J'ai lu la semaine dernière ce superbe roman,
que ma collègue Angela m'avait offert il
y a longtemps, et je ne sais pas pourquoi j'ai attendu à publier ces quelques
lignes … je ressens une grande tristesse, aujourd’hui après ce nouvel attentat meurtrier à Barcelone, pour les innocents qui en sont victimes et une immense horreur ...
Comment peut-on délibérément
foncé dans la foule sur
une avenue pleine de touristes ?
"D’une
secousse, tout s’effondre. Je ne trouve nulle part la femme que j’ai épousée
pour le meilleur et pour toujours, qui a bercé mes plus tendres années, paré
mes projets de guirlandes étincelantes, comblé mon âme de douces présences. Je
ne retrouve plus rien d’elle, ni sur moi ni dans mes souvenirs. Le cadre qui la
retient captive d’un instant résolu, irrémédiablement résilié, me tourne le
dos, incapable d’assumer l’image qu’il donne de ce que je croyais être la plus
belle chose qui me soit arrivée. Je suis comme catapulté par-dessus une
falaise, aspiré par un abime. Je fais non de la tête, non des mains, non de
tout mon être… Je vais me réveiller… Je suis réveillé. Je ne rêve pas." p. 74
A travers L’attentat,
Yasmina Khadra nous offre un roman puissant comme une bombe, entre drame et
thriller à l’ambiance suffocante servie par une plume nerveuse. Amine, son
personnage principal évolue entre racisme, terreur, explosions et sirènes. Si
son cheminement, sa quête nous amène à percevoir la détresse du peuple
palestinien, Yasmina Khadra ne prend pas parti pour autant. Bien au contraire,
ce livre nous permet d’avoir un regard plus objectif sur ce conflit. Aux
cruautés que subissent les Palestiniens - à travers la spoliation de leurs
terres et les sévices commis par l’armée israélienne -, l’auteur confronte le
quotidien israélien - l’atrocité des attentas suicides et le sentiment de
terreur qu’ils suscitent -. Perpétuelles violences à l’origine de toutes les
horreurs, des montées extrémistes, du racisme et de la terreur ambiante. Entre
haine et compassion, incompréhension et indulgence, l´auteur nous dépeint
un monde et sa dualité où la complexité du conflit est toujours mise en
exergue.
Mon
père me disait : « Celui qui te raconte qu’il existe symphonie plus grande que
le souffle qui t’anime te ment. Il en veut à ce que tu as de plus beau : la
chance de profiter de chaque instant de ta vie. Si tu pars du principe que ton
pire ennemi est celui-là même qui tente de semer la haine dans ton cœur, tu
auras connu la moitié du bonheur. Le reste, tu n’auras qu’à tendre la main pour
le cueillir. Et rappelle-toi ceci : il n’y a rien, absolument rien au dessus de
ta vie… Et ta vie n’est pas au-dessus de celle des autres.» p. 102
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