lundi 24 juillet 2017

Ciao Italia ! Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France (1860-1960)



Voilà une expo à ne pas manquer ...

On pourrait la dédier à tous ceux qui pensent sauvegarder leurs frontières ... ou bien leur race ... une idée pas tellement nouvelle ...


Afiche Ciao Italia 4x3


Ciao Italia ! 
Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France (1860-1960)

Dès la seconde moitié du XIXe siècle et jusque dans les années 1960, les Italiens furent les étrangers les plus nombreux dans l’Hexagone à venir occuper les emplois créés par la croissance économique. Aujourd’hui célébrée, leur intégration ne se fit pourtant pas sans heurts. Entre préjugés dévalorisants et regards bienveillants, l’image de l’Italien en France se dessina sur un mode paradoxal et leurs conditions d’accueil furent difficiles.
Entre méfiance et désir, violences et passions, rejet et intégration, l’exposition Ciao Italia ! traduit les contradictions spécifiques de l’histoire de cette immigration tout en mettant en lumière l’apport des Italiens à la société et à la culture françaises. Jouant des clichés et préjugés de l’époque et rappelant la xénophobie dont ils étaient victimes, l’exposition s’attache à retracer le parcours géographique, socio-économique et culturel des immigrés italiens en France du Risorgimento des années 1860 à la Dolce Vita célébrée par Fellini en 1960.
Abordant tout à la fois la religion, la presse, l’éducation, les arts, la musique et le cinéma, les jeux et le sport, ou encore la gastronomie, elle donne à voir tous ces Italiens, ouvriers, mineurs, maçons, agriculteurs, artisans commerçants ou encore entrepreneurs qui ont fait la France tout en rendant hommage aux plus connus d’entre-eux à l’instar d’Yves Montand, de Serge Reggiani, de Lino Ventura ou encore des familles Bugatti et Ponticelli.
Dans un dialogue original et fécond entre documents d’archives et œuvres artistiques, ce sont près de 400 pièces provenant d’institutions françaises et italiennes qui sont présentées au travers d’un parcours à la fois sensible et pédagogique où figurent les artistes Giovanni Boldini, Giuseppe de Nittis, Gino Severini, Renato Paresce, Filippo De Pisis, Massimo Campigli, Mario Tozzi, Alberto Magnelli, Leonardo Cremonini.














Résultat de recherche d'images pour "ciao italia un siècle d'immigration et de culture italiennes en france"



Viva l'Italia 
assassinata dai giornali e dal cemento





mardi 18 juillet 2017

Louis Aragon "Maintenant que la jeunesse ..." - Jacques Bertin











Maintenant que la jeunesse
S'éteint aux carreaux bleuis,
Maintenant que la jeunesse
Machinale m'a trahi.

Maintenant que la jeunesse,
Tu t'en souviens, souviens-t-en,
Maintenant que la jeunesse
Chante à d'autres le printemps.

Maintenant que la jeunesse
Détourne ses yeux lilas.
Maintenant que la jeunesse
N'est plus ici, n'est plus là.

Maintenant que la jeunesse,
Sur d'autres chemins légers,
Maintenant que la jeunesse,
Suit un nuage étranger.

Maintenant que la jeunesse
Chante à l'autre le printemps,
(Appuie-voleur généreux)
Me laissant mon droit d'aînesse
Et l'argent de mes cheveux.

Il fait beau à n'y pas croire,
Il fait beau comme jamais.
Quel temps, quel temps sans mémoire,
On ne sait plus comment voir,
Ni se lever ni s'asseoir,
Il fait beau comme jamais.

C'est un temps contre nature,
Comme le ciel des peintures,
Comme l'oubli des tortures,
Il faut beau comme jamais.

Frais comme l'eau sous la rame,
Un temps fort comme une femme,
Un temps à damner son âme,
Il faut beau comme jamais.

Un temps à rire et courir,
Un temps à ne pas mourir,
Un temps à craindre le pire,
Il fait beau comme jamais.







mardi 4 juillet 2017

EPREUVES ESABAC 2017 HISTOIRE - Prova di : STORIA IN LINGUA FRANCESE




Svolga il candidato una delle seguenti prove a scelta tra:

a) composizione

b) studio e analisi di un insieme di documenti

a) Composizione
Transformations institutionnelles et vie politique en Italie et en France de 1945 aux débuts des années soixante (600 mots environ).

b) Studio e analisi di un insieme di documenti
Le monde depuis 1991 : hyperpuissance américaine ou multilatéralisme ?

Dopo avere analizzato i documenti proposti:
1. Rispondete alle domande della prima parte dell'esercizio.
2. Formulate una risposta organica in riferimento al tema posto.

Dossier documentaire:

Document 1 : L'émergence d'un nouvel ordre mondial ? (Fareed Zakaria, Le monde post-américain, colI. Tempus, Perrin, 2011)

Document 2 : Les Etats-Unis, atouts et limites de la puissance

Document 3 : Une alliance des « Sud »

Document 4: Deux nouveaux « poids lourds » (Dominique Moisi, Conseiller à l'Institut Français des Relations Internationales, Les Echos, 7 aoùt 2007)

Document 5 : L'Union Européenne : une puissance incomplète (P. Hassner, « Europe Etats-Unis: la tentation du divorce », Politique internationale, n° 100,2003)
Première partie :

Analysez l'ensemble documentaire en répondant aux questions :

l) Présentez les facteurs et les limites de la puissance des Etats-Unis (documents 1 et 2)

2) Quels pays revendiquent un rôle autonome dans les relations internationales ? Pour quelles raisons ? (documents 3, 4 et 5)

3) Quels facteurs nous empêchent de considérer la Russie et l'Union Européenne comme des réelles superpuissances ? (documents 4 et 5)

Deuxième partie :

En vous aidant des réponses aux questions, des informations contenues dans les documents et de vos connaissances, rédigez une réponse organisée au sujet : «Le monde depuis 1991: hyperpuissance américaine ou multilatéralisme ? »
(300 mots environ).


Document 1 : L'émergence d'un nouvel ordre mondial ?

« Ce livre ne traite pas du déclin de l' Amérique, mais plutôt de l' ascension des autres puissances mondiales [... ]. Nous vivons désormais un grand glissement de puissance. On pourrait l'appeler« l'ascension des autres ». Au cours des deux dernières décennies, plusieurs pays ont connu des taux de croissance économique [.. .]. Cette croissance est surtout perceptible en Asie, mais elle n'est plus confinée à ce seul continent. [... ] Un ancien économiste de la Banque mondiale a identifié 25 compagnies qui seront sans doute les prochaines multinationales planétaires. Sa liste comprend respectivement 4 entreprises pour le Brésil, le Mexique, la Corée du Sud et Taiwan, 3 pour l'Inde, 2 pour la Chine, et une pour l'Argentine, le Chili, la Malaisie et l'Afrique du Sud. [... ]
Le plus grand édifice du monde se dresse désormais à Tar-Per, L'homme le plus riche du monde est mexicain, l'entreprise cotée en bourse la plus puissante est chinoise. Le plus grand avion va être fabriqué en Russie et en Ukraine, la plus grande raffinerie est en construction en Inde et les usines les plus vastes de la planète sont toutes en Chine. [... ]
 Depuis 1991, nous vivons sous un impérium américain, un monde unique, unipolaire, dans lequel l'économie mondiale ouverte a connu une expansion et une accélération spectaculaires. [... ] Au niveau politico-militaire, nous restons dans le monde d'une superpuissance unique. Mais dans toutes les autres dimensions - industrielle, financière, éducative, sociale et culturelle - la distribution du pouvoir se déplace, échappe à la domination américaine.[ ... ] Nous nous acheminons vers un monde d'après l'Amérique, défini et dirigé depuis plusieurs pôles, »

Fareed Zakaria, Le monde post-américain, coli. Tempus, Perrin, 2011




Document 2 : Les Etats-Unis, atouts et limites de la puissance 






Document 3 : Une alliance des «Suds » ( ?????)


Résultat de recherche d'images pour "le Premier ministre indien Manmohan Singh, le Président sud-africain Thabo Mbeki et le Président brésilien Lula da SiIva."

PRETORIA, mercredi 17 octobre 2007 - L'élaboration d'un accord de libre-échange entre le Mercosur (marché commun sud-américain), l'Inde et les pays de l'Union douanière de l'Afrique du Sud a été proposée le 17 octobre à Pretoria par le Président du Brésil, Luiz Ignacio Lula da Silva. De gauche à droite : le Premier ministre indien Manmohan Singh, le Président sud-africain Thabo Mbeki et le Président brésilien Lula da SiIva.
Source : http://www.latinreporters.com/bresileco 17102007.html



Document 4 : Deux nouveaux « poids lourds »

« En surface, la Russie et la Chine donnent l'impression de suivre la mème voie, lorsqu'elles proclament fièrement être « de retour » sur la scène mondiale. Mais cette fierté n'a pas la même signification l'une pour l'autre.
Pour la Chine, pays profondément sûr de lui, être « de retour » signifie simplement retrouver sa place historique centrale après une absence de plus de deux siècles. [... ] Elle se perçoit comme un centre de civilisation égalé par aucun pays d' Asie, si ce n'est du monde.
L'assurance renouvelée de la Chine repose sur ses remarquables prouesses économiques, provenant non pas de ses ressources naturelles, mais de sa productivité et de sa créativité.
[... ] Par-dessus tout, à l' exception de la question de Taiwan, la Chine est [... ] un acteur patient qui juge tout à fait légitime d'agir et d'être considérée comme la deuxième puissance mondiale.
Par contre, les Russes ne sont pas toujours sûrs de leur statut mondial. [... ] Les Russes sont nostalgiques non pas de la Guerre froide en elle-même, mais du statut international qu'ils ont perdu à la fin de celle-ci. L'Amérique n'étant plus une « hyperpuissance » et n'ayant plus de rivaux stratégiques, la Russie a pu réaffirmer son statut de « superpuissance » - revendication qui n'est pas nécessairement étayée par la réalité. Contrairement aux Chinois, les Russes ne génèrent pas de richesse économique : ils exploitent simplement leur énergie et leurs ressources minérales. [... ]
Il est tout à fait naturel que les Russes, insatisfaits de leur identité profonde, exigent des changements leur permettant de se rassurer et d'être fiers. »

Dominique Moisi, Conseiller à l'Institut Français des Relations Internationales, Les Echos, 7 août 2007




Document 5 : L'Union Européenne : une puissance incomplète

« Ce qui manque désespérément à cette construction non étatique [l'Europe], ce sont, précisément, certaines dimensions des attributs spécifiques de l'État : la puissance et la légitimité. Encore faut-il s'entendre sur le sens de ces mots et sur la nature de ces dimensions.
[... ] L'Union européenne ne manque ni de puissance économique et culturelle, ni de légitimité juridique et démocratique. Mais elle manque de puissance militaire et policière active ou mobilisable en temps utile et de la légitimité affective qui vient des souvenirs communs ou des passions partagées et qui conduit à l'identification à des dirigeants ou à une cause et au sacrifice accepté. [... ]
Rien n'est plus frappant dans le domaine de la politique extérieure européenne, que le contraste entre le travail institutionnel qui se poursuit en temps normal, les innombrables réunions et documents consacrés à la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ou à la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) et ce qui se passe en temps de crise grave, lorsque les États, y compris les plus acquis aux institutions européennes, reprennent leur liberté d'action. Pendant la crise irakienne, la PESC et son représentant [... ], voire la Commission européenne – et  ses dirigeants [... ] -, ont disparu comme dans une trappe. »

P. Hassner,« Europe-Etats-Unis : la tentatioo du divorce », Politique internationale, 0°100, 2003





vendredi 30 juin 2017

EPREUVES ESABAC 2017 : Analisi di un testo Boris Vian "L'évadé" ou "Le temps de vivre" - Saggio breve "Images de la femme, entre norme sociale et émancipation"


Ce texte magnifique, écrit en 1954, doit être associé à deux autres poèmes du même auteur et de la même année : Le déserteur et Je voudrais pas crever.

Comme Le déserteur, il s’agit d’un poème antimilitariste, à replacer dans la période des années 1950 après les horreurs de la Seconde guerre mondiale et durant celles des guerres coloniales.


Résultat de recherche d'images pour "boris vian"


Svolga il candidato una delle seguenti prove a scelta tra:
a) analisi di un testo;
b) saggio breve.

a) analisi di un testo

Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto


Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l'odeur des arbres
De tout son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie, il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de rire aux assassins
Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre


Boris Vian « L'Évadé » ou « Le Temps de vivre »

Chansons et Poèmes, 1966 (posthume)


I. Compréhension

1. Quelle est la situation d'énonciation ? Réfléchissez en particulier sur l'opposition entre « il » et « ils ».

2. Relevez et analysez les références à la nature; pourquoi est-elle si présente ?

3. Quel effet est créé sur le rythme du poème par la répétition du vers « Pourvu qu'ils me laissent le temps » ?

II. Interprétation

l.Mettez en relation le titre et le contenu du poème: de quel/s lieu/x ou situation/s s'évade le personnage ?

2. Quelles valeurs Vian souhaite-t-il célébrer dans ce poème ?

III. Réflexion personnelle

Une des fonctions de la littérature consiste à s'engager, contre toutes les formes que le mal peut prendre dans le monde. 
Développez ce thème en vous appuyant sur les ceuvres littéraires que vous connaissez (300 mots environ).



Boris Vian



b) saggio breve



Dopo avere analizzato l'insieme dei documenti, formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole).


Images de la femme, entre norme sociale et émancipation

Document 1

Il parut alors une beauté à la Cour, qui attira les yeux de tout le monde [... ]. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la Cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. [... ] Madame de Chartres [... ] faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité [... ] ; et elle lui faisait voir, d'un autre còté, quelle  tranquillité suivait la vie d'une honnète femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrème défiance de soi-mème, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seuI peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en ètre aimée.

Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678

Document 2

Ils sont quinze, ceux qui l'attendirent tout à l'heure dans le grand salon du rez-de-chaussée'. Elle entra dans cet univers étincelant, se dirigea vers le grand piano, s'y accouda, ne s'excusa nullement. On le fit à sa place.
- Anne est en retard, excusez Anne.
Depuis dix ans, elle n'a pas fait parler d'elle. Si son incongruité la dévore, elle ne peut s'imaginer. Un sourire fixe rend son visage acceptable.[ ... ]
On rit. Quelque part autour de la table, une femme. Le chceur des conversations augmente peu à peu le volume et, dans une surenchère d'efforts et d'inventivité progresse, émerge une société quelconque. [... ] On débouche peu à peu sur une conversation généralement partisane et particulièrement neutre. La soirée réussira. Les femmes sont au plus sùr de leur éclat. Les hommes les couvrirent de bijoux au prorata/ de leurs bilans. [... ] Le saumon repasse dans une forme encore amoindrie. Les femmes le dévorerontjusqu'au bout. Leurs épaules nues ont la luisance et la fermeté d'une société fondée, dans ses assises, sur la certitude de son droit, et elles furent choisies à la convenance de celle-ci. La rigueur de leur éducation exige que leurs excès soient tempérés par le souci majeur de leur entretien. De celui-ci, on leur inculqua, jadis, la conscience. Elles se pourlèchent de mayonnaise, verte, comme il se doit, s'y retrouvent, y trouvent leur compte. Des hommes les regardent et se rappellent qu' elles font leur bonheur.
L'une d'entre elles contrevient ce soir à l'appétit général. Elle vient de l'autre bout de la ville, derrière les mòles et les entrepòts à l'huile, l'opposé de ce boulevard de la Mer, de ce érimètre qui fut il y a dix ans autorisé, où un homme lui a offert du vinjusqu'à la déraison.

Marguerite Duras, Moderato cantabile, 1958
1Anne Desbaresdes, mariée et mère d'un petit garçon, a rencontré un inconnu dans un café près du lieu où son enfant prend des leçons de piano. Un soir, elle prolonge la rencontre avec cet homme et arrive en retard à un diner
2 En fonction de, à la mesure de

Document 3

Le normal, je le rencontrerais en particulier chez Brigitte'. Mme Desfontaines-, toujours là, toupinanr' dans sa cuisine, petits lavages, petite couture minutieuse, et nous interdisant la salle à manger, vous allez salir. Univers menu, où à mes yeux on s'occupait des petites choses, récurer des boutons de porte, quelle farce, et comment s'interroger sérieusement cinq minutes pour savoir s'il fallait faire des nouilles ou du hachis parmentier. [... l J'avais hàte de partir. C'est là que j'ai découvert une étonnante complicité ménagère entre mère et filles, dont je n'avais pas idée. "Tu as vu ton pull, je l'ai lavé au savon en paillettes, comme neuf. Je vais te faire un dessus-de-lit en cretonne, c'est frais, etc." Brigitte aide aux épluchages, en cuisine et me fait sentir avec suffisance que je ne sais rien faire. Vrai, je ne sais pas monter une mayonnaise, ni peler une carotte vite et fin, mais je pourrais lui rétorquer qu'à l'école je me débrouille plutòt bien. Non, ça ne compenserait pas. Pour une fille, ne savoir rien faire, tout le monde comprend, c'est ne pas être fichue de repasser, nettoyer, cuisiner comme il faut. Comment tu feras plus tard quand tu seras mariée ? La grande phrase de logique irréfutable [... l, pas un œuf à la coque, bien bien, tu verras si ça plaira à ton mari la soupe aux cailloux!

Annie Ernaux, La Femme gelée, 1981
1 La narratrice a été élevée par une mère pas « comme les autres », qui la laisse libre de ses choix et la pousse à étudier. Brigitte, son arnie, a reçu une éducation plus traditionnelle.
2 Il s'agit de la mère de Brigitte.
3 Toumant en rond (comme une toupie)

Document 4
Donna Cristina è morta; il viso pallido delle figlie perde un poco della sua serenità e la fiamma in fondo agli occhi cresce: cresce a misura che don Zame, dopo la morte della moglie, prende sempre più l'aspetto prepotente dei Baroni suoi antenati, e come questi tiene chiuse dentro casa come schiave le quattro ragazze in attesa di mariti degni di loro. E come schiave esse dovevano lavorare, fare il pane, tessere, cucire, cucinare, saper custodire la loro roba: e soprattutto, non dovevano sollevar gli occhi davanti agli uomini, né permettersi di pensare ad uno che non fosse destinato per loro sposo. Ma gli anni passavano e lo sposo non veniva. E più le figlie invecchiavano più don Zame pretendeva da loro una costante severità di costumi. Guai se le vedeva affacciate alle finestre verso il vicolo dietro la casa, o se uscivano senza suo permesso. Le schiaffeggiava coprendole d'improperi, e minacciava di morte i giovani che passavano due volte di seguito nel vicolo. [... l
Donna Lia, la terza delle sue figlie, sparì una notte dalla casa paterna e per lungo tempo non si seppe più nulla di lei. Un'ombra di morte gravò sulla casa: mai nel paese era accaduto uno scandalo eguale; mai una fanciulla nobile e beneducata come Lia era fuggita così. Don Zame parve impazzire; corse di qua e di là; per tutto il circondario e lungo la Costa in cerca di Lia; ma nessuno seppe dargliene notizie. Finalmente ella scrisse alle sorelle, dicendo di trovarsi in un luogo sicuro e d'esser contenta d'aver rotto la sua catena. Le sorelle però non perdonarono, non risposero.

Grazia Deledda, Canne al vento, 1913

Mme Christine est morte; le visage pâle de ses filles perd un peu de sa sérénité et la flamme au fond de leurs yeux grandit : elle grandit au fur et à mesure que don Zame, après la mort de sa femme, prend l'attitude de plus en plus autoritaire de ses ancêtres les Barons, et comme eux, retient enfermées à la maison comme des esclaves les quatre jeunes filles en attente d'un mari digne d'elles. Et comme des esclaves elles devaient travailler, faire le pain, tisser, coudre et cuisiner, savoir prendre soin de leurs affaires : et surtout, elles devaient garder les yeux baissés devant les hommes, ne pas se permettre de penser à un autre qu' à celui qui leur serait destiné comme époux. Mais les années passaient et aucun époux ne venait. Et plus ses filles vieillissaient et plus don Zame prétendait d'elles des mœurs irréprochables. Malheur s'il les voyait se montrer aux fenêtres qui donnaient sur le chemin de derrière de la maison, ou si elles sortaient sans sa permission. Il les giflait en les couvrant d'injures, et menaçait de mort les jeunes gens qu'il voyait passer deux fois de suite dans le chemin. [... ]
Madame Lia, la troisième de ses filles, disparut une nuit de la maison paternelle et pendant longtemps on n'eut plus aucune de ses nouvelles. Une ombre de mort pesa sur la maison : jamais dans le village il n'y avait eu un pareil scandale; jamais une jeune fille noble et de bonne éducation comme Lia ne s'était enfuie ainsi. Don Zame sembla devenir fou ; il courut partout ; dans tous les environs et le long de la cote à la recherche de Lia ; mais personne ne sut lui en donner des nouvelles. Finalement celle-ci écrivit à ses sœurs, disant qu'elle se trouvait en lieu sûr et qu'elle était contente d'avoir rompu ses chaines. Mais ses sœurs ne pardonnèrent pas et ne répondirent pas
.
Grazia Deledda, Roseaux au vent, traduction de Marie Billoret, ebook, Faligi Editore, 2014





Amedeo Modigliani Femme a la cravate noire (mk38)


Amedeo Clemente Modigliani, Femme à la cravate noire, 1917



welovewords


letourbillondelavie




mardi 27 juin 2017

III D ESABAC 2017 .. Au revoir ... à la manière de Prevert



"Ce n'est qu'un début 

continuez le combat"



Varese 2018


Rappelez-vous III D
Il pleuvait sans cesse sur Varese ce jour-là
Et vous marchiez souriants
Épanouis ravis ruisselants
Sous la pluie
Rappelez-vous III D
Il pleuvait sans cesse sur Varese
Et je vous ai croisés 11 via Dante
Vous souriez
Et moi je souriais de même
Rappelez-vous III D
Vous que je ne connaissais pas
Vous qui ne me connaissiez pas
Rappelez-vous III D
Rappelez-vous quand même ce jour-là
N’oubliez pas
Un homme dans une classe s’abritait
Et il a crié vos noms
Jacopo, Alessandro, Noa, Giulia,
Leonardo, Giada, Ana, Pietro
Renata, Virginia, Giorgia, Federico,
Alice, Emma, Ester, Anna,
Chiara, Matteo, Chiara, Francesca.
Gaia, Margherita, Bianca …
Et vous avez  couru vers lui sous la pluie
Ruisselants ravis épanouis
Et vous vous êtes jetés dans sa classe
Rappelez-vous III D
Et ne m’en voulez pas si je vous tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelez-vous III D
N’oubliez pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur vos visages heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur le pré
Sur le gymnase
Sur le bus de Montpelleir
Oh  III D ESABAC
Quelle bonheur le Cairoli
Malgré le français, l’anglais, les maths
Qu’allez-vous  devenir maintenant
Sous cette pluie d’été
De bac, d'ESABAC ... de lumière
Et ceux qui vous tapaient dessus 
Amoureusement
Vont-ils mourir disparaître
ou sont-ils encore bien  vivants
Oh III D ESABAC
Il pleut sans cesse  sur Varese
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est terminé
C’est une pluie d’été fraîche et transparente
Ce n’est même plus l’orage
De grec, de latin, de philosophie
Tout simplement des nuages
Qui s’éloignent dans le temps
comme des aventures révolues
Des jours qui disparaissent
Au fil du souvenir  sur Varese
Et vont renaître ailleurs au loin
Au loin, très loin de Varese
Dont on n’oubliera rien.




Cannes 2017