mercredi 2 mars 2016

UNINSUBRIA VARESE "Conoscere per tradurre. Tradurre per creare" ou comment "Concocter un poème de son cru"







"Concocter un poème de son cru" 

par les élèves de V D filière ESABAC 

du lycée classique "E. Cairoli" de Varese

Pour un art poétique

Prenez un mot, prenez en deux 
faites les cuire comme des œufs 
prenez un petit bout de sens 
puis un grand morceau d’innocence 
faites chauffer à petit feu 
au petit feu de la technique 
versez la sauce énigmatique 
saupoudrez de quelques étoiles 
poivrez et puis mettez les voiles 
Où voulez-vous donc en venir ? 
A écrire 
Vraiment ? à écrire ?

Raymond Queneau


Il m'est impossible de publier  


tous les poèmes de mes bons élèves 

en voici une toute petite partie



TANT DE FORÊTS

Tant de forets arrachées à la terre
et massacrées
achevées
rotativées

Tant de forets sacrifiées pour la pâte à papier
des milliards de journaux
attirant annuellement l'attention des lecteurs
sur les dangers du déboisement de bois et des forets.
 Jacques Prévert

TANTE FORESTE

Tante foreste strappate alla terra
e massacrate
terminate
rotativizzate

Tante foreste sacrificate per la carta
di miliardi di giornali
che attirano annualmente l'attenzione dei lettori
sui pericoli del disboscamento di boschi e foreste.


TANT D'ENFANTS

Tant d'enfants arrachés à la vie
et maltraités
exploités
oubliés

Tant d'enfants sacrifiés pour le Coltan
de milliards de portables
qui sont offerts à Noel à tant de jeunes
après leur avoir dit d'être sages avec les autres enfants.

TANTI BAMBINI

Tanti bambini strappati alla vita
e maltrattati
sfruttati
dimenticati

Tanti bambini sacrificati per il Coltan
di miliardi di cellulari
che sono donati a Natale a tanti giovani
dopo aver detto loro di essere buoni con gli altri bambini.
Federica Balestrieri


"Avril" de Gerard Nerval

Déjà les beaux jours, - la poussière
Già  i bei giorni- il pulviscolo
Un ciel d'azur et de lumière, 
Un cielo d'azzurro e di luce
Les murs enflammés, les longs soirs
I muri infiammati, le lunghe sere;
-Et rien de vert: - à peine encore
E nulla di verde:- a mala pena ancora
Un reflet rougeâtre décore
un riflesso rossiccio decora
Les grands arbres aux rameaux noirs!
i grandi alberi dai neri ramoscelli!

Ce beau temps me pèse et m'ennuie. 
Questo bel tempo  mi pesa  e mi annoia
- Ce n'est qu'après des jours de pluie
Non è che  dopo qualche giorno di pioggia
 Que doit surgir, en un tableau,
che deve sorgere, in un quadro
Le printemps verdissant et rose,
La primavera verdeggiante e rosa,
Comme une nymphe fraîche éclose 
Come sboccia una fresca ninfa
Qui, souriante, sort de l'eau.
che sorridente, esce dall'acqua.

 "Janvier"
La poussière glaciale arrive lentement,
comme des larmes fragiles les cristaux de neige tombent,
dansent dans le ciel, embrassent le monde perdu.
Meurent désormais les arbres courbés,
ils perdent tristement leurs feuilles enflammées,
qui voltigent par l'air dans un ballet fou. ( pas d’assonance ici ou # u)

Un petit rouge-gorge vole et chante doucement,
il se fait flatter par le piquant vent,
il fuit le froid, il ne pense à rien,
le froid, qui tout détruit
le froid, qui suffoque la vie,
comme le soleil qui toujours meurt et revient.
Cova Michele


Sables mouvants
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entr'ouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.

Sabbie mobili
Demoni e meraviglie
Venti e maree
Lontano già si è ritirato il mare
E tu
Come alga dolcemente accarezzata dal vento
Nella sabbia del tuo letto ti agiti sognando
Demoni e meraviglie
Venti e maree
Lontano già si è ritirato il mare
Ma nei tuoi occhi socchiusi
Due piccole onde son rimaste
Demoni e meraviglie
Venti e maree
Due piccole onde per annegarmi.
Jacques Prévert


Feuilles
Comme feuilles,


nous naissons dans un monde heureux, 

criblé de couleurs, de lumière et d'espoir.

Comme feuilles,


nous nous habituons aux douces caresses du vent,

qui parfois disparaît,

qui parfois revient.

Comme feuilles,


nous oublions qui nous sommes,

jusqu'à ce que nous cessons vraiment de l'être.

Comme feuilles,


nous tombons,

prêts pour renaître de nouveau.


Foglie
Come foglie,


nasciamo in un mondo felice,

pieno di colori, luce e speranza.

Come foglie,


ci abituiamo alle dolci carezze del vento,

che a volte sparisce,

a volte ritorna.

Come foglie,


ci dimentichiamo chi siamo,

finchè non smettiamo veramente di esserlo.

Come foglie,


cadiamo,

pronti per rinascere di nuovo.
Mariam Errakbi



Sables mouvants

Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entr'ouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer

Sabbie Mobili
Demoni e meraviglie, venti e maree,
il mare si è già ritirato lontano,
e tu come un’alga
dolcemente accarezzata dal vento,
nella sabbia del tuo letto ti agiti sognando.
Demoni e meraviglie, venti e maree,
il mare si è già ritirato lontano,
ma nei tuoi occhi socchiusi,
due piccole onde son rimaste.
Demoni e meraviglie, venti e maree,
due piccole onde per annegarmi.
Jacques Prévert

Mirages et sorcières
Mirages et sorcières, nuages et gouttes,
de la fenêtre tu regardes la route,
le plomb recouvre le ciel,
il pleut sur les toits,
les maisons sont arbres,
tu es comme dans un bois.

Mirages et sorcières, nuages et gouttes
de la fenêtre tu regardes la route
tu cries, tu pleures
mais personne ne t‘écoute
 Mirages et sorcières, nuages et gouttes
le soleil est pluie et tu es muette

Miraggi e Streghe
Miraggi e streghe, nuvole e gocce,
guardi la strada dalla finestra,
il piombo copre il cielo,
piove sui tetti,
le case sono alberi,
sei come in un bosco.

Miraggi e streghe, nuvole e gocce,
guardi la strada dalla finestra,
gridi, piangi,
ma nessuno ti ascolta
Miraggi e streghe, nuvole e gocce,
il sole è pioggia e tu sei silenziosa.

Caterina Corti

MELANCHOLIA - Victor Hugo

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement

Dove vanno tutti questi bambini di cui nemmeno uno ride?
Questi dolci esseri pensosi  che la febbre  smagrisce?
Queste ragazze di otto anni che vediamo camminare sole?
Se ne vanno a lavorare quindici ore sotto delle  macine;
Vanno, dall'alba alla sera, a fare eternamente
Nella stessa prigione  lo stesso movimento.
 
 
SULLA STRADA ASFALTATA
 
Sulla strada asfaltata                                       Sur la route goudronnée
Coperta di bianco,                                            Recouverte de blanc,
I fiocchi cadenti                                                Les flocons tombants
In un vortice stanco,                                        Dans un remous fatigué,
Il silenzio attonito                                             Le silence stupéfait
Di mille bambini:                                              De milles enfants:
Dietro, la scia                                                    Derrière, le sillage
Rossa di duemila rubini.                                  Rouge de deux mille rubis.
L’odore del sangue,                                          L'odeur du sang,
La morsa del ghiaccio,                                     En proie à la glace,
I calli fasciati                                                      Les cors couverts
D’un lurido straccio,                                         D'un chiffon crasseux,
Continua la marcia,                                          Poursuit la marche,
La lunga agonìa:                                                La longue agonie:
Dietro, la scia                                                     Derrière, le sillage
Rossa di duemila rubini.                                  Rouge de deux mille rubis. 
Chiara Jacazzi



DROIT DE REGARD

Vous
je ne vous regarde pas
ma vie non plus ne vous regarde pas
J'aime ce que j'aime
et cela seul me regarde
et me voit
J'aime ceux que j'aime
je les regarde
Ils m'en donnent droit. 



JE TOMBE

Je volais
maintenant je tombe
amoureux

toi
moi
nous étions
et plus nous ne sommes.

Je suis
et plus nous ne serons.


CADO

Volavo
ora cado
innamorato

tu
io
eravamo
e più non siamo.

Sono
e più non saremo.

Paolo Tonussi












DIRITTO DI SGUARDO

Voi
io non vi guardo
la mia vita non vi riguarda più
Io amo ciò che amo
e questo solo mi riguarda
e mi concerne
Io amo coloro che amo
e io li guardo
essi me ne danno diritto. 









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