vendredi 27 février 2015

VALENTINA VITALE II D ESABAC : CHARLOTTE SALOMON d'après "Charlotte" de David Foenkinos







CHARLOTTE SALOMON





En 1935-1936 elle est la seule étudiante juive à être acceptée à l’Ecole Nationale d’Académie des Beaux-Arts à Berlin. Elle y apprend les techniques artistiques officielles, mais ses travaux de l’époque paraissent plutôt influencés par les ouvrages d’art moderne sauvegardés dans la bibliothèque de l’Académie. Au moment de la Nuit de Cristal - le 8 novembre 1938 - elle n’est plus à l’Académie. Un prix qui lui était destiné a été attribué à un autre étudiant, par peur d’attirer l’attention sur son origine juive. La situation devient intenable pour elle. On l’envoie au début du 1939 chez ses grands-parents émigrés sur la Côte d’Azur.
La connaissance de plusieurs suicides dans sa famille sont une révélation qui la plonge dans une grave crise existentielle et qui donne lieu à un geste artistique: pour contrer le désespoir elle entreprend le raconte de son histoire.
De 1940 à 1942, elle se met à peindre plus de 1300 gouaches, et ce travail lui conserve l’équilibre mental.
« Vie ? ou Théâtre ? » est le titre de son un ouvrage pour lequel Charlotte a sélectionné 769 gouaches. C'est une œuvre complexe qui s'accompagne aussi de textes et de musique. Les textes sont simples avec des citations de la littérature allemande que Charlotte Salomon intègre dans ses tableaux, un peu comme dans une bande dessinée. Il est divisé en trois parties. La première montre des scènes admirablement détaillées de l’enfance de Charlotte à Berlin.



   


La deuxième partie, qui est la partie principale, est dédiée à Alfred Wolfsohn, le professeur de chant de sa belle-mère et probablement le premier amour de Charlotte.
La dernière partie est consacré à sa vie sur la Côte d’Azur, à Nice.

Elle peint sa vie mais aussi celle de la Grande Histoire, par exemple une gouache représente la prise du pouvoir par les nazis en 1933 et dans les peintures apparaissent l'étoile juive, les croix gammées, les affiches antisémites...  Charlotte peint tout, on voit une multitude de personnages, des musiciens, des chanteuses, la nature, la lumière, le sombre, beaucoup de fenêtres, beaucoup de suicides cachés ou vécus (de la tante, de la mère, puis de sa grand mère),les appartements, les voyages, les discussions, les théories, les naissances, les mariages... Ces tableaux montrent sa famille et ses amis, mettent en scène son enfance et sa jeunesse. Charlotte devient un metteur en scène qui représente sa vie. Donc on comprend très bien le titre qu’elle a choisi “Vie? ou Théâtre?”.
Les gouaches sont réalisées à partir des trois seules couleurs primaires: rouge, bleu et jaune sur papier et calques mais le style varie considérablement. Les premières peintures sont extrêmement colorées et montre une extraordinaire mémoire des lieux de son enfance. Puis la peinture devient de plus en plus abstraite, alors que les sujets passent des souvenirs matériels à des impressions plus complexes.

La majeure partie de son œuvre traite de la conscience féminine : de celle de sa mère, dont elle a dû complètement ré-imaginer la vie (parce que elle ne savait pas qu’elle s’était suicidé,),de celle de sa grand-mère (qu’elle a essayé de conserver après son suicide). Elle juxtapose des souvenirs de sa propre enfance avec le fardeau de sa mère, avec la douleur de sa grand-mère qui a perdu ses deux filles, et avec son appréhension du monde. Selon les autorités de l’époque, le suicide était attribué à la folie, et la folie à une faiblesse. Ce que Charlotte rejetait. Pour elle, sa gand-mère était un esprit qui manquait d’amour. Dans ses peintures, Charlotte cherche à sauver sa grand-mère par l’art et la beauté, lui vantant l’amour du soleil et des fleurs, afin de cultiver en elle l’envie de vivre, mais elle réalise avec une étonnante perspicacité la cruauté du monde envers les femmes.

         

La première image de la série représente le suicide de sa tante en 1913, dont elle porte le prénom, et la dernière la représente elle-même face à la mer, le titre de son ouvrage écrit sur son dos. 
De retour en France, la propriétaire de la maison à Nice, amie de Charlotte, récupère les gouaches et les donne au père de Charlotte qui ignorait complètement l'existence de ces dessins. Il décide de les donner au Musée juif d’Amsterdam où ils sont aujourd'hui.
Cette oeuvre est tragique, mélancolique mais plein de rêves. Un travail artistique intime et personnel, la transcription d’une vie intérieure mais il ne s’agit pas d’une simple histoire de je. Il est aussi un témoignage historique sur cette période noire. On voit toute une époque.
Elle a été capable de transformer une autobiographie en art.







Valentina  Vitale II D ESABAC 

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