dimanche 5 novembre 2017

FRANCE THÉÂTRE "SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS" - Les chansons 1 - Teatro Nuovo Varese, le 25 novembre 2017


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Léa Castel Abîmée

Comme des fantômes téléguidés
On suit la foule, la croix
Les journaux télévisés
Tout s’écroule autour de moi
Dites-moi que peut-on voir
Seul dans le noir quand le tonnerre se réveil
Les enfants des boulevards vivent des nuits sans sommeil
Sens-tu le vide autour?
Imaginer sa vie
Dans un élan d’amour
Comme une enfant abîmée
Perdu dans ses nuits oubliées
Dites-moi comment faire semblant
Je me perds dans la machine du temps
(X 2)
Si noyer dans l’incertitude
Des lendemains et flotter
Au milieu du bitume
Sous un soleil éteint
Faut-il baissé la tête
Ramasser les miettes
Et faire semblant de rêver
Puisqu’aucune de mes larmes
Ni pourra rien changer
Sens-tu le vide autour?
Imaginer sa vie
Dans un élan d’amour
Comme une enfant abîmée
Perdu dans ses nuits oubliées
Dites-moi comment faire semblant
Je me perds dans la machine du temps
(X 2)

Le monde devient sourd
Je ne suis qu’un cri
Un appel au secours
Comme une enfant abîmée
Perdu dans ses nuits oubliées
Dites-moi comment faire semblant
Je me perds dans la machine du temps
(X 4)




Yves Montand  Un gamin de Paris

Un gamin d'Paris, c'est tout un poème
Dans aucun pays, il n'y a de même
Car c'est un titi, petit gars dégourdi que l'on aime
Un gamin de Paris, c'est le doux mélange
d'un ciel affranchi du diable et d'un ange
Et son œil hardi s'attendri devant une orange
Pas plus haut que trois pommes
Mais lance un défi à l'aimable bonhomme
Qui l'appelait mon petit
Un gamin de Paris, c'est une cocarde
Bouton qui fleurit dans un pot d'moutarde
Il est tout l'esprit, l'esprit de Paris qui musarde
Pantalon trop long pour lui
Toujours les mains dans les poches
On le voit qui déguerpit
Aussitôt qu'il voit un képi
Un gamin de Paris, c'est tout un poème
Dans aucun pays, il n'y a de même
Car c'est un titi, petit gars dégourdi que l'on aime
Il est l'héritier, lors de sa naissance
De tout un passé lourd de conséquences
Et ça il le sait, bien qu'il ignore l'histoire de France
Sachant que sur les places, pour un idéal
Des p'tits gars pleins d'audace
à leur façon firent un bal
Un gamin d'Paris, rempli d'insouciance
Gouailleur et ravi de la vie qui chante
s'il faut peut aussi comme Gavroche
Entrer dans la danse
Un gamin d'Paris m'a dit à l'oreille
Si je pars d'ici, sachez que la veille
J'aurai réussi à mettre Paris en bouteille.




Amir On dirait


Tu me dis de regarder la vie en couleur
Quand il fait noir autour de moi.
Sur le dos j'ai trainé pas mal de douleur
Toi, tu m'portais à bout de bras.
Non, non, non, je n'ai pas toujours été sûr de moi
J'ai douté tellement de fois
Non, non, non, je ne sais pas ce que je ferais sans toi
Oh yeah
On dirait qu'on à tous un ange
On dirait, on dirait bien qu'c'est toi
On dirait que dans ce monde étrange
On dirait que t'as toujours été là
Oh oh oh oooooh oh oh oh oh oh ooooooh
Oh oh oh oooooh oh oh oh oh oh ooooooh
Tu me dis que mon rêve est juste à coté
Que j’ai juste à tendre la main
Toute ma vie, j'peux la passer à t’écouter
La douceur est ton seul refrain
Non, non, non, ce n'est pas toujours facile pour moi
J'ai prié tellement de fois
Non, non, non, je ne sais pas ce que je ferais sans toi
Oh yeah
On dirait qu'on à tous un ange
On dirait, on dirait bien qu'c'est toi
On dirait que dans ce monde étrange
On dirait que t'as toujours été là
Tout, tout tourne autour de toi
Toi, t'es la seule qui voit la beauté bien cachée derrière les visages
Tout, tout tourne autour de toi
Toi, tu sais lire en moi, promets-moi de n'jamais tourner la page
On dirait qu'on à tous un ange
On dirait, on dirait bien qu'c'est toi
On dirait que dans ce monde étrange
On dirait que t'as toujours été là
On dirait qu'on à tous un ange
On dirait, on dirait bien qu'c'est toi
On dirait que dans ce monde étrange
On dirait que t'as toujours été là
Oh oh oh oooooh oh oh oh oh oh ooooooh
Oh oh oh oooooh oh oh oh oh oh ooooooh
On dirait
Oh oh oh oooooh oh oh oh oh oh ooooooh
On dirait





Kids United - Le monde nous appartiendra

On n'a pas le temps de perdre son temps
On est le vent, on va souffler droit devant
Regarder au loin, toujours chercher le beau
Oh! Oh! Oh!
On a sur le coeur des rêves en couleur
On les vivra tous, non rien ne nous fait peur
Chercher le bonheur, l'aventure sous la peau
Oh! Oh! Oh!
Oui le monde nous appartiendra demain
Le futur est en toi regarde bien
Ensemble on avancera main dans la main
Et on chantera ensemble
Tous à l'unisson
Sans artifice
Nos chansons a capella
Tous en harmonie
Toujours complices
Et chanter quand ça va pas :
Lalalalalalalala...
On croquera la vie de toutes nos envies
On réveillera le monde s’il est endormi
Nos voix en échos, et l'amour en cadeau
Oh! Oh! Oh!
On a sur le coeur des rêves en couleur
On va les vivre à cent, à mille à l'heure
Comme en poésie, on s’inventera des mots
Oh! Oh! Oh!
Oui le monde nous appartiendra demain
Le futur est en toi regarde bien
Ensemble on avancera main dans la main
Et on chantera ensemble
Tous à l'unisson
Sans artifice
Nos chansons a capella
Tous en harmonie
Toujours complices
Et chanter quand ça va pas :
Lalalalalalalala...
Aujourd'hui le monde est entre nos mains
Le futur a tracé tant de chemins
Ensemble encore avancer vers demain
Et on chantera encore
Lalalalalalalala...



Dany Brillant - Viens à Saint Germain

Tous les samedis après minuit
On se retrouve près d'l'île Saint Louis
Transis de joie et de folie
Pour y parler philosophie

C'est là que ma jeunesse explose
Qu'les instruments s'mettent à hurler
Dans la chaleur et la fumée
Jaillit le moment où l'on ose

Si t'as pas d'imagination
Mieux vaut qu'tu restes à la maison
Ici c'est un endroit sacré
Le mot maître c'est d'improviser

Allez viens, viens à Saint Germain
Allez viens, viens à Saint Germain

Frivole ardeur, rire sans fin
C'est d'ivresse que nous avons faim 
Parler, chanter et puis s'aimer
On l'avait un peu oublié

On est fou car on a vingt ans
Et on se fout éperdument
De c'qui adviendra dans dix ans
Vive la vie, vive l'instant

Les jupes sont déboutonnées
Les filles ne pensent qu'à être aimées
Les garçons ont les cheveux longs
Et déboutonnent leurs pantalons

Allez viens, viens à Saint Germain
Allez viens, viens à Saint Germain

Laisse les gens aux courtes idées
Avec leurs cervelles étriquées
Leurs faces épaisses et rassurées
Et viens à Saint Germain des Prés

Allez viens, viens à Saint Germain
Allez viens, viens à Saint Germain
 




Thomas Dutronc  - J'aime plus Paris 

Je fais le plein d'essence,

Je pense aux vacances,

Je fais la gueule,

Et je suis pas le seul

le ciel est gris,

les gens aigris

je suis pressé

je suis stressé
j'aime plus paris
on court partout ca m'ennuie
je vois trop de gens,
je me fous de leur vie
j'ai pas le temps,
je suis si bien dans mon lit
prépare une arche
delanoë
tu vois bien,
qu'on veut se barrer
même plaqué or, paris est mort
il est 5 hors, paris s'endort
je sens qu'j'étouffe
je manque de souffle
je suis tout pale
sur un petit pouf
j'aime plus paris,
non mais on se prend pour qui,
jveux voir personne,
coupez mon téléphone
vivre comme les nones,
jparle pas de john
j'aime plus paris
passé le périph,
les pauvres r
n'ont pas le bon gout
d'etre millionaire
pour ces parias,
la ville lumière
c'est tout au bout,
du RER
y a plus de titi
mais des minets
paris sous cloche
ca me gavroche
il est finit, le paris d'Audiard
Mais aujourd'hui, voir celui d'édiar
j'aime plus paris,
non mais on se prend pour qui,
je vois trop de gens
je me fous de leur vie
j'ai pas le temps
je suis si bien dans mon lit
j'irais bien, voir la mer
écouter les gens se tairent
j'irais bien boire une bière
faire le tour de la terre
j'aime plus paris,
non mais on se prend pour qui
je vois trop de gens
je me fous de leur vie
j'ai pas le temps
je suis si bien dans mon lit
pourtant paris,
c'est toute ma vie
c'est la plus belle
j'en fais le pari
il n'y a qu'elle
c'est bien l'ennuie
j'aime plus paris..


Il n’y a plus d’après… à Saint-Germain-des-Prés…( et plus d’avant non plus !)




jeudi 2 novembre 2017

Henri Tachan : Quelle heure est-il?





Chicago 






Il est l'heure du premier métro,
Des premiers bus, des premières gares,
Pour se lever il est trop tôt; 
Pour s'endormir il est trop tard,
Il est l'heure du premier métro,
L'heure blafarde où les boueux passent,
Où le nouveau-né fait son rot
Et la guillotine sa grimace...

-- Quelle heure est-il?
Il est cinq heures, les Anglais sucent
Leurs sempiternelles tasses de thé
Les sacro-saints coutumes et us
Tiennent bon dans le Sablier,
Il est cinq heures, c'est l'Angélus
Sur toutes les toiles de vos Millet
Et Jésus-Christ serait Crésus,
S'il pouvait se décrucifier...

-- Quelle heure est-il?

Il est minuit, c'est l'heure du crime
Sur le cadran de la Planète,
Les vies ne valent pas trois centimes,
Les aiguilles tournent en baïonnettes,
Il est minuit, c'est l'heure où tombent
Les douze coups, d'un ciel d'hiver,
Et douze fois douze tonnes de bombes
Sur des visages à l'envers...

-- Quelle heure est-il?

Il était moins une que j'me "flingue",
Moi qui ne porte jamais de montre,
Moi qui ai peur de crever en "zinc",
Moi qui suis pour tout c'qui est contre,
Il était moins une, ma mie,
Que je ne change de trottoir,
Il était presque la demie:
Je ne t'ai pas aimée le quart,
Il était moins une, ma mie,
Tu as failli venir trop tard...
Mais quelle heure est-il donc, ma mie?
Il fait tant de soleil ce soir...

-- Quelle heure est-il?







jeudi 26 octobre 2017

Arthur Rimbaud "Aube" - Maurice Rollinat "À l'aube" - Vasco "Alba chiara"








Aube

J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route

du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes

se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.

A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,

je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu

son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.

Arthur Rimbaud, Illuminations






A l'aube

Brûlé par l'énorme lumière
Irradiant du ciel caillé,
- Stupéfait, recroquevillé,
Hâlé, sali par la poussière,

Le pauvre paysage mort
Se ranime à l'heure nocturne,
Et puis, murmurant taciturne,
Extasié, rêve et s'endort.

La bonne ombre le rafraîchit ;
Et toute propre resurgit
Sa mélancolique peinture.

Avec l'aurore se levant,
La rosée, au souffle du vent,
Pleure pour laver la nature.

Maurice Rollinat 




Alba chiara






mercredi 25 octobre 2017

Franceculture : La Divine Comédie de Dante (1/4) : De l’Enfer au Paradis


Etes-vous prêts pour le plus effroyable des voyages ?
 A rencontrer le diable après avoir traversé les neuf 
cercles de l'enfer ?


Voici presque 4 heures en podcast de 



qui pourront  vous aider à améliorer votre français 
aussi bien que votre connaissance de la 

Divina Commedia 


Représentation symbolique de La Divine comédie de Dante par Domenico di Michelino (1417-1491)


« Au milieu du chemin de notre vie,
je me retrouvai par une forêt obscure
car la voie droite était perdue.
Ah dire ce qu’elle était est chose dure
cette forêt féroce et âpre et forte
qui ranime la peur dans la pensée !
Elle est si amère que mort l’est à peine plus ;
mais pour parler du bien que j’y trouvai,
je dirai des autres choses que j’y ai vues.
Je ne sais pas bien redire comment j’y entrai,
tant j’étais plein de sommeil en ce point
où j’abandonnai la voie vraie.
Mais quand je fus venu au pied d’une colline
où finissait cette vallée
qui m’avait pénétré le cœur de peur,
Je regardai en haut et je vis ses épaules
vêtues déjà par les rayons de la planète
qui mène chacun droit par tous sentiers.
Alors la peur se tint un peu tranquille,
qui dans le lac du cœur m’avait duré
la nuit que je passai si plein de peine.
Et comme celui qui hors d’haleine,
sorti de la mer au rivage,
se retourne vers l’eau périlleuse et regarde,
Ainsi mon âme, qui fuyait encore,
se retourna pour regarder le pas
qui ne laissa jamais personne en vie. »

Dante, La Divine comédie « L’enfer » chant I vers 1-27 (Flammarion, 1985) Trad. Jacqueline Risset



















mardi 24 octobre 2017

H.F. Thiefaine : "Je T'en Remets Au Vent" - "La Ruelle Des Morts"




L'aurore s'allume;
L'ombre épaisse fuit ;
 Le rêve et la brume 
Vont où va la nuit ; 

Victor Hugo L'aurore s'allume

... 

Et les souvenirs reviennent ...





D'avoir voulu vivre avec moi
T'as gâché deux ans de ta vie
Deux ans suspendue à ta croix
A veiller sur mes insomnies
Pourtant toi tu as tout donné
Et tout le meilleur de toi-même
A moi qui ai tout su garder
Toujours replié sur moi-même

Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, je t'en remets au vent

Toi tu essayais de comprendre
Ce que mes chansons voulaient dire
Agenouillée dans l'existence
Tu m'encourageais à écrire
Mais moi je restais hermétique
Indifférent à tes envies
A mettre sa vie en musique
On en oublie parfois de vivre

Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, je t'en remets au vent

Tout est de ma faute en ce jour
Et je reconnais mes erreurs
Indifférent à tant d'amour
J'accuse mes imbuvables humeurs
Mais toi ne te retourne pas
Va droit sur ton nouveau chemin
Je n'ai jamais aimé que moi
Et je reste sans lendemain

Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, Je T'En Remets Au Vent
Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, Je T'En Remets Au Vent











Avec nos bidons en fer blanc
On descendait chercher le lait
A la ferme au soleil couchant
Dans l'odeur des soirs de juillet
On avait l'âge des confitures,
Des billes et des îles au trésor
Et on allait cueillir les mûres
En bas, dans la ruelle des morts

On nous disait que Barbe Rousse
Avait ici sa garnison
Et que dans ce coin de cambrousse
Il avait vaincu des dragons
On avait l'âge de nos fêlures
Et on était conquistadors
On déterrait casques et fémurs
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts

On arrosait toutes nos victoires
A grands coups de verres de kéfir
Ivres de joie et sans l'savoir
On reprenait Mers el-Kebir
Puis c'étaient nos chars en Dinky
Contre les tigres et doryphores
Qui libéraient la French County
En bas, dans la ruelle des morts

Que ne demeurent les printemps
A l'heure des sorties de l'école
Quand les filles nous jouent leurs seize ans

Pour une bouff' de Royale Menthol
Je n'sais plus si c'était Françoise, Martine, Claudine ou Marie-Laure
Qui nous faisaient goûter leurs framboises
En bas, dans la ruelle des morts
dans la ruelle des morts
dans la ruelle des morts

Que ne demeurent les automnes
Quand sonne l'heure de nos folies
J'ai comme un bourdon qui résonne
Au clocher de ma nostalgie
Les enfants cueillent des immortelles,
Des chrysanthèmes, des boutons d'or
Les deuils se ramassent à la pelle
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts









lundi 23 octobre 2017

Jean-Michel Guenassia : "Le club des incorrigibles optimistes"



Piancavallo


J'ai découvert Jean-Michel Guenassia grâce au libraire de 

Librairie Papeterie Aux Lettres de Mon Moulin


Aux lettres de mon moulin  à Nîmes.


Une promenade à Paris, Quartier Latin, dans les années '50 /'60. Un beau conte, Goncourt des lycéens en 209, qui se balance entre l'histoire personnelle de Michel et l'histoire de nombre de réfugiés, russes surtout,  se retrouvant au Balto, siège  du Club des incorrigibles optimistes.
Un roman qui se lit à grande allure, avec une narration prenante, seulement apparemment simple.
J'ai  dévoré ce livre (730 pages en 2 jours!) et j'aurais beaucoup aimé, moi aussi,  m'asseoir au Balto...





RÉSUMÉ


Michel Marini avait douze ans en 1959, à l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres, qui avaient traversé le Rideau de Fer pour sauver leur peau, abandonnant leurs amours, leur famille, trahissant leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes. Il manifeste un naturel épatant pour développer une dispute à table, nous faire partager les discussions entre un Russe communiste et un Hongrois antistalinien.





















dimanche 22 octobre 2017

Henri Tachan : "Un mur"




I D ESABAC 2017 / 2018


"Plus de murs 
ni d'armures, 
plutôt  des murmures 
pour semer de la  levure
parmi des hommes mûrs" 







Un mur d'H.L.M., (1)
Ça a des problèmes,
Ça se croit carton.
Un mur, de nos jours,
Ça laisse passer l'jour,
Ça se croit chiffon.
Un mur de gratte-ciel,
Comme ça n'a pas d'ailes,
Ça a le vertige.
Un mur de Pouillon,
C'est là, tout couillon,
Au bout de sa tige...

Un mur ça sépare
Deux peuples qui par-
laient tous deux germain.
Un mur c'est rempart,
Un mur c'est barbare,
Un mur c'est Berlin.
Un mur, oui ça coule
Du sang de la foule
Qui criait: "Du pain!"
Un mur, oui ça pleure
Quand un homme meurt
En levant le poing...

Un mur c'est le havre,
La fosse à cadavres
De quelque assassin.
Un mur c'est chaux vive
Où les morts se suivent
Un chat sur les reins.
Au mur je m'y cogne
Quand l'Ennui me rogne
Le cœur et les mains.
Au mur je m'y jette
Comme font les bêtes
Traquées des humains...

Un mur on y pisse
La bière, le pastis
Avec les copains.
Un mur ça se dresse
De pavés kermesse
Contre les gourdins.
Un mur ça se lève,
Verticale grève,
Au cœur de Paris.
Un mur c'est la toile
Où vont les étoiles
Faire leurs graffiti...

Un mur nous protège
Des bombes qui neigent
Dans notre jardin.
Un mur nous héberge,
Un mur vigne vierge
Au petit matin.
Un mur se lézarde
Sous notre mansarde
Et voilà que point
Le soleil qui darde
Son œil en cocarde
Sur tes petits seins...

1) Habitation loyer modéré







vendredi 20 octobre 2017

Thomas Mann " La montagne magique"


Un classique est un livre qui propose au lecteur 
attentif la formule de construction du monde qui vient.
Italo Calvino

L'écrivain allemand Thomas Mann, le 11 mai 1950.

Un roman sublime sur le temps, sur l'attente,  sur la vie,  un conte philosophique que je range parmi les livres que je continue de (RE)lire à coté  de Montaigne, Marcel Proust,  Camus, Marguerite Yourcenar .....

Le lecteur, comme Castorp, observe-t-il les murs lisses d’où les bacilles seraient absents, prend-t-il le soleil, respire-t-il le bon air et savoure-t-il les bienfaits des hauteurs, seuls remèdes connus alors pour combattre la tuberculose. Il voit aussi les brouillards qui fermentent dans la vallée ou qui se forment en nuées sur les sommets, la neige tourbillonnante de l’hiver, le printemps qui autorise les femmes à revêtir leurs robes de mousseline, et il s’adapte peu à peu au rythme de ces longues journées à peine rehaussées par les promenades vers le village de Davos et, surtout, par les conversations entre pensionnaires.




Et Settembrini commença de déclamer en italien, en laissant fondre sur sa langue les belles syllabes, en tournant la tête d’un côté ou de l’autre et en fermant parfois les yeux, sans se soucier de ce que ses compagnons ne comprenaient pas un traître mot. Visiblement il s’efforçait de jouir lui-même de sa mémoire et de sa prononciation, tout en les mettant en valeur devant ses auditeurs. Enfin il dit :

« Mais vous ne comprenez pas, vous écoutez sans percevoir le sens douloureux de cela. L’infirme Léopardi, messieurs, pénétrez-vous-en bien, a été surtout privé de l’amour des femmes, et c’est cela qui l’a empêché d’obvier au dépérissement de son âme. L’éclat de la gloire et de la vertu pâlissait à ses yeux, la nature lui semblait méchante – d’ailleurs elle est mauvaise, bête et méchante, sur ce point je lui donne raison – et il désespéra, c’est terrible à dire, il désespéra de la science et du progrès. C’est ici que vous entrez dans la tragédie, ingénieur. C’est ici que vous avez votre « dilemme de l’âme humaine », mais non pas chez cette femme-là, je renonce à encombrer ma mémoire de ce nom… Ne me parlez pas de la « spiritualisation » qui peut résulter de la maladie, pour l’amour de Dieu, ne faites pas cela ! Une âme sans corps est aussi inhumaine et atroce qu’un corps sans âme, et, d’ailleurs, la première est l’exception rare et le second est la règle. En règle générale, c’est le corps qui prend le dessus, qui accapare toute la vie, toute l’importance et s’émancipe de la façon la plus répugnante. Un homme qui vit en malade n’est que corps, c’est là ce qu’il y a d’antihumain et d’humiliant, - dans la plupart des cas il ne vaut guère mieux qu’un cadavre… 
(chapitre IV)






Comment peut-on oublier la déclaration d’amour,  imprévue et formulée dans l’urgence,  de  Castorp pour Claudia Chauchat, une jeune femme énigmatique venue du Caucase :

Je t’aime, balbutia-t-il, je t’ai aimé de tout

 temps, car tu es le Toi de ma vie, mon rêve,

 mon sort, mon envie, mon éternel désir… 



Davos (Switzerland, Graubünden).

Schatzalp sanatorium with a view of Davos.

Photo postcard, coloured, c. 1905.

Davos (Suisse), vers 1905, carte postale colorisée. A droite, le sanatorium qui a inspiré Thomas Mann. (Photo AKG-Images)



En 1939, lors d’une conférence à Princeton, Thomas Mann définissait son roman comme un « document de l’état d’esprit et de la problématique spirituelle de l’Europe dans le premier quart du XXe siècle ». Un « document » qui contient des développements sur la notion de durée, sur la mort, la culture, et qui jette un éclairage sur les mentalités qui allaient affronter le carnage de la guerre.