mercredi 2 novembre 2016

Paolo Pasolini (2 novembre 1975 - 2 novembre 2016) : Ballata delle Madri










Ballata delle madri

Mi domando che madri avete avuto.
Se ora vi vedessero al lavoro
in un mondo a loro sconosciuto,
presi in un giro mai compiuto
d’esperienze così diverse dalle loro,
che sguardo avrebbero negli occhi?
Se fossero lì, mentre voi scrivete
il vostro pezzo, conformisti e barocchi,
o lo passate a redattori rotti
a ogni compromesso, capirebbero chi siete?

Madri vili, con nel viso il timore
antico, quello che come un male
deforma i lineamenti in un biancore
che li annebbia, li allontana dal cuore,
li chiude nel vecchio rifiuto morale.
Madri vili, poverine, preoccupate
che i figli conoscano la viltà
per chiedere un posto, per essere pratici,
per non offendere anime privilegiate,
per difendersi da ogni pietà.

Madri mediocri, che hanno imparato
con umiltà di bambine, di noi,
un unico, nudo significato,
con anime in cui il mondo è dannato
a non dare né dolore né gioia.
Madri mediocri, che non hanno avuto
per voi mai una parola d’amore,
se non d’un amore sordidamente muto
di bestia, e in esso v’hanno cresciuto,
impotenti ai reali richiami del cuore.

Madri servili, abituate da secoli
a chinare senza amore la testa,
a trasmettere al loro feto
l’antico, vergognoso segreto
d’accontentarsi dei resti della festa.
Madri servili, che vi hanno insegnato
come il servo può essere felice
odiando chi è, come lui, legato,
come può essere, tradendo, beato,
e sicuro, facendo ciò che non dice.

Madri feroci, intente a difendere
quel poco che, borghesi, possiedono,
la normalità e lo stipendio,
quasi con rabbia di chi si vendichi
o sia stretto da un assurdo assedio.
Madri feroci, che vi hanno detto:
Sopravvivete! Pensate a voi!
Non provate mai pietà o rispetto
per nessuno, covate nel petto
la vostra integrità di avvoltoi!

Ecco, vili, mediocri, servi,
feroci, le vostre povere madri!
Che non hanno vergogna a sapervi
– nel vostro odio – addirittura superbi,
se non è questa che una valle di lacrime.
E' così che vi appartiene questo mondo:
fatti fratelli nelle opposte passioni,
o le patrie nemiche, dal rifiuto profondo
a essere diversi: a rispondere
del selvaggio dolore di esser uomini.



[Da Pier Paolo PasoliniBestemmia. Tutte le poesievol. I, Garzanti, Milano 1993]







vendredi 28 octobre 2016

COMMENTAIRE DIRIGÉ : Chateaubriand, fin des Mémoires d'Outre-Tombe ( BAC BLANC )




SEZIONE ESABAC

BAC BLANC

Prova di: LINGUA E LETTERATURA FRANCESE
                                   


Analisi di un testo
Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto.

Cet extrait est constitué par toutes les dernières lignes des Mémoires d’outre-tombe

Grâce à l'exorbitance de mes années, mon monument est achevé. Ce m'est un grand soulagement; je sentais quelqu'un qui me poussait; le patron de la barque sur laquelle ma place est retenue m'avertissait qu'il ne me restait qu'un moment pour monter à bord. Si j'avais été le maître de Rome, je dirais comme Sylla que je finis mes Mémoires la veille même de ma mort; mais je ne conclurais pas mon récit par ces mots comme il conclut le sien: "J'ai vu en songe un de mes enfants qui me  montrait Métella sa mère, et m'exhortait à venir jouir du repos dans le sein de la félicité éternelle." Si j'eusse été Sylla, la gloire ne m'aurait jamais pu donner le repos et la félicité.
Des orages nouveaux se formeront; on croit pressentir des calamités qui  l'emporteront sur les afflictions dont nous avons été comblés; déjà, pour retourner  au champs  de bataille, on songe à rebander ses vieilles blessures. Cependant je ne pense pas que des malheurs prochains éclatent: peuples et rois sont également recrus; des catastrophes imprévues ne fondront pas sur la France: ce qui me suivra ne sera que l'effet de la transformation générale. On touchera sans doute à des stations   pénibles; le monde ne saurait changer de face (et il faut qu'il change) sans qu'il y ait douleur. Mais, encore un coup, ce ne seront points des révolutions à part; ce sera la grande révolution allant à son terme. Les scènes de demain ne me regardent plus; elles appellent d'autres peintres: à vous, messieurs.
En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre, qui donne à  l'ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte: il est six heures du matin; j'aperçois la lune pâle et élargie; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'Orient: on dirait que l'ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai   hardiment, le Crucifix à la main, dans l'Eternité.

FIN DES MEMOIRES

Chateaubriand, fin des Mémoires d'Outre-Tombe  (4e partie, livre XII, 10)


COMPREHENSION 

1)Expliquez la métaphore à la ligne 1.

2) Relevez  les expressions se rapportant à la souffrance et  à la difficulté  et discutez  les connotations qui y sont rattachées.


INTERPRETATION

1) « Crucifix » et « Eternité » prennent des majuscules que le langage n’impose pas : commentez cet usage.


2) Nombre d’images renvoient  à  ce  sentiment de la fin,  l’attente de la mort qui devient la  conquête de l’éternité : précisez en quoi.

REFLEXION PERSONNELLE

Mémoire / Mémoires : Faut-il vivre dans la mémoire des jours d’antan  ou  vivre pour qu’il reste quelque chose de vivant de « Nos Mémoires » ?
Développez ce thème en vous appuyant aussi sur d’autres œuvres  que vous avez lues (150 mots environ).





Castagnola (AL) Église S. Rocco

jeudi 27 octobre 2016

ESSAI BREF : L' Europe .. une " isola non trovata" ? ( BAC BLANC )


Tout passe et tout demeure, 

Mais notre affaire est de passer, 

De passer en traçant des chemins,

 Des chemins sur la mer.

Antonio Machado Proverbes et Chants XLIV



« Messieurs, si quelqu'un, il y quatre siècles, à l'époque où la guerre existait de commune à commune, de ville à ville, de province à province, si quelqu'un eût dit à la Lorraine, à la Picardie, à la Normandie, à la Bretagne, à l'Auvergne, à la Provence, au Dauphiné, à la Bourgogne: Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre, un jour viendra où vous ne lèverez plus d'hommes d'armes les uns contre les autres...
Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l'Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n'y aura plus d'autres champs de bataille que les marchés s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées. Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d'un grand Sénat souverain qui sera à l'Europe ce que le parlement est à l'Angleterre, ce que la diète est à l'Allemagne, ce que l'Assemblée législative est à la France ! Un jour viendra où l'on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd'hui un instrument de torture, en s'étonnant que cela ait pu être ! Un jour viendra où l'on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d'Amérique, les États-Unis d'Europe, placés en face l'un de l'autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies.
Et ce jour-là, il ne faudra pas quatre cents ans pour l’amener, car nous vivons dans un temps rapide, nous vivons dans le, courant d'événements et d'idées le plus impétueux qui ait encore entraîné les peuples, et, à l'époque où nous sommes, une année fait parfois l'ouvrage d’un siècle...
Dans notre vieille Europe, l'Angleterre a fait le premier pas, et par son exemple séculaire, elle a dit aux peuples : Vous êtes libre. La France a fait le second pas et elle a dit aux peuples: Vous êtes souverains. Maintenant faisons le troisième pas, et tous ensemble, France Angleterre, Belgique, Allemagne, Italie, Europe Amérique, disons aux peuples : Vous êtes frères ! »

Victor Hugo


Avant l'exil, Congrès de la Paix , 21 août 1849.




Tard dans la nuit, Janek reprit le chemin du retour. Dobranski l’accompagna. Le vent soufflait dans la forêt, les branches chantaient. Janek écoutait rêveusement ce murmure ; on pouvait lui faire dire n’importe quoi. Il suffisait d’un peu d’imagination. Il faisait un grand froid sec, le froid des premières nuits d’hiver.
-          Ça sent la neige, dit Jane.
-          Peut-être bien. Tu ne t’es pas ennuyé ?
-          Non.
Dobranski marcha un instant en silence.
-          J’espère que je me ferai pas descendre avant d’avoir fini mon livre.
-          Ça doit être bien difficile d’écrire.
-          Oh !Tout est difficile maintenant. C’est moins difficile que de demeurer vivant, que de continuer à croire…
-          Quel est le sujet ?
-          Les hommes qui souffrent, luttent et se rapprochent les uns les autres …
-          Les Allemands aussi ?
Dobranski ne répondit pas.
-          Pourquoi les Allemands nous font-ils ça ?
-          Par désespoir. Tu as entendu ce que Pech a dit, tout à l’heure ? Que les hommes se racontent des jolies histoires et puis il font tuer pour elles, ils s’imaginent qu’ainsi le mythe se fera réalité … Il est tout près du désespoir lui aussi. Il n’y a pas que les Allemands. Ça rode partout, depuis toujours, autour de l’humanité … Dès que ça se rapproche trop, dès que ça pénètre en vous, l’homme se fait Allemand … même s’il est un patriote polonais. La question est de savoir si l’homme est allemand ou non … s’il lui arrive seulement de l’être parfois. C’est ce que j’essaie de mettre dans mon livre. Tu ne me demande pas le titre ?
-          Dis-le-moi.
-          Ça s’appelle Éducation européenne. C’est Tadek Chmura qui m’a suggéré ce titre. Il lui donnait évidemment un sens ironique … Éducation européenne, pour lui ce sont les bombes, les massacres, les otages fusillés, les hommes obligés de vivre dans des trous comme des bêtes … Mais moi, je relève le défi. On peut me dire tant qu’on voudra que la liberté, la dignité, l’honneur d’être un homme, tout ça, enfin, c’est seulement un conte de nourrice, un conte de fées pour lequel on se fait tuer. La vérité, c’est qu’il y a des moments dans l’histoire, des moments comme celui que nous vivons, où tout ce qui empêche l’homme de désespérer, tout ce qui lui permet de croire et de continuer à vivre, a besoin d’une cachette, d’un refuge. Ce refuge, parfois, c’est seulement une chanson, un poème,  une musique, un livre. Je voudrais que mon livre soit un de ces refuges, qu’en l’ouvrant, après la guerre, quand tout sera fini, les hommes retrouvent leur bien intact, qu’ils sachent qu’on a pu nous forcer à vivre comme des bêtes, mais qu’on n’a pas pu nous forcer à désespérer. Il n’y a pas d’art désespéré - le désespoir, c’est seulement un manque de talent.
           
Romain Gary Éducation européenne, Gallimard, 1956.








Dans ce bassin où jouent


 Des enfants aux yeux noirs,


 Il y a trois continents


 Et des siècles d'histoire,


 Des prophètes des dieux,


 Le Messie en personne.


 Il y a un bel été


 Qui ne craint pas l'automne,


 En Méditerranée.




Il y a l'odeur du sang


 Qui flotte sur ses rives


 Et des pays meurtris


 Comme autant de plaies vives,


 Des îles barbelées,


 Des murs qui emprisonnent.


 Il y a un bel été


 Qui ne craint pas l'automne,


 En Méditerranée.




Il y a des oliviers


 Qui meurent sous les bombes


 Là où est apparue


 La première colombe,


 Des peuples oubliés


 Que la guerre moissonne.


 Il y a un bel été


 Qui ne craint pas l'automne,


 En Méditerranée.




Dans ce bassin, je jouais


 Lorsque j'étais enfant.


 J'avais les pieds dans l'eau.


 Je respirais le vent.


 Mes compagnons de jeux


 Sont devenus des hommes,


 Les frères de ceux-là


 Que le monde abandonne,


 En Méditerranée.



Le ciel est endeuillé,

Par-dessus l'Acropole


Et liberté ne se dit plus

En espagnol.

On peut toujours rêver,

D'Athènes et Barcelone.

Il reste un bel été

Qui ne craint pas l'automne,

En Méditerranée.




Ma bella più di tutte l' isola non trovata,

quella che il Re di Spagna s' ebbe da suo cugino,

il Re di Portogallo,con firma suggellata

e "bulla" del pontefice in Gotico-Latino...

 Il Re di Spagna fece vela cercando l' isola incantata,

però quell' isola non c'era 

e mai nessuno l'ha trovata:

svanì di prua dalla galea come un' idea,

come una splendida utopia,

è andata via e non tornerà mai più...

 Le antiche carte dei corsari

portano un segno misterioso

e ne parlan piano i marinai 

con un timor superstizioso:

nessuno sa se c'è davvero od  è un pensiero,

se, a volte, il vento ne ha il profumo

è come il fumo che non prendi mai!



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lundi 24 octobre 2016

François Truffaut : "Les 400 coups"





dans l'attente du cours d'Alessandro Leone



Résultat de recherche d'images pour "les 400 coups truffaut"



C'est toujours bouleversant  que de revoir ce magnifique
 film qui ne cesse de me  rappeler  combien il est difficle d'être enseignant.




"Il y avait longtemps que ce sujet m’occupait l’esprit, expliqua Truffaut. L’adolescence est un état reconnu par les éducateurs et les sociologues, mais nié par la famille, les parents. Pour parler le langage des spécialistes, je dirai que le sevrage affectif, l’éveil de la puberté, le désir d’indépendance, le sentiment d’infériorité sont les signes caractéristiques de cette période. Un seul trouble entraîne la révolte et cette crise est appelée justement d’"originalité juvénile". Le monde est injuste donc il faut se débrouiller   : et on fait les quatre cents coups."






Présentation du film