mardi 7 février 2017

Giulia Calvi : Essai bref "L'Europe une "isola non trovata"?"




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“Ma bella più di tutte l'isola non trovata” chante Francesco Guccini; selon lui, cette île n'existe pas, c'est seulement un rêve des hommes qui le racontent pour ressortir de cet état de désespoir. Mais si l'on pense à notre Europe, qu'est-ce que nous pouvons dire ? Elle est vraiment une “isola non trovata” ?

Le rêve d'une Europe unie, pas seulement comme agrégation d'états qui se trouvent par hasard à partager le même territoire, mais comme communauté de réalités différentes qui travaillent ensemble, a ses racines très loin dans l'histoire: Mazzini, au début de 1800, parlait d'une “Giovane Europa”, et Victoire Hugo aussi  en 1849. “Vous toutes, vous nations du continent (…), vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure”, à former ce qu'il appelle “les États-Unis d'Europe”. C'est un rêve qui va vraiment être bouleversé par la première, mais surtout par la deuxième guerre mondiale.
Est-ce que une réalité de coopération en Europe, parmi les états, après la guerre est possible?
Dans “Éducation européenne”, selon Tadek Chmura, le narrateur du roman, ce qui caractérise cette époque   « ce sont les bombes, les massacres”, mais n'est pas si convaincu Romain Gary : selon lui, dans certains périodes de l'histoire, tous les hommes sont, ont été ou seront des allemands. Les allemands deviennent un symbole de désespoir.
Ce désespoir ne doit pas toutefois être, ou devenir, un obstacle pour la création d'une vraie “Éducation européenne”, c'est-à-dire une Europe où “les hommes retrouvent leur bien intact”.
Après la fondation en 1993 de l'Union Européenne, puisque rêver est le propre de l'être humain, l'idée (ou peut être l'illusion?) d'Hugo, de Mazzini, de Gary a grandi et elle est devenue le rêve d'une Méditerranée globale, qui est la maison de « trois continents et » de «siècles d'histoire », la possibilité de trois cultures qui partagent leur histoire, leurs traditions, leurs conditions en conservant leur qualités distinctes et une individualité précise.
Aujourd'hui nous sommes encore dans une situation de désespoir, nous sommes devenus tous allemands et l' Europe est devenue, pour les peuples qui vivent toujours dans la guerre, la possibilité d'une paix et la tentative de ressortir de ce désespoir.
Lampedusa est bien sûr devenue le symbole de cette tentative, un carrefour de gens qui ont leur vie dans un sac et dans la tête le rêve de cette Europe .
Guccini a bien raison quand il dit “nessuno sa se c'è davvero od è un pensiero”, parce que c'est vraiment ce que ces personnes éprouvent, et il souligne le caractère tragique de leur voyage vers une île qu’ils ne savent pas si elle existe vraiment.

En conclusion, il y a plus de cent cinquante and entre nous et Victoire Hugo, mais les hommes sont encore les mêmes. Nous sommes encore en train de rechercher notre “isola non trovata”.
Peut-être existe-t-elle, peut-être est-elle seulement un conte, mais la question est encore “si l'homme est allemand ou non... s'il lui arrive seulement de l'être parfois”.






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