vendredi 29 août 2014

Ma Bohème - Poésies (1870) - Arthur Rimbaud










Rimbaud : La photo qui retouche le mythe
L'image est devenue indissociable de la manière dont les lecteurs perçoivent un écrivain. La photo découverte de Rimbaud adulte tue-t-elle le mythe?
Rimbaud a été adulte. Qui l'eut crû? Cette nouvelle, terrible, est tombée le 14 avril 2010, à la faveur de la révélation de la découverte d'une très ancienne photographie dans une brocante, deux ans auparavant. Le poète y est attablé à une table devant l'hôtel de l'Univers à Aden, en compagnie d'autres occidentaux.


Introduction
En Septembre et Octobre 1870, Arthur Rimbaud trouve refuge à Douai chez son professeur de lettres Georges Izambard, à l’issue d’une fugue. Là, il recopie avec application ses poèmes récents, dans l’espoir de les faire publier. Le poème d’Arthur Rimbaud intitulé "Ma Bohème" fait partie de ce projet de recueil inabouti.
C’est un sonnet, qui évoque les fugues du poète. Rimbaud y peint son autoportrait en coureur de chemins, ivre d’espace et de liberté. La nature, image féminine et fantastique, l’accueille et le protège comme une mère. Son bonheur, c’est la poésie. Et nous verrons qu’on peut aussi lire ce sonnet comme un petit manifeste théorique de Rimbaud sur sa conception de la poésie, une sorte d’art poétique.

  


Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!

Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;

                            Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
                    De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur! 





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Commentaires





I - Autoportrait de l’artiste en coureur de chemins (ou en "clochard céleste" expression de Jack Kerouac, auteur américain de la « Beat Generation »)
Si l’on compare ce poème à d’autres textes du deuxième cahier de Douai qui relatent les fugues de l’été 70, on remarque une différence : ici, pas de "choses vues", pas de rencontre comme dans "Le cabaret vert" ou dans "La Maline". Rimbaud est lui-même au centre du poème. La première personne est omniprésente (8 fois "je" ; 8 fois l’adjectif possessif mon, ma ou mes). Il se décrit : ses sensations, ses vêtements, l’une de ses attitudes à la fin du poème (quand il se décrit "assis au bord des routes", affairé autour de ses "souliers blessés").
· Un pauvre vagabond  : Rimbaud se plaît à se décrire comme un pauvre vagabond. Ses vêtements sont élimés (son "paletot" était si usé qu’il n’était plus qu’une "idée" de paletot (vers 2)). Ses poches sont "crevées" (v.1). Son pantalon est troué (v.5). Ses souliers sont abîmés par la marche (v.14). La comparaison avec le Petit Poucet (vers 6) suggère l’errance. Le vers 7 indique qu’il dort à la belle étoile. On peut se demander dans quelle mesure cet auto-portrait est réaliste ; dans quelle mesure nous n’assistons pas à la construction d’un mythe, où Rimbaud le fils de famille se métamorphose en un pauvre orphelin semblable aux personnages du poème "Les effarés".
· Un adolescent révolté, ivre d’espace et de liberté  : Mais si le poète s’est fait vagabond, c’est surtout parce qu’il est en quête d’espace et de liberté. C’est la révolte qui jette le jeune homme sur les routes, comme le suggère son attitude crispée au premier vers du poème : « les poings » dans ses « poches crevées ». Les longues marches dans la campagne sont évoquées par la répétition du verbe aller en début de vers : « Je m’en allais » (v.1) ; « j’allais sous le ciel » (v.3) ; par l’utilisation du mot « course » (v.6) qui indique une marche rapide, de longs itinéraires. Il se décrit « assis au bord des routes ». Le pluriel « routes » est significatif : il en a parcouru beaucoup. Notons encore l’emploi de l’imparfait, temps de la répétition ou de l’habitude : « je m’en allais », « j’égrenais », « je les écoutais », « je sentais ». Les actions mentionnées se sont donc renouvelées à plusieurs reprises. Il s’agit probablement de la fugue de l’automne 70 (« ces bons soirs de septembre », v.10) qui a duré en effet plusieurs semaines et conduit Rimbaud de Charleville à Bruxelles et de Bruxelles à Douai. C’est aussi l’espace céleste qui s’ouvre devant le voyageur. L’idée est mentionnée à plusieurs reprises : le jour il marche « sous le ciel » (v.3), la nuit il dort à la belle étoile, en contemplant « la grande ourse » (v.8), les « étoiles » (v.9). Le crépuscule allonge les ombres qui deviennent « fantastiques » (v.12). Cet immense horizon qui s’offre à lui est synonyme de liberté. La destination du voyage n’est pas précisée. On marche dans le seul but de marcher. Ceci nous renvoie au sens du titre : « Ma Bohème ». Le mot « bohème » a un double sens : il désigne la vie insouciante et libre, celle des artistes par exemple, mais il désigne aussi la vie nomade, la vie errante des bohémiens. Par l’adjectif possessif « ma », Rimbaud semble opposer sa conception de la vie libre à la bohème sédentaire et urbaine des artistes parisiens. Sa bohème à lui, c’est la nature.
· Un orphelin cherchant protection et amour auprès de la nature  : La nature est présentée ici comme une puissance protectrice et nourricière. Deux comparaisons le démontrent : la Grande-Ourse comparée à une "auberge" (v.7), la rosée du matin comparée à un "vin de vigueur" (v.11), c’est à dire à une nourriture spirituelle où le narrateur puise sa force, où il se régénère. La nature est bienveillante : noter l’usage de l’adjectif "bon" dans "ces bons soirs de septembre" (v.10), l’adjectif "doux" au vers 8 . Le rapport du poète et de la nature ressemble à une relation amoureuse. L’adolescent parle de la nature comme si elle était pour lui tout seul, comme si elle lui appartenait. Noter l’usage des adjectifs possessifs : "Mes étoiles" (v.8) ; "Mon auberge était à la grande ourse" (v.7). Le poète est doté de pouvoirs magiques, il perçoit ce que l’homme ordinaire ne peut percevoir, le "doux frou-frou" des étoiles ("Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou" v.8). Le Larousse définit ce mot "frou-frou" comme le "léger bruit que produit le froissement des étoffes, des feuilles" ou encore un "ornement de tissu d’un vêtement féminin". La connotation musicale et féminine est donc sensible. S’agit-il de la "musique des sphères" (image traditionnelle depuis la Renaissance pour exprimer l’impeccable fonctionnement de l’ordre cosmique) ? d’un froissement de robes dans le ciel ? d’une berceuse ? Cette métaphore suggestive est à rapprocher de la présence dans le poème d’un champ lexical de l’amour : "Oh !là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !" (v.4), le mot "coeur" (v.14), la présentation du poète comme un chevalier-servant ("féal", v.3) de la Muse. Le bonheur trouvé dans la nature est donc une réponse à un "rêve" d’amour, à un besoin d’amour. Enfin, la comparaison entre le poète et le Petit Poucet suggère l’idée de l’enfant abandonné à la recherche d’une mère de substitution qu’il trouve dans la nature.
Transition :
Mais ce sont ses "rimes", équivalent rimbaldien des petits cailloux blancs du conte, qui lui ouvrent la voie du salut (vers 6-7). C’est avant tout dans la Poésie, par la poésie, que Rimbaud pense trouver le chemin du bonheur et de la liberté. L’analyse du texte ne serait pas complète si nous négligions cet aspect de son message. Arthur Rimbaud, vagabond et poète : voilà l’image que l’auteur s’attache à peindre de lui-même.
II - Un art poétique  :
· L’idéal poétique  : Le vers 3 compare l’adolescent en fugue à un chevalier servant ("féal", qui rime avec "idéal") courant l’aventure au service de sa "Muse". La muse est le symbole de la poésie. Les rêves d’amour du vers suivant : "Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !" peuvent donc être interprétés comme des rêves d’ambition littéraire. Rimbaud court les chemins pour y chercher l’inspiration poétique. Lorsqu’il s’arrête au bord de la route, c’est pour écrire : "j’égrenais dans ma course / des rimes" (v.6-7). L’errance, la pauvreté, apparaissent dès lors dans le second tercet comme une épreuve initiatique ouvrant au jeune poète la possibilité d’une idylle avec la muse : dans un paysage rendu "fantastique" par la tombée de la nuit ("au milieu des ombres"), Rimbaud se décrit à nouveau "rimant". Les lacets de ses souliers (les "élastiques") se transforment magiquement en cordes de la lyre, autre symbole traditionnel de la poésie, de la même façon que les citrouilles se transforment en carrosses dans les contes de fées.
· une "fantaisie" : Rimbaud a donné comme sous-titre à son poème le nom "fantaisie". Ce mot désigne traditionnellement dans le vocabulaire de l’art une œuvre suivant "plutôt les caprices de l’imagination que les règles de l’art" (dictionnaire de l’Académie, 1879). Rimbaud nous donne avec ce mot une indication de registre, facile à justifier. "Ma bohème" est bien une fantaisie, d’abord par son thème : l’errance insouciante et inspirée d’un jeune poète, la métamorphose "fantastique" (v.12) (les deux mots sont de la même famille) que l’imagination du poète impose au paysage ("ombres fantastiques" ; "doux frou-frou" des étoiles). C’est aussi une fantaisie sur le plan de l’écriture poétique : par sa façon très libre de respecter les règles du sonnet, par le rythme capricieux qui chahute l’alexandrin, par son vocabulaire familier, ses images insolites, ses rimes cocasses.
· un sonnet désinvolte : Rimbaud a choisi pour son poème la forme du sonnet, l’une des plus contraignantes de la poésie française. Mais il n’en respecte pas toutes les règles. La composition strophique est régulière (deux quatrains suivis de deux tercets), mais la tradition veut que les quatrains et les tercets constituent deux blocs en opposition sur le plan du sens. Ici, au contraire, la dernière phrase du second quatrain enjambe sur le premier tercet : une seule phrase du vers 7 au vers 14 (le manuscrit de Rimbaud reproduit dans les Classiques Hachette n°100 ne porte pas de point à la fin du vers 8 ; du point de vue du sens, le premier tercet prolonge bien l’idée du second quatrain : le poète écoute le bruit soyeux des étoiles). De même, pour les rimes des quatrains, Rimbaud respecte bien l’organisation en rimes embrassées mais il n’observe pas la règle de versification qui impose un seul jeu de rimes pour les deux quatrains : ici, il y en a deux ([vé/éal] ; [ou/ours]). Enfin, tout sonnet est tendu vers son dernier vers qui, ici, est des plus loufoques (voir infra).
· rythmes capricieux : Rimbaud s’ingénie à briser la régularité de l’alexandrin ; il évite dans plusieurs vers de placer la coupe principale à l’hémistiche comme le veut la tradition (cf. vers 1 ; 3 ; 4 ; 7 ; 12 ; 13). Les vers concernés présentent des profils rythmiques dissymétriques : 1/11 (vers12) ; 3/6/3 (vers 4) ; 5/7 (vers 13). Les glissements fréquents d’un vers sur l’autre (rejets des vers 6-7, 10-11 ; enjambement des vers 13-14) permettent de mettre en relief des mots-clés ("des rimes" vers 7 ) et créent des accélérations inattendues. Ces inégalités conviennent à l’expression de la fantaisie, de l’errance sans but au hasard des chemins. Elles rapprochent le débit du poème de celui de la prose et contribuent par là au ton désinvolte du texte.
· rimes insolites et jeux phonétiques : Rimbaud donne aussi l’impression de s’amuser beaucoup avec les mots. Par exemple dans la rime "fantastique/ élastique" ou dans la multiplication des rimes en [ou] : trou / frou-frou ; course / ourse : gouttes /routes. Le froissement soyeux des étoiles est rendu par le triple [ou] de "doux frou-frou". On ne jurerait pas que le bizarre pluriel "des lyres" ne soit pas là pour qu’on comprenne "délires". Quant au mot "pied" dans "Un pied prés de mon cœur", comment faut-il l’interprèter. Comme l’organe de la marche ou comme l’unité de mesure du vers ? Et le hiatus de "paletot aussi" ... Il eût été si facile de le supprimer qu’on doit le considérer comme une laideur volontaire.
· le mélange du noble et du familier : Une autre caractéristique "fantaisiste" est le mélange de motifs poétiques traditionnels, mieux : de véritables clichés romantiques ("Muse, lyre, ciel, étoiles, féal, amours splendides...") avec un vocabulaire franchement prosaïque : culotte, large trou, poches crevées, paletot, élastiques, Oh ! là là !". Ce mélange répond à un but parodique. Il s’agit pour Rimbaud d’affirmer son refus de la "vieillerie poétique" (comme il dit dans Une saison en enfer), d’ironiser sur lui-même, d’éviter un trop facile pathos. Ce mélange du noble et du familier culmine avec le dernier vers du poème : "de mes souliers blessés, un pied contre mon cœur".
· images insolites : Notons pour terminer le goût pour les images hardies, celles qui associent des registres différents : comparaison des "élastiques" avec des "lyres" ; celles qui associent le concret à l’abstrait : "égrener des rimes" ; "paletot idéal".
Conclusion :
"Ma Bohême" occupe une place à part dans les premières poésies de Rimbaud. Placé en conclusion du second "Cahier de Douai", il semble destiné par l’auteur à construire son propre mythe et à illustrer son programme poétique. L’auteur s’y peint comme un troubadour en guenilles, un poète-vagabond, un "clochard céleste". Il ébauche en peu de mots toute une thématique que l’on retrouve dans l’œuvre entière : l’attrait du voyage, la pauvreté, la révolte, l’enfance, le conte, la mère-nature, l’amour, la poésie. Il expose une volonté de tordre un peu le cou aux vieilles règles de la poésie : il brise le rythme de l’alexandrin (bientôt, il n’en voudra plus du tout) ; il pousse la poésie aux limites de la prose (bientôt, il ne voudra plus écrire que de la prose) ; il refuse de se prendre trop au sérieux, joue avec les mots, parodie, casse les élans lyriques par une pirouette d’auto-dérision, un trait de langage oral ou un terme familier qui fait couac. C’est un manifeste pour une poésie nouvelle et iconoclaste.
II
Introduction
Ecrit à l’âge de 16 ans, Ma Bohème évoque une ou plusieurs de ses fugues. Il veut fuir un milieu étouffant et le conformisme. Il s’agit d’un sonnet léger de forme traditionnelle, pleins de fantaisies, de jeunesse qui illustrent bien les errances adolescentes de Rimbaud.
I Images du voyage
a. Le titre évoque un voyage sans itinéraire précis donc une errance selon le hasard et la fantaisie

Le sous-titre du poème (fantaisie) est explicite : il met en évidence l’insouciance et la liberté joyeuses de la vie évoquée, et se retrouve aussi dans l’écriture qui joue avec les codes poétiques. L’humour qui traverse ce poème, l’évidence de la dimension ludique dans le maniement des structures et des sonorités font de ce texte l’exemple parfait de bonheur rimbaldien.
b. L’expression du déplacement :
Elle se fait par les verbes : au vers 1"Je m’en allais" > sans précision du lieu. Le temps est l’imparfait à valeur durative. Des lieux sont cependant indiqués "sous le ciel", "mon auberge", "au bord des routes" > images traditionnelles du voyage meme si ces indications sont vagues. Mise en valeur de "sous le ciel" avec la césure.
c. vagabondage heureux et insouciant qui domine le poème avc une idée de joie puisque ce voyage n’a aucun but, aucune contrainte donc insouciance du voyageur. Il semble privilégié le voyage nocturne "Grande Ourse" ; on a l’impression qu’il se fond dans la nature.

La liberté suppose un espace affranchi de toutes limites : ici, les termes qui l’énoncent évoquent l’immensité idéale ou les lieux indéfinis du vagabondage : routes ; sous le ciel
II Le voyage, inséparable de la poésie
a. Le voyageur est un poète
Dès le titre, nous observons "Ma Bohème"> Il est question de sa vie et individualise ce voyage. Le mot "bohème" établit un lien avec les milieux littéraires. Champ lexical de la poésie "Petit Poucet rêveur", "Muse".
b. la poésie, passe-temps du voyageur.
Champ lexical "rime" mis en valeur par l’enjambement, "rimant" participe présent donc l’action est en train de se faire. La poésie est l’activité essentielle du jeune voyageur.

Association "lyres" - "élastiques" qui représentent des cordes. "lyres", instrument qui symbolise le poète. Le voyageur est soumis à une divinité inspiratrice "j’étais ton féal". Ces images de la poésie révèlent la jeunesse du poète.
c. l’expression poétique du voyage :
Rimbaud nous montre que tout est soumis à une métamorphose ; d’ailleurs il est d’abord "féal" puis "Petit Poucet" . Autodérision, autoportrait par les vêtements troués > il montre qu’il est au dessus de tout ce qui est matériel et emploie un vocabulaire trivial. Métamorphose des lieux concrets en lieux magiques.

Importance du thème stellaire "Mes étoiles". Rimbaud métaphorise les étoiles comme autant de présence féminine "frou-frou".
III Raisons du rapprochement voyage-poésie
a. La poésie et le voyage permettent d’accéder à des mondes nouveaux
L’ailleurs "ombres fantastiques". Cela suggère aussi de nombreuses sensations "je les écoutais", "je sentais"
b. Poésie et voyage = liberté et création :
"je m’en allais" > liberté mais aussi caractère illimité et infini de ce voyage. Refus des contraintes poétiques même s’il s’agit d’un sonnet mais beaucoup de liberté par prosodie classique> ton de fantaisie. Mélange de registres lexicaux "culotte" opposé à "idéal" Beaucoup de ruptures dans les alexandrins + enjambements, rejets. "Oh ! là ! là !" > amusement de Rimbaud
Conclusion
Poème qui révèle les orientations futures de Rimbaud. Ce voyage initiatique est en dehors des règles de la poésie traditionnelle et préfigure l’expérience du Bateau Ivre.

Ce poème exprime le bonheur d’être au contact d’une nature complice et dans la liberté des sensations, le bonheur d’écrire à travers l’humour et les fantaisies du jeu verbal, le bonheur d’errer tant dans l’espace que dans l’imaginaire.



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