Un beau roman, une histoire de harcèlement conjugal, ou l'enfer au foyer. On pourrait ajouter que de nos jours il représente très bien certains faits divers ... qui passent à "Chi l'ha visto?"
Mes élèves de III D ESABAC pourront peut-être retrouver des ressemblances avec Une vie de Maupassant (chapitre VI)
« J’ai eu envie de connaître Bénédicte Ombredanne en découvrant sa première lettre : c’était une lettre dont la ferveur se nuançait de traits d’humour, ces deux pages m’ont ému et fait sourire, elles étaient aussi très bien écrites, c’est un alliage suffisamment rare pour qu’il m’ait immédiatement accroché. D’abord un peu précautionneuse, cette lettre était, à mesure qu’elle progressait, de plus en plus féroce et mécontente. De l’ironie, une réjouissante indiscipline, des clameurs de cour de récréation résonnaient dans ses phrases — leur graphie inclinée vers l’avenir suggérait bien l’audace consciente d’elle-même avec laquelle cette inconnue s’était précipitée vers moi par la pensée, comme si sa lettre avait été écrite d’une traite sans être relue avant de disparaître irrémédiablement dans la fente d’une boîte postale, hop, ça y est, au terme d’une course irréfléchie, fougueuse, qui sans doute avait démarré à la seconde où la jeune femme avait posé la plume de son stylo sur le papier, déterminée, en se refusant la possibilité de tout retour en arrière, avais-je senti dès la première lecture. » L'Amour et les Forêtsraconte l'histoire de Bénédicte Ombredanne, professeur de français et victime du harcèlement continuel de son mari. Il dresse le portrait d'une femme idéaliste face à ses démons et ses combats intérieurs. Tentant de retrouver sa liberté, elle est rattrapée par la perversité de son mari. Un hymne à l'émancipation féminine et à la liberté.
Pour bien commencer Ma petite journée Et me réveiller Moi, j'ai pris un café Un arabica Noir et bien corsé, J'enfile ma parka, Ça y est je peux y aller
"Où est-ce que tu vas" Me crie mon aimée "Prenons un kawa je viens de me lever" Étant en avance Et un peu forcé, Je change de sens Et reprends un café
A huit heure moins le quart Faut bien avouer Les bureaux sont vides On pourrait s'ennuyer Mais je reste calme Je sais m'adapter Le temps qu'ils arrivent J'ai le temps pour un café
La journée s'emballe Tout le monde peut bosser Au moins jusqu'à l'heure... De la pause café Ma secrétaire rentre "Fort comme vous l'aimez" Ah mince j'viens d'en prendre Mais maintenant qu'il est fait...
Un repas d'affaires Tout près du Sentier Il fait un temps super Mais je me sens stressé... Mes collègues se marrent "DÉTENDS-TOI RENG!" "Prends un bon cigare Et un p'tit café"
Une fois fini Mes collègues crevés Appellent un taxi ... Mais moi j'ai envie de sauter! Je fais tout Paris Puis je vois un troquet J'commande un déca. Mais re-caféiné
Hummm... Hummmmm...
J'arrive au bureau Ma secrétaire me fait: "Vous êtes un peu en retard Je me suis inquiétée!" Oh! J'la jette par la fenêtre! Elle l'avait bien cherché! T'façons faut que je rentre Mais d'abord un café!
Attendant le métro Je me fais agresser Une p'tite vieille me dit: "Vous avez l'heure s'il vous plaît?" J'lui casse la tête Et j'la pousse sur le quai! Je file à la maison Et j'me sers un ... devinez?!
"Papa mon papa! En classe je suis premier!" Putain mais quoi! Tu vas arrêter d'me faire chier! Mais qu'il est con ce gosse! Et en plus il s'met a chialer! J'm'enferme dans la cuisine Il reste un peu de cafɠé
Ça fait quatorze jours Que je suis enfermé!J'suis seul dans ma cuisine
J'avais publié cette chanson pour Beatrice P. le jour où elle avait décidé de quitter le lycée
Dis-nous ce qui t'entraîne,
Dis-nous d'où vient le vent Dis-nous ce qui t'attend
Bonne Chance Beatrice P. à Toi et à Tous Les Elèves qui croient fuir leur avenir ...
Bonne chance de « Tous Nos Cœurs »
Elle avait au fond des yeux Des illusions, des histoires, Elle voulait rencontrer Dieu Tout simplement pour y croire, Elle faisait de chaque nuit L'enfer dans son paradis interdit, L'enfer dans son paradis Plein de bruits
Elle croyait qu'il suffisait D'ouvrir ses bras à la chance Pour que les jours tristes et laids Deviennent comme un dimanche, Elle attendait tout de moi Et je ne comprenais pas Chaque fois Quand elle me disait tout bas
"Je ne veux pas rater ma vie Et vivre en raccourci Je ne veux pas vieillir, mon coeur, En attendant mon heure, Je ne veux pas rater ma vie Pour aimer à crédit S'il le faut, je vais m'en aller Pour tout recommencer"
Elle avait toujours les mots Qui parlaient de grands voyages, Des paysages un peu chauds Et des soleils sans nuages, Un jour, elle a disparu Pour s'en aller vers son but Inconnu Moi j'entends sa voix perdue
(x2:) Je ne veux pas rater ma vie Et vivre en raccourci Je ne veux pas vieillir, mon coeur, En espérant mon heure Je ne veux pas rater ma vie Pour aimer à crédit S'il le faut, je vais m'en aller Pour tout recommencer
"C'est la soumission" dit doucement Rediger, "L'idée renversante et simple, jamais exprimer au paravant
avec cette force, que le sommet du bonheur humain
réside dans la soumission la plus absolue"
Il m'a fallu lire 260 pages pour retrouver le titre de ce roman,
Trois thèmes majeurs propose cet intéressant bouquin :
La thèse sur Joris-Karl Huysmans, ou la sortie du tunnel, qui anticipe déjà, dans son titre, le coté politique dominant, la Présidence de la République et les mouvements identitaires et enfin les relations avec les femmes du narrateur.
J'avoue tout de suite que la partie la plus intéressante est celle concernant Huysmans, plusieurs références à ce dandy reviennent dans l'histoire: Il suffirait de signaler la citation en exergue
On dirait que les rites catholiques anticipent la vague musulmane, mais bien évidemment la question posée dans le roman n'est pas sur la foi, mais sur le pouvoir islamique, ce qui a permis à son auteur un succès considérable dès sa sortie, d'autant plus que le livre de Michel Houellebecq est sorti par un curieux hasard au moment des tragiques événements de Charlie Hebdo. Pourtant, c'est la reprise du leitmotiv décadent qui met en correspondance François, le narrateur, personnage neurasténique
“Autant que la littérature, la musique peut déterminer un bouleversement, un renversement émotif, une tristesse ou une extase absolues ; autant que la littérature, la peinture peut générer un émerveillement, un regard neuf porté sur le monde. Mais seule la littérature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit humain, avec l'intégralité de cet esprit, ses faiblesses et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idées fixes, ses croyances ; avec tout ce qui l'émeut, l'intéresse, l'excite ou lui répugne. Seule la littérature peut vous permettre d'entrer en contact avec l'esprit d'un mort, de manière plus directe, plus complète et plus profonde que ne le ferait même la conversation avec un ami – aussi profonde, aussi durable que soit une amitié, jamais on ne se livre, dans une conversation, aussi complètement qu'on ne le fait devant une feuille vide, s'adressant à un destinataire inconnu. Alors bien entendu, lorsqu'il est question de littérature, la beauté du style, la musicalité des phrases ont leur importance ; la profondeur de la réflexion de l'auteur, l'originalité de ses pensées ne sont pas à dédaigner ; mais un auteur c'est avant tout un être humain, présent dans ses livres, qu'il écrive très bien ou très mal en définitive importe peu, l'essentiel est qu'il écrive et qu'il soit, effectivement, présent dans ses livres" Somissionp.13
T'en souviens-tu, Djamel, quand tu as débarqué? Les cousins t'avaient dit que c'était la terre promise. On t'a pris tes papiers, on t'a déshabillé.T'as attendu des heures sans même une chemise.
Te souviens-tu, Djamel, des regards de mépris Des autres voyageurs quand tu as pris le train? Toi, tu voulais sourire et tu n'as pas compris Que c'était le commencement d'un nouveau quotidien.
Te souviens-tu, Djamel, du patron de bistrot Qui t'a refusé une bière, un soir, rue des Abbesses. Comme tu ne te fâchais pas, que tu demandais de l'eau, L'a fait sortir son chien de sous le tiroir-caisse.
Te souviens-tu, Djamel, du soir où tu t'es fait Casser bêtement la gueule par une bande de tondus? Il y a des beaux quartiers qu'il vaut mieux éviter Quand on n'est pas comme ceux qui possèdent les rues.
Te souviens-tu, Djamel, des boulots des débuts: Balayeur, éboueur, manoeuvre sur les chantiers Et la gamelle froide et la chambre exigüe? Te voilà installé mais tout n'a pas changé.
Maintenant, tu sais, Djamel, quand tu passes au péage D'une autoroute, que tu vas te faire arrêter. Les flics, c'est bien connu, respectent les usages: L'usage veut qu'on contrôle plutôt les gens bronzés. Et tu verrais, Djamel, si tu venais chez moi, Le temps qu'il te faudrait pour passer la frontière Avec tes cheveux longs, ton accent de là-bas.
Faut dire que tu n'as pas l'allure d'un homme d'affaires. On pourrait continuer, Djamel, t'en souviens-tu? Les sarcasmes des filles, la haine des parents. Ce que je voulais dire, c'est simplement salut A toi et à tous ceux que l'on dit différents. Ce que je voulais dire, c'est simplement salut A toi et à tous ceux que l'on dit différents.
LES IMMIGRES
Dans la chaleur pesante De la salle d'attente, A Lausanne, une nuit, Ils sont là, vingt ou trente, Qui somnolent ou qui chantent Pour passer leur ennui.
Ils ne parlent pas mon langage, Viennent d'Espagne ou d'Italie, C'est pas par plaisir qu'ils voyagent.
Ils ont, dans leur valise, Un trésor: trois chemises, Un pantalon usé. Dehors, le froid, la bise Râclent la pierre grise Et le goudron du quai.
Ils viennent bâtir nos barrages, Nos ponts, nos autoroutes aussi, C'est pas par plaisir qu'ils voyagent.
Leur maison, leur famille, Leurs garçons et leurs filles, Ils ont dû les laisser: C'est la loi qui le dit, Paraît qu' dans mon pays Il y a trop d'étrangers.
Leur faudra du coeur à l'ouvrage Et puis apprendre à dire oui, C'est pas par plaisir qu'ils voyagent.
Ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent, Ça n'a pas d'importance, On ne veut que leurs bras. Et tout ça est normal, Et tout ça me fait mal, Ça se passe chez moi.
Ils retrouveront leur village Quand on n' voudra plus d'eux ici, C'est pas par plaisir qu'ils voyagent, C'est pas par plaisir qu'ils voyagent!
Comment crois-tu qu’ils sont venus? Ils sont venus, les poches vides et les mains nues Pour travailler à tours de bras Et défricher un sol ingrat
Comment crois-tu qu’ils sont restés? Ils sont restés, en trimant comme des damnés Sans avoir à lever les yeux Pour se sentir tout près de Dieu
Ils ont vois-tu, plein de ferveur et de vertu Bâti un temple à temps perdu
Comment crois-tu qu’ils ont tenu? Ils ont tenu, en étant croyants et têtus Déterminés pour leurs enfants À faire un monde différent Les émigrants
Comment crois-tu qu’ils ont mangé? Ils ont mangé, cette sacré vache enragée Qui vous achève ou vous rend fort Soit qu’on en crève ou qu’on s’en sort
Comment crois-tu qu’ils ont aimé? Ils ont aimé, en bénissant leur premier né En qui se mélangeait leurs sangs Leurs traditions et leurs accents
Ils ont bientôt, créé un univers nouveau Sans holocauste et sans ghettos
Comment crois-tu qu’ils ont gagné? Ils ont gagné, quand il a fallu désigner Des hommes qui avaient du cran Ils étaient tous au premier rang Les émigrants
Comment crois-tu qu’ils ont souffert? Ils ont souffert, certains en décrivant l’enfer Avec la plume ou le pinceau Ça nous a valu Picasso
Comment crois-tu qu’ils ont lutté? Ils ont lutté, en ayant l’amour du métier Jusqu’à y sacrifier leur vie Rappelez-vous Marie Curie Avec leurs mains Ils ont travaillé pour demain Servant d’exemple au genre humain
Comment crois-tu qu’ils ont fini? Ils ont fini, laissant un peu de leur génie Dans ce que l’homme a de tous temps Fait de plus beau fait de plus grand Les émigrants