mercredi 27 août 2014

GIORNATA DELLA MEMORIA: 27 janvier 1945 – 27 janvier 2014 : 69 ans après la libération d'Auschwitz-Birkenau - Philippe Caludel "Le rapport de Brodeck"





 "Pour Carlo, le roman des frontières.
très chaleureusement "

Philippe Claudel



 Je ne peux pas oublié ma rencontre à Milan

 avec ce Grand Écrivain

et sa dédicace sur un  livre que je trouve incontournable

  





Date de publication: 22 Août 2007
   
Prix Goncourt des Lycéens 2007


Prix des lecteurs du Livre de Poche-Littérature 2009
  
Incipit : 

Je m’appelle Brodeck et je n’y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache.Moi je n’ai rien fait, et lorsque j’ai su ce qui venait de se passer, j’aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu’elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer. Mais les autres m’ont forcé : « Toi, tu sais écrire, m’ont-ils dit, tu as fait des études. » J’ai répondu que c’étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d’ailleurs, et qui ne m’ont pas laissé un grand souvenir. Ils n’ont rien voulu savoir : « Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses. Ça suffira. Nous on ne sait pas faire cela. On s’embrouillerait, mais toi, tu diras, et alors ils te croiront. Et en plus, tu as la machine. » La machine, elle est très vieille. Plusieurs de ses touches sont cassées. Je n’ai rien pour la réparer. Elle est capricieuse. Elle est éreintée. Il lui arrive de se bloquer sans m’avertir comme si elle se cabrait. Mais cela, je ne l’ai pas dit car je n’avais pas envie de finir comme l’Anderer. Ne me demandez pas son nom, on ne l’a jamais su. Très vite les gens l’ont appelé avec des expressions inventées de toutes pièces dans le dialecte et que je traduis : Vollaugä – Yeux pleins –en raison de son regard qui lui sortait un peu du visage ; De Murmelnër – le Murmurant – car il parlait très peu et toujours d’une petite voix qu’on aurait dit un souffle ; Mondlich – Lunaire – à cause de son air d’être chez nous tout en n’y étant pas ; Gekamdörhin – celui qui est venu de là-bas.Mais pour moi, il a toujours été De Anderer – l’Autre –, peut-être parce qu’en plus d’arriver de nulle part, il était différent, et cela, je connaissais bien : parfois même, je dois l’avouer, j’avais l’impression que lui, c’était un peu moi.Son véritable nom, aucun d’entre nous ne le lui a jamais demandé, à part le maire une fois peut-être, mais il n’a pas, je crois, obtenu de r�ponse. Maintenant, on ne saura plus. C’est trop tard et c’est sans doute mieux ainsi. La vérité, ça peut couper les mains et laisser des entailles à ne plus pouvoir vivre avec, et la plupart d’entre nous, ce qu’on veut, c’est vivre. Le moins douloureusement possible. C'est humain.  Je suis certain que vous seriez comme nous si vous aviez connu la guerre, ce qu’elle a fait ici, et surtout ce qui a suivi la guerre, ces semaines et ces quelques mois, notamment les derniers, durant lesquels cet homme est arrivé dans notre village, et s’y est installé, comme ça, d’un coup. Pourquoi avoir choisi notre village ? Il y en a tellement des villages sur les contreforts de la montagne, posés entre les forêts comme des oeufs dans des nids, et beaucoup qui ressemblent au nôtre. Pourquoi avoir choisi justement le nôtre, qui est si loin de tout, qui est perdu ?Tout ce que je raconte, le moment où ils ont dit qu’ils voulaient que ce soit moi, ça s’est passé à l’auberge Schloss, il y a environ trois mois. Juste après… juste après le… je ne sais pas comment dire, disons l’événement, ou le drame, ou l’incident. À moins que je dise l’Ereigniës. Ereigniës, c’est un mot curieux, plein de brumes, fantomatique, et qui signifie à peu près, « la chose qui s’est passée ». C’est peut-être mieux de dire cela avec un terme pris dans le dialecte, qui est une langue sans en être une, mais qui épouse si parfaitement les peaux, les souffles et les âmes de ceux qui habitent ici. L’Ereigniës, pour qualifier l’inqualifiable. Oui, je dirai l’Ereigniës.Cela venait donc de se produire. À l’exception de deux ou trois vieillards demeurés près de leurs fourneaux, et sans doute du curé Peiper qui devait cuver sa prune quelque part dans sa petite église aux murs larges comme l’envergure d’un aigle, tous les hommes étaient là, dans l’auberge qui est comme une grosse caverne un peu sombre, étouffée de fumée de tabac et de fumée d’âtre, ébétés, assommés par ce qui venait de se passer, et dans le même temps, comment dire, soulagés, parce qu’il fallait bien que ça se termine, d’une façon ou d’une autre. On n’en pouvait plus, vous savez.
Chacun était comme replié dans son silence, même si à presque quarante personnes dans l’auberge, on se trouvait serrés comme des joncs de saule dans un fagot, à s’étrangler, à sentir les odeurs des autres, leurs haleines, leurs pieds, la poisse âcre de leur sueur, de leurs vêtements humides, de vieille laine et de drap, frottés de poussière, de forêt, de fumier, de paille, de vin et de bière, surtout de vin. Ce n’est pas que les uns et les autres étaient saouls, non, ce serait trop facile l’excuse de l’ivresse. On gommerait d’un coup toute atrocité. Trop simple. Beaucoup trop simple. Je vais essayer de ne pas réduire ce qui est très difficile, et complexe. Je vais essayer. Je ne promets pas que j’y arriverai.




Littexpress




RECENSIONI  SITI ITALIANI


Potrebbe anche intitolarsi Anime grigie- Atto II il nuovo romanzo dello scrittore francese Philippe Claudel. Si intitola invece Il rapporto, perché è quello che i compaesani hanno chiesto a Brodeck di scrivere su quanto è avvenuto, e Brodeck inizia precisando, “Mi chiamo Brodeck e non c’entro niente”.
Quella che si accinge a scrivere è una storia tremenda, di una colpa recente che nasce da altre colpe che affondano nel passato della guerra, perché il Male non finisce dove incomincia ma genera altro Male. 
Sempre o quasi sempre


Brodeck non è uno scrittore. Semplicemente stila rapporti sull’ecosistema montano delle sue valli per una non meglio precisata Amministrazione. Come capita a molti scrittori, però, se da un lato gli riesce difficile e doloroso portare alla luce i pensieri profondi attraverso la parola detta, quando scrive gli sembra che le parole divengano docili e gli mangino in mano come uccellini. Inoltre Brodeck possiede una vecchia macchina per scrivere.

Francesco Improta 


Ritengo che Il rapporto sia un capolavoro, superiore persino a Le anime grigie, con il quale del resto ha molti punti di contatto, tanto che potrebbe essere intitolato Le anime grigie – Atto II, o meglio ancora Le anime nere, essendo il romanzo in questione ancora più cupo, più pessimista del precedente, contrassegnato com’è dalle stigmate del male e a livello collettivo e a livello in­dividuale.


Sbuca fuori dal nulla quando entra nel villaggio isolato da tutto e chiuso fra i monti. Non fa nulla per non farsi notare. Veste in modo strano, lo accompagnano la “signorina Jolie”, una cavalla, e il “signor Socrate”, un asino. Un personaggio da circo o forse da fiaba: rotondo, ricci neri alle tempie della testa calva, gote incipriate, baffi lucidi, una bombetta. Curiosità e sorpresa dapprima, poi diffidenza, infine odio. I paesani lo chiamano o lo bollano, piuttosto, come l’Anderer, l’Altro. Uno straniero, un corpo estraneo in una comunità ripiegata su se stessa poco incline ad accogliere e ad accoglierlo. La guerra, la seconda guerra mondiale, è da poco passata, ma gli orrori, che non hanno risparmiato nemmeno quel paese sperduto, non sono terminati con la pace ritrovata. L’Anderer innesca nel villaggio un processo di reviviscenza del Male: i perseguitati di ieri, diventano i persecutori di oggi. E’ un Altro e paga con la vita.
Dal lager è scampato Brodeck, anche lui è un Altro nel villaggio, uno straniero arrivato lì da bambino. Orfano, è stato salvato dalla strada da una donna pietosa al tempo della Grande Guerra. Brodeck ha frequentato l’università, nel villaggio è considerato un intellettuale, sa scrivere e per vivere stende rapporti sulla fauna e sulla flora del luogo. Viene incaricato dal sindaco di stendere un Rapporto su quanto è successo, il crimine collettivo del villaggio: Brodeck sa usare le parole e la macchina da scrivere, coi suoi modi, potrà scagionare col Rapporto i paesani.


Questo non è l’ennesimo libro sull’Olocausto, non è l’ennesimo romanzo sul male, quell’entità che siamo soliti considerare fuori da noi, altro da noi.
Philippe Claudel traccia qui una nuova cartografia del male, una mappa di ciò che chiamano inferno che parte da uno sperduto paese tra Francia e Germania, prima durante e dopo l’ultima guerra, per terminare con una x dritta nel cuore del protagonista


Con Il Rapporto, il romanziere francese Philippe Claudel torna ancora una volta a scavare nelle zone più buie dell¿animo umano, quelle dove si annidano la paura, la viltà e la ferocia. Lo fa con stile esatto e implacabile, seguendo passo a passo l¿inchiesta di Brodeck e i suoi tentativi di avvicinarsi a una verità che rischia di «lasciare ferite con le quali non si può più vivere». Nelle pagine del rapporto, annota i suoi dubbi e le testimonianze sfuggenti dei compaesani, le zone d¿ombra delle vicenda e la sua progressiva identificazione con l¿Anderer. Mentre scrive, infatti, Brodeck lascia emergere anche un¿altra storia, quella che ha vissuto personalmente durante la guerra appena finita. Anch¿egli infatti è stato considerato uno straniero, subendo le persecuzioni, i vagoni piombati e i campi dove «gli uomini non sono più uomini ma soltanto una specie».





Un site vraiment intéressant et plein de documents sur l'Holocauste


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