vendredi 29 août 2014

Rimbaud Arthur "Le dormeur du val" (1870)









Éléments d'introduction


Lorsqu’éclate la guerre de 1870 contre les Prussiens (Nap. III déclare la guerre à la Prusse en juillet 1870. Capitulation de Sedan le 2 septembre 1870), l’enfant sage des premières années de collège a déjà commencé de lancer sur sa ville natale et sur l’univers de l’homme un regard critique. Il a déjà fait des fugues. Dès la déclaration de la guerre, au lieu de se présenter au baccalauréat, il gagne Paris. Il méprise le nationalisme de ses contemporains, et la mort de jeunes hommes le révolte. C’est ce sentiment qui a inspiré “le dormeur du val”.
Descriptif et mouvement du poème


Il s’agit d’un sonnet d’alexandrins, relativement classique dans sa forme, sauf pour les quatrains où les rimes sont croisées au lieu d’être embrassées et où il y a quatre rimes au lieu de deux. Le poème donne d’abord une présentation du cadre, puis, par une série de rapprochements successifs (effet de zoom), montre un personnage puis certains détails de ce personnage jusqu’au détail final des “deux trous rouges au côté droit”.
Lecture méthodique: Axes d'explication
 Le titre suggère deux centres d’intérêt, étroitement associés: le dormeur et le val. Ce sont les deux fils qui guideront notre lecture. Nous commencerons par le cadre, c’est à dire le val, la nature


C’EST un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent;  où le soleil, de la montagne fière,
Luit  :  c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort;  il est étendudans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les piedsdans les glaïeulsil dort.  Souriant comme
Sourirait un enfant maladeil fait un somme  :
Nature, berce-le chaudement  :  il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille.  Il a deux trous rouges au côté droit.

  


Arthur Rimbaud, Roberto Vecchioni




    
La miseria di una stanza a Londra
le fumerie di Soho:
già si buttava via.
E sua madre nel fienile, nel ricordo:
vecchia, scassata borghesia.
Ribaltare le parole, invertire il senso
fino allo sputo,
cercando un'altra poesia.
E Verlaine che gli sparava e gli gridava:
"non lasciarmi, no, non lasciarmi, vita mia"...
E nave, porca nave vai
la gamba mi fa male, dai
le luci di Marsiglia non arrivan mai.
"
les yeux vert-chou, les yeux vert-chou,
sous l'arbretendronnier qui bave vous cautchous...

Portoghesi, inglesi e tanti altri uccelli di rapina
scelse per compagnia;
quella voglia di annientarsi, di non dare,
e basta, basta poesia;
e volersi far male al punto di finire, lui,
mercante d'armi
fra l'Egitto e la follia,
e una negra grande come un ospedale
da aspettare
e poi la gamba e l'agonia

e nave, porca nave vai,
fa freddo e amnca poco, dai,
le luci di Marsiglia non arrivan mai:
Ho visto tutto e cosa so,
ho rinunciato, ho detto "no",
ricordo a malapena quale nome ho:
Arthur Rimbaud, Arthur Rimbaud,
Arthur Rimbaud...


CONGÉ AU VENT

À flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de
 mimosas. À l'époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit,
 on fasse la rencontre extrêmement odorante d'une fille dont les bras 
se sont occupé durant la journée aux fragiles branches. Pareille à 
une lampe dont l'auréole de clarté serait le parfum, elle s'en va, 
 le dos au soleil couchant.

Il serait sacrilège de lui adresser la parole.

L'espadrille foulant l'herbe, cédez0lui le pas du chemin. Peut-être
 aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de 
l'humidité de la Nuit ?

René Char, Seuls demeurent, 1945, Éd. Gallimard.


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