mercredi 27 août 2014

BAC BLANC : Commentaire dirigé "Caligula" de Albert Camus - Essai bref : Il faut vivre : Héros, Anti-Héros ou Humains ?



LICEO CLASSICO “E. CAIROLI” VARESE

SEZIONE ESABAC

BAC BLANC

Prova di  LINGUA E LETTERATURA FRANCESE



Svolga il candidato una delle seguenti prove a scelta tra:
a)       analisi di un testo
b)       saggio breve
a)       analisi di un testo

Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto.
Affecté par la mort de sa soeur aînée , Drusilla, le jeune empereur Caligula prend conscience de la vérité du monde…Il commence à appliqué sa méthode. Il vient de voler ouvertement la femme du  sénateur Mucius et s’apprête avec  Hélicon à dévoiler son programme de gouvernement.
Entre rapidement Caligula.
CALIGULA
Pardonnez-moi, mais les affaires de l'État, elles aussi, sont pressantes. Intendant, tu feras fermer les greniers publics. Je viens de signer le décret. Tu le trouveras dans la chambre.
L'INTENDANT
Mais...
CALIGULA
Demain, il y aura famine.
L'INTENDANT.
Mais le peuple va gronder.
CALIGULA, ( avec force et précision) Je dis qu'il y aura famine demain. Tout le monde connaît la famine, c'est un fléau. Demain, il y aura fléau... et j'arrêterai le fléau quand il me plaira. (Il explique aux autres.) Après tout, je n'ai pas tellement de façons de prouver que je suis libre. On est toujours libre aux dépens de quelqu'un. C'est ennuyeux, mais c'est normal. (Avec un coup d'oeil vers Mucius.) Appliquez cette pensée à la jalousie et vous verrez. (Songeur.) Tout de même, comme c'est laid d'être jaloux ! Souffrir par vanité et par imagination ! Voir sa femme...
(Mucius serre les poings et ouvre la bouche) (Très vite) Mangeons, Messieurs. Savez-vous que nous travaillons ferme avec Hélicon ? Nous mettons au point un petit traité de l'exécution dont vous nous donnerez des nouvelles.
HÉLICON
À supposer qu'on vous demande votre avis.
CALIGULA
Soyons généreux, Hélicon ! Découvrons-leur nos petite secrets. Allez, section III, paragraphe premier.
HÉLICON, (se lève et récite mécaniquement)« L'exécution soulage et délivre. Elle est universelle, [150] fortifiante et juste dans ses applications comme dans ses intentions. On meurt parce qu’on est coupable. On est coupable parce qu'on est sujet de Caligula. Or, tout le monde est sujet de Caligula. Donc, tout le monde est coupable. D'où il ressort que tout le monde meurt. C'est une question de temps et de patience. »
CALIGULA, (riant) Qu'en pensez-vous ? La patience, hein, voilà une trouvaille ! Voulez-vous que je vous dise : c'est ce que j'admire le plus en vous. Maintenant, Messieurs, vous pouvez disposer…

Albert Camus Caligula, Acte II, scène IX, Ed. Gallimard (1945)

Compréhension
  1. Quel sont les deux projets de l’empereur ?
  2. Quel éléments stylistiques montrent que le texte lu par Hélicon est un traité ?
  3. Relevez les didascalies et précisez comment elles contribuent à souligner le jeu scénique de Caligula.



Interprétation

  1. Quel rôle s’attribue Caligula, dans la  première réplique ? Quelle raison donne-t-il à cette décision ?
  2. Sur quel mot rebondit la dernière réplique de Caligula ? Pourquoi se moque-t-il des autres ? Que les pousse-t-il à faire ?
  3. Peut-on définir absurde son comportement ?

Réflexion personnelle

Albert Camus définit dans le Mythe de Sisyphe  « le sentiment de l’absurdité » comme le  « divorce entre l’homme de sa vie, l’acteur et son décor» : Quelles chances pour l’Homme de s’en tirer ?
Développez ce thème en vous appuyant aussi sur d’autres œuvres  que vous avez lues (300 mots environ).




c)       saggio breve

Dopo avere analizzato l’insieme dei documenti, formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole).

Il faut vivre : Héros,  Anti-Héros ou Humains?

Ferdinand Bardamu, le héros du roman, a été blessé au cours de la Première Guerre mondiale, puis réformé. Il a rencontré Lola, une infirmière, qui sera sa première petite amie.
Mais c’est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n’y a que les fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger…
Alors vivent les fous et les lâches ! Ou plutôt survivent les fous et les lâches ! Vous vous souvenez d’un seul nom par exemple, Lola, d’un de ces soldats tués pendant la guerre de Cent Ans ?… Avez-vous jamais cherché à en connaître un seul de ces noms ?... Non, n’est-ce pas ?... Vous n’avez jamais cherché ? Ils vous sont aussi anonymes, indifférents et plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papier devant nous, que votre crotte du matin… Voyez donc qu’ils sont morts pour rien, Lola ! pour absolument rien du tout, ces crétins ! Je vous l’affirme ! La preuve est faite ! Il n’y a que la vie qui compte. (…)
Lorsqu’elle découvrit à quel point j’étais devenu fanfaron de mon honteux état, elle cessa de me trouver pitoyable le moins du monde… Méprisable elle me jugea, définitivement.
Louis-Ferdinand Céline Voyage au bout de la nuit (1932)




DON DIÈGUE
Rodrigue, as-tu du cœur1 ?
DON RODRIGUE
Tout autre que mon père,
L'éprouverait sur l'heure.
DON DIÈGUE
Agréable colère !
Digne ressentiment à ma douleur bien doux !
Je reconnais mon sang à ce noble courroux ;
Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.
Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ;
Viens me venger.
DON RODRIGUE
De quoi ?
DON DIÈGUE
D'un affront si cruel,
Qu'à l'honneur de tous deux il porte un coup mortel :
D'un soufflet2. L'insolent en eût perdu la vie ;
Mais mon âge a trompé ma généreuse envie ;
Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,
Je le remets au tien pour venger et punir.
Va contre un arrogant éprouver ton courage :
Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage ;
Meurs ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter,
Je te donne à combattre un homme à redouter ;
Je l'ai vu, tout couvert de sang et de poussière,
Porter partout l'effroi dans une armée entière.
J'ai vu par sa valeur cent escadrons rompus ;
Et pour t'en dire encor quelque chose de plus,
Plus que brave soldat, plus que grand capitaine,
C'est...
DON RODRIGUE
De grâce, achevez.
DON DIÈGUE
Le père de Chimène.
DON RODRIGUE
Le...
DON DIÈGUE
Ne réplique point, je connais ton amour,
Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour ;
Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense.
Enfin tu sais l'affront, et tu tiens la vengeance :
Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ;
Montre-toi digne fils d'un père tel que moi.
Accablé des malheurs où le destin me range,
Je vais les déplorer. Va, cours, vole, et nous venge.
1 courage 2 gifle

Pierre CorneilleLe Cid (1637), acte I, scène 5, (vers 261 à 290)


II

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.
 "
Alfred de Vigny Les Destinées  La Mort du Loup (1863)

   


A egregie cose il forte animo accendono
l'urne de' forti, o Pindemonte; e bella
e santa fanno al peregrin la terra
che le ricetta. Io quando il
 monumento
vidi ove posa il corpo di quel grande
che temprando lo scettro a' regnatori
gli allòr ne sfronda, ed alle genti svela
di che lagrime grondi e di che sangue;
e l'arca di
 colui che nuovo Olimpo
alzò in Roma a' Celesti; e di chi vide
sotto l'etereo padiglion rotarsi
piú mondi, e il Sole irradïarli immoto,
onde all'Anglo che tanta ala vi stese
sgombrò primo le vie del firmamento:
- Te beata, gridai, per le felici
aure pregne di vita, e pe' lavacri
che da' suoi gioghi a te versa Apennino!
Lieta dell'aer tuo veste la Luna
di luce limpidissima i tuoi colli
per vendemmia festanti, e le convalli
popolate di case e d'oliveti
mille di fiori al ciel mandano incensi:
e tu prima, Firenze, udivi il carme
che allegrò l'ira al
 Ghibellin fuggiasco,
e
 tu i cari parenti e l'idïoma
désti a quel dolce di Calliope labbro
che Amore in Grecia nudo e nudo in Roma
d'un velo candidissimo adornando,
rendea nel grembo a Venere Celeste;
ma piú beata che in un tempio accolte
serbi l'itale glorie, uniche forse
da che le mal vietate Alpi e l'alterna
onnipotenza delle umane sorti
armi e sostanze t' invadeano ed are
e patria e, tranne la memoria, tutto.

Ugo Foscolo  I Sepolcri    (1807)   versi 151 - 185








Thétis donne à son fils Achille ses armes nouvellement forgées par Héphaïstos,
détail d'une hydrie attique à figures noires, v. 575-550 av. J.-C., musée du Louvre


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