mercredi 27 août 2014

Philippe Claudel "Jean-Bark", Ed. Stock





 Dans l'attente de son nouveau  film "Avant l'hiver"


je continue de lire ou de relire


Philippe Claudel






Son  livre  paru en juin  est un hommage à un Ami

Qui embarque pour son dernier voyage




  
 
« Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
                                  Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,                                      
  Sans que rien manque au monde, immense et radieux ! »
Victor Hugo


« Ne nous prenons pas au sérieux. Il n’y aura aucun survivant ! »
 Alphonse Allais




« Tu me disais encore jusqu’à la fin, tu sais, mon Philippe, ce que je veux c’est vivre, oui je veux vivre, et tu le disais avec force, non pas comme une plainte, une prière…Et tu riais… Tu te moquais, de toi, de la mort qui peu à peu s’installait dans tes appartements, bagage après bagage »




Voici l’incipit du  dernier conte de Philippe Claudel,  un beau récit sur la vie et l’amitié que l’auteur a rédigé à l’occasion du décès de son éditeur.




Des bribes de conversations, des coups de fil au fur et à mesure que les souvenirs  de son ami Jean Marc Roberts réapparaissent.





« Notre amitié fut … cela, de petits collages fréquents, des conversations au téléphone, deux, trois, quatre fois par semaine. Quelques déjeuners ou dîners, dans l’année. De petites lettres. Mais pour autant l’impression d’être toujours ensemble, dans cette mosaïque de paroles et de sourires “



Ce « tu »  protéiforme de  Jean-Bark  promène dans tout le texte une prise de conscience du  vieillissement de l’auteur et de son  chagrin:


« Tu es mort et j’ai vieilli. Quand je me regarde dans la glace,
j’ai l’impression que le temps a fait un bond…


Depuis quelques temps je suis pris de passion pour les montres …
 Désormais à mesure que mon temps s’épuise, j’ai le besoin d’en
 éprouver la perte»




Des instants de bonheur  aussi hétéroclites que la vie reviennent toujours plein de soleil et de deuil mélangés à travers une écriture limpide qui ne manque jamais de rappeler l’affection fraternelle pour l’ami « qui a quitté la route » :


« Tu sais que tu seras toujours le bienvenu… mon Jean-Bark,
mon adorable Jean-Bark …


 Nous parlions parfois en italien au téléphone…
Tu m racontais tes enfances en Italie



Tu me fais écrire et je te remercie. Ce livre-là, c’est encore pour toi, grâce à toi que je l’écris. Mais c’est pour moi aussi que je l’ai composé, pour prolonger notre conversation. Pour te faire durer. Pour prouver une fois encore que l’écriture est le seul moyen de se jouer du néant»








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