lundi 31 juillet 2017

Jeanne Moreau 1928 - 2017






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J'ai la mémoire qui flanche


Je me souviens plus très bien

Comme il était très musicien

Il jouait beaucoup des mains

Tout entre nous a commencé
Par un très long baiser
Sur la veine bleutée du poignet
Un long baiser sans fin


J'ai la mémoire qui flanche


Je me souviens plus très bien

Quel pouvait être son prénom

Et quel était son nom

Il s'appelait, je l'appelai
Comment l'appelait-on
Pourtant c'est fou ce que j'aimais
L'appeler par son nom


J'ai la mémoire qui flanche


Je me souviens plus très bien

De quelle couleur étaient ses yeux

Je crois pas qu'ils étaient bleus

Étaient-ils verts, étaient-ils gris
Étaient-ils verts de gris
Ou changeaient-ils tout le temps de couleur
Pour un non, pour un oui


J'ai la mémoire qui flanche


Je me souviens plus très bien

Voilà qu'après…








J'aime ton odeur, ta saveur Léon
T'es pas beau Léon
T'as les cheveux longs
Mais je t'ai dans la peau
Mais je t'ai dans la peau
Mais je t'ai dans la peau, Léon
Je ne suis pas jolie, jolie
Nous ne sommes pas beaux, beaux, beaux
Mais contre toi, moi je grille
Tu me fous le feu à la peau
T'as p't-êt' pas des bras d'athlète
T'as p't-êt' pas l'torse velu
Mais j'adore tes mirettes, qui se brouillent
Quand tu m'dis
Qu'tu m'as dans la peau Léon
Qu'tu m'as dans la peau Léon
Qu'tu m'as dans la peau Léon
Léon, Léon, Léon, Léon

Qu'un soir au cinérama
Au ciné en longueur
Sur l'écran exhibiteur
Une femme un serpent
Une chatte mollement
Etendue plus que nue
T'a ému
Cette femme plus que nature

En couleurs plus que pures
Cette roulure sans pelure
Qui roulait en voiture
Cette glue, ce serpent
Cette chatte mollement
S'est glissée, s'est lovée
Au creux de ta peau Léon
Tu l'as dans la peau Léon
Tu l'as dans la peau Léon
Tu l'as dans la peau Léon
Léon, Léon, Léon, Léon

Depuis tu prends des airs rêveurs, Léon
Pourquoi mon Léon ?
T'es plus mon Léon
Pour une étoile dont la peau
N'est qu'un rayon, un halo
Nébuleuse vapeur sans chaleur
J'aurai ta peau Léon
J'aurai ta peau Léon
J'aurai ta peau Léon
Léon, Léon, Léon, Léon

Ce fut voluptueusement,
Sans cri, ni geste, ni adieu
Tu basculas dans le néant
Tu n'auras pas vécu bien vieux
C'n'était qu'une p'tite écorchure
Sur la peau de ta figure
Que tu te fis au rasoir,
J'l'avais mouillée de curare
J'ai eu ta peau Léon
J'ai eu ta peau Léon
J'ai eu ta peau Léon
Léon, Léon, Léon, Léon.








Il paraît qu'ils ont tort
Ceux qui n'ont pas le goût à prendre
Ceux qui n'ont pas d'ennemi
A clouer, à brûler
Ceux qui aiment mieux les homm's
Vivants plutôt que morts
Il paraît qu'ils ont tort

Refrain :
Comm' c'est curieux, moi je préfère
Tout tout petit jardin que borde la rivière
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
Mon tout petit bateau avec ta main dans l'eau.

Il paraît que c'est lâche
De n'avoir pas la vocation
D'être bourreau maître pendeur
Tueur de profession
D'être écoeuré par ces bell's taches
Il paraît que c'est lâch'

L'honneur d'être vampire

Refrain :
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
L'odeur de tes cheveux sortant de la rivière
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
L'odeur de ton jardin flottant au gré de l'eau

Il paraît que c'est veule
De se refuser à mourir
Comme un insecte au champ d'honneur
La main crispée au coeur
Drapé dans les plis du drapeau
Criblé de mille éclats
Tout comme au cinéma

Refrain :
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
Fair' ma petit' croisière fleurie sur la rivière
Comm' c'est curieux, moi, je préfère
L'amour sous les arceaux de ton p'tit jardin clos
Comm' c'est curieux, moi je préfère
L'amour sous les arceaux de ton p'tit jardin clos.




dimanche 30 juillet 2017

Dominique Fernandez "La course à l'abîme" Ed Grasset 2003 / Le Livre de Poche 2005







La course à l'abîme est une biographie imaginaire de Michelangelo MerisiDominique Fernadez  raconte  la révolte personnelle et artistique de Caravaggio;  tout en suivant les grandes lignes de sa vie  il nous offre un conte magnifique sur son époque et surtout sur son ArtRoman  d' une grande érudition et dont le regard caustique ne se porte pas seulement sur l’époque qu’il décrit mais, au-delà, sur toutes les époques, sur l’homme tel qu’il est.

Il imagine un Caravage selon son cœur, scandaleux et révolté : époustouflant!



À lire absolument en préparation  de notre visite à Milan ( II et III D ESABAC) pour  la pièce   "Moi Caravage" au théàtre Parenti le 23 novembre 2017


et pour  l'exposition Dentro Caravaggio   
Palazzo Reale Milano

Canestra di frutta (Caravaggio).jpg


Corbeille de fruits Pinacoteca Ambrosiana Milano



« C’est …  une époque que recrée Dominique Fernandez sur les pas du Caravage. L’époque de la Contre-Réforme, durant laquelle l’Eglise cherche à reconquérir les fidèles et a recours à l’art parmi d’autres armes. La Rome des papes Clément VIII et Paul V, dans laquelle vit et travaille le Caravage, a pour objectif de séduire les fidèles et de s’opposer à l’expansion du protestantisme. La peinture et la sculpture sont au service de cette entreprise de séduction… On voit fréquemment le Caravage citer les Textes pour y trouver la caution indispensable à l’approbation de ses toiles – et, parfois, les trahir délibérément dans une volonté explicite de provoquer l’Eglise. Cette provocation est au cœur de la personnalité du Caravage. L’Histoire nous a laissés avec un peintre doué et turbulent ...
 À cette révolte personnelle, Fernandez ajoute la révolte artistique, plus académique, elle, car désormais circonscrite par les historiens de l’art. Le roman est aussi exégèse de l’œuvre du Caravage. Chaque tableau s’y trouve « mis en contexte » dans la vie imaginée par l’écrivain, mais également analysé à la lumière de ce que le Caravage a apporté à la peinture. Peintre des ombres et de la lumière, dit-on, le Caravage a aussi voulu faire entrer la réalité dans la peinture, rompre par conséquent avec l’académisme issu du passé, et particulièrement avec l’imitation des Anciens Le Caravage de Fernandez se dit incapable de peindre autrement que d’après modèles, et il trouve ceux-ci, le plus souvent, dans le peuple que l’Eglise feint de ne pas voir. Ce sont des prostituées qui posent pour les saintes, ce sont les garçons avec lesquels il couche qui figurent les saints et les amours, autant de scandales en puissance dont s’amuse le peintre … La course à l’abîme inscrit l’œuvre du Caravage dans l’Histoire de la peinture, mentionnant Michel-Ange, Raphaël, le Titien et bien d’autres, dont bien sûr les contemporains de Caravaggio, les Cavalier d’Arpin, les Carracci, les Gentileschi. Déjà s’y dessine l’héritage caravagesque que l’on ne nommera que bien plus tard, à travers les imitateurs qui se défendent de « faire du Caravage » mais reprennent à leur profit les « techniques » développées par ce dernier. Le roman de Dominique Fernandez, donc, est tout à la fois un plaisir (forcément sulfureux) de boylover et un commentaire de l’œuvre du Caravage. En mêlant ces deux aspects avec une érudition étourdissante, l’écrivain exprime sa passion d’un personnage, d’une œuvre, d’un pays (Rome n’est pas seule décrite, Naples, Florence, Malte le sont aussi) et d’une époque, qu’il met en scène avec une ironie savante et grinçante. Car si la vie du Caravage paraît scandaleuse, elle sert ici à dénoncer les turpitudes des gens en place, leur fausse respectabilité, tant sur le plan moral que sur le plan intellectuel : Fernandez s’amuse aussi à stigmatiser les commentaires savants, les exégèses érudites, discréditées et raillées par les motivations sensuelles de son Caravage. » 




Caravaggio - Martirio di San Matteo.jpg

Le Martyre de Saint-Mathieu (1599-1600)



"Cette culture étalée dans 790 pages aurait pu devenir indigeste si elle avait été moins bien maîtrisée par l'auteur mais justement, elle l'est à la perfection. Connaissances ethnologiques, picturales, théologiques, tout sonne juste dans ce romanPour parler peinture et techniques picturales, Fernandez se fait peintre. Pour débattre, par l'intermédiaire des cardinaux et des prélats pontificaux, de la religion et de la meilleure manière de la représenter, au moyen de quels symboles et de quelles manières admises et donc indiscutables, il se fait théologien de talent. Mais en prêtant sa plume au peintre et en rédigeant son récit à la première personne, il est sûr que c'est au Caravage avant tout que Dominique Fernandez s'est identifié. Personnage ambivalent et complexe, Le Caravage devient, sous la plume de celui qui lui rend un si bel hommage, un personnage intemporel qui s'adresserait à nous, hommes du XXIème siècle et nous ferait une longue confession, pour s'expliquer enfin après tant d'années d'incompréhension."






The Sacrifice of Isaac2 Caravaggio Peintures à l'huile
Le Sacrifice d'Isaac Collection Piasecka-Johnson, Princeton



" À travers son commentaire des tableaux caravagesques, Fernandez s’amuse à inventer une vie qui n’a pour point d’ancrage que l’oeuvre accomplie. Et comme pour rendre un dernier hommage à celui qui innova en prenant pour modèle l’homme en lui-même et non plus sa représentation statique et antique, l’auteur fait revivre les toiles du peintre en les inscrivant à l’intérieur d’une histoire autre que celle, figée, de l’art. L’oeuvre du Caravage devient, sous la plume de l’auteur, l’expression de la vie de Merisi. Son histoire personnelle, jalonnée d’aventures et de mésaventures, de luttes et d’obsessions, explique l’érotisme de ses toiles."






File:CESARE CAPITANI.jpg


"En écrivant La Course à l’abîme, roman qui tente de ressusciter par l’écriture la figure du peintre Caravage, je ne pensais pas voir jamais ressurgir celui-ci, sous mes yeux, en chair et en os, cheveux noirs et mine torturée, tel que je me l’étais imaginé, brûlé de désir, violent, insoumis, possédé par l’ivresse du sacrifice et de la mort. Eh bien, c’est fait : Cesare Capitani réussit le tour de force, d’incarner sur scène cet homme dévoré de passions. Il est Caravage, Moi, Caravage, c’est lui. Il prend à bras le corps le destin du peintre pour le conduire, dans la fièvre et l’impatience, jusqu’au désastre final." 
Dominique Fernandez



Michelangelo Merisi da Caravaggio, Saint John the Baptist (Youth with a Ram) (c. 1602, WGA04112).jpg

Le Jeune Saint Jean Baptiste au bélier

Musei Capitolini Roma 




lundi 24 juillet 2017

Ciao Italia ! Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France (1860-1960)



Voilà une expo à ne pas manquer ...

On pourrait la dédier à tous ceux qui pensent sauvegarder leurs frontières ... ou bien leur race ... une idée pas tellement nouvelle ...


Afiche Ciao Italia 4x3


Ciao Italia ! 
Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France (1860-1960)

Dès la seconde moitié du XIXe siècle et jusque dans les années 1960, les Italiens furent les étrangers les plus nombreux dans l’Hexagone à venir occuper les emplois créés par la croissance économique. Aujourd’hui célébrée, leur intégration ne se fit pourtant pas sans heurts. Entre préjugés dévalorisants et regards bienveillants, l’image de l’Italien en France se dessina sur un mode paradoxal et leurs conditions d’accueil furent difficiles.
Entre méfiance et désir, violences et passions, rejet et intégration, l’exposition Ciao Italia ! traduit les contradictions spécifiques de l’histoire de cette immigration tout en mettant en lumière l’apport des Italiens à la société et à la culture françaises. Jouant des clichés et préjugés de l’époque et rappelant la xénophobie dont ils étaient victimes, l’exposition s’attache à retracer le parcours géographique, socio-économique et culturel des immigrés italiens en France du Risorgimento des années 1860 à la Dolce Vita célébrée par Fellini en 1960.
Abordant tout à la fois la religion, la presse, l’éducation, les arts, la musique et le cinéma, les jeux et le sport, ou encore la gastronomie, elle donne à voir tous ces Italiens, ouvriers, mineurs, maçons, agriculteurs, artisans commerçants ou encore entrepreneurs qui ont fait la France tout en rendant hommage aux plus connus d’entre-eux à l’instar d’Yves Montand, de Serge Reggiani, de Lino Ventura ou encore des familles Bugatti et Ponticelli.
Dans un dialogue original et fécond entre documents d’archives et œuvres artistiques, ce sont près de 400 pièces provenant d’institutions françaises et italiennes qui sont présentées au travers d’un parcours à la fois sensible et pédagogique où figurent les artistes Giovanni Boldini, Giuseppe de Nittis, Gino Severini, Renato Paresce, Filippo De Pisis, Massimo Campigli, Mario Tozzi, Alberto Magnelli, Leonardo Cremonini.














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Viva l'Italia 
assassinata dai giornali e dal cemento





mardi 18 juillet 2017

Louis Aragon "Maintenant que la jeunesse ..." - Jacques Bertin











Maintenant que la jeunesse
S'éteint aux carreaux bleuis,
Maintenant que la jeunesse
Machinale m'a trahi.

Maintenant que la jeunesse,
Tu t'en souviens, souviens-t-en,
Maintenant que la jeunesse
Chante à d'autres le printemps.

Maintenant que la jeunesse
Détourne ses yeux lilas.
Maintenant que la jeunesse
N'est plus ici, n'est plus là.

Maintenant que la jeunesse,
Sur d'autres chemins légers,
Maintenant que la jeunesse,
Suit un nuage étranger.

Maintenant que la jeunesse
Chante à l'autre le printemps,
(Appuie-voleur généreux)
Me laissant mon droit d'aînesse
Et l'argent de mes cheveux.

Il fait beau à n'y pas croire,
Il fait beau comme jamais.
Quel temps, quel temps sans mémoire,
On ne sait plus comment voir,
Ni se lever ni s'asseoir,
Il fait beau comme jamais.

C'est un temps contre nature,
Comme le ciel des peintures,
Comme l'oubli des tortures,
Il faut beau comme jamais.

Frais comme l'eau sous la rame,
Un temps fort comme une femme,
Un temps à damner son âme,
Il faut beau comme jamais.

Un temps à rire et courir,
Un temps à ne pas mourir,
Un temps à craindre le pire,
Il fait beau comme jamais.







mardi 4 juillet 2017

EPREUVES ESABAC 2017 HISTOIRE - Prova di : STORIA IN LINGUA FRANCESE




Svolga il candidato una delle seguenti prove a scelta tra:

a) composizione

b) studio e analisi di un insieme di documenti

a) Composizione
Transformations institutionnelles et vie politique en Italie et en France de 1945 aux débuts des années soixante (600 mots environ).

b) Studio e analisi di un insieme di documenti
Le monde depuis 1991 : hyperpuissance américaine ou multilatéralisme ?

Dopo avere analizzato i documenti proposti:
1. Rispondete alle domande della prima parte dell'esercizio.
2. Formulate una risposta organica in riferimento al tema posto.

Dossier documentaire:

Document 1 : L'émergence d'un nouvel ordre mondial ? (Fareed Zakaria, Le monde post-américain, colI. Tempus, Perrin, 2011)

Document 2 : Les Etats-Unis, atouts et limites de la puissance

Document 3 : Une alliance des « Sud »

Document 4: Deux nouveaux « poids lourds » (Dominique Moisi, Conseiller à l'Institut Français des Relations Internationales, Les Echos, 7 aoùt 2007)

Document 5 : L'Union Européenne : une puissance incomplète (P. Hassner, « Europe Etats-Unis: la tentation du divorce », Politique internationale, n° 100,2003)
Première partie :

Analysez l'ensemble documentaire en répondant aux questions :

l) Présentez les facteurs et les limites de la puissance des Etats-Unis (documents 1 et 2)

2) Quels pays revendiquent un rôle autonome dans les relations internationales ? Pour quelles raisons ? (documents 3, 4 et 5)

3) Quels facteurs nous empêchent de considérer la Russie et l'Union Européenne comme des réelles superpuissances ? (documents 4 et 5)

Deuxième partie :

En vous aidant des réponses aux questions, des informations contenues dans les documents et de vos connaissances, rédigez une réponse organisée au sujet : «Le monde depuis 1991: hyperpuissance américaine ou multilatéralisme ? »
(300 mots environ).


Document 1 : L'émergence d'un nouvel ordre mondial ?

« Ce livre ne traite pas du déclin de l' Amérique, mais plutôt de l' ascension des autres puissances mondiales [... ]. Nous vivons désormais un grand glissement de puissance. On pourrait l'appeler« l'ascension des autres ». Au cours des deux dernières décennies, plusieurs pays ont connu des taux de croissance économique [.. .]. Cette croissance est surtout perceptible en Asie, mais elle n'est plus confinée à ce seul continent. [... ] Un ancien économiste de la Banque mondiale a identifié 25 compagnies qui seront sans doute les prochaines multinationales planétaires. Sa liste comprend respectivement 4 entreprises pour le Brésil, le Mexique, la Corée du Sud et Taiwan, 3 pour l'Inde, 2 pour la Chine, et une pour l'Argentine, le Chili, la Malaisie et l'Afrique du Sud. [... ]
Le plus grand édifice du monde se dresse désormais à Tar-Per, L'homme le plus riche du monde est mexicain, l'entreprise cotée en bourse la plus puissante est chinoise. Le plus grand avion va être fabriqué en Russie et en Ukraine, la plus grande raffinerie est en construction en Inde et les usines les plus vastes de la planète sont toutes en Chine. [... ]
 Depuis 1991, nous vivons sous un impérium américain, un monde unique, unipolaire, dans lequel l'économie mondiale ouverte a connu une expansion et une accélération spectaculaires. [... ] Au niveau politico-militaire, nous restons dans le monde d'une superpuissance unique. Mais dans toutes les autres dimensions - industrielle, financière, éducative, sociale et culturelle - la distribution du pouvoir se déplace, échappe à la domination américaine.[ ... ] Nous nous acheminons vers un monde d'après l'Amérique, défini et dirigé depuis plusieurs pôles, »

Fareed Zakaria, Le monde post-américain, coli. Tempus, Perrin, 2011




Document 2 : Les Etats-Unis, atouts et limites de la puissance 






Document 3 : Une alliance des «Suds » ( ?????)


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PRETORIA, mercredi 17 octobre 2007 - L'élaboration d'un accord de libre-échange entre le Mercosur (marché commun sud-américain), l'Inde et les pays de l'Union douanière de l'Afrique du Sud a été proposée le 17 octobre à Pretoria par le Président du Brésil, Luiz Ignacio Lula da Silva. De gauche à droite : le Premier ministre indien Manmohan Singh, le Président sud-africain Thabo Mbeki et le Président brésilien Lula da SiIva.
Source : http://www.latinreporters.com/bresileco 17102007.html



Document 4 : Deux nouveaux « poids lourds »

« En surface, la Russie et la Chine donnent l'impression de suivre la mème voie, lorsqu'elles proclament fièrement être « de retour » sur la scène mondiale. Mais cette fierté n'a pas la même signification l'une pour l'autre.
Pour la Chine, pays profondément sûr de lui, être « de retour » signifie simplement retrouver sa place historique centrale après une absence de plus de deux siècles. [... ] Elle se perçoit comme un centre de civilisation égalé par aucun pays d' Asie, si ce n'est du monde.
L'assurance renouvelée de la Chine repose sur ses remarquables prouesses économiques, provenant non pas de ses ressources naturelles, mais de sa productivité et de sa créativité.
[... ] Par-dessus tout, à l' exception de la question de Taiwan, la Chine est [... ] un acteur patient qui juge tout à fait légitime d'agir et d'être considérée comme la deuxième puissance mondiale.
Par contre, les Russes ne sont pas toujours sûrs de leur statut mondial. [... ] Les Russes sont nostalgiques non pas de la Guerre froide en elle-même, mais du statut international qu'ils ont perdu à la fin de celle-ci. L'Amérique n'étant plus une « hyperpuissance » et n'ayant plus de rivaux stratégiques, la Russie a pu réaffirmer son statut de « superpuissance » - revendication qui n'est pas nécessairement étayée par la réalité. Contrairement aux Chinois, les Russes ne génèrent pas de richesse économique : ils exploitent simplement leur énergie et leurs ressources minérales. [... ]
Il est tout à fait naturel que les Russes, insatisfaits de leur identité profonde, exigent des changements leur permettant de se rassurer et d'être fiers. »

Dominique Moisi, Conseiller à l'Institut Français des Relations Internationales, Les Echos, 7 août 2007




Document 5 : L'Union Européenne : une puissance incomplète

« Ce qui manque désespérément à cette construction non étatique [l'Europe], ce sont, précisément, certaines dimensions des attributs spécifiques de l'État : la puissance et la légitimité. Encore faut-il s'entendre sur le sens de ces mots et sur la nature de ces dimensions.
[... ] L'Union européenne ne manque ni de puissance économique et culturelle, ni de légitimité juridique et démocratique. Mais elle manque de puissance militaire et policière active ou mobilisable en temps utile et de la légitimité affective qui vient des souvenirs communs ou des passions partagées et qui conduit à l'identification à des dirigeants ou à une cause et au sacrifice accepté. [... ]
Rien n'est plus frappant dans le domaine de la politique extérieure européenne, que le contraste entre le travail institutionnel qui se poursuit en temps normal, les innombrables réunions et documents consacrés à la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ou à la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) et ce qui se passe en temps de crise grave, lorsque les États, y compris les plus acquis aux institutions européennes, reprennent leur liberté d'action. Pendant la crise irakienne, la PESC et son représentant [... ], voire la Commission européenne – et  ses dirigeants [... ] -, ont disparu comme dans une trappe. »

P. Hassner,« Europe-Etats-Unis : la tentatioo du divorce », Politique internationale, 0°100, 2003





vendredi 30 juin 2017

EPREUVES ESABAC 2017 : Analisi di un testo Boris Vian "L'évadé" ou "Le temps de vivre" - Saggio breve "Images de la femme, entre norme sociale et émancipation"


Ce texte magnifique, écrit en 1954, doit être associé à deux autres poèmes du même auteur et de la même année : Le déserteur et Je voudrais pas crever.

Comme Le déserteur, il s’agit d’un poème antimilitariste, à replacer dans la période des années 1950 après les horreurs de la Seconde guerre mondiale et durant celles des guerres coloniales.


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Svolga il candidato una delle seguenti prove a scelta tra:
a) analisi di un testo;
b) saggio breve.

a) analisi di un testo

Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto


Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l'odeur des arbres
De tout son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie, il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de rire aux assassins
Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre


Boris Vian « L'Évadé » ou « Le Temps de vivre »

Chansons et Poèmes, 1966 (posthume)


I. Compréhension

1. Quelle est la situation d'énonciation ? Réfléchissez en particulier sur l'opposition entre « il » et « ils ».

2. Relevez et analysez les références à la nature; pourquoi est-elle si présente ?

3. Quel effet est créé sur le rythme du poème par la répétition du vers « Pourvu qu'ils me laissent le temps » ?

II. Interprétation

l.Mettez en relation le titre et le contenu du poème: de quel/s lieu/x ou situation/s s'évade le personnage ?

2. Quelles valeurs Vian souhaite-t-il célébrer dans ce poème ?

III. Réflexion personnelle

Une des fonctions de la littérature consiste à s'engager, contre toutes les formes que le mal peut prendre dans le monde. 
Développez ce thème en vous appuyant sur les ceuvres littéraires que vous connaissez (300 mots environ).



Boris Vian



b) saggio breve



Dopo avere analizzato l'insieme dei documenti, formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole).


Images de la femme, entre norme sociale et émancipation

Document 1

Il parut alors une beauté à la Cour, qui attira les yeux de tout le monde [... ]. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la Cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. [... ] Madame de Chartres [... ] faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité [... ] ; et elle lui faisait voir, d'un autre còté, quelle  tranquillité suivait la vie d'une honnète femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrème défiance de soi-mème, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seuI peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en ètre aimée.

Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678

Document 2

Ils sont quinze, ceux qui l'attendirent tout à l'heure dans le grand salon du rez-de-chaussée'. Elle entra dans cet univers étincelant, se dirigea vers le grand piano, s'y accouda, ne s'excusa nullement. On le fit à sa place.
- Anne est en retard, excusez Anne.
Depuis dix ans, elle n'a pas fait parler d'elle. Si son incongruité la dévore, elle ne peut s'imaginer. Un sourire fixe rend son visage acceptable.[ ... ]
On rit. Quelque part autour de la table, une femme. Le chceur des conversations augmente peu à peu le volume et, dans une surenchère d'efforts et d'inventivité progresse, émerge une société quelconque. [... ] On débouche peu à peu sur une conversation généralement partisane et particulièrement neutre. La soirée réussira. Les femmes sont au plus sùr de leur éclat. Les hommes les couvrirent de bijoux au prorata/ de leurs bilans. [... ] Le saumon repasse dans une forme encore amoindrie. Les femmes le dévorerontjusqu'au bout. Leurs épaules nues ont la luisance et la fermeté d'une société fondée, dans ses assises, sur la certitude de son droit, et elles furent choisies à la convenance de celle-ci. La rigueur de leur éducation exige que leurs excès soient tempérés par le souci majeur de leur entretien. De celui-ci, on leur inculqua, jadis, la conscience. Elles se pourlèchent de mayonnaise, verte, comme il se doit, s'y retrouvent, y trouvent leur compte. Des hommes les regardent et se rappellent qu' elles font leur bonheur.
L'une d'entre elles contrevient ce soir à l'appétit général. Elle vient de l'autre bout de la ville, derrière les mòles et les entrepòts à l'huile, l'opposé de ce boulevard de la Mer, de ce érimètre qui fut il y a dix ans autorisé, où un homme lui a offert du vinjusqu'à la déraison.

Marguerite Duras, Moderato cantabile, 1958
1Anne Desbaresdes, mariée et mère d'un petit garçon, a rencontré un inconnu dans un café près du lieu où son enfant prend des leçons de piano. Un soir, elle prolonge la rencontre avec cet homme et arrive en retard à un diner
2 En fonction de, à la mesure de

Document 3

Le normal, je le rencontrerais en particulier chez Brigitte'. Mme Desfontaines-, toujours là, toupinanr' dans sa cuisine, petits lavages, petite couture minutieuse, et nous interdisant la salle à manger, vous allez salir. Univers menu, où à mes yeux on s'occupait des petites choses, récurer des boutons de porte, quelle farce, et comment s'interroger sérieusement cinq minutes pour savoir s'il fallait faire des nouilles ou du hachis parmentier. [... l J'avais hàte de partir. C'est là que j'ai découvert une étonnante complicité ménagère entre mère et filles, dont je n'avais pas idée. "Tu as vu ton pull, je l'ai lavé au savon en paillettes, comme neuf. Je vais te faire un dessus-de-lit en cretonne, c'est frais, etc." Brigitte aide aux épluchages, en cuisine et me fait sentir avec suffisance que je ne sais rien faire. Vrai, je ne sais pas monter une mayonnaise, ni peler une carotte vite et fin, mais je pourrais lui rétorquer qu'à l'école je me débrouille plutòt bien. Non, ça ne compenserait pas. Pour une fille, ne savoir rien faire, tout le monde comprend, c'est ne pas être fichue de repasser, nettoyer, cuisiner comme il faut. Comment tu feras plus tard quand tu seras mariée ? La grande phrase de logique irréfutable [... l, pas un œuf à la coque, bien bien, tu verras si ça plaira à ton mari la soupe aux cailloux!

Annie Ernaux, La Femme gelée, 1981
1 La narratrice a été élevée par une mère pas « comme les autres », qui la laisse libre de ses choix et la pousse à étudier. Brigitte, son arnie, a reçu une éducation plus traditionnelle.
2 Il s'agit de la mère de Brigitte.
3 Toumant en rond (comme une toupie)

Document 4
Donna Cristina è morta; il viso pallido delle figlie perde un poco della sua serenità e la fiamma in fondo agli occhi cresce: cresce a misura che don Zame, dopo la morte della moglie, prende sempre più l'aspetto prepotente dei Baroni suoi antenati, e come questi tiene chiuse dentro casa come schiave le quattro ragazze in attesa di mariti degni di loro. E come schiave esse dovevano lavorare, fare il pane, tessere, cucire, cucinare, saper custodire la loro roba: e soprattutto, non dovevano sollevar gli occhi davanti agli uomini, né permettersi di pensare ad uno che non fosse destinato per loro sposo. Ma gli anni passavano e lo sposo non veniva. E più le figlie invecchiavano più don Zame pretendeva da loro una costante severità di costumi. Guai se le vedeva affacciate alle finestre verso il vicolo dietro la casa, o se uscivano senza suo permesso. Le schiaffeggiava coprendole d'improperi, e minacciava di morte i giovani che passavano due volte di seguito nel vicolo. [... l
Donna Lia, la terza delle sue figlie, sparì una notte dalla casa paterna e per lungo tempo non si seppe più nulla di lei. Un'ombra di morte gravò sulla casa: mai nel paese era accaduto uno scandalo eguale; mai una fanciulla nobile e beneducata come Lia era fuggita così. Don Zame parve impazzire; corse di qua e di là; per tutto il circondario e lungo la Costa in cerca di Lia; ma nessuno seppe dargliene notizie. Finalmente ella scrisse alle sorelle, dicendo di trovarsi in un luogo sicuro e d'esser contenta d'aver rotto la sua catena. Le sorelle però non perdonarono, non risposero.

Grazia Deledda, Canne al vento, 1913

Mme Christine est morte; le visage pâle de ses filles perd un peu de sa sérénité et la flamme au fond de leurs yeux grandit : elle grandit au fur et à mesure que don Zame, après la mort de sa femme, prend l'attitude de plus en plus autoritaire de ses ancêtres les Barons, et comme eux, retient enfermées à la maison comme des esclaves les quatre jeunes filles en attente d'un mari digne d'elles. Et comme des esclaves elles devaient travailler, faire le pain, tisser, coudre et cuisiner, savoir prendre soin de leurs affaires : et surtout, elles devaient garder les yeux baissés devant les hommes, ne pas se permettre de penser à un autre qu' à celui qui leur serait destiné comme époux. Mais les années passaient et aucun époux ne venait. Et plus ses filles vieillissaient et plus don Zame prétendait d'elles des mœurs irréprochables. Malheur s'il les voyait se montrer aux fenêtres qui donnaient sur le chemin de derrière de la maison, ou si elles sortaient sans sa permission. Il les giflait en les couvrant d'injures, et menaçait de mort les jeunes gens qu'il voyait passer deux fois de suite dans le chemin. [... ]
Madame Lia, la troisième de ses filles, disparut une nuit de la maison paternelle et pendant longtemps on n'eut plus aucune de ses nouvelles. Une ombre de mort pesa sur la maison : jamais dans le village il n'y avait eu un pareil scandale; jamais une jeune fille noble et de bonne éducation comme Lia ne s'était enfuie ainsi. Don Zame sembla devenir fou ; il courut partout ; dans tous les environs et le long de la cote à la recherche de Lia ; mais personne ne sut lui en donner des nouvelles. Finalement celle-ci écrivit à ses sœurs, disant qu'elle se trouvait en lieu sûr et qu'elle était contente d'avoir rompu ses chaines. Mais ses sœurs ne pardonnèrent pas et ne répondirent pas
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Grazia Deledda, Roseaux au vent, traduction de Marie Billoret, ebook, Faligi Editore, 2014





Amedeo Modigliani Femme a la cravate noire (mk38)


Amedeo Clemente Modigliani, Femme à la cravate noire, 1917



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