mardi 12 août 2014

Gainsbourg "Aux armes et caetera"











 s'est souvent moqué de tout et de tous, mais dans ce cas


il s'agit, dirais-je,  d'une sorte d' insoumission,


 « Je suis un insoumis qui a redonné à

La Marseillaise son sens initial"

  


C'est avec cet album que le reggae  fait son apparition en France








Allons enfant de la patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé

Aux armes et caetera

Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats
Ils viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils nos compagnes

Aux armes et caetera

Amour sacré de la patrie
Conduis soutiens nos bras vengeurs
Liberté liberté chérie
Combats avec tes défenseurs

Aux armes et caetera

Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus

Aux armes et caetera






Poésie en liberté: Palmarès de l'étranger 2014 - Deuxième prix : Giulia Calvi" - Lycée "E. Cairoli Varese (Italie)













Phalène (conversation avec un triste rêveur)
 
-Vis; la vie qui passe; soupires, soupires.
-Toute la nuit?
-Tu es une phalène.
-Toute la nuit.
-C’est normal, c’est normal que tout te fasse mal.
-Toute la nuit, toute la nuit.
-Et puis, qui te dit ça, Petite?
-À moi, la vie coulait par les yeux comme rivières. 
-Tu t’es éteinte, Petite.
-À moi, la vie s’éteignait dans les yeux comme cendre.
-Je peux y effondrer dans ta bouche, Petite. 
-À moi, les mots déchirent les lèvres.
-Déchires-moi l’ âme, Petite.
-À moi, la peur s’enfonce dans la peau comme lames.
-Et par ta gorge on égorge les rêves.
-À moi, la vie disparaît comme brouillard.
-À nous, la vie embrouille comme brouillard; tu es le non-sens  
de toi-même.
 
Giulia Calvi
 
 
 
 

 



 
 
 
 
 
Pourquoi as-tu décidé de participer à Poésie en liberté?
 
J'ai toujours aimé la poésie et la littérature en général. Mon professeur de français,
Carlo Zerba,  avait présenté en cours ce concours et mon amour pour la poésie m'a
amenée à  m’inscrire.
 
C'est la première fois que tu participes à un concours?
 
C’est la première fois pour  un concours de poésie. En ce qui concerne  la prose, j’ai
participé au concours Premio Chiara Giovani il y a un an et je suis arrivée parmi les 23
 finalistes. J'ai envoyé une histoire  cette année aussi, mais on ne connaît  pas encore la
 liste des gagnants.  
 
D'où vient cette passion pour l'écriture?
 
C'est une passion qui remonte à mon enfance. À 6 ans, j'avais déjà lu tous les livres
 de  Harry Potter publiés à l'époque; je crois que cette passion est née à partir de ce
moment-là. J’espère que cette passion pourra faire partie de mon travail, quand je
serai  adulte.  J'ai toujours beaucoup lu, et cela m'a énormément  aidé dans l'écriture.
Je suis arrivée un peu plus tard à la lecture des poèmes, à l'âge de 11 ans. J'avais vu
le  film "Il postino", avec Massimo Troisi, et j'avais commencé à lire Neruda.
 
Quels sont tes livres et tes poèmes préférés?
 
Il est très difficile de choisir un livre seulement. Il y en a plusieurs : Uno Nessuno e
Centomila de Pirandello m'a, sans aucun doute, beaucoup marquée  , mais j'ai aussi
 aimé Le Petit Prince de Saint-Exupéry, Demian de Hesse, Il giovane Holden de
Salinger et  Un uomo d’  Oriana Fallaci. Parmi les recueils de poèmes j’ai bien aimé
 Antologia di Spoon River d’Edgar Lee Masters, Il quaderno verde del Che,   Howl
et Kaddish d'Allen  Ginsberg.


 

Montaigne: "Ai-je perdu mon temps"..." [Essais, Livre II, chapitre XVIII, « Du démentir », extrait]




Le chapitre XVIII, intitulé "Du démentir" reprend l'avis aux lecteurs et montre qu'il écrit pour lui et ses amis. Il aborde un thème fondamental : pourquoi et comment parler de soi.
Il est assez rare qu'un auteur ne s'interroge pas sur sa démarche
 autobiographique. Deux thèmes : interrogations sur le bien fondé
 de l'écriture autobiographique et justification de l'autobiographie
 et de sa publication.   
En écrivant son autobiographie, Montaigne se révèle tel qu'il est
 et trouve ainsi une occasion de mieux se connaître, tout en
donnant à un public potentiel une possibilité de le connaître.
  
 
 


 
 


 "Ai-je perdu mon temps?..."
 
 
    Et quand personne ne me lira, ai-je perdu mon temps de m'être entretenu tant d'heures oisives à pensements si utiles et agréables ? Moulant sur moi cette figure, il m'a fallu si souvent dresser et composer pour m'extraire, que le patron s'en est fermi et aucunement formé soi-même. Me peignant pour autrui, je me suis peint en moi de couleurs plus nettes que n'étaient les miennes premières. Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait, livre consubstantiel à son auteur, d'une occupation propre, membre de ma vie ; non d'une occupation et fin tierce et étrangère comme tous autres livres.
    Ai-je perdu mon temps de m'être rendu compte de moi si continuellement, si curieusement ? Car ceux qui se repassent par fantaisie seulement et par langue quelque heure, ne s'examinent pas si primement, ni ne se pénètrent, comme celui qui en fait son étude, son ouvrage et son métier, qui s'engage à un registre de durée, de toute sa foi, de toute sa force.
    Les plus délicieux plaisirs, si se digèrent-ils au dedans, fuient à laisser trace de soi, et fuient la vue non seulement du peuple, mais d'un autre.
    Combien de fois m'a cette besogne diverti de cogitations ennuyeuses ! et doivent être comptées pour ennuyeuses toutes les frivoles. Nature nous a étrennés d'une large faculté à nous entretenir à part, et nous y appelle souvent pour nous apprendre que nous nous devons en partie à la société, mais en la meilleure partie à nous. Aux fins de ranger ma fantaisie à rêver même par quelque ordre et projet, et la garder de se perdre et extravaguer au vent, il n'est que de donner corps et mettre en registre tant de menues pensées qui se présentent à elle. J'écoute à mes rêveries parce que j'ai à les enrôler. Quant de fois, étant marri de quelque action que la civilité et la raison me prohibaient de reprendre à découvert, m'en suis-je ici dégorgé, non sans dessein de publique instruction ! Et si, ces verges poétiques :
Zon dessus l'oeil, zon sur le groin,
Zon sur le dos du Sagoin !
s'impriment encore mieux en papier qu'en la chair vive. Quoi, si je prête un peu plus attentivement l'oreille aux livres, depuis que je guette si je pourrai friponner quelque chose de quoi émailler ou étayer le mien ?
    
 [Essais, Livre II, chapitre XVIII, « Du démentir », extrait]


 
 
 
 
 Montaigne souligne le plaisir de la relation à soi-même car il faut se regarder comme  un autre et avoir une relation avec soi-même. Il donne une grande place à l'affectivité :  champ lexical du plaisir et de l'agrément.
On pourra toujours relire les moments heureux de sa vie. On fige pour l'éternité les moments les plus agréables de sa vie.L'autobiographie, faire le point, faire ressurgir les plaisirs est le meilleur moyen de lutter contre l'ennui. Il nous montre la relation entre la représentation de soi et la connaissance de soi (autobiographie : essayer  de se représenter).
Les deux opérations vont de paire : parler de soi implique une meilleure connaissance de soi. Il utilise le vocabulaire de la peinture et de la sculpture pour le champ lexical de parler de soi : "moulant sur moi cette figure", "dresser et composer", "le patron" (c'est Montaigne lui-même), "me peignant", "couleurs", "l'étude", "l'ouvrage".
Il faut que Montaigne se regarde. Cela montre les différentes étapes de l'autobiographie. Une meilleure maîtrise de soi. Montaigne met en valeur sa volonté de dominer son imagination quand il va parler de lui (champ lexical de l'ordre ), "ranger ma fantaisie à rêver", "ordre", "la garder de se perdre et extravaguer  au vent", "enrôler". 
Soucis de structure, de ne pas aller dans tous les sens, de suivre un fil conducteur.  D'où l'autobiographie (meilleure maîtrise de soi).
 


 
 




lundi 11 août 2014

Interview à M. Zerba de Ana Ferati






J'accepte l'âpre exil, n'eût-il ni fin ni terme,
Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu'un a plié qu'on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer.
  

Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !
  
  Victor Hugo Ultima verba




    





    



Je ne publie jamais en italien sur ce blog,
 
mais face aux misères que l'on doit supporter

 ... je ne peux que remercier une fois de plus
 
mes élèves les meilleurs et les pires,
 
eux aussi, ont plein droit à mon travail
 
 ...  même plus.
 
 
 
MERCI
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'être humain jouit de ce privilège de pouvoir tirer
 
 des jouissances nouvelles et subtiles

même de la douleur, de la catastrophe et de la fatalité
 
    
(Charles Baudelaire)
 



Ana Ferati   (I D EsaBac)
Intervista al prof. Zerba … non so dirti come e quando ma vedrai che cambierà

- Come si trova al Cairoli? Da quanto tempo insegna qui?
Insegno al Liceo ormai dal 1999…15 anni!  Sarebbe troppo lungo l’elenco per ricordare i momenti felici, gli alunni, gli eventi, 3 convegni di letteratura … direi solo ESABAC, senza dubbio l’aver creato questa sezione internazionale al Cairoli è quello che maggiormente mi gratifica.
- Da ragazzo pensava già di diventare professore di francese?
No, anche se se conservo un ottimo ricordo dei miei docenti e questo ha senz’altro influenzato le mie scelte …  In 3a media la mia carissima prof di francese mi  regalò un libro sulla storia della Francia che non sono mai riuscito a ritrovare.
- Una curiosità: qual è il peggior voto che abbia mai preso da studente?
Non ho dubbi 2,5 in latino … lo ricordo ancora perché ai tempi si studiava latino alle medie ed io … secchione,  avevo 9!
- In veste di professore, quel è stato l'episodio più divertente che sia mai accaduto in una sua classe?
Troppi … mi diverto sempre e spero che questo capiti anche ai miei alunni, ma forse il ricordo più divertente é di aver lasciato a Milano a mezzanotte 2 colleghe … non del classico … che da quel che sento non l’hanno dimenticato!
Ma come potevo ricordarmi di loro dopo “L’école des femmes” di Molière con  Daniel Auteuil che mi aspettava per un autografo!
- Da qualche anno gestisce un blog in francese, che sta avendo un notevole successo. Ce ne vuole parlare?
Vi lascio l’indirizzo per visionarlo … http://memoiresdeprof.blogspot.it
Sono felice dell’apprezzamento di colleghi e alunni … con la speranza che i miei alunni continuino ad  approfittare del mio lavoro diurno e notturno!
- Un libro, una canzone, un film.
Mémoires d’Hadrien di Marguerite Yourcenar al primo posto, con Delitto e Castigo di Dostoevskij, la Recherche di Proust, Boule de suif di Maupassant, Le Rapport Brodeck di Philippe Claudel … e quello che devo ancora leggere che mi aspetta con altri 20 sulla mia scrivania!
Sul blog troverete parecchie canzoni, ritengo  molto coinvolgente  lo studio di una lingua attraverso le canzoni, difficile citare una sola canzone ..forse “La ballata  degli annegati” di Guccini che ho ritrovato recentemente,il mitico Brassens au sommet insieme a Jacques Brel e Fabrizio de André  sono quelli  che più mi ricordano la voglia di vivere e la  sfiga che regna sovrano tra i poveracci, i paria.
 - Un personaggio del passato ed uno attuale che ammira?
Avrei voluto vivere come Baudelaire … nel presente voi studenti siete i soli che posso ammirare,  su di Voi confido … il presente lo subisco e lo sopporto solo grazie alla mia rivolta quotidiana di fronte alla desolazione umana che ci circonda a livello politico e sociale, dove l’ignoranza e il servilismo regnano sovrani.
- Come ritiene che siano i ragazzi di oggi?
Culturalmente, a volte, superficiali .. Affascinanti  come sempre, come tutti lo siamo stati a 18 e forse qualche collega se n’è dimenticato! …
Non abbiate paura di nulla saranno gli altri a temervi!
- Se fosse stato lei l'intervistatore, quale altra domanda avrebbe posto?
Nessuna domanda … una canzone Vedrai vedrai … non so dirti come e quando ma vedrai che cambierà .. forse non sarà domani, ma un bel giorno cambierà …! (Luigi Tenco) 









Tachan État civil


 J'ai pas de "look", j'ai pas d'image, j'ai pas de profil,
J'poursuis ma route, imperturbable, sur mon fil
Et je déambule
Comme un funambule,
Entre trois chats, deux cheminées et un chenil,
Un gros chagrin, un petit amour couleur des Iles...
Mon état civil:
"Attention, fragile!"
Pour les imbéciles
Qui brisent les fleurs de leurs gros doigts!

J'suis pas chébran, je suis pas "out", je ne suis pas "in",
J'ai pas de "clip", j'ai pas de "hit", pas de "standing"
Et je déambule
Comme un noctambule,
Petit lutin perché sur un croissant de lune,
Petit pantin perdu à une corne de brume...
Mon état civil:
"Attention, fragile!"
Pour les imbéciles
Qui brisent les fleurs de leurs gros doigts!

Je n'suis pas "rock", je n'suis pas "pop", je n'suis pas "twist",
J'aime le tango, l'veau marengo et les valses tristes
Et je déambule
En faisant mes bulles
Mes petites chanson tantôt canons, tantôt câlines,
Mes petits poèmes moitié piments, moitié pralines...
Et en codicille:
"Attention, fragile!"
Pour les imbéciles
Qui brisent les fleurs de leurs gros doigts