Tu
es venu ce matin
A l'heure où la nuit meurt
Tu es venu de si loin
D'où la mort ne fait plus peur
Tu es venu me parler
Un peu de notre vie
Même veste et même
chapeau
Le Noah de fer africain
Oui je sais que tu vis en moi
Simon Papa Tara
Oui je sais que tu es en moi
Noah Bikie Noah
Tu sais grand-père ici ils ne
Croient pas à ces choses-là
Tu es venu ce matin
Simon Papa Tara
Tu es la mort sans chagrin
L'ancêtre des Noah
Un éclair à Etudi
Comme un soir de juin
Tu es venu ce matin
Le Noah de fer africain
Oui je sais que tu vis en moi
Simon Papa Tara
Oui je sais que tu es en moi
Noah Bikie Noah
Tu sais grand-père ici ils ne
Croient pas à ces choses-là
Tu es venu ce matin
Me dire le chemin
Tu es venu de si loin
Pour me parler des miens
Et pour me dire que l'amour
C'est donner chaque jour
Tu es venu de si loin
Le Noah de fer africain
J'ai lu la semaine dernière ce superbe roman,
que ma collègue Angela m'avait offert il
y a longtemps, et je ne sais pas pourquoi j'ai attendu à publier ces quelques
lignes … je ressens une grande tristesse, aujourd’hui après ce nouvel attentat meurtrier à Barcelone, pour les innocents qui en sont victimes et une immense horreur ...
Comment peut-on délibérément
foncé dans la foule sur
une avenue pleine de touristes ?
"D’une
secousse, tout s’effondre. Je ne trouve nulle part la femme que j’ai épousée
pour le meilleur et pour toujours, qui a bercé mes plus tendres années, paré
mes projets de guirlandes étincelantes, comblé mon âme de douces présences. Je
ne retrouve plus rien d’elle, ni sur moi ni dans mes souvenirs. Le cadre qui la
retient captive d’un instant résolu, irrémédiablement résilié, me tourne le
dos, incapable d’assumer l’image qu’il donne de ce que je croyais être la plus
belle chose qui me soit arrivée. Je suis comme catapulté par-dessus une
falaise, aspiré par un abime. Je fais non de la tête, non des mains, non de
tout mon être… Je vais me réveiller… Je suis réveillé. Je ne rêve pas." p. 74
A travers L’attentat,
Yasmina Khadra nous offre un roman puissant comme une bombe, entre drame et
thriller à l’ambiance suffocante servie par une plume nerveuse. Amine, son
personnage principal évolue entre racisme, terreur, explosions et sirènes. Si
son cheminement, sa quête nous amène à percevoir la détresse du peuple
palestinien, Yasmina Khadra ne prend pas parti pour autant. Bien au contraire,
ce livre nous permet d’avoir un regard plus objectif sur ce conflit. Aux
cruautés que subissent les Palestiniens - à travers la spoliation de leurs
terres et les sévices commis par l’armée israélienne -, l’auteur confronte le
quotidien israélien - l’atrocité des attentas suicides et le sentiment de
terreur qu’ils suscitent -. Perpétuelles violences à l’origine de toutes les
horreurs, des montées extrémistes, du racisme et de la terreur ambiante. Entre
haine et compassion, incompréhension et indulgence, l´auteur nous dépeint
un monde et sa dualité où la complexité du conflit est toujours mise en
exergue.
Mon
père me disait : « Celui qui te raconte qu’il existe symphonie plus grande que
le souffle qui t’anime te ment. Il en veut à ce que tu as de plus beau : la
chance de profiter de chaque instant de ta vie. Si tu pars du principe que ton
pire ennemi est celui-là même qui tente de semer la haine dans ton cœur, tu
auras connu la moitié du bonheur. Le reste, tu n’auras qu’à tendre la main pour
le cueillir. Et rappelle-toi ceci : il n’y a rien, absolument rien au dessus de
ta vie… Et ta vie n’est pas au-dessus de celle des autres.» p. 102
J'aime ton odeur, ta saveur Léon
T'es pas beau Léon
T'as les cheveux longs
Mais je t'ai dans la peau
Mais je t'ai dans la peau
Mais je t'ai dans la peau, Léon
Je ne suis pas jolie, jolie
Nous ne sommes pas beaux, beaux, beaux
Mais contre toi, moi je grille
Tu me fous le feu à la peau
T'as p't-êt' pas des bras d'athlète
T'as p't-êt' pas l'torse velu
Mais j'adore tes mirettes, qui se brouillent
Quand tu m'dis
Qu'tu m'as dans la peau Léon
Qu'tu m'as dans la peau Léon
Qu'tu m'as dans la peau Léon
Léon, Léon, Léon, Léon
Qu'un soir au cinérama
Au ciné en longueur
Sur l'écran exhibiteur
Une femme un serpent
Une chatte mollement
Etendue plus que nue
T'a ému
Cette femme plus que nature
En couleurs plus que pures
Cette roulure sans pelure
Qui roulait en voiture
Cette glue, ce serpent
Cette chatte mollement
S'est glissée, s'est lovée
Au creux de ta peau Léon
Tu l'as dans la peau Léon
Tu l'as dans la peau Léon
Tu l'as dans la peau Léon
Léon, Léon, Léon, Léon
Depuis tu prends des airs rêveurs, Léon
Pourquoi mon Léon ?
T'es plus mon Léon
Pour une étoile dont la peau
N'est qu'un rayon, un halo
Nébuleuse vapeur sans chaleur
J'aurai ta peau Léon
J'aurai ta peau Léon
J'aurai ta peau Léon
Léon, Léon, Léon, Léon
Ce fut voluptueusement,
Sans cri, ni geste, ni adieu
Tu basculas dans le néant
Tu n'auras pas vécu bien vieux
C'n'était qu'une p'tite écorchure
Sur la peau de ta figure
Que tu te fis au rasoir,
J'l'avais mouillée de curare
J'ai eu ta peau Léon
J'ai eu ta peau Léon
J'ai eu ta peau Léon
Léon, Léon, Léon, Léon.
Il paraît qu'ils ont tort
Ceux qui n'ont pas le goût à prendre
Ceux qui n'ont pas d'ennemi
A clouer, à brûler
Ceux qui aiment mieux les homm's
Vivants plutôt que morts
Il paraît qu'ils ont tort
Refrain :
Comm' c'est curieux, moi je préfère
Tout tout petit jardin que borde la rivière
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
Mon tout petit bateau avec ta main dans l'eau.
Il paraît que c'est lâche
De n'avoir pas la vocation
D'être bourreau maître pendeur
Tueur de profession
D'être écoeuré par ces bell's taches
Il paraît que c'est lâch'
L'honneur d'être vampire
Refrain :
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
L'odeur de tes cheveux sortant de la rivière
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
L'odeur de ton jardin flottant au gré de l'eau
Il paraît que c'est veule
De se refuser à mourir
Comme un insecte au champ d'honneur
La main crispée au coeur
Drapé dans les plis du drapeau
Criblé de mille éclats
Tout comme au cinéma
Refrain :
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
Fair' ma petit' croisière fleurie sur la rivière
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
L'amour sous les arceaux de ton p'tit jardin clos
Comm' c'est curieux, moi je préfère
L'amour sous les arceaux de ton p'tit jardin clos.
La course à
l'abîme est une biographie imaginaire
de Michelangelo Merisi. DominiqueFernadez
raconte la révolte personnelle et artistique de Caravaggio; tout
en suivant les grandes lignes de sa vie il nous offre un conte
magnifique sur son époque et surtout sur son Art. Roman
d' une grande éruditionet dont le regard caustique ne
se porte pas seulement sur l’époque qu’il décrit mais, au-delà, sur toutes les
époques, sur l’homme tel qu’il est.
Il imagine un
Caravage selon son cœur, scandaleux et révolté : époustouflant!
À lire absolument en préparation de notre visite à Milan ( II et III D ESABAC) pour la pièce "Moi Caravage" au théàtre Parenti le 23 novembre 2017
« C’est … une
époque que recrée Dominique Fernandezsur
les pas du Caravage. L’époque de la Contre-Réforme, durant laquelle
l’Eglise cherche à reconquérir les fidèles et a recours à l’art parmi d’autres
armes. La Rome des papes Clément VIII et
Paul V, dans laquelle vit et travaille le Caravage, a pour objectif de séduire les fidèles et de s’opposer à l’expansion du
protestantisme. La peinture et la sculpture sont au service de cette entreprise
de séduction… On voit fréquemment le Caravage citer les Textes pour y
trouver la caution indispensable à l’approbation de ses toiles – et, parfois,
les trahir délibérément dans une volonté explicite de provoquer l’Eglise. Cette
provocation est au cœur de la personnalité du Caravage. L’Histoire nous a
laissés avec un peintre doué et turbulent ... À cette révolte
personnelle, Fernandez ajoute la révolte artistique, plus
académique, elle, car désormais circonscrite par les historiens de l’art. Le
roman est aussi exégèse de l’œuvre du Caravage.Chaque tableau s’y
trouve « mis en contexte » dans la vie imaginée par l’écrivain, mais
également analysé à la lumière de ce que le Caravage a apporté à la peinture.Peintre
des ombres et de la lumière, dit-on, le Caravage a aussi voulu faire entrer la
réalité dans la peinture, rompre par conséquent avec l’académisme issu du
passé, et particulièrement avec l’imitation des Anciens … Le Caravage de
Fernandez se dit incapable de peindre autrement que d’après modèles, et il
trouve ceux-ci, le plus souvent, dans le peuple que l’Eglise feint de ne pas
voir. Ce sont des prostituées qui posent pour les saintes, ce sont les
garçons avec lesquels il couche qui figurent les saints et les amours, autant
de scandales en puissance dont s’amuse le peintre … La course à
l’abîme inscrit l’œuvre du Caravage dans l’Histoire de la peinture,
mentionnant Michel-Ange, Raphaël, le Titien et bien d’autres, dont bien sûr les
contemporains de Caravaggio, les Cavalier d’Arpin, les Carracci, les
Gentileschi. Déjà s’y dessine l’héritage caravagesque que l’on ne
nommera que bien plus tard, à travers les imitateurs qui se défendent de
« faire du Caravage » mais reprennent à leur profit les
« techniques » développées par ce dernier. Le roman de Dominique
Fernandez, donc, est tout à la fois un plaisir (forcément sulfureux) de boylover et
un commentaire de l’œuvre du Caravage. En mêlant ces deux aspects avec une
érudition étourdissante, l’écrivain exprime sa passion d’un personnage, d’une
œuvre, d’un pays (Rome n’est pas seule décrite, Naples, Florence, Malte le sont
aussi) et d’une époque, qu’il met en scène avec une ironie savante et
grinçante. Car si la vie du Caravage paraît scandaleuse, elle sert ici à
dénoncer les turpitudes des gens en place, leur fausse respectabilité, tant sur
le plan moral que sur le plan intellectuel : Fernandez s’amuse aussi à
stigmatiser les commentaires savants, les exégèses érudites, discréditées et
raillées par les motivations sensuelles de son Caravage. »
"Cette culture étalée dans
790 pages aurait pu devenir indigeste
si elle avait été moins bien maîtrisée par l'auteur mais justement, elle l'est
à la perfection. Connaissances
ethnologiques, picturales, théologiques, tout sonne juste dans ce roman. Pour
parler peinture et techniques picturales, Fernandez se fait peintre. Pour débattre, par l'intermédiaire
des cardinaux et des prélats pontificaux, de la religion et de la meilleure
manière de la représenter, au moyen de quels symboles et de quelles manières
admises et donc indiscutables, il se fait théologien de talent.
Mais en prêtant sa plume au peintre et
en rédigeant son récit à la première personne, il est sûr que c'est au Caravage
avant tout que Dominique Fernandez s'est identifié. Personnage ambivalent
et complexe, Le Caravage devient, sous la plume de celui qui lui rend
un si bel hommage, un personnage intemporel qui s'adresserait à nous, hommes du
XXIème siècle et nous ferait une longue confession, pour s'expliquer enfin après tant d'années d'incompréhension."
Le Sacrifice d'IsaacCollection
Piasecka-Johnson, Princeton
" À travers son commentaire des tableaux caravagesques, Fernandez s’amuse à inventer
une vie qui n’a pour point d’ancrage que l’oeuvre accomplie. Et comme pour
rendre un dernier hommage à celui qui innova en prenant pour modèle l’homme en lui-même
et non plus sa représentation statique et antique, l’auteur fait revivre les
toiles du peintre en les inscrivant à l’intérieur d’une histoire autre que
celle, figée, de l’art. L’oeuvre du Caravage devient, sous la plume de
l’auteur, l’expression de la vie de Merisi. Son histoire personnelle, jalonnée
d’aventures et de mésaventures, de luttes et d’obsessions, explique l’érotisme
de ses toiles."
"En écrivant La Course à
l’abîme, roman qui tente de ressusciter par l’écriture la figure du peintre
Caravage, je ne pensais pas voir jamais ressurgir celui-ci, sous mes yeux, en
chair et en os, cheveux noirs et mine torturée, tel que je me l’étais imaginé, brûlé
de désir, violent, insoumis, possédé par l’ivresse du sacrifice et de la mort.
Eh bien, c’est fait : Cesare Capitani réussit le tour de force, d’incarner sur
scène cet homme dévoré de passions. Il est Caravage, Moi, Caravage, c’est lui.
Il prend à bras le corps le destin du peintre pour le conduire, dans la fièvre
et l’impatience, jusqu’au désastre final."