Victor Hugo écrit
"L'enfer tout entier est dans ce mot: solitude"
Est-ce encore valable la citation de ce titan
de la littérature française?
Voici ma proposition pour l'essai bref :
Prova di: LINGUA E LETTERATURA FRANCESE
Liceo classico “Cairoli” Varese
Saggio breve
Dopo avere analizzato l’insieme dei documenti, formulate un saggio
breve in riferimento al tema posto. (circa 600 parole).
« Solitude : L’enfer tout entier est dans ce mot ? »
Documento 1
éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos.
Enfin! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par
moi-même. Enfin ! il m'est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres!
D'abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera
ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde.
Horrible vie ! Horrible ville ! Récapitulons la journée : avoir vu plusieurs hommes
de lettres, dont l'un m'a demandé si l'on pouvait aller en Russie par voie de terre
(il prenait sans doute la Russie pour une île) ; avoir disputé généreusement
contre le directeur d'une revue, qui à chaque objection répondait : «C'est ici le
parti des honnêtes gens», ce qui implique que tous les autres joumaux sont rédigés
par des coquins ; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont
inconnues ; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et
cela sans avoir pris la précaution d'acheter des gants ; être monté pour tuer le
temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m'a prié de lui dessiner un
costume de Vénustre ; avoir fait ma cour à un directeur de théâtre, qui m'a dit
en me congédiant : « - Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z... ;
c'est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs, avec lui
vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez-le, et puis nous verrons »
; m'être vanté (pourquoi ?) de plusieurs vilaines actions que je n'à jamais
commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j'ai accomplis
avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain ; avoir refusé à un
ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle ;
ouf ! est-ce bien fini ?
Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et
m'enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Ames de ceux
que j'ai aimés, âmes de ceux que j'ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi,
éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde, et vous,
Seigneur mon Dieu ! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers
qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes,
que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise !
Charles Baudelaire Le Spleen de Paris (1869)
Documento 2
Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.
Cependant, s’élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N’éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre ainsi qu’une ombre errante :
Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.
N’éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre ainsi qu’une ombre errante :
Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m’attend. »
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m’attend. »
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Que le tour du soleil ou commence ou s’achève,
D’un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève,
Qu’importe le soleil ? je n’attends rien des jours.
D’un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève,
Qu’importe le soleil ? je n’attends rien des jours.
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu’il éclaire,
Je ne demande rien à l’immense univers.
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu’il éclaire,
Je ne demande rien à l’immense univers.
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d’autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j’ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Lieux où le vrai soleil éclaire d’autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j’ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Là, je m’enivrerais à la source où j’aspire ;
Là, je retrouverais et l’espoir et l’amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n’a pas de nom au terrestre séjour !
Là, je retrouverais et l’espoir et l’amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n’a pas de nom au terrestre séjour !
Que ne puis-je, porté sur le char de l’Aurore,
Vague objet de mes vœux, m’élancer jusqu’à toi !
Sur la terre d’exil pourquoi restè-je encore ?
Il n’est rien de commun entre la terre et moi.
Vague objet de mes vœux, m’élancer jusqu’à toi !
Sur la terre d’exil pourquoi restè-je encore ?
Il n’est rien de commun entre la terre et moi.
Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s’élève et l’arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
Le vent du soir s’élève et l’arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques (1820)
Documento 3
Georges Moustaki — Ma Solitude
Pour avoir si souvent dormi avec ma solitude,
Je m'en suis fait presque une amie, une douce habitude
Elle ne me quitte pas d'un pas, fidèle comme une ombre
Elle m'a suivi ca et la , aux quatre coins du monde
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude
Quand elle est au creux de mon lit, elle prend toute la place,
Et nous passons de longues nuits, tous les deux face a face
Je ne sais vraiment pas jusqu' oui ra cette complice,
Faudra-t-il que j' y prenne gout ou que je réagisse?
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude
Par elle, j'ai autant appris que j'ai verse de larmes
Si parfois je la répudie, jamais elle ne désarme
Et, si je préfère l'amour d'une autre courtisane,
Elle sera a mon dernier jour, ma dernière compagne
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude
Je m'en suis fait presque une amie, une douce habitude
Elle ne me quitte pas d'un pas, fidèle comme une ombre
Elle m'a suivi ca et la , aux quatre coins du monde
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude
Quand elle est au creux de mon lit, elle prend toute la place,
Et nous passons de longues nuits, tous les deux face a face
Je ne sais vraiment pas jusqu' oui ra cette complice,
Faudra-t-il que j' y prenne gout ou que je réagisse?
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude
Par elle, j'ai autant appris que j'ai verse de larmes
Si parfois je la répudie, jamais elle ne désarme
Et, si je préfère l'amour d'une autre courtisane,
Elle sera a mon dernier jour, ma dernière compagne
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude
Documento 4
Ognuno sta solo sul cuor della terra
Trafitto da un raggio di sole:
ed è subito sera
Salvatore Quasimodo Acque e Terra (1930)
je remercie chaleureusement
Madame Carla Soresina
qui ne manque jamais de me suggérer d'autres poèmes:
Sandro Penna
Mi nasconda la notte e il dolce vento.
Da casa mia cacciato e a te venuto
mio romantico antico fiume lento.
Guardo il cielo e le nuvole e le luci
degli uomini laggiù così lontani
sempre da me. Ed io non so chi voglio
amare ormai se non il mio dolore.
La luna si nasconde e poi riappare
lenta vicenda inutilmente mossa
sovra il mio capo stanco di guardare.
Giovanni Pascoli
Nel campo mezzo grigio e mezzo nero
resta un aratro senza buoi che pare
dimenticato, tra il vapor leggero.
E cadenzato dalla gora viene
lo sciabordare delle lavandare
con tonfi spessi e lunghe cantilene:
Il vento soffia e nevica la frasca,
e tu non torni ancora al tuo paese,
quando partisti, come son rimasta,
come l’aratro in mezzo alla maggese.
resta un aratro senza buoi che pare
dimenticato, tra il vapor leggero.
E cadenzato dalla gora viene
lo sciabordare delle lavandare
con tonfi spessi e lunghe cantilene:
Il vento soffia e nevica la frasca,
e tu non torni ancora al tuo paese,
quando partisti, come son rimasta,
come l’aratro in mezzo alla maggese.
Pierpaolo Pasolini
Senza di te tornavo
Senza di te tornavo, come ebbro,
non più capace d'esser solo, a sera
quando le stanche nuvole dileguano
nel buio incerto.
Mille volte son stato così solo
dacché son vivo, e mille uguali sere
m'hanno oscurato agli occhi l'erba, i monti
le campagne, le nuvole.
Solo nel giorno, e poi dentro il silenzio
della fatale sera. Ed ora, ebbro,
torno senza di te, e al mio fianco
c'è solo l'ombra.
E mi sarai lontano mille volte,
e poi, per sempre. Io non so frenare
quest'angoscia che monta dentro al seno;
essere solo.
Emily Dickinson
Solitudine
Ha una sua solitudine lo spazio,
solitudine il mare
e solitudine la morte - eppure
tutte queste son folla
in confronto a quel punto più profondo,
segretezza polare,
che è un’anima al cospetto di se stessa:
infinità finita.
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