dimanche 20 janvier 2019

"La Douleur" de Finkiel d'après le roman de Marguerite Duras




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Marguerite  Duras

filmstudio90

 La douleur 

dimanche  20 janvier  17h. 30 et  20 h. 

lundi 21 janvier  21 h. 





Emmanuel Finkiel adapte le livre de l'écrivain, qui évoquait l'absence de son mari arrêté par les Allemands.


Marguerite Duras commence à écrire ses Cahiers de la guerre alors que son mari, Robert Antelme, résistant, a été arrêté en juin 1944. Après le retour de déportation de ce dernier, en avril 1945, elle poursuit ce Journal qui relate « sa douleur » au moment de cette disparition. C'est à partir de ce Journal que, en 1980, Marguerite Duras, désormais célèbre, écrit La Douleur, publié en 1985 (Hachette-POL), se nourrissant de ses notes et des faits historiques qu'elle a vécus à la fin de l'Occupation et lors de la Libération de Paris.






Emmanuel Finkiel s’était signalé en 1995 par un court métrage bouleversant de finesse et de sensibilité, Madame Jacques sur la croisette. On y découvrait la façon de filmer très personnelle d’un jeune réalisateur qui fut l’assistant des plus grands, Kieslowski, Tavernier, Godard. Et sa prédilection pour les portraits de comédiens âgés, tels que Shulamit Adar et Nathan Cogan, qui sont également des protagonistes du film suivant, Voyages.

Ce film était consacré à ces vieillards étonnants qui peuplent encore les cafés de Tel Aviv, rescapés des camps, naufragés de la diaspora, orphelins de l’histoire. Le cinéaste y met en scène trois femmes en quête de souvenirs dans trois récits différents situés sur la route d’Auschwitz, à Paris et à Tel Aviv. Chacune d’elles essaie de reconstituer le puzzle d’une mémoire lacunaire. Chacune d’elles est liée aux deux autres.

ecoledeslettres




Marguerite Duras 




 Avril.
Face à la cheminée, le téléphone, il est à côté de moi. A droite, la porte du salon et le couloir. Au fond du couloir, la porte d'entrée. Il pourrait revenir directement, il sonnerait à la porte d'entrée : " Qui est là. - C'est moi. " Il pourrait également téléphoner dès son arrivée dans un centre de transit : " Je suis revenu, je suis à l'hôtel Lutetia pour les formalités." Il n'y aurait pas de signes avant-coureurs. Il téléphonerait. Il arriverait. Ce sont des choses qui sont possibles. Il en revient tout de même. Il n'est pas un cas particulier. Il n'y a pas de raison particulière pour qu'il ne revienne pas. Il n'y a pas de raison pour qu'il revienne. Il est possible qu'il revienne. Il sonnerait : " Qui est là. - C'est moi." Il y a bien d'autres choses qui arrivent dans ce même domaine. Ils ont fini par franchir le Rhin. La charnière d'Avranches a fini par sauter. Ils ont fini par reculer. J'ai fini par vivre jusqu'à la fin de la guerre. Il faut que je fasse attention : ça ne serait pas extraordinaire s'il revenait. Ce serait normal. Il faut prendre bien garde de ne pas en faire un événement qui relève de l'extraordinaire. L'extraordinaire est inattendu. Il faut que je sois raisonnable : j'attends Robert L. qui doit revenir. "



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L'œuvre de Duras est intimement liée à sa vie, à son histoire et à notre « Histoire » aussi, parfois. Certaines de ses œuvres constituent une réécriture de soi. Les trois romans qui témoignent le mieux de cela sont Un barrage contre le PacifiqueL'Amant et L'Amant de la Chine du Nord mais aussi La Douleur, un recueil de nouvelles paru pour la première fois en 1985 chez P.O.L. Ce recueil compte six nouvelles : « La douleur », « Monsieur X dit Pierre Rabier », « Albert des Capitales », « Ter le milicien », « L'ortie brisée » et « Aurélia Paris ».





Ce livre est un recueil de textes écrits pendant les années de la Deuxième Guerre Mondiale. Dans la deuxième partie de l'ouvrage, cinq récits que l'auteur présente, situe dans leur contexte d'écriture par rapport à leur publication tardive; dans la première partie, le journal, ce journal de La douleur.
Avril 1945, les nouvelles de fin de guerre affluent, l'avancée des armées américaines et russes, les villes allemandes prises, Berlin bombardé, les rumeurs d'armistice, les camps libérés, Paris qui s'installe dans la paix, dans l'avenir... Et Marguerite Duras attend le retour de son mari Robert Antelme, épousé en 1939, déporté.