dimanche 21 septembre 2014

Humanisme et Renaissance










XVe et XVIe siècles

Humanisme et Renaissance



Du milieu du XVe siècle au milieu du XVIe siècle, l'Europe est saisie d'une telle effervescenceintellectuelle, artistique et scientifique que très vite elle se distingue du reste du monde. Cette effervescence s'accompagne d'un retour aux modèles de l'Antiquité gréco-latine. C'est l'humanisme ! La période sera qualifiée de Renaissance.

HUMANISME : culture, sagesse, savoir, atticisme, civilisation, 

classicisme, goût, hellénisme, progrès



RENAISSANCE : renouveau, régénération, rénovation,

 renouvellement, quattrocento,



EFFERVESCENCE : État d'excitation, d'échauffement général ; (Domaine pol. et soc. État, généralement de courte durée, caractérisé par une vive agitation sociale, politique ou intellectuelle. Mettre, entrer, être en effervescence; ville, peuple en effervescence.)




« On ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que 

l'homme."



PIC DE LA MIRANDOLE  (De dignitate hominis).




(Pic de la Mirandole (1463 – 1494) Jeune homme surdoué, il entre à l'académie de Bologne à 14 ans et devient deux ans plus tard un spécialiste confirmé du droit. Exalté par la découverte des textes de l'Antiquité, diffusés par des lettrés grecs qui ont fui les Turcs, il décide de s'instruire dans tous les domaines de la connaissance en allant d'université en université, de Rome à Paris. Pic de la Mirandole mène un train de vie fastueux et possède une bibliothèque des plus réputées. Sa culture, son éloquence et son acuité de jugement lui valent d'être reçu par le roi de France Charles VIII comme par Laurent le Magnifique  (le maître de Florence.)



QU’EST-CE QUE L’HUMANISME ?


Les sens du mot « humanisme »

  1. philosophie qui met l’homme et les valeurs humaines au-dessus de tout
  2. mouvement intellectuel de la Renaissance, né en Italie au XIVème siècle, qui s’étend progressivement en Europe et s’épanouit au XVIème siècle. Il est marqué par un retour aux textes antiques qui servirent de modèle de vie, d’écriture et de pensé. Principaux représentants :Ficin, Pétrarque, Erasme, Pic de la Mirandole.
  3. conception philosophique pour laquelle l’homme constitue la valeur suprême ou encore une fin et non un moyen.

La notion d’humanisme est inséparable pour nous de l’idée d’un progrès considérable.
L’humanisme fait de l’homme lui-même l’objet de sa recherche. Il exalte l’aptitude de l’homme, centre et image du monde, à se connaître lui-même, à maîtriser le monde et à comprendre Dieu à travers ses créations.
L’humanisme considère tout homme comme digne de respect, il défend l’intégrité humaine contre les fanatismes ou tyrannies qui la menacent. Il reconnaît même la nature humaine chez le « sauvage » du Nouveau monde à qui les conquérants européens étaient tentés de nier toute âme.


II LA NAISSANCE DE L’HUMANISME

La représentation que l’homme se fait du monde change 

radicalement au XVIème siècle

1/ Les grandes découvertes
Ø       Les voyages : Chistophe Colomb  découvre l’Amérique en 1492 ; en 1497 :  Vasco de Gama ouvre la voie des Indes  et Cabot découvre le Labrador ; 1519-1522 : Magellan fait pour la première fois le tour  du monde . : la rotondité de la Terre devient une réalité.

Ø       Copernic bouleverse la représentation du monde en affirmant que la Terre tourne autour du Soleil.



Ø       Développement de la médecine et de l’anatomie : la connaissance du corps humain progresse énormément également. L’homme appartient à la nature, bien connaître son corps participe de l’étude du monde.


2/ L’invention de l’imprimerie
L’invention de l’imprimerie en 1443 par Gutenberg (Allemagne) permet de diffuser les livres en de nombreux exemplaires (alors qu’ils étaient auparavant recopiés à la main) : large diffusion des nouvelles connaissances.

3/ Conditions historiques favorables

Ø       En 1453, les Turcs envahissent Constantinople et de nombreux Grecs s’enfuient pour se réfugier en Italie, emportant avec eux des manuscrits dans leur langue d’origine., leur langue, leur culture. Au lieu de lire des traductions latines, on lit les textes grecs originaux. Ces textes seront traduits et découverts grâce aux progrès de l’imprimerie
Ø       Les guerres d’Italie menées par François 1er vont mettre les Français en contact avec la culture et la civilisation italiennes, la Renaissance italienne ayant déjà eu lieu au XVème siècle (Quattrocento) François 1er fait venir d’Italie savants et artistes et l’élite de la société française s’ouvre à la peinture et à la littérature italienne. Il veut concurrencer la renaissance italienne. Il crée le Collège royal où sont enseignés le latin, l’hébreu et le grec.Invention de « dépôt légal » : il faut un « privilège royal » pour éditer un livre puis en déposer in exemplaire à la bibliothèque royale.


III.LES IDEES HUMANISTES

1/ Le renouveau de la pensée religieuse

Ø       La redécouverte de La Bible et des Pères de l’Eglise entraîne un mouvement de profonde rénovation religieuse. Pour le courant évangéliste, dont étaient proches Erasme et Rabelais,chacun doit lire et méditer directement les Ecritures. La prière individuelle se libère des dogmes et des liturgies imposées.
Les humanistes ne rejettent pas la foi chrétienne mais cherchent à la vivre de façon plus personnelle, plus exigeante, plus authentique

Ø       Naissance de la Réforme
Un courant naît dans l’Eglise, impulsé par Luther, puis Calvin qui conteste, au nom même de la foi et des Ecritures l’autorité de l’Eglise catholique, ses sacrements, ses structures. Mais le protestantisme s’éloigne ensuite de l’humanisme, parce qu’il rejette le libre arbitre.


2/ La Renaissance artistique
Le Quattrocento italien a précédé la renaissance française, la peinture modifie la représentation du portrait et de l’espace. François 1er fait venir en France de grands artistes comme Léonard de Vinci.
Ce renouveau se manifeste dans la sculpture qui s’inspire des modèles grecs, et surtout dansl’architecture et la décoration des châteaux dont la fonction défensive s’efface au profit de l’élégance esthétique : ce sont les châteaux de la Loire : Azay-le Rideau, Chambord, Chenonceau : décors d’une vie raffinée et emblème de la puissance royale.


3/ La diversité des tendances littéraires

Ø       Début du siècle, les œuvres sont encore influencées par les goûts du MA (Rabelais) : traduction d’un grand roman de chevalerie espagnol Amadis de Gaule (1540) / on écrit encore vers 1500 des poèmes dans la langue du pouvoir et du savoir, le latin.

Ø       A partir de 1540-1550, tendances nouvelles :
Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) fait du français la langue officielle. C’est à partir de ce moment que s’instaurent les grands genres qui vont caractériser la littérature française.


- JODELLE : 1ère tragédie classique Cléopâtre captive (1553).

- MARGUERITE DE NAVARRE : l’Heptaméron, nouvelles (a pour modèle les dix journées duDécaméron de Boccace, texte traduit en France dès 1414.Mais, interrompu en 1549 par la mort de Marguerite, l’Heptaméron ne rassemble que 72 nouvelles se déroulant en sept journées. Comme dans l’ouvrage de Boccace, les nouvelles s’inscrivent dans une histoire-cadre. Dix voyageurs sont réunis dans une abbaye, alors qu’un violent orage a coupé toute communication. Pour passer le temps, cette société écoute des histoires vraies dans des registres divers. La réussite de cet ouvrage tient au fait qu’il privilégie aussi la conversation, car chaque nouvelle est suivie des commentaires tenus par l’ensemble des auditeurs.)

- MONTAIGNE utilise la prose dans les Essais pour dire son expérience d’homme en toute liberté.

Ø       La Pléiade et le tournant de la poésie
La Pléiade est composée d’un groupe de 7 poètes, dont RONSARD, DU BELLAY, qui veulent rompre avec l’héritage du MA pour faire renaître la forme et l’esprit des genres de l’Antiquité dans une langue poétique renouvelée. Dans Défense et illustration de la langue française (1549), véritable manifeste du groupe, Du Bellay soutient que l’imitation des Anciens nourrit la créativité. Leurs plus belles réussites seront dans le lyrisme amoureux. ( Les Amours de Cassandre de RONSARD, où le poète chante son amour pour Cassandre, qui se mariera un an plus tard)

IV. LA DESILLUSION HUMANISTE
François 1er se montre d’abord tolérant à l’égard des idées religieuses nouvelles de la Réforme. Mais en 1534, l’affaire des Placards le fait changer d’attitude.
(L'affaire des Placards fait référence à un événement historique de la Renaissance. Les placards dont il est question étaient des écrits injurieux et séditieux qui ont été affichés dans les rues de Paris et dans diverses villes du royaume (Tours, Orléans) dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534. Ces affiches ont été placardées jusque sur la porte de la chambre royale de François Ier au château d'Amboise ce qui constituait un affront envers la personne même du roi et sa foi. Ces placards étaient intitulés "Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papale, inventée directement contre la Sainte Cène de notre Seigneur, seul médiateur et seul Sauveur Jésus-Christ". Ce titre évocateur est en fait une attaque directe envers l'Eucharistie.
L'auteur était Antoine Marcourt, pasteur d'origine picarde de Neuchâtel. En réponse, François Ierconfessa ouvertement sa foi catholique et déclencha la persécution et l'exil de nombreux protestants (départ de Jean Calvin pour la Suisse).)
La guerre entre protestants et catholiques sera meurtrière, alternant avec des périodes de calme éphémère. 1572 : le massacre de la Saint-Barthélemy, décidé par Catherine de Médicis, élimine de nombreux chefs protestants.
La guerre prend fin avec l’avènement d’Henri IV (1589), protestant converti au catholicisme qui accordera la liberté de culte aux protestants par l’Edit de Nantes en 1598. Les horreurs de la guerre civile auront un cruel démenti auxespoirs humanistes du début du siècle





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