Les Grecs
anciens ne sont pas nos ancêtres. Ils sont devenus nos pères quand, au
Moyen Âge, il a fallu rendre compatibles la Bible et Aristote. Les
Romains ont fait notre langue, mais avaient décidé que leur culture serait
grecque. Que faire aujourd'hui de ces lointains parents d'adoption ?
La question
est d'actualité avec la réforme des collèges, qui repose sur une idée
simplificatrice de la culture : se contenter de la présentation rapide de
contenus. Or l'enseignement des grands textes antiques et de leurs langues
à l'école est un étonnant outil d'émancipation et de démocratisation.
Langues muettes, langues égalitaires qui 'appartiennent à personne, le
latin et le grec ouvrent à une expérience personnelle et créative du langage et de l'histoire.
Les mots
anciens que nous reprenons tous les jours, « démocratie », « empire », «
dieu », « technique », ne sont pas seulement des vocables. Ils se sont
imposés dans l'Antiquité parce que leur sens, leur valeur ont été
argumentés, disputés dans des textes. Aller voir du côté de l'antique,
c'est reprendre ces arguments, ces chemins de langage - et c'est
passionnant.
Aux antipodes d’un discours conservateur ou réactionnaire, le grand
helléniste, Pierre Judet de la Combe s’inquiète de la manière dont s’enseignent
trop souvent le grec et le latin.
Cette
semaine, la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a
annoncé des mesures concernant l’enseignement des langues. La première langue
vivante sera désormais enseignée dès le CP au lieu du CE1 et, dans un nombre
important d’ecoles, il ne s’agira pas obligatoirement de l’anglais. Le deuxième
langue sera enseignée dès la classe de 5e et non plus celle de 4e, deux langues
vivantes donc à choisir parmi trois proposées dans au moins 85% des collèges.
On le voit, tout en maintenant fermement des objectifs louables de
démocratisation scolaire, de lutte contre les inégalités sociales, contre les
usages purement stratégiques des options qui entravent les objectifs de mixité
sociale et scolaire, la ministre semble avoir aménagé son projet initial, de
manière à protéger la diversité linguistique face au risque de monopole de
l’anglais. Mais quid des langues mortes ? Seraient-elles définitivement
mortes ? C’est l’inquiétude d’un certain nombre de chercheurs, parmi
lesquels un helléniste de renom, dont les commentaires de la poésie et du théâtre
grec nous sont précieux.
Pierre
Judet de la Combe, notre
invité aujourd'hui.
pour cette chanson de Gims que je ne connaissais pas!
J'ai retrouvé le sourire quand j'ai vu le bout du tunnel Où nous mènera ce jeu du mâle et de la femelle ? Du mâle et de la femelle On était tellement complices, on a brisé nos complexes Pour te faire comprendre, t'avais juste à lever le cil T'avais juste à lever le cil
J'étais prêt à graver ton image à l'encre noire
sous mes paupières Afin de te voir, même dans un sommeil éternel Même dans un sommeil éternel Même dans un sommeil éternel
J'étais censé t'aimer, mais j'ai vu l'averse J'ai cligné des yeux, tu n'étais plus la même Est-ce que je t'aime? J'sais pas si je t'aime Est-ce que tu m'aimes? J'sais pas si je t'aime
J'étais censé t'aimer, mais j'ai vu l'averse J'ai cligné des yeux, tu n'étais plus la même Est-ce que je t'aime? J'sais pas si je t'aime Est-ce que tu m'aimes? J'sais pas si je t'aime
Pour t’éviter de souffrir, je n'avais qu'à te dire : "Je t'aime" Ça m'a fait mal de te faire mal, je n'ai jamais autant souffert Je n'ai jamais autant souffert Quand je t'ai mis la bague au doigt, je m'suis passé
les bracelets Pendant ce temps, le temps passe, et je subis tes balivernes Et je subis tes balivernes
J'étais prêt à graver ton image à l'encre noire sous
mes paupières Afin de te voir, même dans un sommeil éternel Même dans un sommeil éternel
Même dans un sommeil éternel
J'étais censé t'aimer, mais j'ai vu l'averse J'ai cligné des yeux, tu n'étais plus la même Est-ce que je t'aime? J'sais pas si je t'aime Est-ce que tu m'aimes? J'sais pas si je t'aime
J'étais censé t'aimer, mais j'ai vu l'averse J'ai cligné des yeux, tu n'étais plus la même Est-ce que je t'aime? J'sais pas si je t'aime Est-ce que tu m'aimes? J'sais pas si je t'aime
J'sais pas si je t'aime J'sais pas si je t'aime
J'me suis fait mal en m'envolant, je n'avais pas vu
le plafond de verre Tu me trouverais ennuyeux si je t'aimais à ta manière Si je t'aimais à ta manière Si je t'aimais à ta manière
J'étais censé t'aimer, mais j'ai vu l'averse J'ai cligné des yeux, tu n'étais plus la même Est-ce que je t'aime? J'sais pas si je t'aime Est-ce que tu m'aimes? J'sais pas si je t'aime
J'étais censé t'aimer, mais j'ai vu l'averse J'ai cligné des yeux, tu n'étais plus la même Est-ce que je t'aime? J'sais pas si je t'aime Est-ce que tu m'aimes? J'sais pas si je t'aime
Paru en novembre 1861, quelques mois après la deuxième édition des “Fleurs du Mal”, ce sonnet contraste, par son climat d'apaisement, avec la détresse du poète à cette époque.
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
1949. Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste
de surveillant dans un pensionnat de rééducation pour élèves difficiles. Il est
accueilli par l'homme à tout faire des lieux, le père Maxence, victime sous ses
yeux d'une mauvaise blague d'un élève. Ce qui vaut à Clément d'avoir un aperçu
immédiat des méthodes répressives appliquées par le directeur, Rachin. Malgré
l'antipathie de ce dernier à son égard et les écarts répétés de quelques fortes
têtes, le brave pion s'obstine à se rapprocher des enfants en cherchant une
autre voie que la sanction. Compositeur frustré, il a alors l'idée de ressortir
ses partitions pour les initier au chant...
La
mélodie du bonheur au Fond de l’Etang (commeaucinéma.com)
Le réalisateur Christophe Barratier nous raconte
avec LES CHORISTES une jolie fable sur la nature humaine. Il est très aisé de
comparer ce film à une partition de musique dans laquelle on entre avec
ferveur, un morceau de piano qui nous mène de crescendo en decrescendo, de
pause en silence, d’accords tonitruants en consonances plus douces et
finalement nous laisse un agréable souvenir. Gérard Jugnot joue ici le rôle
principal et le spectateur est littéralement séduit par le personnage qu’il
incarne : Clément Mathieu, nouveau pion du Fond de l’Etang, un internat
de rééducation pour mineurs. Mais aussi, un professeur de musique raté qui
découvre de vrais talents parmi les terreurs qu’il doit surveiller. Une
analogie est bien sûr clairement possible entre LES CHORISTES et le film que Gérard Jugnot a réalisé Monsieur Batignole, d’une part
parce que le co-scénariste, Philippe Lopes-curval est le même,
et d’autre part parce que Clément Mathieu ressemble à si méprendre à Mr
Batignole… On retrouve son côté à la fois touchant, émouvant, drôle et
attachant. Toutefois, le personnage de Clément Mathieu est plus léger, plus en
musique.
Là où le cinéaste Christophe Barratier est vraiment
original et réussit à nous convaincre, c’est qu’il ne fait pas du rôle
principal le pivot du film. En effet, dès le départ, on sait que Clément
Mathieu a été complètement oublié, qu’il n’a pas laissé de trace. C’est un
héros effacé, qui met en valeur un des jeunes élèves de sa chorale. Il sera le
vecteur du talent, sans jamais rien demander de plus. Et c’est cet aspect-là
qui rend vraiment le personnage incarné par Gérard Jugnot,
authentique.
La chorale est un régal, tous ces enfants ne pourront laisser indifférent même
le plus récalcitrant des spectateurs. Jean-baptiste Maunier, le jeune
chanteur prodige de la troupe, dont la véritable voix mélodieuse nous
accompagne tout au long du film, est un talent qu’il va falloir suivre de près.
On applaudit aussi avec énergie la prestation de François Berléand en directeur
d’établissement qui interprète avec brio et délectation les tortionnaires
cyniques d’enfants. Kad Merad, plus connu
pour son humour dévastateur que ses rôles sérieux, joue ici avec une grande
conviction… Maxence Perrin, alias
Pépinot, n’a qu’un petit rôle dans ce long-métrage, mais son personnage est un
véritable rayon de soleil.
Il y a peut-être un peu trop de bons sentiments dans LES CHORISTES, avec le
schéma déjà visité et revisité des gentils qui triomphent des méchants.
Certaines lenteurs se ressentent aussi dans le scénario qui est malgré cela
bien ficelé. Pourtant, un sourire s’agrippe à notre figure, une chanson
continue de trotter dans notre tête bien après le générique de fin et le tout
est plutôt plaisant.