mardi 14 février 2017

14 février 2017 : 14 chansons d'amour pour fêter la Saint-Valentin




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Antonio Canova Psyché ranimée par le baiser de l'Amour - 1787-1793 (Musée du  LOUVRE)


Luigi Tenco Lontano Lontano





Barbara 
"Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous"





Mina Il cielo in una stanza 





Yves Montand "Barbara" (Prévert)






Edith Piaf "Hymne à l'amour"






Demi Roussos "Quand je t'aime"






Françoise Hardy 
"Tous les garçons et les filles"





Jimmy Fontana "Il mondo"





Rita Pavone "Cuore"






Don  Backy "Poesia"






Guccini "Vedi Cara"





Jean Ferrat "Deux enfants au soleil"






Bachelet "Emmanuelle"







Juliette Gréco "Romance"



Ces mots chargés de romance
Comme un matin qui sourit
C'est un amour qui commence
Dans le printemps de Paris

Paris, qui n'est à personne,
Est à toi si tu le veux
Mon ami, je te le donne
Ce cadeau, c'est pour nous deux

Ces mots chargés de romance
Comme un matin qui sourit
C'est un amour qui commence
Dans le printemps de Paris

Veux-tu les rues de ma ville
Trainant autour des cafés
Où les jours passent tranquilles
Et les filles décoiffées ?

Ces mots chargés de romance
Comme un matin qui sourit
C'est un amour qui commence
Dans le printemps de Paris

Les amoureux se promènent
Ils se regardent, ravis
Mon ami, c'est toi que j'aime
Le bonheur, c'est pour la vie

Ces mots chargés de romance
Comme un matin qui sourit

C'est un amour qui commence


Dans le printemps de Paris


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Paris le pont des Arts 




dimanche 12 février 2017

Ron Padgett "How to Be Perfect "



Voici un poème qui m'a été offert 
par mon ami
Giuseppe

Ne le lisez pas tout,
Tout de suite !

Prenez votre temps 

1 / 2 vers par jour 
ça fait du bien !


SKITOUR DOLOMITI MEDIT




Dormez suffisamment. 


Prenez soin de vos dents et de vos gencives.

N’ayez pas peur de ce qui est hors de votre contrôle.  N’ayez pas peur, par exemple, que votre  immeuble s’effondre pendant votre sommeil, ou que quelqu’un que vous aimez disparaisse brutalement.

Mangez une orange tous les matins.

Soyez sympathique. Ça vous rendra heureux.
Augmenter votre pouls à 120 battements par minute pendant 20 minutes consécutives quatre ou cinq fois par semaine en faisant ce que vous aimez.

Espérez tout. N’attendez à rien.

Prenez soin de votre maison d’abord. Rangez votre chambre avant de sauver le monde. Puis sauvez le monde.

Sachez que le désir d’être parfait est probablement l’expression voilée d’un autre désir – d’être aimé, peut-être, ou de ne pas mourir.

Efforcez-vous d’avoir un contact visuel avec un arbre.

Soyez sceptique sur toutes les opinions, mais essayez de voir ce qu’il y a de positif dans chacune d’elles.

Habillez-vous d’une manière qui vous plaise et plaise à ceux qui vous entourent.

Ne parlez pas trop vite.

Apprenez quelque chose chaque jour (Dzien dobry!).

Soyez gentil avec les gens avant qu’ils aient l’occasion de se comporter mal.

Ne restez pas en colère contre quoi que ce soit pendant plus d’une semaine, mais n’oubliez pas ce qui vous a mis en colère. Tenez votre colère à bout de bras et regardez-la comme si c’était une boule de verre. Puis ajoutez-la à votre collection de boules de verre.

Soyez réglo.

Portez des chaussures confortables.

Organisez vos activités afin qu’elles montrent un équilibre agréable et de la variété.

Soyez gentil avec les personnes âgées, même quand elles sont odieuses. Quand vous deviendrez vieux, soyez gentil avec les jeunes. Ne brandissez pas votre canne quand ils vous appellent grand-père. Ce sont vos petits-enfants!

Vivez avec un animal.

Ne pas passer trop de temps avec des groupes de personnes.
Si vous avez besoin d’aide, demandez.

Cultiver les bonnes positions jusqu’à ce qu’elles deviennent naturelles.

...

Planifiez votre journée afin de n’avoir pas à courir.

Dites votre sentiment aux personnes qui font des choses pour vous, même si vous les avez payées, même si elles vous font des faveurs que vous ne voulez pas.

Ne gaspillez pas l’argent que vous pourriez donner à ceux qui en ont besoin.

Attendez-vous à ce que la société marche mal. Pleurez seulement quand vous trouvez qu’elle marche vraiment plus mal que vous ne l’imaginiez.

Lorsque vous empruntez quelque chose, rendez-le en meilleur état.
Dans la mesure du possible, utiliser des objets en bois plutôt que des objets en plastique ou en métal.

Regardez cet oiseau là-bas.

Après le dîner, faites la vaisselle.

Restez calme.

Allez à l’étranger, sauf dans les pays dont les habitants ont exprimé le désir de vous tuer.

Ne vous attendez pas à ce que vos enfants vous aiment – ils le peuvent, s’ils le veulent.

Méditez sur le spirituel. Ensuite, allez un peu plus loin, si vous en avez envie. Pourquoi existe-t–il quelque chose plutôt que rien?

Chantez, de temps en temps.

Soyez à l’heure, mais si vous êtes en retard ne donnez pas une excuse longue et détaillée.

Ne soyez pas ni trop auto-critique ni trop content de vous.

Ne pensez pas que le progrès existe. Ce n’est pas le cas.

Montez les étages à pied.

Ne pas pratiquer le cannibalisme.

Imaginez ce que vous aimeriez voir se produire, ne faites rien pour le rendre impossible.

Décrochez votre téléphone au moins deux fois par semaine.

Gardez vos fenêtres propres.

Extirper de vous toute trace d’ambition personnelle.

N’utilisez pas le mot « extirper » trop souvent.

Pardonnez à votre pays de temps en temps. Si cela n’est pas possible, changez-en.

Si vous vous sentez fatigué, reposez-vous.

Faites pousser quelque chose.

N’errer dans les gares en marmonnant: « Nous allons tous mourir! »

Comptez parmi vos (vrais) amis des gens à différentes étapes de la vie.

Appréciez les plaisirs simples, comme le plaisir de mâcher, le plaisir de l’eau chaude coulant sur votre dos, le plaisir d’une brise fraîche, le plaisir de s’endormir.

Ne vous exclamez pas: « La technologie est fantastique! »

Apprenez à étirer vos muscles. Étirez-les tous les jours.

Ne soyez pas déprimé de vieillir. Cela vous fera vous sentir encore plus âgé. C’est ça qui est déprimant.

Faites une chose à la fois.

Si vous vous brûlez un doigt, mettez de la glace immédiatement. Si vous vous tapez sur le doigt avec un marteau, tenez votre main en l’air pendant vingt minutes. Vous serez surpris par les pouvoirs curatifs de la glace et de la pesanteur.

Apprenez à siffler à tue-tête.

Restez calme dans les moments de crise. Plus la situation devient critique, plus de calme.

Profitez du sexe, mais ne devenez pas obsédé. Sauf pour de courtes périodes de votre adolescence, jeunesse, maturité et vieillesse.

Contemplez ce qui devant vous.

Si vous avez peur d’avoir nagé trop loin dans l’océan, faites demi-tour et regagnez l’embarcation de sauvetage.

Gardez vivant l’enfant en vous.

Répondez promptement aux lettres. Utilisez des timbres décoratifs, avec l’image d’une tornade par exemple.

Pleurez de temps en temps, mais seulement quand vous êtes seul. Appréciez alors combien vous vous sentez mieux. Ne soyez pas gêné de vous sentir mieux.

N’inhalez pas la fumée.

Prenez une grande respiration.

Ne faites pas de mal à un policier.

Ne descendez pas du trottoir avant de vous être assuré de pouvoir traverser la rue. Du trottoir, vous pourrez observer les piétons pris au piège au milieu de la folie urbaine, de la circulation rugissante.

Ne faites pas de bêtises.

Prenez des rues différentes.
Sens dessus-dessous.

Rappelez-vous que la beauté existe, mais pas la vérité. Tout en sachant que l’idée de vérité est tout aussi puissante que l’idée de beauté.

N’allez pas en prison.

Plus tard, devenez mystique.

Utilisez le dentifrice Colgate dans la nouvelle formule anti-tartre.

Rendez visite à des amis ou connaissances à l’hôpital. Quand vous sentez qu’il est temps de partir, faites-le.

Soyez honnête avec vous-même, diplomate avec les autres.

Ne vous fâchez pas trop. C’est une perte de temps.

Lisez et relisez les classiques.

Creusez un trou avec une pelle.

En hiver, avant d’aller au lit, humidifier votre chambre à coucher.

Sachez que les seules choses parfaites sont: un score de 300 au bowling et un 5-1 au football.

Boire beaucoup d’eau. Quand on vous demande ce que vous voulez boire, dites: « De l’eau, s’il vous plaît! ».

Demandez: « Où sont les toilettes? » Mais pas « Où je peux pisser? »

Ne brutalisez pas les objets physiques.

À partir de l’âge de quarante ans faites régulièrement un bilan général avec un médecin en qui vous avez confiance et rester tranquille avec ça.

Ne lisez pas le journal plus d’une fois par an.

Apprenez à dire « bonjour », « merci » et « baguettes » en mandarin.

Rotez et pétez, mais discrètement.

Soyez particulièrement accueillant avec les étrangers.

Assistez à des spectacles d’ombres chinoises et imaginez que vous êtes l’un des personnages. Ou tous.

Sortez les poubelles.

Aimez la vie.

Faites de vrais changements.


Quand il y a des tirs dans la rue, ne restez pas près de la fenêtre. »




Traduit de How to Be Perfect (2007) de Ron Padgett.


 [ENGLISH version here]












mercredi 8 février 2017

Gaël Faye : "Pili pili sur un croissant au beurre"



Merci Marie 
de ton souvenir et de tes propositions 
...


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[Couplet 1]
Il voulait quitter la routine, celle de son père
Qui étiole les rêves au large des paupières
Enfourcher son vélo, repartir à zéro
Petit gone de Lyon aux oripeaux d’évasion
Partir ! Non pas pour voir de nouveaux lieux
Mais voyager, pour ouvrir de nouveaux yeux
Orpailleurs d’horizons, y’a que des hôtels mille étoiles
Pour les clochards célestes qui ne s’embarrassent pas d’un toit
Petit croissant au beurre, petit français qui flâne
Il lisait Kerouac et chantait Bob Dylan
Il est parti vivre à la dure
Découvrir l'humain, épouser la nature
Et de pays en pays, il pédale, il pédale
Et de guerre en maladie, il pédale, il pédale
C’est usé par la route d’un voyage de cinq ans
Qu’au bord de son doute il rencontre un piment

[Couplet 2]
Elle était belle comme un piment, une robe du dimanche
Elle rêvait d’un charmant, d’un amour qui s’épanche
Elle vivait dans un quartier populaire
Elle avait fui son pays, les pogroms et la guerre
Et la terre des ancêtres était un vaste mouroir
Et ce pays d’accueil, un sombre miroir
Qui lui renvoyait cette image de paria
Une réfugiée HCR qui glisse aux parois
Et qui veut s’envoler, partir loin d’ici
Là où le ciel ne dit ni Hutu ni Tutsi
Et puis les murs de sa chambre au vert papier peint
Recouvert de poster de « Salut les Copains »
Etait son antre où elle rêvait d’être hippie
D’écouter du Jimi et de vivre à Paris
En attendant le bus sous un arbre en fleur
Son destin croise celui d’un croissant au beurre

[Couplet 3]
Elle et il aux Sources du Nil
Un vent souffle l’idylle sur les branches d’un nid
D’un croissant beurré et d’un piment swahili
Qui s’étaient donc jurés de s’aimer pour la vie
Malgré toutes les routes crevées d’ornières
Dans le panache de poussières des saisons blanches et sèches
Malgré le doute et les pluies diluviennes
Malgré les torrents de boue qui s’écoulent dans la plaine
Le croissant, le piment ont le goût d’un enfant
Puis de un puis de deux, carpe diem d’un instant
Aucune écluse ne peut contenir les rêves
Que le cœur transporte et pour lesquels il crève
Pili-Pili rêvait de Paris
Croissant au beurre voulait vivre ici
Ils se croisent, se décroisent les chemins
Et laissent des enfants au carrefour des destins









mardi 7 février 2017

Giulia Calvi : Essai bref "L'Europe une "isola non trovata"?"




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“Ma bella più di tutte l'isola non trovata” chante Francesco Guccini; selon lui, cette île n'existe pas, c'est seulement un rêve des hommes qui le racontent pour ressortir de cet état de désespoir. Mais si l'on pense à notre Europe, qu'est-ce que nous pouvons dire ? Elle est vraiment une “isola non trovata” ?

Le rêve d'une Europe unie, pas seulement comme agrégation d'états qui se trouvent par hasard à partager le même territoire, mais comme communauté de réalités différentes qui travaillent ensemble, a ses racines très loin dans l'histoire: Mazzini, au début de 1800, parlait d'une “Giovane Europa”, et Victoire Hugo aussi  en 1849. “Vous toutes, vous nations du continent (…), vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure”, à former ce qu'il appelle “les États-Unis d'Europe”. C'est un rêve qui va vraiment être bouleversé par la première, mais surtout par la deuxième guerre mondiale.
Est-ce que une réalité de coopération en Europe, parmi les états, après la guerre est possible?
Dans “Éducation européenne”, selon Tadek Chmura, le narrateur du roman, ce qui caractérise cette époque   « ce sont les bombes, les massacres”, mais n'est pas si convaincu Romain Gary : selon lui, dans certains périodes de l'histoire, tous les hommes sont, ont été ou seront des allemands. Les allemands deviennent un symbole de désespoir.
Ce désespoir ne doit pas toutefois être, ou devenir, un obstacle pour la création d'une vraie “Éducation européenne”, c'est-à-dire une Europe où “les hommes retrouvent leur bien intact”.
Après la fondation en 1993 de l'Union Européenne, puisque rêver est le propre de l'être humain, l'idée (ou peut être l'illusion?) d'Hugo, de Mazzini, de Gary a grandi et elle est devenue le rêve d'une Méditerranée globale, qui est la maison de « trois continents et » de «siècles d'histoire », la possibilité de trois cultures qui partagent leur histoire, leurs traditions, leurs conditions en conservant leur qualités distinctes et une individualité précise.
Aujourd'hui nous sommes encore dans une situation de désespoir, nous sommes devenus tous allemands et l' Europe est devenue, pour les peuples qui vivent toujours dans la guerre, la possibilité d'une paix et la tentative de ressortir de ce désespoir.
Lampedusa est bien sûr devenue le symbole de cette tentative, un carrefour de gens qui ont leur vie dans un sac et dans la tête le rêve de cette Europe .
Guccini a bien raison quand il dit “nessuno sa se c'è davvero od è un pensiero”, parce que c'est vraiment ce que ces personnes éprouvent, et il souligne le caractère tragique de leur voyage vers une île qu’ils ne savent pas si elle existe vraiment.

En conclusion, il y a plus de cent cinquante and entre nous et Victoire Hugo, mais les hommes sont encore les mêmes. Nous sommes encore en train de rechercher notre “isola non trovata”.
Peut-être existe-t-elle, peut-être est-elle seulement un conte, mais la question est encore “si l'homme est allemand ou non... s'il lui arrive seulement de l'être parfois”.






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