Que va-t-il rester de nous
si l'on détruit notre culture?
si l'on détruit notre culture?
Quelle folie que d' envisager
d'anéantir la beauté !
d'anéantir la beauté !
une
"identité de frontière"
"identité de frontière"
Ils sont sans doute passés par là. Au VIIe siècle, les compagnons du Prophète, à la tête des armées de l’islam, en route pour la conquête du monde, se sont vraisemblablement arrêtés à Palmyre, dans sa palmeraie, avant de se lancer à l’assaut de la verte Damas et de ses richesses, Damas dont la dynastie omeyyade fera sa capitale, délaissant Médine et posant ainsi la première pierre de l’empire musulman qui, loin de détruire ce qui le précède, s’en nourrit, s’y forme, s’y modèle. Que restait-il à l’époque de l’antique cité caravanière ? Un peu plus qu’aujourd’hui, ou un peu moins ; quelques églises, un évêque, nous apprend Paul Veyne dans Palmyre. L’irremplaçable trésor. Est-ce qu’un noble guerrier arabe descendit de chameau pour pleurer sur ces ruines, dans la grande tradition de la poésie du désert, et chanter comme Imroul Qays quelques décennies plus tôt : « Arrêtons-nous pour pleurer au souvenir de cet amour, sur les traces de ce campement, au bas des dunes » ? La poésie arabe s’ouvre avec cette déploration, elle naît de la nostalgie que provoquent les ruines des choses perdues.
Aujourd’hui nous pleurons tous, et il n’y a pas de chant funèbre plus juste et plus noble que celui que Paul Veyne consacre à Palmyre, thrène dédié à l’archéologue syrien Khaled Al-Asaad, qui en fut le gardien et l’explorateur quarante ans durant, avant...
Le souvenir de Palmyre est un hymne à la beauté.
Le Monde des LIVRES , vendredi 30 octobre 2015
Palmyre. L’irremplaçable trésor, de Paul Veyne, Albin Michel,
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