mardi 2 septembre 2014

Journée ESABAC : Albert Camus 7 novenbre - 1913 - 2013




 La pauvreté  […] n’a jamais été un malheur pour moi :
 la lumière y répandait ses richesses.   […]
  Pour corriger une indifférence naturelle,
  je fus placé à mi-distance de la lumière et du soleil.
La misère m’empêcha de croire que tout est bien
sous le soleil et dans l’histoire ;
  le soleil m’apprit que l’histoire n’est pas tout  ». 
  Œuvres Complètes, Tome I, p. 32 Préface à L’Envers et l’Endroit.

 



Albert Camus
 (1913-2013)

   La pensée de midi
    





Je souhaite remercier Catherine Camus et la  Bibliothèque Méjanes pour les photos que j’ai utilisées dans mes billets sur mon blog et pour affiche de cette journée ainsi que Claudie Pion et l’Institut français de Milan, les collègues qui participent au travaux d’aujourd’hui et l’Università dell’Insubria di Varese qui nous permet d’être là.
Pourquoi Camus ? Qui est Albert Camus et que représente-t-il aujourd’hui  dans le panorama littéraire  international ?
J’ai depuis toujours cette image lorsque je pense à Camus : « Au midi de la pensée », la lumière efface l’ombre et  le pari existentiel l’emporte, il suffirait de penser à  Tarrou , au Docteur Rieux..
Mais, lorsque j’ai choisi le titre de cette journée, je songeais aussi à notre lycée classique et à ce que pendant ces 14  années de bonheur j’y ai  vécu complètement submergé  de cette pensée méditerranéenne, voilà ma pensée de midi, hanté des vers de Paul Valéry, (Le cimetière marin)
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée !O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux
 !
que j’ai essayé de traduire aussi dans un essai bref  ESABAC.
Pourquoi Albert Camus ? Parce que il voulait l’homme avant l’histoire, comme  dit Catherine Golliau (Le Point), parce qu’il doutait, parce qu’il refusait le nihilisme, parce qu’il aimait le soleil, les femmes, l’amour et la vie … parce qu’il nous  a démontré que, même sans raison d’espérer, on peut toujours se battre.
Parce que L’étranger est l’un des livre les plus lus au monde, parce que L’Homme révolté est devenu un livre culte en Ukraine, au Kosovo, en Égypte, en Iran, dans ces pays où les citoyens s’élèvent au péril de leur vie contre la dictature, la corruption, l’injustice ou le fanatisme…(et alors  pourquoi ne pas le lire ou bien le relire, comme ditCalvino et comme Rossella Frapiccini, Cinzia di Tondo, Carla Soresina  répètent depuis toujours …….
L’étranger et La peste  pour n’en citer que les plus connus, représentant l’absurde et la révolte, les deux thèmes majeur de sa recherche, mais il est vrai que ces derniers temps certains critiques ont vu dans Le premier homme, le livre qu’il avait dans sa sacoche au moment de sa mort, comme le début de ce qui devait être « Le troisième  et dernier cycle… celui de l’amour » .
C’est Jean-François Mattéi dans « Comprendre Camus » qui, parmi les premiers, a soutenu cette thèse. Albert Camus fait l'objet de nombreux malentendus selon Mattéi qui propose de les dissiper en nous offrant une lecture novatrice du travail de ce philosophe.
Il nous démontre que c'est en abordant les trois cycles de son oeuvre (l'absurde, la révolte, l'amour) que l'on comprend mieux ses différentes prises de position : son refus radical de la peine de mort et de la bombe atomique, sa méfiance en la révolution ou sa position par rapport à l'Algérie.

Il ne nous  reste alors  que travailler à bien penser
 pour une cité heureuse.



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