mardi 16 février 2016

Fabulous Trobadors : "L'anniversaire"



Fêtons ce frileux février 

BONNE ANNIVERSAIRE  ! ! !





De l'ami Machin
C'est l'anniversaire
Il n'est pas centenaire
Il a mettons 20 ans

Ô ami Machin
Pour ton anniversaire
Y a la fête à faire
L'affaire d'un moment

Un an de plus
Qu'il n'avait l'année dernière
Un an de moins
Qu'il n'aura l'an prochain (bis)

C'est pas mon anniversaire,
Ni le tien, ni le tien
C'est pas mon anniversaire,
C'est le sien jusqu'à demain (bis)

De Salimata
C'est l'anniversaire
Elle est pas centenaire
Elle a juste 20 ans

Elle est de toute jolie
Elle fait pas la fière
J'envie son fiancé
Le grand juste devant

Un an de plus
Qu'il n'avait l'année dernière
Un an de moins
Qu'il n'aura l'an prochain

De l'ami Fabrice
C'est l'anniversaire
Il est pas centenaire
Il a juste 30 ans

Cher ami Fabrice
Pour être sincère
T'as rien pour me plaire
C'est quand même marrant

Un an de plus
Qu'il n'avait l'année dernière
Un an de moins
Qu'il n'aura l'an prochain (bis)

C'est pas mon anniversaire,
Ni le tien, ni le tien
C'est pas mon anniversaire,
C'est le sien jusqu'à demain (bis)

De mon frère Patrick
C'est l'anniversaire
Il est pas centenaire
Il a que 50 ans

Je suis pas pressé
Mais ceci dit j'espère
Qu'on refera la fête
Quand il aura 100 ans

Un an de plus
Qu'il n'avait l'année dernière
Un an de moins
Qu'il n'aura l'an prochain

C'est pas mon anniversaire,
Ni le tien, ni le tien
C'est pas mon anniversaire,
C'est le sien jusqu'à demain

Petite Johanna
C'est ton anniversaire
Elle est pas centenaire
Elle a juste huit ans

Fêter un an de plus
C'est bien mais c'est pépère
Fêter un an de moins
Ça c'est plus amusant

Un an de plus
Qu'il n'avait l'année dernière
Un an de moins
Qu'il n'aura l'an prochain (bis)

C'est pas mon anniversaire,
Ni le tien, ni le tien
C'est pas mon anniversaire,
C'est le sien jusqu'à demain (bis)

Un an de plus
Qu'il n'avait l'année dernière
Un an de moins
Qu'il n'aura l'an prochain (bis)

C'est pas mon anniversaire,
Ni le tien, ni le tien
C'est pas mon anniversaire,
C'est le sien jusqu'à demain (bis)

(Pour finir ) : Et maintenant pour Patrick...
Ça fait...
Bon an - ni - ver - saire !!!! ....










samedi 13 février 2016

ALICE PRESTINT ET FEDERICO PODANO : D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan (GONCOURT LYCEENS ITALIENS)





Dans l'attente de  nous  rendre à Rome

 pour le Goncourt des lycéens italiens 

Voici les critiques de 

Alice et Federico 

II D ESABAC au lycée classique 

 "E. Cairoli" de Varese

 

Prix Goncourt des lycéens 2015

 et Prix Renaudot 2015 



UN THRILLER SURPRENANT 

ENTRE FICTION  ET RÉALITÉ

Delphine de Vigan, écrivaine de succès, a été tellement bouleversée par les effets qu’a produits son dernier roman, concernant le suicide de sa propre mère, qu'elle ne réussit plus à écrire.
Et une rencontre fatale avec L., femme séduisante et mystérieuse, dont on ne comprend pas les vraies intentions, va empirer les choses.

Delphine et L. semblent avoir beaucoup de choses en commun et L. paraît tout connaître d’elle. L’intimité entre les deux devient de plus en plus forte, et Delphine arrive à penser n’avoir personne autour d’elle, exception faite pour L.
L., écrivaine elle-même, veut que Delphine développe un sujet réel dans ce qu’elle appelle le “livre fantôme”: en effet, c’est, selon elle, la seule solution pour les écrivains du moment que tout lecteur veut être sûr qu’il y a du vrai dans ce qu'il lit.
Dans le même temps, Delphine est totalement soumise à la forte personnalité de L., qui paraît créer du vide dans l’intérieur d’elle.
Mais quand leur rapport devient plus intime que jamais, L. commet quelque chose d’imprévisible et, après ça, elle disparaît, en quittant Delphine, qui doit traiter avec son éditrice et un manuscrit qui porte son nom, mais qu'elle n'a jamais écrit.
Un thriller psychologique original, prenant, dont la force est dans la parfaite caractérisation des personnages.
Ils sont seulement deux: Delphine et L., mais leurs interactions, leur rapport, leur complexité et leurs différentes nuances ne laissent pas d’espace à l’ennui.
Delphine est représentée dans un moment de fragilité, et sa faiblesse émerge aussi dans les dialogues qu'elle a avec L.: elle est toujours vaincue, elle est souvent sidérée, sa capacité de persuasion ne peut pas rivaliser avec la rhétorique séduisante et convaincante de L.. Delphine est la victime: victime d'un jeu qu'elle ne comprend pas, victime de la confiance qu'elle fait à la seule personne qui semble s'intéresser à elle, victime, enfin, d'elle-même et de son insécurité.
Pour ce qui concerne L., tout le contraire: elle est charmante, rusée, ambitieuse, manipulatrice. Elle s'adapte à toutes les situations: elle sait être mélancolique et joyeuse, furieuse et calme. Elle est très empathique: elle réussit à comprendre ce qui se passe dans la tête de Delphine sans qu'elle ne dise rien, elle sait porter Delphine à changer d’opinion, à douter de tout.
Un élément qui contribue fortement à la bonne réussite des ce roman est le style de l’écriture. L’auteure a su bien alterner des différents registres linguistiques: le style est plus linéaire et simple lorsque l’auteur expose le déroulement des événements; il devient un peu plus articulé lorsque l’auteur présente ses pensées; il est, enfin, plus complexe quand c'est L. qui parle. Les discours de L., en effet, suivent parfois les règles de la rhétorique, l’art de la persuasion, au tel point que le lecteur est lui-même enchanté par la beauté de ses mots.
Le roman présente les caractéristiques clés du genre thriller: le suspense, les éléments mystérieux, le final imprévisible. Il mêle réalité et fiction, laissant le lecteur dans l’angoisse et parfois dans la terreur.

“D’après une histoire vraie” de Delphine de Vigan joue avec la psychologie des personnages et des lecteurs, d’une façon originale et appréciable. Dès le début et jusqu'au dénouement final, l’envie d’en lire toujours davantage ne cesse jamais.

Alice Prestint 



D’après une histoire vraie 

un blocage de l’écrivain bien résolu

       Après « Rien ne s’oppose à la nuit », la célèbre écrivaine Delphine de Vigan nous offre ce deuxième roman autobiographique qui va sans aucun doute gagner l’attention du lecteur : « D’après une histoire vraie ».

       Dès les premières pages, on peut ressentir que l’histoire qui vient de commencer ne s’écoulera pas seulement sur notre peau, mais au contraire elle pénétrera dans un niveau bien plus profond. Avec la rencontre entre Delphine, écrivaine qui fait face à un moment de crise, et la mystérieuse « L. », dont le prénom aussi bien  que sa réelle identité resteront toujours inconnus (en fait, « L. » se prononce comme le pronom personnel « elle »), on ne peut qu’être pris dans le crescendo qui correspond à l’évolution de l’amitié entre les deux femmes : intime et surprenante pendant ses premières phases ; de plus en plus dangereuse et inquiétante une fois qu’elle s’est stabilisée, jusqu’à une partie finale à couper le souffle.

       Grâce à l’analyse psychologique précise et attentive, le lecteur a la possibilité d’entrer en empathie avec l’auteure, dont on assume le point de vue pendant les événements, et de  comprendre chaque geste et chaque pensée. Le personnage de L. est en plus  bien caractérisé : les éléments de sa personnalité nous sont livrés peu à peu, de façon que l’histoire puisse rester intrigante jusqu’à sa dernière ligne.
       Le résultat est un roman très bien écrit dont le style ne se distingue pas pour des artifices ou des techniques particulièrement originales, mais parce qu’il  est certainement clair et fluide et nous permet de faire face aux 479 pages du livres sans aucun problème. Le rythme de la narration est lent, mais jamais ennuyeux, et la tension qui nous passionne à partir de la moitié du roman monte progressivement jusqu’à la fin, ce qui permet de  répondre à la plupart des questions du lecteur tout en le quittant  avec quelques doutes irrésolus.

       Tout au cours de l’introspection, l’auteure développe des réflexions qui rendent la lecture plus intéressante et agréable. Le titre lui-même de ce roman, par exemple, synthétise le fil rouge qui se déroule à travers les pages : le rapport, souvent compliqué dans les œuvres littéraires, entre le réel, c’est-à-dire la vérité effective des événements qui sont racontés, et la fiction, vue ici dans une perspective qui va nous faire réfléchir.

       Le conseil est donc de ne pas rater ce roman.

Federico Podano



jeudi 11 février 2016

Pierre de Marbeuf Recueil des vers "Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage"




SAINT-HONORAT   CZ

Et la mer et l'amour ...


Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.


Pierre de Marbeuf   Recueil des vers





Pierre Bonnard Méditerranée 


mardi 9 février 2016

Paul Verlaine : "Marine", "La lune blanche", "Sur les eaux"






Marine


L'Océan sonore
Palpite sous l'oeil
De la lune en deuil
Et palpite encore,

Tandis qu'un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D'un long zigzag clair,

Et que chaque lame,
En bonds convulsifs,
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,

Et qu'au firmament,
Où l'ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement. 







La lune blanche








La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...


Ô bien-aimée.


L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...


Rêvons, c’est l’heure.


Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise...


C’est l’heure exquise.



Analyse









Sur les eaux


Je ne sais pourquoi 

 Mon esprit amer 
D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. 
 Tout ce qui m'est cher,
 D'une aile d'effroi
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?


 Mouette à l'essor mélancolique, 
 Elle suit la vague, ma pensée, 
 À tous les vents du ciel balancée,
 Et biaisant quand la marée oblique 
 Mouette à l'essor mélancolique.


 Ivre de soleil 
 Et de liberté, 
Un instinct la guide à travers cette immensité.
 La brise d'été
 Sur le flot vermeil
 Doucement la porte en un tiède demi-sommeil. 


 Parfois si tristement elle crie 
 Qu'elle alarme au loin le pilote, 
 Puis au gré du vent se livre et flotte 
 Et plonge, et l'aile toute meurtrie 
 Revole, et puis si tristement crie ! 


 Je ne sais pourquoi 
 Mon esprit amer
 D'une aile inquiète et folle vole sur la mer
. Tout ce qui m'est cher, 
 D'une aile d'effroi 
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?  

Analyse








lundi 8 février 2016

Primo Levi "Se questo è un uomo"








Se questo è un uomo



Voi che vivete sicuri 
nelle vostre tiepide case, 
voi che trovate tornando a sera 
il cibo caldo e visi amici:

Considerate se questo è un uomo 
che lavora nel fango 
che non conosce pace 
che lotta per mezzo pane 
che muore per un sì o per un no. 
Considerate se questa è una donna, 
senza capelli e senza nome 
senza più forza di ricordare 
vuoti gli occhi e freddo il grembo 
come una rana d’inverno.

Meditate che questo è stato: 
vi comando queste parole. 
Scolpitele nel vostro cuore 
stando in casa andando per via, 
coricandovi alzandovi; 
ripetetele ai vostri figli.

O vi si sfaccia la casa, 
la malattia vi impedisca, 
i vostri nati torcano il viso da voi.


Si c'est un homme 

Vous qui vivez en toute quiétude 
       Bien au chaud dans vos maisons 
       Vous qui trouvez le soir en rentrant 
       La table mise et des visages amis 
       Considérez si c'est un homme 
       Que celui qui peine dans la boue, 
       Qui ne connait pas de repos, 
       Qui se bat pour un quignon de pain, 
       Qui meurt pour un oui pour un non. 
       Considérez si c'est une femme 
       Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux 
       Et jusqu'à la force de se souvenir, 
       Les yeux vides et le sein froid 
       Comme une grenouille en hiver. 
       N'oubliez pas que cela fut, 
       Non, ne l'oubliez pas: 
       Gravez ces mots dans votre coeur. 
       Pensez-y chez vous, dans la rue, 
       En vous couchant, en vous levant; 
       Répétez-les à vos enfants. 
       Ou que votre maison s'écroule; 
       Que la maladie vous accable, 
       Que vos enfants se détournent de vous.





dimanche 7 février 2016

Guillaume Apollinaire " Mai"








Mai


Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains


Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières


Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment


Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes



Apollinaire, Alcools





samedi 6 février 2016

Raymond Queneau "Pour un art poétique" - Tristan Zara "Pour faire un poème dadaïste"





Merci à Marie Bérenger
pour sa proposition


Pour un art poétique

Prenez un mot prenez en deux
Faites les cuire comme des œufs
Prenez un petit bout de sens
Puis un grand morceau d’innocence
Faites chauffer à petit feu
Au petit feu de la technique
Versez la sauce énigmatique
Saupoudrez de quelques étoiles
Poivrez et mettez les voiles
Où voulez vous donc en venir ?
A écrire
Vraiment ? A écrire ?

Raymond Queneau, Le Chien à la mandoline (1965)








Et si vous souhaitez inventer un poème

voilà une bonne proposition


Pour faire un poème dadaïste 

 Prenez un journal.
 Prenez des ciseaux. 
 Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
 Découpez l’article.
 Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac. 
 Agitez doucement. 
 Sortez ensuite chaque coupure l’une après l’autre dans l’ordre où elles ont quitté le sac.
 Copiez consciencieusement.
 Le poème vous ressemblera. 
 Et vous voilà « un écrivain infiniment original et d’une sensibilité charmante encore qu’incomprise du vulgaire. »

 Tristan Tzara 



vendredi 5 février 2016

Arthur Rimbaud "Chanson de la plus haute Tour" (mai 1872)




Ah ! Que le temps vienne

Où les coeurs s'éprennent.






Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J'ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s'éprennent.

Je me suis dit : laisse,
Et qu'on ne te voie :
Et sans la promesse
De plus hautes joies.
Que rien ne t'arrête,
Auguste retraite.

J'ai tant fait patience
Qu'à jamais j'oublie ;
Craintes et souffrances
Aux cieux sont parties.
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.

Ainsi la prairie
A l'oubli livrée,
Grandie, et fleurie
D'encens et d'ivraies
Au bourdon farouche
De cent sales mouches.

Ah ! Mille veuvages
De la si pauvre âme
Qui n'a que l'image
De la Notre-Dame !
Est-ce que l'on prie
La Vierge Marie ?

Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J'ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s'éprennent !