dimanche 17 janvier 2016

Les chansons des "Choristes" avec une fiche du film


Voici les chansons des Choristes 

que l'on va travailler  en  IV D 


tout particulièrement pour les débutants









Caresse sur l'océan
Caresse sur l'océan
Porte l'oiseau si léger

Revenant des terres enneigées

Air éphémère de l'hiver

Au loin ton écho s'éloigne

Châteaux en Espagne

Vire au vent tournoie déploie tes ailes

Dans l'aube grise du levant

Trouve un chemin vers l'arc-en-ciel

Se découvrira le printemps

Caresse sur l'océan
Pose l'oiseau si léger
Sur la pierre d'une île immergée
Air éphémère de l'hiver
Enfin ton souffle s'éloigne
Loin dans les montagnes
Vire au vent tournoie déploie tes ailes
Dans l'aube grise du levant
Trouve un chemin vers l'arc-en-ciel
Se découvrira le printemps
Calme sur l'océan.





Cerf-volant

Cerf-volant
Volant au vent

Ne t'arrête pas

Vers la mer

Haut dans les airs

Un enfant te voit

Voyage insolent

Troubles enivrants

Amours innocentes

Suivent ta voie
Suivent ta voie
En volant

Cerf-volant
Volant au vent
Ne t'arrête pas
Vers la mer
Haut dans les airs
Un enfant te voit
Et dans la tourmente
Tes ailes triomphantes
N'oublie pas de revenir
Vers moi






Compère Guilleri

Il était un p'tit homme appelé Guilleri Carabi
Il s'en fut à la chasse, à la chasse aux perdrix Carabi

Titi Carabi totot carabo compère Guilleri

Te lairas-tu, te lairas-tu, te lairas-tu mouri


Il s'en fut à la chasse, à la chasse aux perdrix Carabi

Il monta sur un arbre pour voir ses chiens couri Carabi

Titi Carabi toto carabo compère Guilleri

Te lairas-tu, te lairas-tu, te lairas-tu mouri





Fond de l'étang

Le Querrec est au pain sec
Le Leclerc n'est pas très clair

l' Boniface n'est pas loquace

Carpentier sait pas compter



Nous sommes de Fond de l'Etang

C'est pour le moins déconcertant

Nous sommes de Fond de l'Etang

Et c'est bien ça qu'est embêtant


Nous sommes de Fond de l'Etang
C'est pour le moins déconcertant
Nous sommes de Fond de l'Etang
Et c'est bien ça qu'est embêtant







La nuit

Oh nuit viens apporter à la terre
Le calme enchantement de ton mystère

L'ombre qui t'escorte est si douce

Si doux est le concert de tes doigts chantant l'espérance

Si grand est ton pouvoir transformant tout en rêve heureux



Oh nuit, oh laisse encore à la terre

Le calme enchantement de ton mystère

L'ombre qui t'escorte est si douce

Est-il une beauté aussi belle que le rêve
Est-il de vérité plus douce que l'espérance





Lueur d'été
Lueur d'été
Rêve animé

Mon coeur s'enflamme

Et soudain s'envole

si loin du sol

Et les larmes s'effacent

Loin des murs

Je m'abandonne

Et tout rayonne


Voiles au vent
Rivages au loin
C'est le temps de l'été
Et souvent de liberté
Les nuages effacés
Premiers émois
Frissons de joie
Tout s'anime
Tout devient si léger
Vivre apaisé
J'oublie la honte et les pleurs
Loin des tourments

Terreurs d'enfants
Les tristes murmures
Si loin des murs
Lueur d'été
Mon coeur s'enflamme
Et soudain s'envole
Si loin du sol
Et les larmes s'effacent
Loin des murs
Je m'abandonne
Et tout rayonne





Nous sommes de fond de l'étang

Le Querrec est au pain sec
Le Leclerc n'est pas très clair

L' Boniface n'est pas loquace

Carpentier sait pas compter



Nous sommes de fond de l'étang

C'est pour le moins déconcertant

Nous sommes de fond de l'étang

Et c'est bien ça qu'est embêtant


Nous sommes de fond de l'étang
C'est pour le moins déconcertant
Nous sommes de fond de l'étang
Et c'est bien ça qu'est embêtant






Vois sur ton chemin

Vois sur ton chemin
Gamins oubliés égarés

Donne leur la main

Pour les mener

Vers d'autres lendemains



Sens au coeur de la nuit

L'onde d'espoir

Ardeur de la vie

Sentier de gloire


Bonheurs enfantins
Trop vite oubliés effacés
Une lumière dorée brille sans fin
Tout au bout du chemin

Sens au coeur de la nuit
L'onde d'espoir
Ardeur de la vie
Sentier de la gloire









Vois sur ton chemin



Gamins oubliés égarés

Donne-leur la main

Pour les mener

Vers d'autres lendemains
Sens au coeur de la nuit
L'onde d'espoir

Ardeur de la vie

Sentier de gloire


Bonheurs enfantins
Trop vite oubliés effacés

Une lumière dorée brille sans fin

Tout au bout du chemin
Sens au coeur de la nuit


L'onde d'espoir

Ardeur de la vie

Sentier de gloire

Aaaaaaaaa-oooo
Vois sur ton chemin
Gamins oubliés égarés

Donne leur la main

Pour les mener

Vers d'autres lendemains


Sens au coeur de la nuit
L'onde d'espoir

Ardeur de la vie

Sens au coeur de la nuit
Aaaaaaaaa
Sentier de gloire!
Sentier de gloire!

Sentier de gloire!

Aaaaaaaaaaaaaa
Sentier de gloire!!
Sentier de gloire








LES CHORISTES




Un film de Christophe Barratier, avec Gérard Jugnot, François Berléand, Jacques Perrin, Kad Merad (France) Genre : Drame, Comedie - Duree : 1H35 mn
Distributeur : Pathé Distribution - Editeur DVD : Fox Pathé Europa (FPE)

L’HISTOIRE
1949. Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un pensionnat de rééducation pour élèves difficiles. Il est accueilli par l'homme à tout faire des lieux, le père Maxence, victime sous ses yeux d'une mauvaise blague d'un élève. Ce qui vaut à Clément d'avoir un aperçu immédiat des méthodes répressives appliquées par le directeur, Rachin. Malgré l'antipathie de ce dernier à son égard et les écarts répétés de quelques fortes têtes, le brave pion s'obstine à se rapprocher des enfants en cherchant une autre voie que la sanction. Compositeur frustré, il a alors l'idée de ressortir ses partitions pour les initier au chant...
 La mélodie du bonheur au Fond de l’Etang (commeaucinéma.com)
Le réalisateur Christophe Barratier nous raconte avec LES CHORISTES une jolie fable sur la nature humaine. Il est très aisé de comparer ce film à une partition de musique dans laquelle on entre avec ferveur, un morceau de piano qui nous mène de crescendo en decrescendo, de pause en silence, d’accords tonitruants en consonances plus douces et finalement nous laisse un agréable souvenir.
Gérard Jugnot joue ici le rôle principal et le spectateur est littéralement séduit par le personnage qu’il incarne : Clément Mathieu, nouveau pion du Fond de l’Etang, un internat de rééducation pour mineurs. Mais aussi, un professeur de musique raté qui découvre de vrais talents parmi les terreurs qu’il doit surveiller. Une analogie est bien sûr clairement possible entre LES CHORISTES et le film que Gérard Jugnot a réalisé Monsieur Batignole, d’une part parce que le co-scénariste, Philippe Lopes-curval est le même, et d’autre part parce que Clément Mathieu ressemble à si méprendre à Mr Batignole… On retrouve son côté à la fois touchant, émouvant, drôle et attachant. Toutefois, le personnage de Clément Mathieu est plus léger, plus en musique.
Là où le cinéaste
Christophe Barratier est vraiment original et réussit à nous convaincre, c’est qu’il ne fait pas du rôle principal le pivot du film. En effet, dès le départ, on sait que Clément Mathieu a été complètement oublié, qu’il n’a pas laissé de trace. C’est un héros effacé, qui met en valeur un des jeunes élèves de sa chorale. Il sera le vecteur du talent, sans jamais rien demander de plus. Et c’est cet aspect-là qui rend vraiment le personnage incarné par Gérard Jugnot, authentique.
La chorale est un régal, tous ces enfants ne pourront laisser indifférent même le plus récalcitrant des spectateurs.
Jean-baptiste Maunier, le jeune chanteur prodige de la troupe, dont la véritable voix mélodieuse nous accompagne tout au long du film, est un talent qu’il va falloir suivre de près. On applaudit aussi avec énergie la prestation de François Berléand en directeur d’établissement qui interprète avec brio et délectation les tortionnaires cyniques d’enfants. Kad Merad, plus connu pour son humour dévastateur que ses rôles sérieux, joue ici avec une grande conviction… Maxence Perrin, alias Pépinot, n’a qu’un petit rôle dans ce long-métrage, mais son personnage est un véritable rayon de soleil.
Il y a peut-être un peu trop de bons sentiments dans LES CHORISTES, avec le schéma déjà visité et revisité des gentils qui triomphent des méchants. Certaines lenteurs se ressentent aussi dans le scénario qui est malgré cela bien ficelé. Pourtant, un sourire s’agrippe à notre figure, une chanson continue de trotter dans notre tête bien après le générique de fin et le tout est plutôt plaisant.
Sohini Gogel



LES CHORISTES (LE FILM ENTIER )


vendredi 15 janvier 2016

NOTTE AL LICEO CLASSICO "E. CAIROLI" VARESE : Marie de Champagne "Le lai du chèvrefeuille"









(1154-1189)


Dans la 2ième moitié du XII siècle les mœurs plus polies de la courtoisie provençale gagnent le Nord de la France. C’est Aliénor d’Aquitaine qui paraît avoir le plus contribué à y acclimater la courtoisie du Midi, d’abord comme reine de France (épouse de Louis VII), puis comme reine d’Angleterre, deux ans après son second mariage avec Henri Plantagenet, conte d’Anjou et duc de Normandie, devenu roi d’Angleterre en 1154. Aliénor aimait les artistes et s’entourait d’un cour cultivé et raffiné. Cette influence fut encore élargie par ses deux filles, Aélis de Blois, et surtout MARIE, comtesse de Champagne. Cette dernière protectrice de Chrétien de Troyes lui imposait même certains thèmes courtois ; elle organisait, dit-on, des tribunaux ou Cours d’amour où l’on discutait de subtils problèmes de sentiment, prélude aux salons de nos précieuses du XVVII siècle
Elle est historiquement notre première poétesse et la créatrice d'un genre nouveau dans la littérature française, celui du récit bref qui deviendra la nouvelle sous la forme de lais .


Désignant en même temps la source orale que Marie a recueillie pour la «mettre en mémoire» et la forme littéraire qu'elle invente, le lai traduit une nouvelle conception du travail poétique: la source des lais n'est plus un texte écrit investi d'autorité, mais une tradition orale, à laquelle l'écrivain reconnaît une vérité. Vérité d'ordre moral et psychologique car, au-delà du merveilleux féérique présent dans nombre des lais de Marie, la grande aventure que ceux-ci racontent, c'est l'irruption de l'amour dans une vie et la série d'épreuves qu'il impose.

Elle laisse un Isopet (recueil de fables imitées d'Ésope) et une série de Lais, inspirées de Bretagne, dont douze nous sont parvenus.


-Dans le Lai du Chèvrefeuille, elle évoque Tristan. Chassé de la cour du roi Marc et loin d’Yseult qu’il aime, il apprend qu’elle doit passer dans la forêt où il vit. Il coupe une branche de coudrier, l’élague, la pare, y grave son nom et la plante au milieu du sentier. En la voyant, Yseult devine que son ami est caché dans les sous-bois ; elle y pénètre avec sa suivante. Ils ont un bref entretien où Tristan lui redit s douleur de vivre loin d’elle. Il en est deux comme du chèvrefeuille, lacé autour du coudrier. Ensemble, ils peuvent bien durer ; mais vient-on à les séparer, le coudrier meurt et le chèvrefeuille avec :


Tristan coupa une branche de coudrier
par le milieu et l'équarrit.
Quand il a préparé le bâton,
avec son couteau il écrit son nom.
Si la reine le remarque,
car souvent elle guettait un signe,
elle saura bien que le bâton
vient de son ami, quand elle le verra :
il lui était déjà arrivé
de l'apercevoir ainsi.
Voici le contenu du message
inscrit sur le bâton dont j'ai parlé :
longtemps Tristan était resté à cet endroit,
y avait demeuré et avait attendu
pour guetter et pour trouver
un moyen de la voir,
car il ne pouvait vivre sans elle.
Il en était de tous deux
comme du chèvrefeuille
qui autour du coudrier s'accroche.
Quand il l'enlace et le saisit,
et qu'il s'est mis tout autour du tronc,
ils peuvent bien vivre ensemble ;
mais si quelqu'un s'avise ensuite de les séparer,
le coudrier meurt rapidement
et le chèvrefeuille pareillement.
"Ma belle amie, ainsi en est-il de nous :
ni vous sans moi ni moi sans vous."

Lai du chèvrefeuille,
conservé dans un manuscrit de la fin du XIIIe siècle
contenant tous les lais de Marie de France,
Bibliothèque nationale










mardi 12 janvier 2016

EDOARDO SANGUINETI :Ballata delle donne - NOTTE AL LICEO CLASSICO "E. CAIROLI" VARESE




File:La nascita di Venere (Botticelli).jpg


GALLERIA DEGLI UFFIZI FIRENZE


Vendredi prochain,  le 15 janvier

Le liceo classico " E. Cairoli"

vous attend pour la NOTTE AL LICEO

Voici  un très beau poème dédié aux Femmes

...

Mille pensées 

 à mes Collègues et à mes Élèves 

de la filière ESABAC

qui ont prévu la présentation de 

figures féminines

dans l'art et dans la littérature





Ballata delle donne


di EDOARDO SANGUINETI


Quando ci penso, che il tempo è passato,
le vecchie madri che ci hanno portato,
poi le ragazze, che furono amore,
e poi le mogli e le figlie e le nuore,
femmina penso, se penso una gioia:
pensarci il maschio, ci penso la noia.

Quando ci penso, che il tempo è venuto,
la partigiana che qui ha combattuto,
quella colpita, ferita una volta,
e quella morta, che abbiamo sepolta,
femmina penso, se penso la pace:
pensarci il maschio, pensare non piace.

Quando ci penso, che il tempo ritorna,
che arriva il giorno che il giorno raggiorna,
penso che è culla una pancia di donna,
e casa è pancia che tiene una gonna,
e pancia è cassa, che viene al finire,
che arriva il giorno che si va a dormire.

Perché la donna non è cielo, è terra
carne di terra che non vuole guerra:
è questa terra, che io fui seminato,
vita ho vissuto che dentro ho piantato,
qui cerco il caldo che il cuore ci sente,
la lunga notte che divento niente.

Femmina penso, se penso l'umano
la mia compagna, ti prendo per mano.


Canzoni contro la guerra

avec le texte en français

dimanche 10 janvier 2016

Charles Baudelaire : A une passante





Claude Monet Essai de figure en plein-air : Femme à l'ombrelle tournée vers la gauche  -  1886 Musée d'Orsay Paris 


À une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet;


Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.


Un éclair... puis la nuit! — Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité?


Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!


— Charles Baudelaire

vendredi 8 janvier 2016

Henri Tachan : On ne retombe jamais en enfance







Castagnola 







On n'retombe jamais en enfance, 
L'enfance, on l'a jamais quittée, 
Ces vieux, qui vers l'hiver s'avancent, 
Ont encore un pied dans l'été,
L'été de leurs grandes vacances,
Où bourdonnent les champs de blé,
Où les longs cheveux de Laurence
S'envolaient au vent de juillet...


On n'retombe jamais en enfance,
L'enfance, je l'ai jamais quittée,
Mon vieil ours en peluche danse
Sous vos lampions d'absurdité,
Et tous mes chevaux de manège
Blancs, à la crinière argentée,
Galopent encore dans la neige
De mes noëls décapités...


On n'retombe jamais en enfance,
Ma douce, ma tiède, mon bébé,
Tous deux blottis  dans le silence
De quelque berceau  dérobé,
On se tête et on se balance,
Comme deux jumeaux nouveaux-nés,
Dans le jardinet de l'enfance,
Où on s'ra toujours jardiniers.





Carte de Castagnola début XIXe siècle 

Torino Museo del Risorgimento




mercredi 6 janvier 2016

Philippe Claudel "De quelques amoureux des livres" Ed. Finitude, 2015


Voici un livre à ne pas rater!

97 Écrivains, "Amoureux des livres",
qui n'ont pas réussi ...

"par diverses raisons qui tenaient aux circonstances
au siècle de leur naissance, à leur caractère, faiblesse, 
orgueil, lacheté ..."

Comme ce poète ... aux  semelles de vent 

"Ce Juan Opiedo, dont parle Borges, qui toute sa vie exerça la profession de cordonnier et qui sur chacune des semelles des chaussures qu'il rafistolait écrivait des vers de sa composition qui finissaient par disparaître peu à peu, usés par la marche sur les trottoirs de Buenos Aires" (p 63)



Philippe-Claudel-Dieu-a-perdu-le-match_imagePanoramique500_220



DE QUELQUES AMOUREUX DES LIVRES 

que la littérature fascinait, qui aspiraient à devenir 
écrivains mais en furent empêchés par diverses raisons 
qui tenaient aux circonstances, aux siècles de leur 
naissance, à leur caractère, faiblesse, orgueil, lâcheté,
 mollesse, bravoure,  ou bien encore au hasard qui 
de la vie fait son jouet et entre les mains duquel 
nous ne sommes que de menues créatures, 
vulnérables et chagrines.


De quelques amoureux des livres


I l y eut ainsi, depuis des siècles, vivant dans une opaque et insoupçonnable solitude, des créatures qui pensaient que ce qui sourdait de leur cerveau et se traduisait en un assemblage de mots pouvait à l’humanité servir. La consoler, l’émouvoir, l’éclairer. 
On pardonna beaucoup au péché d’orgueil qui animait ces êtres. 
On les écouta souvent. On les célébra parfois. On donna à des avenues leurs noms. On sculpta dans le marbre et le bronze leur visage et leurs mains. On les coucha dans de grands dictionnaires, des encyclopé- dies. Il fallait bien voir leurs efforts se prolonger d’un écho. Mais au vrai, ils ne servirent à rien qu’à distraire les mortels de leur temps. Et leurs livres sont comme des mues tombées dans les siècles aveugles et sourds. Car rien jamais 
ne change l’homme. Rien ne remodèle la pâte dont il est fait, 
pour  une fois et pour toujours. L’Histoire n’existe pas. Le 
Temps n’est qu’une illusion qui est l’autre nom de l’espoir. Car 
il 7 en faut bien un. Sinon quoi? Mais comment dire cela à 
l’enfant quand il s’avance dans l’âge de comprendre. Nous 
sommes les dépositaires de l’éternel mensonge. Nous le prolongeons. Le monde est une brume de chaleur qui s’élève 
dans le cœur d’un été qui n’est pas un été, mais le rêve de ce 
que pourrait être un été, s’il existait, s’il existait vraiment, ailleurs que dans les livres qui sont les matières fragiles de nos mémoires. C’est cela qu’avait tenté de cerner Virgile Maubert (1962-2006), dans son roman Le cercle, autour duquel il avait tant tourné et tourné qu’il n’était jamais parvenu à traduire ce qui mordait 
chaque nuit son sommeil et ses rêves, son couple et ses heures, 
et le roman, à sa mort, n’était qu’un entassement de feuilles noircies d’une écriture penchée, comme soufflée par le vent 
d’une tempête marine, que sa femme trouva dans un tiroir de
 son bureau, tandis que le corps de Virgile – on était quelque 
trente-sept minutes après sa mort – se balançait encore au 
crochet du lustre du salon éclairé par des six ampoules basse tension qui donnaient à son 8 teint des lueurs froides et un
 peu vertes. Mais Virgile Maubert, mort avant même d’être 
Virgile Maubert car ce n’était là qu’un pseudonyme qu’il 
s’était choisi, et qu’il traîna dans l’intimité familiale comme 
une vieille pantoufle de soie perdant d’année en année son 
satiné reflet, sa femme le moquant lorsqu’elle le voyait écrire
 – oh que nos proches, ceux que nous aimons du plus profond
 de notre cœur, peuvent parfois être le miel qui nous contente
 et l’acide qui nous ronge! – lui disait, «Arrête de faire ton 
Virgile, viens plutôt m’aider à laver la vaisselle, Benoît!» car l’écrivain, même si toutes les légendes veulent nous faire croire
 le contraire est une créature coincée dans son siècle, qui possède une âme mais aussi un estomac, des intestins et un rectum,
et Virgile Maubert dont nous tairons le nom véritable, disons 
que c’était un homme avec un nom d’homme véritable et cela 
est bien suffisant, avait désiré plus que tout durant son petit 
passage sur terre rejoindre la communauté des littérateurs. Il 
n’y était pas parvenu. Il n’était pas le seul, ni le premier (p.7-9)




vendredi 1 janvier 2016

Juliette Noureddine : Messe Solennelle



Bonne Année 2016 !

Que ce soit une année de Bonheur!


"Il ne faut pas avoir peur du bonheur

C'est seulement un bon moment à passer."

Romain Gary







In vino veritas !


message bonne annee 2016


A votre Santé !

Messe Solennelle


Enfin nous sommes là, entre nous, tous les deux
Seul à seul, tête à tête et les yeux dans les yeux
J´avais tant à te dire mais par où commencer?
Deux verres, une bouteille, je crois que j´ai trouvé!

Le vin délie la langue, il entrouvre le cœur
Il donnera ce soir le ton et la couleur
Rouge ardent de la braise et cristal du désir
A notre nuit d´amour, buvons pour le plaisir!

Qu´il soit de Blaye ou d´Echevronne,
De Vacqueyras ou de Tursan
(De Vacqueyras ou de Tursan)
Le vin réjouit le cœur de l´homme
Et de la femme, évidemment!
(Qu´il soit de Blaye ou d´Echevronne)
(Le vin réjouit le cœur de l´homme!)

Né d´une âpre Syrah, d´un peu de Carignan
D´une terre solaire, des mains d´un paysan
C´est avec ce vin-là qu´on dit qu´Ulysse a mis
Le cyclope à genoux et Circé dans son lit

Le vin délie les sens, il entrouvre les draps
Et pourtant, sous sa coupe je ne mentirai pas
Je bois, moi, pour le goût mais aussi pour l´ivresse
Pour cette nuit d´amour, soyons donc sans sagesse!

Les joues vermeilles, les yeux qui brillent
Chavirés par de doux émois
(Chavirés par de doux émois)
Le vin réjouit le cœur des filles
Et des garçons, ça va de soi
(Les joues vermeilles)
(les yeux qui brillent) 

(Le vin réjouit le cœur des filles)

Noé sur son rafiot en prit quelques futailles
Aux noces de Cana, au milieu des ripailles
C´est ce vin que Jésus fit d´une eau ordinaire
Et notons qu´il n´a pas eu l´idée du contraire

Le vin délie les âmes, il entrouvre le ciel
De sa petite messe gourmande et solennelle
Prions saint Emilion, saint Estèphe et les autres
Pour une nuit d´amour, voilà de bons apôtres!

De Kyrie en Te Deum
Vin du Cantique et sang divin
(Vin du Cantique et sang divin)
Le vin réjouit le cœur de l´homme
Du Père, du Fils, de l´Esprit Saint!
(De Kyrie en Te Deum)
(Le vin réjouit le cœur de l´homme)

Le vin comme l´amour, l´amour comme le vin
Qu´ils soient impérissables, qu´ils soient sans lendemain
Qu´ils soient bourrus, tranquilles, acerbes ou élégants
Je suis sûre qu´il ne faut pas mettre d´eau dedans!

Oh, ne partageons pas ces amours qui s´entêtent
Pas plus que ces vins-là qu´on boit pour l´étiquette
Tu es ce que tu es, je suis comme je suis
A notre vie d´amour, buvons jusqu´à la lie!

Mais taisons-nous et voyons comme
Finit cette nuit attendue
(Mais taisons-nous et voyons comme)
(Le vin réjouit le cœur de l´homme!)
Le vin réjouit le cœur de l´homme
Et puis le mien... bien entendu!





lundi 28 décembre 2015

LES POPPYS: "NON, NON, RIEN N'A CHANGÉ" (1971 !)




Pralongià  cz



MAIS SI  , MAIS SI ... 

un petit changement ...


PAS TROP,


 VOILA POURQUOI


C'EST A  NOUS DE CHANGER !







C'est l'histoire d'une trêve
Que j'avais demandée
C'est l'histoire d'un soleil
Que j'avais espéré
C'est l'histoire d'un amour
Que je croyais vivant
C'est l'histoire d'un beau jour
Que moi petit enfant
Je voulais très heureux
Pour toute la planète
Je voulais, j'espérais
Que la paix règne en maître
En ce soir de Noël
Mais tout a continué
Mais tout a continué
Mais tout a continué

Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !

Et pourtant bien des gens
Ont chanté avec nous
Et pourtant bien des gens
Se sont mis à genoux
Pour prier, oui pour prier
Pour prier, oui pour prier

Mais j'ai vu tous les jours
A la télévision
Même le soir de Noël
Des fusils, des canons
J'ai pleuré, oui j'ai pleuré
J'ai pleuré, oui j'ai pleuré
Qui pourra m'expliquer que ...

Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !

Moi je pense à l'enfant
Entouré de soldats
Moi je pense à l'enfant
Qui demande pourquoi
Tout le temps, oui tout le temps
Tout le temps, oui tout le temps

Moi je pense à tout ça
Mais je ne devrais pas
Toutes ces choses-là
Ne me regardent pas
Et pourtant, oui et pourtant
Et pourtant, je chante, je chante

Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !



Les Poppys