alors ils arrêtent leurs frasques
Et s'arrachent soudain
Le loup qui leur servait de masque
Et par un beau matin
Se retrouvent à la croisée des chemins
Seuls devant leur destin
Et prennent la voie de leur choix
Qu'ils poursuivent tout droit
Sans reculer d'un pas.
Même si beaucoup d'entre eux
Vivent sans foi ni loi,
Cela importe peu
Ce qui compte pour moi
C'est qu'ils sont devenus des hommes
Et qu'un jour parmi eux
Il s'en trouvera deux...
Pour aller fonder Rome