ESB1 -
ESAMI DI STATO DI ISTRUZIONE SECONDARIA SUPERIORE
SEZIONI ESABAC
La seguente prova di esame è
costituita da una prova di lingua e letteratura francese e da una prova di
storia in lingua francese. La somministrazione della prova di storia deve avvenire
dopo l’effettuazione della prova scritta di lingua e letteratura francese.
Prova di: LINGUA E LETTERATURA FRANCESE
Svolga
il candidato una delle seguenti prove a scelta tra:
a)
analisi
di un testo
b)
saggio
breve
a)
analisi di un testo
Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una
riflessione personale sul tema proposto.
Émile Zola : Au bonheur des dames (1883)
Et
Mouret[1] regardait toujours son peuple de femmes au milieu de ces flamboiements.
Les ombres noires s'enlevaient avec vigueur sur les fonds pâles. De longs
remous brisaient la cohue, la fièvre de cette journée de grande vente passait
comme un vertige, roulant la houle désordonnée des têtes. On commençait à
sortir, le saccage des étoffes jonchait les comptoirs, l'or sonnait dans les
caisses, tandis que la clientèle, dépouillée, violée, s'en allait à moitié
défaite, avec la volupté assouvie et la sourde honte d'un désir contenté au
fond d'un hôtel louche. C'était lui qui les possédait de la sorte, qui les
tenait à sa merci, par son entassement continu de marchandises, par sa baisse
des prix et ses rendus[2], sa galanterie et sa réclame. Il avait conquis les mères elles-mêmes, il
régnait sur toutes avec la brutalité d'un despote, dont le caprice ruinait des
ménages. Sa création apportait une religion nouvelle, les églises que désertait
peu à peu la foi chancelante étaient remplacées par son bazar, dans les âmes
inoccupées désormais. La femme venait passer chez lui les heures vides, les
heures frissonnantes et inquiètes qu'elle vivait jadis au fond des chapelles :
dépense nécessaire de passion nerveuse, lutte renaissante d'un dieu contre le
mari, culte sans cesse renouvelé du corps avec l'au-delà divin de la beauté.
S'il avait fermé ses portes, il y aurait eu un soulèvement sur le pavé[3], le cri éperdu des dévotes auxquelles on supprimerait le confessionnal
et l'autel.
COMPREHENSION
1. Dans ce texte qui évoque les soldes dans un grand magasin, relevez et
analysez le champ lexical du désir.
2. Mettez en évidence, en vous appuyant sur les expressions du texte, le
rapprochement entre la fréquentation du grand magasin et celle des églises.
3. Relevez et analysez la métaphore filée qui caractérise les relations
que Mouret entretient avec les femmes.
INTERPRETATION
1.
Le
texte offre une vision particulière de l’univers féminin : quelles
critiques le narrateur lui adresse-t-il?
2.
En
quoi le registre de ce texte est-il épique? Quelle est la fonction de ce
registre?
REFLEXION PERSONNELLE
Zola est un des premiers écrivains à pressentir dans la société de son
temps l'avènement du culte de la consommation. Développez une réflexion
personnelle sur ce thème, en faisant éventuellement référence à d’autres
œuvres littéraires que vous avez lues (300 mots environ).
b)
saggio breve
Dopo avere analizzato l’insieme dei documenti,
formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole).
La
tentation de l’ailleurs : voyage réel, voyage imaginaire
Documento 1
Heureux qui,
comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestui-là1 qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison
Vivre entre ses parents le reste de son âge.
Quand reverrai-je, hélas! de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province et beaucoup davantage?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,
Plus mon Loire2 gaulois que le Tibre Latin,
Plus mon petit Liré3 que le mont Palatin
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Ou comme cestui-là1 qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison
Vivre entre ses parents le reste de son âge.
Quand reverrai-je, hélas! de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province et beaucoup davantage?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,
Plus mon Loire2 gaulois que le Tibre Latin,
Plus mon petit Liré3 que le mont Palatin
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Joachim Du Bellay,« Heureux qui comme Ulysse… », Les Regrets (1558).
__________________________________________________________________________________________________
1.« celui-là ».
2. Le nom du fleuve était masculin au XVIème siècle.
3. Village natal de Du Bellay.
3. Village natal de Du Bellay.
Documento 2
Je m'en
allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot aussi devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse! et j'étais ton féal1;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon paletot aussi devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse! et j'étais ton féal1;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon
unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je
les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où,
rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur!
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur!
Arthur Rimbaud, « Ma
Bohème », Poésies (1871).
__________________________________________________________________________________________________
1. féal : partisan, ami dévoué et fidèle
Documento 3
Cette
vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit.
Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait
à côté de la fenêtre. Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis
pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse
avec mon âme.
«
Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'habiter Lisbonne? Il
doit y faire chaud et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est
au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une
telle haine du végétal qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon
ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les
réfléchir! »
Mon
âme ne répond pas.
«
Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir
habiter la Hollande, cette terre béatifiante? Peut-être te divertiras-tu dans
cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que
penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires
amarrés au pied des maisons? »
Mon
âme reste muette. […]
« En es-tu donc venue à ce point
d’engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi,
fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. - Je tiens notre
affaire, pauvre âme! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin
encore, à l’extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est
possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu’obliquement la
terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la
variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons
prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les
aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des
reflets d'un feu d’artifice de l’Enfer! »
Enfin,
mon âme fait explosion, et sagement elle me crie: « N'importe où! n' importe où!
pourvu que ce soit hors de ce monde! »
Charles Baudelaire,
« Anywhere out of the world (N'importe
où hors du monde) », Petits poèmes en prose, (1862).
Documento 4
[…] Quando (90)
mi diparti' da Circe, che sottrasse
me più d'un anno là presso a Gaeta,
prima che sì Enea la nomasse, (93)
né dolcezza di figlio, né la pieta
del vecchio padre, né 'l debito amore
lo qual dovea Penelopé far lieta, (96)
vincer potero dentro a me l'ardore
ch'i' ebbi a divenir del mondo esperto
e de li vizi umani e del valore; (99)
ma misi me per l'alto mare aperto
sol con un legno e con quella compagna
picciola da la qual non fui diserto. (102)
L'un lito e l'altro vidi infin la Spagna,
fin nel Morrocco, e l'isola d'i Sardi,
e l'altre che quel mare intorno bagna. (105)
Io e ' compagni eravam vecchi e tardi
quando venimmo a quella foce stretta
dov' Ercule segnò li suoi riguardi (108)
me più d'un anno là presso a Gaeta,
prima che sì Enea la nomasse, (93)
né dolcezza di figlio, né la pieta
del vecchio padre, né 'l debito amore
lo qual dovea Penelopé far lieta, (96)
vincer potero dentro a me l'ardore
ch'i' ebbi a divenir del mondo esperto
e de li vizi umani e del valore; (99)
ma misi me per l'alto mare aperto
sol con un legno e con quella compagna
picciola da la qual non fui diserto. (102)
L'un lito e l'altro vidi infin la Spagna,
fin nel Morrocco, e l'isola d'i Sardi,
e l'altre che quel mare intorno bagna. (105)
Io e ' compagni eravam vecchi e tardi
quando venimmo a quella foce stretta
dov' Ercule segnò li suoi riguardi (108)
acciò che l'uom più oltre non si metta;
da la man destra mi lasciai Sibilia,
da l'altra già m'avea lasciata Setta. (111)
"O frati", dissi "che per cento milia
perigli siete giunti a l'occidente,
a questa tanto picciola vigilia (114)
d'i
nostri sensi ch'è del rimanente
non vogliate negar l'esperienza,
di retro al sol, del mondo sanza gente. (117)
Considerate la vostra semenza:
fatti non foste a viver come bruti,
ma per seguir virtute e canoscenza". (120)
Dante Alighieri, « Inferno » (Canto XXVI), La Divina Commedia.
non vogliate negar l'esperienza,
di retro al sol, del mondo sanza gente. (117)
Considerate la vostra semenza:
fatti non foste a viver come bruti,
ma per seguir virtute e canoscenza". (120)
Dante Alighieri, « Inferno » (Canto XXVI), La Divina Commedia.
« … Quand je quittai Circé,
qui me retint caché plus d’un an, là, près de Gaëte, avant qu’ainsi Énée la
nommât, ni la douce pensée de mon fils, ni la piété envers mon vieux père, ni
l’amour qui devait être la joie de Pénélope, ne purent vaincre en moi l’ardeur
d’acquérir la connaissance du monde, et des vices des hommes, et de leurs
vertus. Mais, sur la haute mer de toutes parts ouverte, je me lançai avec un
seul vaisseau, et ce petit nombre de compagnons qui jamais ne m’abandonnèrent.
L’un et l’autre rivage je vis, jusqu’à l’Espagne et jusqu’au Maroc, et l’île de
Sardaigne, et les autres que baigne cette mer. Moi et mes compagnons nous
étions vieux et appesantis, quand nous arrivâmes à ce détroit resserré où
Hercule posa ses bornes, pour avertir l’homme de ne pas aller plus avant :
je laissai Séville à ma droite; de l’autre déjà Septa m’avait laissé. Alors je dis: « O frères, qui, à
travers mille périls, êtes parvenus à l’Occident, suivez le soleil, et à vos
sens à qui reste si peu de veille, ne refusez l’expérience du monde sans habitants.
Pensez à ce que vous êtes: point n’avez été faits pour vivre comme des brutes,
mais pour rechercher la vertu et la connaissance ».
Traduction de
Lamennais, 1855 (éd. de 1883).
Documento 5
« Le globe
terrestre » Affiche de J. Hetzel éditeur des « Voyages extraordinaires » de Jules
Verne (1890).
Jules Verne le dit lui-même: ses Voyages
Extraordinaires sont des «romans géographiques» dont le but est de «peindre
[…] le monde entier sous la forme du roman, en imaginant des aventures
spéciales à chaque pays, en créant des personnages spéciaux aux milieux où ils agissent » (Souvenirs d’enfance et de jeunesse,
écrits en 1890, Cahiers du Musée Jules Verne, Nantes, 1990). L’écrivain avait
même exigé de son éditeur Hetzel que ses livres incluent des cartes
géographiques pour aider le lecteur à suivre les tribulations de ses héros.
_________________________
Durata massima della prova di lingua e letteratura francese: 4 ore.
È consentito soltanto l’uso di dizionari monolingue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire