samedi 23 janvier 2016

France Culture : "L'avenir des anciens : oser lire les Grecs et les Latins" de Pierre Judet de la Combe Albin Michel 2015



Liceo Classico "E. Cairoli" Varese

Je remercie Claudie Pion pour m'avoir signaler
cette émission qui marque un débat de grand 
actualité en France

et je ne peux que remercie une fois de plus 
mes collègues de grec et  de latin .. . 
c'est bien un combat d'avant-garde !


"Le langage est action"

Pierre Judet de la Combe


L'avenir des anciens

Les Grecs anciens ne sont pas nos ancêtres. Ils sont 
devenus  nos pères quand, au Moyen Âge, il a fallu rendre compatibles  la Bible et Aristote. Les Romains ont fait notre langue, mais avaient décidé que leur culture serait grecque. Que faire aujourd'hui de ces lointains parents d'adoption ?

La question est d'actualité avec la réforme des collèges, qui repose sur une idée simplificatrice de la culture : se contenter de la présentation rapide de contenus. Or l'enseignement des grands textes antiques et de leurs langues à l'école est un étonnant outil d'émancipation et de démocratisation. Langues muettes,  langues égalitaires qui 'appartiennent à personne, le latin et le grec ouvrent à une expérience personnelle  et créative du  langage et de l'histoire.

Les mots anciens que nous reprenons tous les jours, « démocratie  », « empire », « dieu », « technique », ne sont pas seulement des  vocables. Ils se sont imposés dans l'Antiquité parce que leur sens, leur valeur ont été argumentés, disputés dans des textes. Aller voir  du côté de l'antique, c'est reprendre ces arguments, ces chemins de  langage - et c'est passionnant.
Lire est une école de liberté.
(4e de couverture)


Pierre Judet de la Combe


Aux antipodes d’un discours conservateur ou réactionnaire, le grand helléniste, Pierre Judet de la Combe s’inquiète de la manière dont s’enseignent trop souvent  le grec et le latin.

Cette semaine, la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé des mesures concernant l’enseignement des langues. La première langue vivante sera désormais enseignée dès le CP au lieu du CE1 et, dans un nombre important d’ecoles, il ne s’agira pas obligatoirement de l’anglais. Le deuxième langue sera enseignée dès la classe de 5e et non plus celle de 4e, deux langues vivantes donc à choisir parmi trois proposées dans au moins 85% des collèges. On le voit, tout en maintenant fermement des objectifs louables de démocratisation scolaire, de lutte contre les inégalités sociales, contre les usages purement stratégiques des options qui entravent les objectifs de mixité sociale et scolaire, la ministre semble avoir aménagé son projet initial, de manière à protéger la diversité linguistique face au risque de monopole de l’anglais. Mais quid des langues mortes ? Seraient-elles définitivement mortes ? C’est l’inquiétude d’un certain nombre de chercheurs, parmi lesquels un helléniste de renom, dont les commentaires de la poésie et du théâtre grec nous sont précieux.

Pierre Judet de la Combenotre invité aujourd'hui.









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