De quand datez-vous
le début du XXe siècle ? 1900 ? 1901 ? 1914 ? 1918 ? Le critique Albert
Thibaudet le fixait sans hésiter à 1902, année de la réforme scolaire qui
déclassa les langues anciennes.
On voit par là
combien sont profondes les racines du débat qui agite les professeurs, les
pédagogues, les élèves et leurs parents depuis quelque temps. De quoi justifier
le SOS lancé par Le Magazine littéraire à la veille de la rentrée.
Il ne s'agit pas de
dénoncer la politique éducative d'un gouvernement ou même d'un ministre
puisque, depuis des années, toutes tendances confondues, tous n'ont cessé de
creuser la tombe des humanités gréco-latines. La polémique est récurrente, mais
elle n'a jamais été aussi alarmante. Balayons d'emblée l'« argument », si l'on
peut dire, de ceux qui dénoncent une nostalgie réactionnaire dans la défense
des langues anciennes, associée aux académies et au « parler Vaugelas ». Les
autres, soumis à l'idéologie du présentisme, plaident pour un enseignement qui
se voudrait plus efficace et plus utile pour le marché du travail ; ils
oublient au passage que les années scolaires ont ceci d'exceptionnel dans la
vie d'un futur adulte qu'elles sont justement le seul moment d'une vie où l'esprit
doit se former en liberté, dans le pur plaisir d'apprendre, dans le bonheur de
la connaissance gratuite, hors de la tyrannie de la rétribution, du profit, de
la rentabilité, du retour sur investissement. Le collégien et le lycéen auront
toute leur vie pour méditer l'épigraphe que Jules Vallès fit figurer en tête du
Bachelier, deuxième tome de sa trilogie autobiographique : « À ceux qui,
nourris de grec et de latin, sont morts de faim ! »
Il ne suffit plus de
dire qu'elles ne sont pas des langues mortes, mais des langues anciennes. Il
faut rappeler des vérités d'évidence un peu oubliées, à commencer par la
première d'entre elles : le latin n'est pas une langue ancienne parmi d'autres
mais par excellence celle qui est à l'origine du français. À ce titre, elle
seule permet à notre langue de s'échapper de son stérile huis clos. Elle en est
le coeur palpitant, la fait vivre, l'ouvre à l'extérieur.
Se priver petit à
petit du latin, jusqu'à décourager de futurs enseignants dans cette voie-là,
c'est prendre le risque de priver les générations à venir de la maîtrise du
français comme outil. Ce qui serait aussi préjudiciable aux littéraires qu'aux
scientifiques. De toutes parts et de tous milieux revient le même son de cloche
: les étudiants ont de plus en plus de mal à maîtriser le français. À leur
stade, c'est déjà trop tard ; c'est bien en amont qu'il faut agir. Or, sans le
latin, on ne sait rien de la structure de la langue, de la grammaire, de
l'étymologie, des aventures du sens dans l'histoire d'un mot. Le bricolage qui
a abouti aux nouveaux programmes banalise l'enseignement du latin et du grec,
jusqu'à les diluer confusément dans un magma optionnel. Pour la plus grande
gloire du « globish », ce bâtard de l'anglais qui désole les Anglais eux-mêmes
? Misère... Il se dit du côté du ministère de l'Éducation que le but est de
réduire les inégalités et les privilèges dans l'accès à la connaissance ; or
c'est exactement l'inverse qui adviendra, avec ces humanités au rabais.
Le jour de la rentrée
scolaire, un livre intitulé Le Bon Air latin paraîtra, qui achèvera de
convaincre les sceptiques. Une oeuvre réunissant des latinistes, enseignants ou
traducteurs, des linguistes et des écrivains, pour dire à l'unisson ce que
notre langue doit au latin : sa respiration, son allure, son souffle, sa
musicalité, sa stabilité, sa précision grammaticale, sa richesse lexicale... Et
l'on voudrait nous couper de cet héritage ! Ce recueil pose clairement l'enjeu
du débat : quel français voulons-nous ? La question est d'une brûlante
actualité, à l'heure des polémiques sur l'identité. Reste à savoir si les
princes qui nous gouvernent ont jamais brûlé du désir de maîtriser leur propre
langue.
J'ai bien apprécié "Charlotte", dont Alice et Valentina ont su tirer profit pour leur BAC, et mon arrivée à Cannes m'a conduit au rayon qui patiemment m'attend toujours à la FNAC
décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu'elle estime être un chef-d'oeuvre, écrit par un certain Henry Pick Les dernières heures d'une histoire d'amour ...
Le roman relate la fin d'un couple, mais aussi l'agonie du poète et romancier russe Pouchkine ... Le livre est publié, devient un best-seller, mais qui était vraiment Henri Peck, malheureusement décédé, et dont personne ne savait qu'il écrivait ? Est-il vraiment l'auteur de ces pages ?
Hymne à la lecture, au plaisir de lire et de s'évader, ce conte est aussi une déclaration pour la liberté de création de l'écrivain et le droit d'être aimé pour ce que l'on est. Difficile d'ébaucher l'histoire de ce roman sans en dévoiler les rebondissements et les nombreux effets. Le personnage central est le feu Henri Pick, auteur d'un manuscrit refusé qui une fois retrouvé et publié, est encensé non pas spécialement pour le contenu de ce roman mais plutôt pour son incroyable histoire de pizzaiolo auteur. Un vent de curiosité souffle autour de cet auteur en K, clin d'oeil à Kafka, Kerourac, Kundera ... David Foenkinos ...
"Comme si la reconnaissance consistait à être compris. Personne n'est jamais compris, et certainement pas les écrivains. Ils errent dans des royaumes aux émotions bancales, et, la pluspart du temps, ils ne se comprennent pas eux-mêmes"
Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto.
Entracte (1)
Lamento du jardinier
Moi je ne suis plus dans le jeu. C’est pour cela que je suis libre de venir vous dire ce que la pièce ne pourra vous dire. Dans de pareilles histoires, ils ne vont pas s’interrompre de se tuer et de se mordre pour venir vous raconter que la vie n’a qu’un but, aimer. Ce serait même disgracieux de voir le parricide s’arrêter, le poignard levé, et vous faire l’éloge de l’amour. Cela paraîtrait artificiel. Beaucoup ne le croiraient pas. Mais moi qui suis là, dans cet abandon, cette désolation, je ne vois vraiment pas ce que j’ai d’autre à faire! Et je parle impartialement. Jamais je ne me résoudrai à épouser une autre qu’Electre, et jamais je n’aurai Electre. Je suis créé pour vivre jour et nuit avec une femme, et toujours je vivrai seul. Pour me donner sans relâche en toute saison et occasion, et toujours je me garderai. C’est ma nuit de noces que je passe ici, tout seul, – merci d’être là, – et jamais je n’en aurai d’autre, et le sirop d’oranges que j’avais préparé pour Electre, c’est moi qui ai dû le boire – il n’en reste plus une goutte, c’était une nuit de noces longue. Alors qui douterait de ma parole! L’inconvénient est que je dis toujours un peu le contraire de ce que je veux dire, mais ce serait vraiment à désespérer aujourd’hui, avec un coeur aussi serré et cette amertume dans la bouche, – c’est amer, au fond, l’orange –, si je parvenais à oublier une minute que j’ai à vous parler de la joie. Joie et Amour, oui. Je viens vous dire que c’est préférable à Aigreur et Haine. Comme devise à graver sur un porche, sur un foulard, c’est tellement mieux, ou en bégonias nains dans un massif (2). Évidemment, la vie est ratée, mais c’est très, très bien, la vie. Évidemment, rien ne va jamais, rien ne s’arrange jamais, mais parfois avouez que cela va admirablement, que cela s’arrange admirablement… Pas pour moi…
1)Entracte Il s’agit de la pièce Electre de Giraudoux, dans laquelle l’auteur reprend la fameuse légende des Atrides. Après le meurtre du roi Agamemnon, Egisthe a pris le pouvoir. Redoutant qu'Electre, fille d'Agamemnon, ne se révolte, il l'a promise en épouse au jardinier. Mais un étranger, qui n'est autre qu'Oreste, son frère, fait annuler ce mariage. Le jardiner se retrouve seul, sur scène, pendant l'entracte.
2)Massif : espace fléuri.
Jean Giraudoux, Electre, 1936.
I. Compréhension
1. Etudiez la situation d’énonciation dans ce monologue. A qui s’adresse le jardinier?
2. Quel est le double sens du mot “jeu” (ligne 1)? Quelle est donc la fonction du jardinier à ce moment de la pièce?
3. Quels sont les sentiments du jardinier dans son «lamento»? Justifiez votre réponse en vous appuyant aussi sur les figures de style.
II. Interprétation
1. Montrez que dans ce passage l’illusion et la réalité se rencontrent.
2. Quelle perception de la vie exprime Giraudoux à travers son personnage? Justifiez votre réponse en vous appuyant en particulier sur le champ lexical des sentiments.
III. Réflexion personnelle
« Évidemment, la vie est ratée, mais c’est très, très bien, la vie » : cette phrase exprime une vision contradictoire de l’existence. Proposez une réflexion personnelle sur ce thème, en faisant aussi référence à vos lectures (300 mots environ).
Introduction
A la fin de l'année 1936, Jean Giraudoux
écrit sa pièce Electre, représentée pour la première fois à Paris au printemps
1937. A cette époque, de nombreux écrivains, comme Cocteau, s'inspire des
grands mythes de l'antiquité et poursuivent ainsi la tradition; mais Giraudoux
fait une oeuvre originale en transformant le désir de vengeance en quête de la
vérité. Le premier acte s’achève sur un long monologue du mendiant tandis
qu’Oreste et Electre sont endormis. Le jardinier profite de l’entracte pour
venir s’adresser directement aux spectateurs. Sa tirade présente l’originalité
de se situer hors de la tragédie. Par la voix du jardinier, Giraudoux propose
ses réflexions sur la nature de la tragédie après avoir donné une leçon
d’humanité à travers son personnage. C’est cette leçon que nous allons étudier
: le début du lamento.
Plan
I/ Le lamento, tradition et modernité
La didascalie initiale nous indique que
nous ne sommes plus dans la fiction, c'est l'entracte. Les premières paroles le prouvent : "je ne suis plus dans le
jeu". Le jardinier s'adresse aux spectateurs. On peut le voir grâce aux
apostrophes. Nous ne savons pas si c'est le personnage ou l'acteur qui
parle. Il a un statut que l'on ne peut pas définir. Cette situation d'énonciation
relève de la tradition car elle rappelle un peu la parabase. Giraudoux s'est
inspiré du Coryphée de la tragédie grecque pour créer le lamento. On peut dire
que le jardinier joue le rôle du Coryphée. Déjà à la ligne 2, il s'était
proposé de développer ses idées. C’est la dernière fois qu’il prend la parole,
après ce lamento, il ne réapparaîtra plus. La nuit est tombée, lui seul quitte
la fiction.
Il y a une
ellipse théâtrale, l’ellipse de la nuit. Cet effet est une modernité dans le
théâtre. C’est ici que le lamento est placé. Le jardinier a une position
ambiguë entre la fiction et la réalité. Le jardinier vient rappeler que nous sommes dans la
tragédie, et donc les personnages sont dominés par des forces supérieures
(L.30-l.31). Il explique tout le chagrin qu’on lui a fait. Il se déclare, ce
qui montre qu’il n’est pas tout à fait sortit de la fiction.
II/ Le jardinier, un homme du peuple
La présence d’un personnage d’origine
modeste ne correspond pas bien à la tragédie. Il y a beaucoup d’obstacles à la
compréhension du discours. Premièrement, il s’excuse d’avoir des propos
incohérents, il l’avoue, il est incapable de raisonner avec clarté. Son propos
est rempli de digressions (ex : l.17-l.18) ; il fait beaucoup de répétitions
(ex : «dire») et des commentaires sur ce qu’il dit.
Il essaye de nous rapporter son expérience
personnelle, celle-ci lui a donné l’idée d'une loi universelle : « Joie et Amour » l.25. Il a découvert
cette loi en vivant le contraire. Il
utilise des métaphores (porche, foulard et bégonias) pour mieux nous expliquer
mais ces métaphores sont tellement obscures que l’on comprend encore moins ce
qu’il veut nous dire. Dans ces métaphores, on pourrait voir que le porche
représente les gens les plus haut placés dans la société, le foulard pour les
plus modestes et les bégonias pour les gens comme lui.
III/ Une solitude
pathétique
Normalement le
lamento est un air triste et plaintif, or ici le jardinier reste humble, il ne
se répand pas. Il utilise
beaucoup de présentatifs (« c’est »). Il s’exprime par antithèse avec des
conjonctions (« et ») durant les lignes 11 à 15. La reprise des mêmes adverbes
(« jamais, toujours) donne un rythme incantatoire dans les lignes 12, 13, 15 et
16. Le ton pathétique est atténué par
des phrases courtes et simples souvent construites de la même façon, ainsi que
par le vocabulaire familier qu’il emploie. Ce qui touche beaucoup, c’est
qu’il est très sincère, il aime vraiment Electre. Il exprime des sensations physiques pour montrer da douleur
sentimentale. Il a tiré une leçon d’espoir qui ne correspond pas du tout à la
tragédie. C’est pour cela qu’il s’en allé de la pièce, il n’a plus rien à voir
avec la tragédie.
Conclusion
Le lamento du
jardinier a une fonction dramatique importante qui permet la transition entre
les deux actes. Le personnage,
écarté de l’énigme et abandonné le soir de son mariage qui ne s’est pas fait,
prend pour la dernière fois la parole entre la fiction et la réalité. Ce
lamento, qui est l’expression de la douleur, se transforme cependant en message
de confiance dans l’homme mais la fiction va continuer après sa sortie et le
tragique viendra du fait qu’Electre refuse de transformer la Haine en Amour.
Comment
devient-on le plus célèbre des poètes français contemporains, traduit dans le
monde entier et tant de fois cité pour le Nobel ? Peut-être en fournissant, en
plus des poèmes, leur appareil critique. Avec Yves Bonnefoy, mort à Paris
vendredi, à l’âge de 93 ans, on pourrait en tout cas, plus que d’une œuvre,
parler d’un véritable système.
Né en 1923 d’une
mère institutrice et d’un père ouvrier monteur, son enfance se partage entre la
maison familiale de Tours et celle, durant les vacances d’été, du grand-père
maternel à Toirac (Lot). C’est le côté Combray et Guermantes du poète, le
«Longtemps je me suis couché de bonne heure» devenant «J ’ ai souvent é prouvé
un sentiment d ’ inquiétude, à des carrefours», fameux incipit du grand récit
autobiographique de 1972, L ’ Arrière-pays (paru vingt ans plus tard en
Poésie/Gallimard). Toute l’imposante dialectique conjointement développée dans
ses écrits poétiques et critiques prend racine dans l’alternance entre ces deux
lieux. Les premiers recueils importants (Anti-Platon en 1947, Du mouvement et
de l ’ immobilité de Douve en 1953, Hier régnant d é sert en 1958) posent ainsi
une géographie où le territoire de la banalité quotidienne s’oppose à un
ailleurs idyllique, l’écriture étant, déjà, la seule expérience permettant de
dépasser ce clivage. Ses deux dernières livres, Ensemble encore et l’Echarpe
rouge, recueils de poèmes et de proses (Mercure de France, 2016), explorent à
nouveau le «côté» du père et celui de la mère.
À distance
respectable des concepts, qu’il soupçonnait d’écraser l’expérience, Yves
Bonnefoy n’a cessé de chercher à constituer une « poétique de la présence »,
s’approchant au plus près de ce que Rimbaud nomme, dans Une saison en enfer, la
« réalité rugueuse ». L’âpreté de la réalité l’a rattrapé : le poète longtemps
pressenti pour le prix Nobel de littérature est mort ce vendredi 1er juillet à
l’âge de 93 ans.
Poète,
traducteur, critique d’art, professeur au collège de France, plusieurs fois
pressenti pour le prix Nobel de littérature, Yves Bonnefoy est mort le vendredi
1er juillet à Paris, à l’âge de 93 ans. Cet immense écrivain était un homme
multiple. Malgré la diversité de ses activités, une même intuition semblait
toujours guider sa démarche qu’il appelait « la vérité de parole », ou le souci
de saisir « ce que la vie a d’immédiat ».
Dans l’intensité
poétique, manifestant aussi une curiosité insatiable pour toutes les formes
artistiques (il a écrit des essais sur Picasso, Balthus, Giacometti, Mondrian,
Alechinsky), Yves Bonnefoy a construit une œuvre ouverte, à multiples entrées,
dans laquelle l’expression est toujours approfondie par une exigence de pensée.
Le poète se méfiait cependant du concept qui, pensait-il, nous écarte de
l’essentiel : voulant à tout prix identifier nos expériences, il les limite, et
nous prive, de surcroît, de la présence du monde. « La tâche du poète est de
montrer un arbre, avant que notre intellect nous dise que c’est arbre »,
écrivait-il.
Qu’est-ce que c’est
que vraiment une autobiographie ?
Et pourquoi les
hommes ont besoin de raconter leur vie et partager leurs mémoires ?
D’abord il faut
« se mettre à nu », devant des potentiels lecteurs mais surtout
devant soi-même, et il faut analyser sa vie pour découvrir lentement la
personne qu’on est devenu grâce (ou à cause de) aux événements pendant son
existence : donc l’action de « se peintre » est la même dans le
cas d’une autobiographie et d’un autoportrait parce que le sujet se pose face
à un miroir (imaginaire et intérieur dans le premier cas) et il décrit ce qu’il voit
en s’observant.
C’est-à-dire que
Gumpp utilise simplement un art différent pour rejoindre les mêmes objectifs
que ceux qui écrivent une autobiographie.
Mais quels sont donc ses objectifs ? Quelles sont ses motivations ?
Montaigne explicite
qu’il écrit ses « Essais » sans « aucune fin », mais
seulement pour la « commodité particulière » de ses parents et de ses amis,
afin qu’ils « nourrissent la connaissance » de lui-même après sa
mort.
Au contraire Rousseau
écrit ses « Confessions » pour « montrer […] un homme dans toute
la vérité de la nature », pas pour racheter son passé ou se justifier,
mais pour démontrer que, peut-être, une enfance meilleure aurait pu le rendre
une personne différente : dans ce projet il est soutenu par la fonction
cathartique de l’écriture et par le désir un peu narcissique de parler de soi.
De la même façon
Vittorio Alfieri retrouve l’origine du « scrivere di se stesso » dans
le « molto amor di se stesso » : en effet on n’a pas envie de
décrire quelqu’un qu’on déteste.
Selon Alfieri cet amour narcissique est un « dono
[…] che la natura in maggiore o minor dose concede agli uomini tutti, ed in
soverchia dose agli scrittori » : l’écrivain italien confesse qu’il
écrit sa « Vita scritta da esso » pour ses lecteurs qui
« avranno qualche curiosità di sapere qual io mi fossi”.
Donc dans leur
Mémoires on peut trouver Rousseau « tel que » il fut (il arrive à
dire que, au moment du Jugement Dernier, il ira devant l’Être éternel avec ses
« Confessions » à la main). Montaigne affirme
clairement : « Je suis moi-même la matière de mon livre »
et « C’est moi qui je peins », Alfieri déclare qu’il va
« vendere la vita » de soi-même.
Toutefois l’Empereur
Hadrien, qui dans le roman de Marguerite Yourcenar s’adresse à son « cher
Marc », ne se décrit pas dans toute la vérité, mais il « épargne des
détails désagréables » et réfléchit, désormais vieux, sur son corps qui
« finira pour dévorer son maître » et sur sa dignité de chef d’État,
difficile à préserver pendant la maladie.
L’homme peut en
conclusion avoir beaucoup de raisons pour écrire ses mémoires.Par exemple pour
combattre la peur de l’oubli et de la mort, parce qu’on connaît bien la
fonction éternisante de l’écriture, qui rend immortels les auteurs et leurs
personnages. Grâce à l’écriture on
peut aussi mieux se découvrir et se connaître, et donc on peut utiliser
l’autobiographie comme une sorte de psychanalyse.
Encore, écrire sur
soi-même peut servir à se libérer des passions en les exprimant, c’est-à-dire à
se défouler. De plus, quelquefois
on veut raconter des expériences de vie, des voyages, des maladies, parce que
notre exemple pourrait être utile à l'avenir pour d'autres gens.
À la fin, peut-être, le désir de
« vider le sac » avec quelqu’un (qu'il soit réel ou imaginaire) est
la raison la plus prépondérante qui pousse l’homme à se raconter.
Henri Tachan "Quand je serai vieux..."
Lorsque je serai
vieux, au terme du voyage,
Mes yeux
regarderont encore le paysage,
Et je serai, bien
plus qu'avant, émerveillé,
Car j'aurai de
nouveau mes grands yeux d'écolier...
Ah! Que vienne le
temps de la pause-vieillesse,
Que je retrouve
enfin un peu de ma jeunesse!
Ah! Que vienne le
temps où je vais verveiner
De tilleuls en
tisons près de la cheminée!
Lorsque je serai
vieux, je pardonnerai tout:
L'apathie des
moutons et la hargne des loups,
Et je me moquerai
de ces chagrins d'amour
Qui me venaient,
jadis, tous les sept ou huit jours...
Ah! Que vienne le
temps de la pause-vieillesse,
Que des drames
d'antan je me désintéresse!
Ah! Que vienne le
temps où je vais verveiner
De tilleuls en
tisons près de la cheminée!
Lorsque je serai
vieux, je fixerai les pierres,
Je humerai le
vent et la pluie et la terre,
Et je m'arrêterai
pour saluer un arbre,
Le vernis d'une
feuille ou les veines du marbre...
Ah! Que vienne le
temps de la pause-vieillesse,
Que je contemple
enfin ce que les autres laissent!
Ah! Que vienne le
temps où je vais verveiner
De tilleuls en
tisons près de la cheminée!
Lorsque je serai
vieux, ma mie, tu seras vieille,
Et nous n'aurons,
tous deux, plus de nez ni d'oreilles
Pour entendre
leurs bruits, ni de dents pour nous mordre:
Petit conseil pour l'année prochaine ... et si l'on photocopiait en couleurs les épreuves ... on aurait, sans doute, plus de possibilités pour les élèves de bien comprendre les tableaux, les photos et les cartes de géo !!!!
Voilà quelques suggestions pour reviser l'extrait proposé ce matin pour la 7e épreuve ESABAC
Le « masque
d'Agamemnon »
est un masque
funéraire en or, découvert à Mycènes en 1876 par Heinrich Schliemann dans un
lieu qui s'avéra par la suite être une tombe à fosse.Schliemann croyait avoir
découvert le corps du légendaire Agamemnon, chef des Achéens dans le cycle
troyen, d'où le nom habituellement donné au masque. Cependant, les recherches
de l'archéologie moderne laissent à penser que le masque date de 1550-1500 av.
J.-C., plusieurs siècles avant la date supposée de la guerre de Troie. Le nom
est néanmoins resté.
Le masque est
actuellement exposé au Musée national archéologique d'Athènes