dimanche 9 octobre 2016

Georges Moustaki :"Le métèque" ... "En Méditerranée"








Dans ce bassin où jouent

Des enfants aux yeux noirs,

Il y a trois continents

Et des siècles d'histoire,

Des prophètes des dieux,

Le Messie en personne.

Il y a un bel été

Qui ne craint pas l'automne,

En Méditerranée. 

Il y a l'odeur du sang

Qui flotte sur ses rives

Et des pays meurtris

Comme autant de plaies vives,

Des îles barbelées,

Des murs qui emprisonnent.

Il y a un bel été

Qui ne craint pas l'automne,

En Méditerranée. 

Il y a des oliviers

Qui meurent sous les bombes

Là où est apparue

La première colombe,

Des peuples oubliés

Que la guerre moissonne.

Il y a un bel été

Qui ne craint pas l'automne,

En Méditerranée.

 Dans ce bassin, je jouais

Lorsque j'étais enfant.

J'avais les pieds dans l'eau.

Je respirais le vent.

Mes compagnons de jeux

Sont devenus des hommes,

Les frères de ceux-là

Que le monde abandonne,

En Méditerranée. 

Le ciel est endeuillé, 

Par-dessus l'Acropole

Et liberté ne se dit plus

En espagnol.

On peut toujours rêver,

D'Athènes et Barcelone.

Il reste un bel été

Qui ne craint pas l'automne,

En Méditerranée.




Avec ma gueule de métèque

De Juif errant, de pâtre grec

Et mes cheveux aux quatre vents

Avec mes yeux tout délavés

Qui me donnent l'air de rêver

Moi qui ne rêve plus souvent

Avec mes mains de maraudeur

De musicien et de rôdeur

Qui ont pillé tant de jardins

Avec ma bouche qui a bu

Qui a embrassé et mordu

Sans jamais assouvir sa faim 

Avec ma gueule de métèque

De Juif errant, de pâtre grec

De voleur et de vagabond

Avec ma peau qui s'est frottée

Au soleil de tous les étés

Et tout ce qui portait jupon

Avec mon cœur qui a su faire

Souffrir autant qu'il a souffert

Sans pour cela faire d'histoires

Avec mon âme qui n'a plus

La moindre chance de salut

Pour éviter le purgatoire 

Avec ma gueule de métèque

De Juif errant, de pâtre grec

Et mes cheveux aux quatre vents

Je viendrai, ma douce captive

Mon âme sœur, ma source vive

Je viendrai boire tes vingt ans

Et je serai prince de sang

Rêveur ou bien adolescent

Comme il te plaira de choisir

Et nous ferons de chaque jour

Toute une éternité d'amour

Que nous vivrons à en mourir 

Et nous ferons de chaque jourT

oute une éternité d'amour

Que nous vivrons à en mourir


mardi 4 octobre 2016

Charles Baudelaire: " XLVIII Any where out of the world Any where out of the world - N’importe où hors du monde" Le Spleen de Paris (1869)


Encore du Baudelaire ... 

 Cette année pour les élèves ESABAC 

du Lycée Cairoli est bien l'année de 

Charles Baudelaire  :

Le Spleen de Paris (I D ESABAC)

Les Fleurs du Mal (III D ESABAC)


Voici un poème avec pas mal de références personnelles ...

XLVIII

Any where out of the world Any where out of the world

N’importe où hors du monde





 Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre.


 Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme.


 « Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'habiter Lisbonne ? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir ! » 

Mon âme ne répond pas.


 « Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante ? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons ? »


 Mon âme reste muette.


 « Batavia te sourirait peut-être davantage ? Nous y trouverions d'ailleurs l'esprit de l'Europe marié à la beauté tropicale. » Pas un mot. -- Mon âme serait-elle morte ?


 « En es-tu donc venue à ce point d'engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. -- Je tiens notre affaire, pauvre âme ! Nous ferons nos malles pour Bornéo. Allons plus loin encore, à l'extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d'un feu d'artifice de l'Enfer!»  


 Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie :

 « N'importe où ! n'importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde!»




"Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de  changer de lit" : formule frappante, vision pessimiste de l'existence." Baudelaire n'a pas écrit "comme un hôpital" (comparaison) mais "est un hôpital" (métaphore) ; la métaphore établit un lien entre le comparé et le comparant  (identité), plus fort que la comparaison (analogie) ; la métaphore se poursuit sur plusieurs lignes (malade, lit, poêle, fenêtre), on parle de "métaphore filée".

lechatsurmonepaule


20sur20.wifeo


dimanche 2 octobre 2016

Antoine de saint-Exupéry "Le Petit Prince"


Je sais que mes chers élèves de V D 

sont en train d'apprendre par coeur 

un morceau de ce magnigique conte.

Dans l'attente de recommencer ...

ensemble ...

quelques suggestions de travail 

et un questionnaire à compléter 

dans  le cahier



Résultat de recherche d'images pour "le petit prince"



A LÉON WERTH

Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne. J’ai une excuse sérieuse: cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au monde. J’ai une autre excuse: cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants. J’ai une troisième excuse: cette grande personne habite la France où elle a faim et froid. Elle a bien besoin d’être consolée. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne. Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. (Mais peu d’entre elles s’en souviennent.) Je corrige donc ma dédicace:


A LÉON WERTH

QUAND IL ÉTAIT PETIT GARÇON

lepetitprince.com/genese/














QUESTIONNAIRE
1-      Recherchez les dates de naissance et de mort de Saint-Exupéry.
2-      Etait-il marié ? Avait-il des enfants ?
3-      Quels étaient les métiers de cet homme ?
4-      Comment et où est-il mort ?
5-      Citez ses quatre romans.
6-      Dans quel pays a été écrit Le Petit Prince ?
7-      En quelle année paraît-il dans ce pays ?
8-      Pourquoi ce livre a-t-il été écrit dans ce pays ?
9-      Qui est Léon Werth ?







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samedi 1 octobre 2016

Francis Cabrel "Il faudra leur dire"



Tout particulièrement pour




  les "Cairolini " de  IV D ....







Si c'est vrai qu'il y a des gens qui s'aiment
Si les enfants sont tous les mêmes
Alors il faudra leur dire
C'est comme des parfums qu'on respire
Juste un regard
Facile à  faire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
 Puisqu'on vit dans la même lumière
Même s'il y a des couleurs qu'ils préfèrent
Nous on voudrait leur dire
C'est comme des parfums qu'on respire
Juste un regard
Facile à  faire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
 Juste un peu plus d'amour encore
Pour moins de larmes
Pour moins de vide
Pour moins d'hiver
 Puisqu'on vit dans les creux d'un rêve
Avant que l’amour ne touche nos lèvres
Nous on voudrait leur dire
Les mots qu'on reçoit
C'est comme des parfums qu'on respire
Il faudra leur dire
Facile à  faire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
 Si c'est vrai qu'il y a des gens qui s'aiment
Si les enfants sont tous les mêmes
Alors... il faudra leur dire
Les mots qu'on reçoit
C'est comme des parfums qu'on respire
Il faudra leur dire
Facile à  faire




dimanche 25 septembre 2016

Maxime Le Forestier "Amis"





Merci à Clara pour cette photo de Paris

Petit exercice de compréhension orale

 avec  une chanson ...



Amis 


Les mêmes matins d' _________,

Les mêmes yeux entr'ouverts,

Les mêmes détresses, (1)

Les mêmes genoux griffés (2)

Pour trouver à l'___________

La même maîtresse,

On se répétait sans cesse
Amis,Amis,Contre tous les coups du _________

De la journée,On sera ___________Amis,Amis,

A la vie comme à la mort,Plus emmêlés (3)

Que nos ____________

Quand, trop vite, on a grandi,

On se retrouve transi. (4)

Loin des jeux de billes,

Sous nos boutons de malheur

A se torturer le _________

Pour la même fille,

Est-ce assez pour qu'on oublie ?
Amis,Amis,

On a le sens de l'humour

Quand sont trop lourdsCes chagrins-là. (5)

Amis,Amis,

A la vie comme à l'_______

Chacun son tourLes portera.

Tant d'histoires partagées,

De coups de cœur échangés,

D'amour et d'insultes

Pour ne pas s'apercevoir

Qu'on est dix ans sans _________

Dans tout ce tumulte

Pour se retrouver adulte.
Amis,Amis,

On n'a plus rien à se dire.

On a _________

Par arriver,

Amis,Amis,

Doucement à devenir

Deux abrutis, (6)

Deux ___________.


1)          Angoisse, grande peine d'esprit, de cœur, causée par la pression excessive de                    difficultés, de circonstances douloureuses, dramatiques
2)    Qui porte des griffures, marqué, comme par un coup de griffes # B [En parlant de vêtements, d'articles de luxe] Qui porte la marque d'un créateur ou d'un diffuseur
3)       Mêler ensemble. Emmêler des fils, des ficelles # Au fig. Embrouiller. Emmêler une affaire
4)       Au fig. Pénétré par un sentiment, une émotion paralysants. Transi de peur / Amoureux, amant transi. Amoureux, amant que ses sentiments rendent timide, paralysent # Saisi, engourdi par le froid
5)       Souffrance morale, déplaisir dont la cause est un événement précis.
6)       Dont les qualités typiquement humaines (physiques, morales et surtout intellectuelles) ont été gravement diminuées / Personne tout à fait stupide


 Et si vous avez des difficultés il suffit de lire la chanson en entier



Amis



Les mêmes matins d'hiver,
Les mêmes yeux entr'ouverts,
Les mêmes détresses, (1)
Les mêmes genoux griffés (2)
Pour trouver à l'arrivée
La même maîtresse,
On se répétait sans cesse

Amis,
Amis,
Contre tous les coups du sort
De la journée,
On sera deux.
Amis,
Amis,
A la vie comme à la mort,
Plus emmêlés (3)
Que nos cheveux.

Quand, trop vite, on a grandi,
On se retrouve transi. (4)
Loin des jeux de billes,
Sous nos boutons de malheur
A se torturer le coeur
Pour la même fille,
Est-ce assez pour qu'on oublie ?

Amis,
Amis,
On a le sens de l'humour
Quand sont trop lourds
Ces chagrins-là. (5)
Amis,
Amis,
A la vie comme à l'amour.
Chacun son tour
Les portera.

Tant d'histoires partagées,
De coups de cœur échangés,
D'amour et d'insultes
Pour ne pas s'apercevoir
Qu'on est dix ans sans se voir
Dans tout ce tumulte
Pour se retrouver adulte.

Amis,
Amis,
On n'a plus rien à se dire.
On a fini
Par arriver,
Amis,
Amis,
Doucement à devenir
Deux abrutis, (6)
Deux étrangers.

samedi 24 septembre 2016

François-René Chateaubriand : René "Cette vie, qui m'avait d'abord enchanté, ne tarda pas à me devenir insupportable"





Cette vie, qui m'avait d'abord enchanté, ne tarda pas à me devenir insupportable. Je me fatiguai de la répétition des mêmes scènes et des mêmes idées. Je me mis à sonder mon coeur, à me demander ce que je désirais. Je ne le savais pas ; mais je crus tout à coup que les bois me seraient délicieux. Me voilà soudain résolu d'achever, dans un exil champêtre, une carrière à peine commencée, et dans laquelle j'avais déjà dévoré des siècles.

    J'embrassai ce projet avec l'ardeur que je mets à tous mes desseins ; je partis précipitamment pour m'ensevelir dans une chaumière, comme j'étais parti autrefois pour faire le tour du monde.

    On m'accuse d'avoir des goûts inconstants, de ne pouvoir jouir longtemps de la même chimère, d'être la proie d'une imagination qui se hâte d'arriver au fond de mes plaisirs, comme si elle était accablée de leur durée ; on m'accuse de passer toujours le but que je puis atteindre : hélas ! je cherche seulement un bien inconnu, dont l'instinct me poursuit. Est-ce ma faute, si je trouve partout des bornes, si ce qui est fini n'a pour moi aucune valeur ? Cependant je sens que j'aime la monotonie des sentiments de la vie, et si j'avais encore la folie de croire au bonheur, je le chercherais dans l'habitude.

    La solitude absolue, le spectacle de la nature, me plongèrent bientôt dans un état presque impossible à décrire. Sans parents, sans amis, pour ainsi dire seul sur la terre, n'ayant point encore aimé, j'étais accablé d'une surabondance de vie. Quelquefois je rougissais subitement, et je sentais couler dans mon coeur comme des ruisseaux d'une lave ardente ; quelquefois je poussais des cris involontaires, et la nuit était également troublée de mes songes et de mes veilles. II me manquait quelque chose pour remplir l'abîme de mon existence : je descendais dans la vallée, je m'élevais sur la montagne, appelant de toute la force de mes désirs l'idéal objet d'une flamme future ; je l'embrassais dans les vents ; je croyais l'entendre dans les gémissements du fleuve ; tout était ce fantôme imaginaire, et les astres dans les cieux, et le principe même de vie dans l'univers.



Extrait de René -  Chateaubriand






dimanche 18 septembre 2016

CALAIS - BASTILLE : le 27 mars à 11H.30 - Cinema Teatro Nuovo Varese




Le nouveau spectacle de 


France Théâtre 


Calais - Bastille 


Calais-Bastille-Dipinto-New 16.57.55


pour toutes les  classes 

de la filière ESABAC  du lycée Cairoli





On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l’encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire

Partout autour de nous,
Y'a des signes d'espoir dans les regards
Donnons leurs écrits car dans la nuit
Tout s'efface même leur trace

On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l’encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire

On écrit sur les murs la force de nos rêves
Nos espoirs en forme de graffiti
On écrit sur les murs pour que l'amour se lève
Un beau jour sur le monde endormi
Des mots seulement gravés pour ne pas oublier pour tout changer
Mélangeons demain dans un refrain nos visages, métissages


On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l 'encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire
On écrit sur les murs la force de nos rêves
Nos espoirs en forme de graffiti
On écrit sur les murs pour que l'amour se lève
Un beau jour sur le monde endormi

On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l 'encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire

On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l’encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire

On écrit sur les murs la force de nos rêves
Nos espoirs en forme de graffiti
On écrit sur les murs pour que l'amour se lève
Un beau jour sur le monde endormi

Un beau jour sur le monde endormi 




Miroir
Dis moi qui est le plus beau
Quitte à devenir mégalo
Viens donc chatouiller mon ego
Allez allez allez

Laisse moi entrer dans ta matrice
Gouter à tes délices
Personne en peut m'en dissuader
Allez allez allez

Je ferai tout pour t'accompagner
Tellement je suis bornée
Je suis bien dans ma bulle
Allez allez allez

Tout est beau
Tout est rose
Tant que je l'impose
Dis moi qui est le plus beau
Allez allez allez
Allez allez allez

Miroir
Qu'as dont tu fais de ma tête
Cette transformation malhonnête
Ce n'est pas ce que je demandais
Allez allez allez

Le buzz (1) n'était que factice
Je ne suis plus dans la matrice
Y'a plus personne pour en parler
Allez allez allez

Je ferai tout pour récupérer
Ce que je suis en train de gâcher
Enfin…

Tout est beau
Tout est rose
Avant que mon ego s’impose
J’ai fini de te regarder
Allez allez allez

Allez allez allez

Allez allez allez

Ego Ego
Ego Ego
Ego Ego
Ego Ego
Ego Ego
Ego Ego
Ego Ego
Ego Ego
Ego Ego
Ego Ego
Allez allez allez

1) Le buzz (terme anglais signifiant « bourdonnement » d'insecte) est une technique marketing consistant à susciter du bouche à oreille autour d'un événement, d'un produit ou d'une offre commerciale et, ce faisant, des retombées dans les médias