dimanche 7 septembre 2014

ESABAC Epreuve Littérature 2012








Gino Severini, Canon en action (1915).



  Voici les sujets des épreuves ESABAC 2012

de Littérature Française,

 que vous pourrez bien retrouver sur le site

de VIZAVI en  PDF










ESB1 - ESAMI DI STATO DI LICEO INTERNAZIONALE


CORSO SPERIMENTALE
SEZIONI AD OPZIONE INTERNAZIONALE FRANCESE
SEZIONI DI LICEO CLASSICO EUROPEO
  La seguente prova di esame è costituita da una prova di lingua e letteratura francese
e da una prova di storia in lingua francese. La somministrazione della prova di storia
deve  avvenire dopo l’effettuazione della prova scritta di lingua e letteratura francese.


Prova di: LINGUA E LETTERATURA FRANCESE


Svolga il candidato una delle seguenti prove a scelta tra:
a)                  analisi di un testo
b)                  saggio breve




a)        analisi di un testo
  
Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto.
  
Paul Eluard, «La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur…»,

Capitale de la douleur (1926)


La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.       5
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,   10
  
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît [1] toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.      15

[1] gȋt:  repose

COMPREHENSION
  
1.      Sur quelle figure géométrique se construit  ce poème ?
2.      A qui le poète s’adresse-t-il ? Repérez et analysez les marques de l’énonciation.
3.      Repérez et  étudiez les mots et expressions appartenant au  champ lexical de la lumière.




INTERPRETATION

1.      Comment  le poète relie-t-il le regard  de la femme à la nature et au cosmos ?
2.      En quoi peut-on parler d’un éloge amoureux ? Démontrez que la forme et  le contenu  de ce poème se font écho à cette fin.

REFLEXION PERSONNELLE

En évoquant l’être aimé, souvent  les poètes s’adressent  en même temps à l’humanité. Développez ce thème en vous appuyant aussi sur d’autres œuvres poétiques que vous avez lues (300 mots environ).



b)saggio breve

Dopo avere analizzato l’insieme dei documenti, formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole).

A la croisée des arts : peindre avec les mots, écrire avec la peinture …

Documento 1 

Un vieillard1 vint à monter l’escalier. À la bizarrerie de son costume, à la magnificence de son rabat de dentelle, à la prépondérante sécurité de la démarche, le jeune homme2devina dans ce personnage ou le protecteur ou l’ami du peintre3 ; il se recula sur le palier pour lui faire place, et l’examina curieusement, espérant trouver en lui la bonne nature d’un artiste ou le caractère serviable des gens qui aiment les arts ; mais il aperçut quelque chose de diabolique dans cette figure, et surtout ce je ne sais quoi qui affriande4 les artistes. Imaginez un front chauve, bombé, proéminent, retombant en saillie sur un petit nez écrasé, retroussé du bout comme celui de Rabelais ou de Socrate ; une bouche rieuse et ridée, un menton court, fièrement relevé, garni d’une barbe grise taillée en pointe, des yeux vert de mer ternis en apparence par l’âge, mais qui par le contraste du blanc nacré dans lequel flottait la prunelle devaient parfois jeter des regards magnétiques au fort de la colère ou de l’enthousiasme. Le visage était d’ailleurs singulièrement flétri par les fatigues de l’âge, et plus encore par ces pensées qui creusent également l’âme et le corps. Les yeux n’avaient plus de cils, et à peine voyait-on quelques traces de sourcils au-dessus de leurs arcades saillantes. Mettez cette tête sur un corps fluet et débile5, entourez-la d’une dentelle étincelante de blancheur et travaillée comme une truelle à poisson6, jetez sur le pourpoint7 noir du vieillard une lourde chaîne d’or, et vous aurez une image imparfaite de ce personnage auquel le jour faible de l’escalier prêtait encore une couleur fantastique. Vous eussiez dit d’une toile de Rembrandt  marchant silencieusement et sans cadre dans la noire atmosphère que s’est appropriée ce grand peintre.

Honoré de BalzacLe Chef-d’œuvre inconnu (1831).
_______________________________________________
1Il s’appelle Frenhofer.
2Il s’agit de Nicolas Poussin, un jeune peintre ambitieux, qui vient d’arriver à Paris en 1612.
3Ce peintre s’appelle Maître Porbus, c’est chez lui qui se rend N. Poussin.
4Affriande : séduit
5Débile : faible
6Truelle à poisson : spatule coupante pour servir le poisson.
7Pourpoint : vêtement du haut porté à l’époque par les hommes.



Documento 2
   


Guillaume Apollinaire, « Du coton dans les oreilles», Calligrammes (1918).


Documento 3 

Il1 mourut dans les circonstances suivantes : Une crise d'urémie assez légère était cause qu'on lui avait prescrit le repos. Mais un critique ayant écrit que dans la Vue de Delft de Ver Meer2(prêté par le musée de La Haye pour une exposition hollandaise), tableau qu'il adorait et croyait connaître très bien, un petit pan de mur jaune (qu'il ne se rappelait pas) était si bien peint qu'il était, si on le regardait seul, comme une précieuse œuvre d'art chinoise, d'une beauté qui se suffirait à elle-même, Bergotte mangea quelques pommes de terre, sortit et entra à l'exposition. Dès les premières marches qu'il eut à gravir, il fut pris d'étourdissements. Il passa devant plusieurs tableaux et eut l'impression de la sécheresse et de l'inutilité d'un art si factice, et qui ne valait pas les courants d'air et de soleil d'un palazzo de Venise ou d'une simple maison au bord de la mer. Enfin il fut devant le Ver Meer, qu'il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient ; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. " C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune".

   
Marcel Proust,  La Prisonnière  (1923).
_____________________________________________
1  Il s’agit de Bergotte, écrivain inconnu qui incarne le romancier type de la Recherche.
2 Peintre néerlandais que Proust  considérait comme le plus grand peintre de tous les temps. La Vue de Delft était pour l’écrivain «  le plus beau tableau du monde ».

  
  
Documento 4
  

7. […] L’analogia non è altro che l’amore profondo che collega le cose distanti, apparentemente diverse ed ostili. Solo per mezzo di analogie vastissime uno stile orchestrale, ad un tempo policromo, polifonico e polimorfo, può abbracciare la vita della materia.
Quando, nella mia Battaglia di Tripoli, ho paragonato una trincea irta di baionette a un’orchestra, una mitragliatrice a una donna fatale, ho introdotto intuitivamente una gran parte dell’universo in un breve episodio di battaglia africana.
 Le immagini non sono fiori da scegliere e da cogliere con parsimonia, come diceva Voltaire. Esse costituiscono il sangue stesso della poesia. La poesia deve essere un seguito ininterrotto d’immagini nuove, senza di che non è altro che anemia e clorosi.
Quanto più le immagini contengono rapporti vasti, tanto più a lungo esse conservano la loro forza di stupefazione. Bisogna - dicono - risparmiare la meraviglia del lettore. Eh! via! Curiamoci, piuttosto, della fatale corrosione del tempo, che distrugge non solo il valore espressivo di un capolavoro, ma anche la sua forza di stupefazione. Le nostre orecchie troppe volte entusiaste non hanno forse già distrutto Beethoven e Wagner? Bisogna dunque abolire nella lingua ciò che essa contiene in fatto d’immagini stereotipate, di metafore scolorite, e cioè quasi tutto.
8. Non vi sono categorie d’immagini, nobili o grossolane, eleganti o volgari, eccentriche o naturali. L’intuizione che le percepisce non ha né preferenze né partiti-presi. Lo stile analogico è dunque padrone assoluto di tutta la materia e della sua intensa vita.

F.T. Marinetti,  Manifesto tecnico della letteratura futurista (1912).

7. […] L'analogie n'est que l'amour immense qui rattache les choses distantes, apparemment différentes et hostiles. C'est moyennant des analogies très vastes que ce style orchestral, à la fois polychrome, polyphonique et polymorphe, peut embrasser la vie de la matière.
Quand, dans ma Bataille de Tripoli, j'ai comparé une tranchée hérissée de baïonnettes à un orchestre, une mitrailleuse à une femme fatale, j'ai introduit intuitivement une grande partie de l'univers dans un court épisode de bataille africaine.
Les images ne sont pas des fleurs à choisir et à cueillir avec parcimonie, comme le disait Voltaire. Elles constituent le sang même de la poésie. La poésie doit être une suite ininterrompue d'images neuves, sans quoi elle n'est qu’anémie et chlorose.
Plus les images contiennent de rapports vastes, plus elles gardent long­temps leur force ahurissante. Il faut ménager, dit-on, la stupeur du lecteur. Ah ! Bah ! Soucions-nous plutôt de la fatale corrosion du temps qui détruit non seule­ment la valeur expressive d'un chef-d'œuvre, mais aussi sa force ahurissante. Nos oreilles trop de fois enthousiastes n'ont-elles pas usé Beethoven et Wagner ? Il faut donc abolir dans la langue ce qu'elle contient d'images-clichés, de méta­phores décolorées, c'est-à-dire presque tout.
8. Il n'y a pas des catégories d'images, nobles ou grossières, élégantes ou basses, excentriques ou naturelles. L'intuition qui les perçoit n'a pas de préférences ni de parti pris. Le style analogique est donc le maître absolu de toute la matière et de sa vie intense.
F.T. Marinetti,  Manifeste technique de la littérature futuriste (1912).



Gino Severini, Canon en action (1915).
Dans ce tableau Severini a voulu montrer toute l’atrocité de la première guerre mondiale. Les mots, à ce propos,  recouvrent l’image et la complètent puisqu’elle ne peut, à elle seule, rendre l’expérience totale de la violence du tir d’un canon. La disposition des mots en trajectoires linéaires souligne l’orientation dynamique des formes; les onomatopées étirent les mots et  les font résonner.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire